Avoir du plaisir : plus important que vous le croyez
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Avoir du plaisir : plus important que vous le croyez
1 Avoir du plaisir : plus important que vous le croyez AVOIR DU PLAISIR : PLUS IMPORTANT QUE VOUS LE CROYEZ JOHN C. HARRISON Traduit par Richard Parent Le début du mois d’avril de mes douze ans fut une période caractérisée par une peur rongeuse. On m'avait assigné un petit rôle dans une scène de la pièce de Shakespeare intitulée « Le songe d’une nuit d’été »1 que devait présenter ma classe de septième année. Bien que je ne me souvienne pas de mon rôle de façon précise, une ligne reste cependant gravée dans ma mémoire depuis 60 ans. Il s’agit de : "Je suis venu avec Hermia hither." L'appréhension de devoir prononcer ces quelques mots ruina mon existence pendant tout un mois. La vérité secrète, voyez-vous, c'est que je bégayais, et particulièrement sur la consonne "h". Plus souvent qu'autrement, je bloquais sur le "h". Impossible de parler. Pour cacher mon embarras, je prétendais avoir oublié ce que je voulais dire ou je substituais par un autre mot. Mais cette fois, le problème était tout autre : je devais m'en tenir aux mots de Shakespeare. Pas question de substituer. Pendant les trois semaines suivantes, j'ai rêvé que je me tenais devant toute la classe de grammaire avec les mots "Hermia hither" bloqués dans ma gorge, le silence assourdissant de l'auditorium résonnant dans mes oreilles. Je m’en suis fort bien sorti, simplement en m'élançant aveuglément à l'assaut de "Hermia hither", comme le font les parachutistes à leur premier saut, à la façon d'un kamikaze. Mon secret était demeuré intacte. Je venais de survivre à une autre situation langagière. Comme vous pouvez le déduire, j'étais un enfant qui n’avait aucun plaisir à parler. Il en est de même pour la plupart des gens, jeunes ou vieux. Selon une étude des dix plus grandes peurs de la population en général, la peur de parler en public occupe, en effet, la première place. La mort vient en troisième ou quatrième position. 1 "A Midsummer Night's Dream" 2 Avoir du plaisir : plus important que vous le croyez J'ai éventuellement réglé le problème du bégaiement. Pas seulement en travaillant sur ma parole, mais aussi en travaillant ma capacité à éprouver du plaisir en parlant. Cette approche réduisait la pression de devoir performer, me permettant ainsi d'être davantage à l'écoute de moi-même, transformant ainsi l'expérience en quelque chose de positif. Depuis ce temps, je cherche à comprendre pourquoi le fait d'avoir du plaisir n'est pas universellement reconnu comme un des plus puissants catalyseurs de changement. On considère généralement le plaisir comme la crème sur le gâteau, fausse croyance qui m'occasionna d'importantes difficultés. En réalité, avoir du plaisir n'est pas seulement la crème, c'est aussi le gâteau ; c'est la source même de ma force, de mon identité et de ma créativité. J'imagine certaines mamans en train de s'exclamer : « Mon Dieu, Georges, ne laisse pas les enfants lire cela ! » Quand il est l'heure de se laver ou de faire leurs devoirs et que vos enfants ne pensent qu'à s'amuser, la dernière chose que vous voulez qu'ils entendent c'est bien que le plaisir est « le gâteau ». Après tout, ne savons-nous pas qu'il ne fait pas sérieux d'avoir du plaisir ? C'est ce qui vient après le bain et une fois que les devoirs sont faits. C'est la récréation. C'est...c'est...eh bien c'est PLAISANT. Pas vrai ? On pense que le plaisir c'est comme le sucre : il est bon en petites doses, mais dévastateur en grande quantité. C'est pourtant tout le contraire. J'ai observé les puissants effets du plaisir. LE POUVOIR LIBÉRATEUR DU PLAISIR Il y a quelques années, lors d'une réunion d'un chapitre de la NSA2, nous faisions des improvisations lorsqu'arriva le tour d'une jeune femme timide nommée Lila. Elle commença à parler avec sa voix habituelle, une voix monotone, cassée et ponctuée de fréquents blocages. De toute évidence, elle s'était placée en mode de survie. Vous savez ce que je veux dire : pas de sourire, le regard fuyant, donnant l'impression qu'elle préfèrerait faire n'importe quoi d’autre que d'être là, debout, à nous parler. Croyant lui être d'un quelconque secours, je pris la liberté de l'interrompre au beau milieu de sa présentation. - « Lila » lui dis-je, « As-tu un quelconque plaisir à faire cela ? » 2 National Stuttering Association, groupe d’entraide américain. 