Elections, piège à cons... ou foire aux chimères !
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Elections, piège à cons... ou foire aux chimères !
Question de point de vue Rue de Gembloux, 48 - 5002 Saint-Servais Tél : 081/73.40.86 - Fax : 081/74.28.33 [email protected] Cette analyse est téléchargeable sur : www.equipespopulaires.be Elections, piège à cons... ou foire aux chimères ! Avec le soutien de Par Raphaël d'Amore, Militant au groupe Philo et Société des EP Mons La Louvière Une élection c’est comme un mariage : il y a des promes0ses et des attentes. Les candidats vont nous promettre des lendemains qui chantent, des changements d’ordre spectaculaire. Les citoyens vont faire entendre leurs avis, désirs, souhaits, lubies, obsessions. C’est la grande farce démocratique. Mais cette élection, comme les prochaines échéances électorales sont placées sous un signe particulier. La déréglementation des marchés financiers a permis à des banquiers d’affaires de faire fortune grâce à des montages financiers dignes de l’alchimie médiévale… transformer des actifs pourris en or. En 2008 s’est produit un événement qui transforma la face du monde, événement prédit par une minorité des gens censés, intelligents, dont les arguments furent balayés d’un revers de la main méprisant par les oligarques et les tenants de la pensée unique. A la même période, un grand économiste américain, adepte de Milton Friedman, conseiller de G.W. Bush, de la réserve fédérale américaine, du FMI, de la banque mondiale, membre du Comité de Lehmann Brothers, de Goldman Sachs, déclarait “Je suis certain que les retombées négatives seront minimes en cas de chute des subprimes, le marché trouvera le moyen de minimiser ses effets…”. Est-ce ce mécanisme qui explique que les banques trouvent totalement légitime la cupidité et la dérégulation ? Les gouvernements, l’Europe (1.000 milliards d’euros) ont opéré un renflouement massif des banques, ce qui a permis aux établissements bancaires de nettoyer leur bilan… Et qui va payer…? Le contribuable, le pauvre, le démuni, le sans-grade? La seule surprise de la crise de 2008, c’est qu’elle a surpris tout le monde et la crise financière s’est transformée en crise de la dette des Etats. Un mois plus tard, en une seule journée, … patatras !! 1.000 milliards de dollars disparurent en fumée… La crise financière, digne d’une star, faisait une entrée fracassante dans nos vies. Les tenants de la pensée unique qui défendaient l’économie, l’ouverture, le non-contrôle du marché, le retrait de l’Etat au profit de la libre entreprise, la non-régulation, ont pratiqué un véritable hold-up sur les Etats “Pitié aidez-nous, par ici la monnaie”, mais in petto ils se répétaient “TOMBOLA !!!!”, expression favorite d’un des plus La crise, je dirais plutôt l’arnaque… On a fait disparaitre de l’argent virtuel, qui n’existait pas et on se l’est fait rembourser par de l’argent réel… qui dit mieux… 1 grands philosophes de notre époque : Salvo Montalbano. de cette Europe gangrénée, vampirisée par les thèses néolibérales. Dans le même temps, ils déclaraient aux Etats : “On va vous aider, vous conseiller, mais vous devez faire des sacrifices, des économies, dépenser moins, revoir vos programmes sociaux, le système a failli parce qu’il n’était pas assez libéral donc il faut ajouter plus de libéralisme, dormez tranquille…”. Ici, je ne peux ne pas penser à ce merveilleux “super Mario Draghi”, directeur de la Banque Centrale Européenne et ancien de Goldman Sachs… rassurez-vous, y en a d’autres… Les Etats, dans un élan pathétique tout empreint de gravité, ont déclaré lors d’un G20 : “Nous allons réguler le système financier”… Pfffft !… La belle affaire. Cela ne veut rien dire. C’est mettre un visage humain sur le capitalisme comme on voulait mettre un visage humain sur le socialisme soviétique durant les années 60… Couillonnade !!!