Rappelle-toi… La vie d`autrefois.
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Rappelle-toi… La vie d`autrefois.
Rappelle-toi… La vie d’autrefois. Le rythme de la vie d’autrefois a bien changé par rapport à aujourd’hui. Pour les activités domestiques et pour le travail, les tâches étaient effectuées avec régularité. Dans beaucoup de maisons, la lessive occupait toute une journée ou plus longtemps, car bien sûr la machine à laver n’existait pas. C’était un gros travail puisqu’il fallait tremper le linge, le frotter, le faire bouillir, le rincer. Eté comme hiver, les femmes se rencontraient aux lavoirs. Elles en profitaient pour s’échanger les nouvelles. Aujourd’hui, on met le linge dans la machine et une heure après, c’est prêt à mettre dans le sèche-linge. La confection du pain était aussi un travail important, chaque semaine. Le levain mélangé à la farine était travaillé à la force des bras puis on le laissait reposer toute une nuit. Le matin la pâte était séparée en pâtons qui allaient au four. Pour le four, qui était dans la cour, pas de thermostat mais on savait mettre le nombre de fagots nécessaires pour avoir la bonne température. Comme le pain était de bonne qualité, il se conservait toute la semaine. Souvent la maîtresse de maison profitait que le four était chaud pour cuire un poulet ou un gâteau de riz : délicieux souvenir… Quand on veut du beurre, en 2015, on en achète au magasin du coin. Jusque dans les années 1950, une ou deux fois la semaine, les fermiers faisaient leur beurre eux-mêmes et ils le vendaient sur les marchés aux gens des villes. Après avoir écrémé le lait, on faisait tourner la baratte, un récipient qui malaxait la crème qui durcissait peu à peu jusqu’à se transformer en beurre. Un autre rituel, alimentaire cette fois, avait lieu le vendredi. Comme la religion catholique préconisait de ne pas manger de viande ce jour-là, depuis très longtemps l’habitude a été prise de manger de la galette de blé noir, cuisinée sur le feu de la cheminée, accompagnée d’œufs, de harengs ou de sardines grillées. Pour beaucoup d’habitants du pays de Vitré, le marché de la Guerche du mardi était une sortie incontournable, surtout si on avait des produits à y vendre : lait, beurre, volailles, veaux, cochons…Le lundi, le marché de Vitré était aussi prisé. On allait au marché pour acheter ou vendre des produits mais c’était surtout un moment de plaisir. Le samedi, le cirage des chaussures de toute la famille occupait un enfant pendant un bon bout de temps. Tout un attirail était employé : brosse à décrotter, brosse à cirer, brosse à reluire et pour finir un chiffon doux. Le dimanche, la tenue de toute la famille devait être impeccable. Pendant la semaine, le bourg était plutôt calme, chacun étant occupé dans sa ferme. Mais le dimanche, l’affluence des gens du village mettait une grande animation. Tout le monde, ou presque, allait à la messe. Après la cérémonie, les gens allaient dans les bistrots. Même les petits bourgs pouvaient compter 8 ou 10 cafés. Les femmes faisaient leurs courses pour la semaine et livraient le beurre et les œufs chez les commerçants. Elles se retrouvaient entre elles au café et les hommes allaient de leur côté. Comme on avait un peu de temps, on pouvait parler de toutes les nouvelles de la semaine écoulée, la ballosserie* allait alors bon train. Certains voulaient faire honneur à tous les établissements, la tournée pouvait être longue… et « fatigante. » Le rythme des enfants a changé lui aussi, puisque ils allaient à l’école, souvent à partir de 6 ans, tous les jours de la semaine sauf le jeudi et le dimanche. Certaines familles habitant loin du bourg, il n’était pas rare que des enfants fassent 4 ou 5 km à pieds le matin pour rejoindre la classe, chaussés de galoches en bois ou de sabots. Les jours sans école, pas question de se reposer puisqu’il y avait le catéchisme le jeudi et la messe le dimanche matin. Le dimanche après-midi, en plus on se rendait à la cérémonie des vêpres. Les veillées avaient toute leur place dans le rythme de la semaine. Auprès du feu de cheminée, chacun avait ses occupations. Les enfants apprenaient leurs leçons, les femmes raccommodaient ou tricotaient, certains hommes faisaient des paniers. Là encore, il y a avait beaucoup de discussions et souvent des chansons étaient entonnées. Les résidents qui évoquent tous ces souvenirs parlent d’un temps où le travail occupait beaucoup de place, toute au long de la semaine. Mais si le travail était souvent difficile, ce sont des souvenirs heureux. *Ballosserie : conversation, bavardage