exposition «bois de vie, peinture et dessins

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exposition «bois de vie, peinture et dessins
DOSSIER DE PRESSE
EXPOSITION
«BOIS DE VIE,
PEINTURE ET DESSINS»
ALAIN ALQUIER
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DOSSIER DE PRESSE - EXPOSITION « BOIS DE VIE, PEINTURES ET DESSINS »
Lors de son parcours artistique, Alain Alquier
a souvent eu l’opportunité d’exposer ses
œuvres dans des églises et des abbayes. Ce
n’est pas un hasard car sa peinture se prête
parfaitement à ces lieux dépouillés qui incitent
à la contemplation et retour sur soi.
Le Département des Hautes-Pyrénées est
donc particulièrement heureux d’accueillir à
l’Abbaye de l’Escaladieu le travail de cet artiste
qui met en valeur le patrimoine naturel et
culturel de notre terroir.
Peu d’artistes ont choisi comme source d’inspiration ces paysages de vignes et coteaux de la
région du Madiranais. À travers ses créations, Alain Alquier qui réside et travaille dans cette
campagne, a su en saisir le caractère.
Que ce soit avec l’évocation d’un paysage ou la simple représentation d’un cep de vigne et des
entrelacements torturés du bois, il parvient à offrir une vision artistique contemporaine originale
de cet environnement ancestral.
Michel PÉLIEU
Président du Département
des Hautes-Pyrénées
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DOSSIER DE PRESSE - EXPOSITION « BOIS DE VIE, PEINTURES ET DESSINS »
ALAIN ALQUIER
Diplômé des Beaux-Arts de Toulouse, il débute
sa carrière artistique comme photographe
professionnel et collabore avec le Parvis à Ibos
et avec le festival « Jazz in Marciac »
Parallèlement, il n’a cessé de peindre et cette
technique devient son mode d’expression
privilégié à partir des années 1990.
Ses recherches picturales le conduisent
de l’abstraction lyrique vers une peinture
minimaliste plus austère et plus radicale. Une
importante exposition à l’Abbaye de Flaran, en
2004, a présenté ces œuvres faites de silence
et de lumière.
Après ce long et fertile travail d’introspection,
il éprouve le besoin de revenir vers l’image
et puise son inspiration dans la campagne
gersoise où il réside. Le cep de vigne ou «Bois
de vie» et ses entrelacements se prête à toutes
les interprétations et devient prétexte pour
exprimer par métaphore, les liens entre terre et
ciel, entre monde physique et monde spirituel.
Avec la série des paysages, son point de vue
s’élargit et la silhouette des Pyrénées offre de
nouvelles perspectives où vibrent le blanc et
le noir. De ces différentes approches nait un
équilibre entre force et sensibilité à l’image de
l’ensemble de l’œuvre de l’artiste.
Alain Alquier a participé à de nombreuses
expositions en France et à l’étranger tant
pour son travail photographique que pour sa
peinture. En 2016, une grande exposition
monographique lui sera consacrée au
prestigieux Centre d’Art Contemporain de la
Matmut en Haute Normandie où il réalisera
également seize vitraux pour la chapelle de ce
lieu.
http://alquier.alain.free.fr
du 27 juin au 30 août
accès avec le billet d’entrée à l’abbaye.
heures d’ouverture de l’abbaye :
9h30 -18h30
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DOSSIER DE PRESSE - EXPOSITION « BOIS DE VIE, PEINTURES ET DESSINS »
QUELQUES MOTS SUR LA PEINTURE D’ALAIN ALQUIER…
Lorsqu’il a découvert, lui qui vit dans les
coteaux du Gers, au milieu des vignes, que les
Sumériens appelaient la plante qui donne le
vin : « Bois de vie », Alain Alquier sut qu’il avait
là le sujet de son travail, et la désignation de
son objet.
« Bois de vie », bois de vigne aussi bien,
expressions interchangeables qui se lisent du
côté du travail du vigneron, lequel taille, lie,
oriente, cultive ce bois dont on fait sarments
et vin, et du côté de l’artiste, « Bois de vie », qui
fait de la métaphore, le sujet de son labeur.
