note de conjoncture

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note de conjoncture
n°27/A
NOTE DE4 CONJONCTURE
juillet 2003
N° 05
MAI 2014
Marché mondial des produits laitiers
Au 1er trimestre 2014, la production laitière a augmenté fortement dans l’Union européenne et
en Nouvelle-Zélande. Les hausses de production ont été plus modestes aux Etats-Unis,
Australie et Ukraine. Des baisses de production affectent la Biélorussie et deux gros pays
importateurs : la Russie et le Japon. Au global, le marché mondial est mieux approvisionné qu’à
la même période en 2013 où la sécheresse en Nouvelle-Zélande avait fait flamber les cours
internationaux.
Les volumes de poudres de lait et de beurre échangés sur le marché mondial ont
considérablement augmenté au 1er trimestre 2014, tirés essentiellement par la locomotive
chinoise.
Les cours mondiaux des poudres de lait et du beurre ont décroché en avril et mai pour revenir
aux niveaux atteints début 2013 avant l’annonce de la sécheresse en Nouvelle-Zélande. Ces
niveaux de cours demeurent historiquement élevés. Le cours mondial du cheddar et du
lactosérum ont fléchi au printemps mais restent proches de leur pic de début d’année.
Marché européen
La hausse de la production laitière européenne a atteint 5,3% au 1er trimestre 2014 et ne
semble pas faiblir au 2ème. 23 pays de l’Union européenne sur 28 augmentent leur production
avec les progressions les plus spectaculaires dans le nord-ouest de l’UE depuis le RoyaumeUni et la France jusqu’aux pays Baltes en passant par la Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne,
le Danemark et la Pologne.
Les prix du lait départ ferme payés en Europe ont atteint un pic entre novembre 2013 et janvier
2014 selon les pays. Des baisses de prix significatives sont annoncées en avril et surtout en
mai en lien avec le recul des prix de marché du beurre, des poudres de lait et des fromages
commodités.
La hausse de production laitière du 1er trimestre 2014 se traduit par une forte hausse des
fabrications de poudres de lait en Europe. Les fabrications européennes de fromages
progressent en partie pour écouler des excédents de lait. Les fabrications d’ultra frais reculent
du fait d’une baisse de la consommation en Europe.
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Les cotations européennes des fromages ingrédients ont dévissé en avril et mai du fait de la
hausse des volumes fabriqués alors que la consommation intérieure stagne et les exportations
pays tiers baissent légèrement. Des stocks de fromages se sont constitués en Europe.
Les exportations européennes de poudres de lait, de beurre et de protéines laitières ont connu
de fortes progressions au 1er trimestre 2014 mais celles de fromages sont en léger repli sur la
période.
Marché laitier français
La collecte laitière française a atteint son pic annuel mi-avril avec une hausse d’environ 10%
par rapport à 2013 avant de refluer brutalement les semaines suivantes. Le grand nord-ouest
de la France, hors bassins céréaliers, montre le plus grand dynamisme, avec des taux de
progression similaires aux pays de l’Europe du Nord.
Le prix du lait réellement payé en France (grammes différentiels compris) a dépassé
400 €/1000 litres en janvier et février 2014, les prix les plus élevés jamais payés en France à
cette période de l’année. Aucune donnée statistique n’est disponible sur les mois suivants.
La consommation française de produits laitiers a connu une dégradation sensible en mars et
avril 2014, probablement due à une météo assez clémente pour la saison :
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Les ventes de fromages à poids fixe en libre-service reculent de 0,3% en volume sur 12
mois glissants arrêtés en avril après – 2,4% sur la dernière période. Seules les pâtes
fraiches salées progressent. Les ventes de fromages de chèvre continuent de plonger
par manque de produits disponibles.
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Les ventes d’ultra-frais baissent de 2,5% sur 12 mois glissants avec une dernière
période plus favorable à - 0,7% seulement. Les probiotiques (- 5,2%), puis les fromages
frais (- 3,3%) sont toujours les segments les plus affectés par le recul de consommation.
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Les ventes de lait de consommation, hors circuit drive, chutent de 5,5% en avril et de
3,4% en volume sur 12 mois glissants.
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Les ventes de beurre sont revenues à la stabilité en volume sur 12 mois avec un recul
de 3,6% en avril.
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La crème de consommation reste sur une tendance positive à + 2,3% malgré un recul
de 2,4% en avril.
Les prix de vente consommateurs des produits laitiers enregistrent une hausse moyenne de
1,4% en avril par rapport à février, après les négociations tarifaires annuelles 2014.
Les prix de vente sortie usines des produits laitiers progressent de 4,8% en moyenne sur un an
avec deux phases de hausses : juin-juillet 2013 et mars-avril 2014.
Les cotations françaises des produits laitiers industriels subissent la pression d’une collecte
laitière très abondante et la saturation des outils de transformation en Europe :
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Le beurre vrac s’est stabilisé entre 3 500 et 3 600 €/t, un niveau relativement élevé pour
cette époque de l’année. Les stocks européens de beurre ne semblent pas excessifs
pour couvrir les besoins du 2ème semestre.
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La poudre de lait écrémé continue de baisser en mai alors que les outils de séchage
européens tournent à pleine capacité pour écouler l’afflux de lait.
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La cotation de la poudre de lait entier suit la même tendance baissière en liaison avec la
chute des cours mondiaux alimentée par la Nouvelle-Zélande.
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La poudre de lactosérum, qui vient de repasser au-dessus de 900 €/tonne, se maintient
dans la fourchette de prix des 3 dernières années.
La marge nette sur le couple beurre poudre se maintient en territoire positif depuis septembre
2012, une situation favorable due à une demande mondiale dynamique.
Sur les 2 premiers mois de 2014, les exportations françaises de poudres et protéines laitières
ont fortement rebondi en volumes, grâce à la remontée des disponibilités en lait. Les exports de
produits laitiers augmentent de 12% en valeur sur la période par rapport à 2013. Les
exportations de fromages reculent de 7% en volumes à cause d’une baisse des fromages frais,
mais progressent de 4% en valeur.
Perspectives à six mois
Après avoir dépassé le pic de collecte européen courant mai dans un contexte de production
laitière record, l’équilibre entre l’offre et la demande sur les marchés laitiers devrait s’améliorer
dans les prochaines semaines. Avec la baisse saisonnière de la collecte laitière, les fabrications
européennes de fromages devraient revenir en ligne avec la demande des marchés. Mais il
faudra sans doute quelques mois pour écouler les stocks, essentiellement de fromages,
constitués au printemps.
La consommation européenne de produits laitiers est stagnante, voire en baisse pour certains
produits, mais la demande du marché mondial en poudres de lait, beurre et fromages devrait
rester dynamique. L’Océanie est en fin de campagne laitière et devrait laisser la place à
l’Europe et aux Etats-Unis sur le marché mondial. Les exportations européennes vers la Russie
semblent se maintenir malgré les évènements d’Ukraine.
Après des achats record au 1er trimestre, les acheteurs internationaux d’ingrédients laitiers se
montrent attentistes et attendent sans doute le passage du pic de production européen et la
stabilisation des cours pour se repositionner.
Gérard Calbrix
ATLA - Affaires Economiques
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