… Autre expression de mon grand ami Montalbano… Le capitalisme, ça y est, le gros mot est lâché… Certains penseront : Oufti !!! Encore un gauchiste… ben non ! Une minorité de gens influent, décident de la vie d’une majorité des gens, c’est la seule et unique réalité, qu’on disait à bout de souffle, au bout du rouleau, à l’article de la mort, son cadavre puait, schlinguait, sa puanteur nauséabonde s’étendait à travers le monde… Putain !! Pour un moribond, je trouve qu’il se porte plutôt bien : les bénéfices des banques, des grandes entreprises n’ont jamais été si florissants. A côté de cela, un nombre croissant d’humains sont privés d’eau potable, d’hygiène, d’énergie, de maison, de médicaments, en un mot… de dignité. L’ineffable Mario Monti, président du conseil des ministres italiens, le pantagruélique Papademos, premier ministre grec, le toujours souriant Lakshmi Mittal…. Des milliers de personnes sont exclues du corps social, éjectées de la logique dite démocratique, jamais représentées, nulle part évoquées, sans cesse écartées, invisibles dans le monde de la culture, de la politique, de la télévision, des médias… interdites de visibilité… Vous trouvez cela excessif… bienvenue dans cette charmante fosse d’aisance qu’est votre monde ! Les remèdes sont connus : Réduction du fonctionnement de l’Etat, réduction des frais de soins de santé, des allocations de chômage, des programmes sociaux, mise aux enchères du coût du travail, réforme des pensions, remise en question de l’indexation des salaires (vieille névrose néolibérale), diminution des aides au développement durable… et on en oublie la mise en place d’une réforme fiscale juste (en 2010, la filiale financière du groupe Arcelor Mittal réalise un bénéfice de 1,3 milliard d’euros et a été taxée de 0,000038% soit un impôt de 496 euros… no comment… game over…) Devant ce noir tableau, des périls futurs qui s’annoncent, au prochain éclatement de la bulle financière, tous les spécialistes s’accordent, ce sera le tour de Dexia Holding, principal pourvoyeur de fonds des communes qui risque de sombrer et là on va payer la facture… je me fais une réflexion. Comment la bande des quatre va-t-elle tenir sa promesse, par quel coup de baguette magique, sortilège, illusion, va-t-elle mener, engager son action politique avec des moyens limités ? Toutes ces mesures se font sous l’œil vigilant des agences de notations, putains du libéralisme, et 2 Pourquoi les bourgmestres n’appliquent-ils pas la loi : réquisitionner, taxer les bâtiments vides afin de pouvoir les transformer en logements… Ah oui! J’oubliais les propriétaires de ceux-ci sont peut-être des électeurs potentiels… quelle question… Deux exemples : “La Belgique va mieux!”, déclaration de notre premier ministre… putain pourquoi il a dit ça… un reste du doudou peut-être… CARSID : Allez zou !!! 1.000 emplois à la trappe, ARCELOR : Allez zou !! 800 emplois à la trappe. Alors vais-je ou pas participer à cette foire aux chimères ? Pour un militant comme moi c’est une question existentielle, j’en sais foutre rien… d’autant plus que si la règle d’or (3% de déficit du PIB) est inscrite dans la Constitution, c’est râpé… Quel que soit le gouvernement, de gauche comme de droite, il devra appliquer des mesures d’austérité sous peine de sanctions de la Commission européenne et des diktats des agences de notations… Alors à quoi cela sert d’aller voter? La voilà la farce démocratique… et là, il y a un danger pour la démocratie. Augmentation exponentielle des travailleurs pauvres et ce n’est pas fini. Je m’attendais à une levée de boucliers de la part des organisations de travailleurs, de nos mouvements, des partis politiques. Le lendemain, j’ai épluché avec frénésie la presse, j’ai regardé avec avidité les informations, pianoté avec nervosité sur les sites d’infos d’Internet… Rien… Biiiiip ! Electro-encéphalogramme plat. Petit à petit, nous voyons émerger un monde libéral-fasciste. Libéral dans le sens où on accordera plus de liberté aux entreprises (base du libéralisme économique), fasciste où on réduira de plus en plus les libertés des citoyens (base du fascisme). L’histoire a prouvé que les gouvernements détestent que les peuples prennent leurs libertés. Lors des jeux olympiques, vous avez vu le délicieux Lakshmi Mittal !, ce patron bardé de stock options, homme riche et puissant, humiliant, méprisant envers les faibles, n’hésitant pas à faire de la vie humaine les carburants des profits et des bénéfices, sacrifiant d’un claquement de doigts 800 travailleurs sur l’autel des impératifs économiques, porter la flamme olympique. Installé dans mon canapé à cogitations je me suis étouffé de rage et d’indignation. Là aussi je m’attendais à une volée de bois vert… Rien… Si… Les travailleurs de Liège… Une phrase dans