Crise laitière : la FNPL sur tous les fronts

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Crise laitière : la FNPL sur tous les fronts
Crise laitière : la FNPL sur tous les fronts
13/05/2016 I Mise à jour : 12:34
Alain Cholet, Président de la FDL s?exprime sur les sujets d?actualité : régulation européenne, marché intérieur, charte laitière.
Il y a quelques semaines, la commission européenne proposait des nouvelles mesures de gestion de marché et surtout
la possibilité d?activé l?article 222 sur la régulation. Ou en sommes-nous ?
Il faut tout d?abord saluer l?initiative de la commission qui reconnait enfin la situation de crise. Après nous regrettons que les mesures
d?intervention bénéficient majoritairement aux pays responsables du déséquilibre. 67 % des volumes de stocks privés de poudre 0% sont
issus des Pays Bas, de l?Allemagne, de la Belgique et de l?Irlande et près de 63 % de stocks privés de beurre sont issus les Pays Bas,
de l?Allemagne et de la Belgique. La FNPL a ?uvré pour l?activation de l?article 222 de l?OCM unique donnant la possibilité d?appliquer
une planification temporaire et volontaire de la production en période de crise.
La FNPL a agi pour partager cette position au niveau du Cniel et obtenu un engagement interprofessionnel fort de la part de la coopération
et des industriels privés.
Mais pour la FNPL, cette mesure de responsabilité nécessite une indemnisation incitative pour les producteurs et un engagement du
plus grand nombre d?opérateurs européens. En France, par la contractualisation, les producteurs de lait sont déjà dans la régulation.
Actuellement la FNPL mène un travail de lobbying important auprès de nos partenaires européens pour les convaincre du bien-fondé de
cette démarche. Si nous en sommes persuadés, ce n?est pas le cas de tout le monde.
Depuis plusieurs mois, vous multipliez les initiatives et actions terrains sur le marché intérieur, quels sont les objectifs ?
Notre objectif est simple : maintenir et développer la valorisation du marché intérieur pour atténuer les effets de la crise européenne
et mondiale et soutenir autant que possible le prix du lait français. 55% à 60 % du lait produit en France est commercialisé sur le
marché intérieur essentiellement en GMS et RHF. Ce marché intérieur reste valorisant et n?a pas de raison d?être entaché par les
cours internationaux du beurre et de la poudre.
Mais il s?agit également de travailler à une meilleure répartition de cette valeur. La charte laitière de la FNPL vise à maintenir une valeur
d?équilibre tout au long de la filière. L?ensemble de la distribution l?a signée ainsi que plusieurs coopératives et des PME. Signataires ou
non signataires reconnaissent tous que la charte a contribué à obtenir des conditions favorables pour les négociations de prix pour le marché
français dans un contexte international dégradé.
Concernant la Restauration hors foyer, la FNPL a pour ambition de décliner la charte laitière à ce circuit de distribution avec le
même objectif. Pour cela plusieurs contacts ont été pris avec les différents grossistes et sociétés de restauration.
Autre secteur à acheter des produits laitiers, celui des industries agroalimentaires. Nous faisons le constat que plus de la moitié des
produits laitiers utilisés par les industries agroalimentaires sont importés.
Le développement d?une identification d?origine avec un logo lisible pour l?acheteur est aussi une demande forte de la part des FDSEA
et des JA.
Mais la charte laitière, ce ne sont que des intentions, il n?y a pas d?obligations ?
C?est vrai. Mais c?est une première étape qui permet de rentrer dans le vif du sujet. La FNPLest déjà dans la suite. D?abord au travers de
la LME, nous défendons un amendement pour rendre obligatoire l?affichage d?un prix susceptible d?être payé aux producteurs dans les
contrats entre industriels et distributeurs lors des négociations commerciales. Enfin, il faut aller plus loin sur la contractualisation en rendant
obligatoire le contrat collectif, en développant des contrats tripartites et/ou des contrats qui font référence à des prix payés producteurs.
Mais pour aboutir à une meilleure répartition de la valeur, il faut que le pouvoir politique nous soutienne mais il faut aussi que tous les
membres de la filière y adhèrent. La charte a cet objectif. Malheureusement, certains industriels n?ont pas souhaité la signer, même s?il ne
s?agissait que d?intentions !! C?est incompréhensible dans un contexte, ou si rien n?est fait, nous nous dirigeons vers une faillite collective
de la filière laitière ou les producteurs de lait seront les premiers concernés.

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