Car Alain Alquier connaît sa vigne, sa
campagne, son paysage par cœur. L’a-til assez parcouru ce pays de vignes et de
genêts, au temps où il photographiait pour
la presse et la publicité, ces vignes qui font
l’identité, et la richesse de ce terroir gersois. Il
en a arpenté les coteaux, choisi les paysages,
les heures du jour, ou celles du soir, les saisons
dans lesquelles la vigne n’est jamais la même,
nue en hiver et désespérante comme un lavis,
avant de chatoyer de couleurs en automne,
ou vibrer de vertes promesses au printemps.
Alquier sait sa vigne comme personne.
Aussi, lorsqu’il revient « en peintre » dans ces
parages, à la façon d’un Cézanne, hier dans
sa montagne Sainte-Victoire, il sait, de science
sûre, qu’il tient là son motif. Ne lui reste plus,
comme au peintre aixois, qu’à «joindre les
mains errantes de la nature». Alors il s’y prend
de diverses manières.
Par la peinture d’abord, en attaquant le paysage,
les cyprès, les collines, puis enfin les vignes, en
déclinant sans fin les gris, les terres, les teintes
sourdes avec très peu de couleurs. Et quand il
en vient à peindre des ceps de vigne, il le fait
d’une façon dramatique, saisissant la torsion
du bois, dont les sarments sont coupés à deux
ou trois yeux du tronc, et liés sur le fil tendu,
comme des bras que l’on redresse, afin que
la sève en surgisse plus forte, et donne ces
grappes de raisin, qui tirant le suc, de la terre
caillouteuse, livrent enfin cette note unique
propre à chaque terroir.
Observant ce travail, Alain Alquier y lira très
vite la forme tourmentée de la crucifixion, et
même s’il ne peint pas des Christs - lui, qui
par ailleurs, aura dessiné les vitraux de la vieille
église de son village – il donne à voir quelque
chose qui les rappelle fortement.
Aussi bien, ce n’est pas cela qui retiendra notre
intérêt pour ce travail, pas cette succession de
végétaux tordus comme corps suppliciés, mais
plutôt ce signe entrevu, né du geste de la main
qui trace le mouvement dans le blanc de la
feuille, que le fusain dégage de toute pesante
évocation.
C’est en cela qu’Alquier, comparable au
peintre chinois, résume d’un geste rapide et
ascendant, le résultat d’une contemplation
rétinienne, qui devient dès lors mentale. Cette
restitution graphique ne s’embarrasse pas
d’ornementation, elle incise le blanc, trace un
chemin, tel un vol d’oiseau qui prend le vent, et
change de trajectoire dans la bourrasque qui
le porte.
Le dessin d’Alquier se donne à voir comme
une forme dépouillée de la peinture, à l’instar
de la vigne, qui en hiver, ayant perdu grappes
et feuillage, n’offre plus au regard qu’un jeu
de lignes quadrillées, où joue la forme des
ceps. Ces bois de vie nous restituent alors,
quelque chose qui de l’ordre de la musique,
une fugue en noir mineur, en quelque sorte. Et
cette musique entraîne une danse entre ligne
et courbe, avec ses cassures et ses reprises,
ses élans et ses rémissions. De temps à autre,
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DOSSIER DE PRESSE - EXPOSITION « BOIS DE VIE, PEINTURES ET DESSINS »
ces traits se lestent de lourds nuages noirs ou
gris, obtenus à l’estompe, et qui sont comme
un rappel du ciel changeant, dans cette
symphonie de traits.
Le regard qui suit ces mouvements, invite
lui aussi à suivre ce rythme syncopé, qui de
temps à autre, résonne au-delà des vignes,
quelque part dans les coteaux du Gers ; un
tempo de jazz peut-être, ce qui ne serait
pas surprenant venant de quelqu’un, qui
photographia longtemps le festival de jazz de
Marciac.
Ces « Bois de vie », à ce stade de brindilles
incandescentes, disent avec force ce que
le peintre essaie de saisir, le fugace dans
le permanent, le mouvement dans la forme
immobile, le temps dans l’espace. Il nous
livre là, une expression graphique soustraite
au visible, mais qui rend le réel visible, autant
et davantage, que toute représentation
imagée toujours trop descriptive, toujours
trop évidente.
En abandonnant la photo pour la peinture
et le dessin, Alain ALQUIER a trouvé sa
voie, et peut-être sa croix, les « Bois de vie
» ne sont pas un vain mot.
Extrait du catalogue de l’exposition
Marc BELIT
CONTACT PRESSE :
Baptiste Maurel, Directeur de la communication
Tél. : 05 62 56 78 72 - 06 30 01 98 24 - [email protected]
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