Un petit bout de nature d`H. Ward et M. Craste
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Un petit bout de nature d`H. Ward et M. Craste
Un petit bout de nature (Helen Ward et Marc Craste) Analyse de la structure Trame narrative : Vie dans la nature : écoute et émotion Dans un immeuble, quelqu’un fait pousser un petit bout de nature D’autres arrivent et construisent des villes. Un jour, il voit une lueur par sa fenêtre : le moment est venu. Vie en ville : vacarme et absence de pensée Il sort abandonner son petit bout de nature pour le mettre à l’abri. Quelqu’un le recueille. Il rentre chez lui, monte le long d’une tige. Il retrouve sa vie dans la nature sous un dôme. La dernière scène ressemble beaucoup à la première, si ce n’est la présence de ces étranges fleurs (dômes géants qui semblent abriter les coins de nature). Singularité : La poésie du texte : la nature est dépeinte en termes de sensations (auditives : bourdonnements d’abeille, murmures assourdi des taupes…, visuelles ou tactiles : terre sombre et fraîche) et d’émotions. Même chose pour la ville, présentée comme un violent agresseur (les immeubles qui éraflent la ville, l’arrêt de la pensée). Des illustrations « chocs », qui démultiplient l’impact du texte : jeu avec la lumière (réservée à la nature, puis à l’espoir qui renait) et les couleurs (noires, sombres pour la ville). La construction de la ville donne l’impression d’une guerre : lueurs et fumées font penser à des explosions, les fils métalliques à des tirs. Nous sommes dans un univers onirique, ballotés par les sensations et les émotions. Liberté totale est donnée au lecteur pour construire le sens, ce qui peut déstabiliser certains enfants : on ne sait pas qui est le peuple du départ (petites créatures ressemblant à d’attendrissants petits chiots), d’où viennent « les autres », d’où sortent ces immenses dômes en hauteur qui accueillent le peuple du départ, comment les petites créatures savent que le moment est venu… Que signifie la dernière page : « le commencement » ? 1 Sandrine Fraquet Un petit bout de nature (Helen Ward et Marc Craste) Les auteurs nous invitent manifestement à nous laisser-aller au fil des pages, à nous ouvrir simplement aux émotions et aux sensations suscitées par le texte et les images. Pistes d’exploitation pédagogique Accompagner la construction toute personnelle du sens : En ne montrant progressivement que quelques images clés, qui permettront de construire la trame narrative de base et rentrer dans l’interprétation. Par exemple, l’image de la nature de départ, l’image des gratte-ciels qui éraflent le ciel, l’image du petit bout de nature, l’image du petit être qui grimpe le long d’une tige, l’image où il retrouve la nature (« le vent bruisser dans les herbes rêches »). Accueillir toutes les hypothèses des enfants (une guerre ? Des plantes géantes ? Des extra-terrestres ? Qu’est-ce qui nous permet de penser cela ?), et accompagner le débat. On peut noter les diverses interprétations sous les illustrations et les modifier au fil de la lecture qui s’ensuivra. En ponctuant la lecture de pauses interprétatives : laisser les interprétations se développer et s’enrichir. Clarifier le vocabulaire lié aux sens : à l’ouïe (murmure, vacarme.. assourdi), au toucher (rêche, fraîche…), à la vue… Prêter des paroles aux petites créatures (et verbaliser des émotions) Comparer le traitement visuel de la ville par rapport à la campagne avec d’autres albums (cf. couleurs dans Titi à Paris). 2 Sandrine Fraquet