le journal… En 3ème page… Les autres… Tûûûût ! Electro-encéphalogramme plat. C’est dur à entendre hein !... Je vais illustrer ce propos par un exemple concret : Selon le directeur régional des CPAS de la fédération Wallonie-Bruxelles, l’impact ne sera pas immédiat mais d’une brutalité sans précédent. Un ami syndicaliste me racontait que lors d’une négociation visant l’obtention d’indemnités pour un licenciement, le directeur des ressources humaines de l’entreprise déclara : “Voyons Monsieur, nous n’allons pas accorder une telle somme pour que les gens puissent s’acheter des écrans plats…” (Ph. Herman - DRH de l’entreprise SAPA dans le zoning de Ghlin-Baudour). Voilà la vision méprisante des puissants, des privilégiés envers les travailleurs, les faibles, de ceux qui sont en souffrance… Ils ne lâcheront rien, rien d’important, ils se contenteront de distribuer les miettes comme le prince aux portes du palais, le prélat au pied des parvis des églises ou des temples. D’abord les femmes cohabitantes, puis les jeunes et ainsi de suite en cascade, des milliers de personnes vont venir demander des aides pour le loyer, le chauffage, les soins de santé à des CPAS à bout de souffle. Selon les syndicats, 170.000 à 190.000 personnes seront concernées… Un véritable Tchernobyl social… Tous les signes de libération du siècle dernier s’éteignent un par un plus vite qu’ils n’ont surgi : Droits de l’homme, antiracisme, droit, raison critique, émancipation de la femme, désir, sexe, libre expression publique, n’auront été que des utopies comme les autres : Progrès, lumières, révolution, bonheur, bien-être, égalité. L’automne sera tendu comme un arc, la dégressivité renforcée des allocations de chômage est annoncée pour le mois de novembre… Le fédéral dit : “Zéro impact sur les CPAS”… J’ai un doute. 3 Notre pensée critique s’aseptise petit à petit, c’est l’une des victoires du néolibéralisme dont on peut résumer en une seule phrase son essence, sa quintessence : à quoi ça sert de violer les gens quand on peut tranquillement les baiser… et je vais illustrer ce propos par deux anecdotes. Allez, à votre santé, Bon divertissement, Salut. PS : “Quand le passé tarde à mourir et que le futur peine à naître, nous nous trouvons dans le clair obscur... et c’est là que les monstres apparaissent”. (Antonio Gramsci, historien, philosophe, fondateur du parti communiste italien) En tant que Mouvement d’éducation permanente, votre devoir, le sacré, est de dénoncer. Mais qui dit dénoncer dit annoncer à côté, s’indigner mais l’indignation n’a de sens que si elle est suivie par une réflexion et une action concrètes. Il faut dénoncer, condamner, fustiger toutes les dérives du système… Vous devez exciter les mamelons du royaume… Interpellez les politiques pour qu’ils fassent preuve de cohérence, de volonté, de courage, d’intelligence, mais attention, l’intelligence chez les hommes politiques c’est comme la Sainte Vierge, de tant en tant il faut qu’elle apparaisse sinon le doute s’installe. Je souhaite de tout cœur l’arrivée au pouvoir d’hommes et de femmes politiques prônant, défendant, la multiplication des droits, le bien commun, les vertus de l’Etat, la protection des minorités, la défense des miséreux, des sansgrade… et moins soucieux de leur image. Je souhaite l’arrivée au pouvoir d’hommes et de femmes politiques s’attelant avec courage, cohérence, à la résolution des problèmes de leurs concitoyens et moins soucieux de préparer des événements mondains, festifs postmodernes où il faut y être pour paraître. Ecrit en écoutant : PINK FLOYD : MONEY. Pour le groupe EP Philo et Société, Raphaël D’Amore Certains trouveront mes propos outranciers, insolents, choquants. Mon intention n’est pas de choquer, mais d’informer, de transmettre ce que je sais. Soyez indulgents envers un vieux nietzschéen profondément désespéré… Pas d’inquiétude, mon désespoir je le vis avec jubilation, plaisir et jouissance. Il me protège des illusions et me fait garder toute ma lucidité, et puis de vous à moi, entre nous, d’égal à égal, je laisse la critique comme la fumée aux sots qui s’en nourrissent. Je ne suis payé par aucune organisation, aucun mouvement, ce qui fait de moi un homme libre et un homme révolté. Si vous le désirez, vous pouvez adresser vous plaintes à Monsieur Luc Lallemand, mon patron à INFRABEL. 4