3 Avoir du plaisir : plus important que vous le croyez - « Non ! » - « Pourquoi donc ? » - « J'ai peur que vous n'ai-ai-ai-aimiez pas ce que je-je-je dis. » Facile à croire. Son comportement tout entier nous disait : "Ne soyez pas méchants avec moi, je serai bonne. Je vais le faire comme il faut." « Lila », lui dis-je, « Pourquoi ne pas recommencer, cette fois en parlant comme tu as toujours souhaité le faire. Ne te soucie pas de ce que nous voulons ; fais-le comme tu veux le faire. Sois dramatique, folle, outrageuse. Tout ce qui peut te transporter. Peu importe ce que tu feras, ça ne nous causera aucun problème. » Lila recommença d'une voix plus forte bien que toujours pas rassurée. « Formidable ! » m'exclamai-je. « Maintenant, mets-y encore plus d'énergie. Mets-y davantage de vie. Tire-en du plaisir. Nous savons que tu es capable ! » Je venais de toucher une corde sensible. Lila s’avéra être une force cachée. Non seulement le monde venait-il de découvrir une Lila insoupçonnée, mais il l'encourageait. Elle n’avait plus à jouer la personne timide qui se retenait. Lila étant libérée, son énergie et son comportement général se transformèrent. Après quelques minutes, elle se déplaçait librement dans la salle et, au fur et à mesure qu'elle prenait confiance, elle devenait de plus en plus vivante. Mais le plus remarquable, c'est que lorsqu'elle commença à avoir du plaisir, Lila cessa de bégayer. Nous n'étions pourtant pas orthophonistes. Nous ne faisions qu'encourager Lila à avoir du plaisir, ce que, de toute évidence, elle se refusait. En ayant du plaisir, le pouvoir de Lila fut libéré ; et elle aussi se libéra. En retour, cela lui permit de s'exprimer sans se retenir. Ce qui me frappa lors de cette soirée, c'est à quel point notre volonté, ou notre manque de volonté, à avoir du plaisir peut nous affecter. COMMENT ON A ÉTÉ PROGRAMMÉS Si vous êtes comme moi, on vous a dit bien des choses alors que vous étiez enfant. On vous a dit comment manger, comment vous habiller, vous comporter et comment grandir. Plus tard, on vous expliqua comment gagner de l'argent, élever une famille et, si vous avez lu Hemingway au cours d'anglais 101, comment mourir en beauté. 4 Avoir du plaisir : plus important que vous le croyez Mais rares sont ceux qui m'éclairèrent sur le plaisir. Oh bien sûr, on m'a dit ce qui pouvait être plaisant et ce qui ne l'était pas. À moi seul d’acquérir la capacité d'avoir du plaisir. C'est donc de façon plus ou moins empirique que je fis connaissance avec le plaisir ; j'en développai certaines croyances qui peuvent vous sembler familières. Croyance no. 1 - Travail et plaisir ne vont pas de pair. Mon père régla cette question pour moi un jour d’été alors que j'étudiais au secondaire. Je me faisais de l'argent de poche à dactylographier des enveloppes pour lui à son bureau. En mentionnant à mon père que c'était loin d'être un travail intéressant, il se tourna vers moi et dit : « Le travail n'est pas sensé être source de plaisir. Le travail, c'est le TRAVAIL ! » Vous avez saisi ? Le plaisir, c'est ce qu'on fait hors des heures de travail. Le travail exige de "trimer dur" et de régler des problèmes. On m'a parlé des impôts, d'employés inefficaces, d'échéances non rencontrées ; j'entendis parler de presque tout ce qui allait de travers. Mais très rares furent ceux, y compris mon père, qui me parlèrent de ce qu'ils aimaient de leur travail – ou de ce qu’ils en appréciaient. Je perçois encore cette tendance autant chez moi que chez les autres ; nous parlons volontiers de ce qui ne va pas, sans mettre autant d'énergie à parler de ce qui va bien. Croyance no. 2 - Le plaisir est la récompense d'avoir été bon. Cette croyance est un sous-produit de la précédente. Elle se présente comme suit : « Si tu veux aller jouer dehors, fais tes devoirs. » « Fais le ménage de ta chambre, sinon nous n’irons pas au cirque demain. » J'ai appris qu'avant d'avoir droit au plaisir, il faut faire des concessions et répondre à certaines attentes. Un comportement adéquat est généralement la monnaie d'échange. Croyance no. 3 - Le plaisir vient après l'accomplissement. Je n'irai pas jusqu'à dire que mon enfance fut difficile, mais le plaisir était loin d'être une priorité pour la classe moyenne. Il était moins important que les résultats scolaires et autres accomplissements. Voici un exemple typique : un après-midi, je revenais d'un terrain de golf où j'avais pratiqué au lieu de jouer. J'avais frappé trois paniers de balles jusqu'à ce que mes mains en deviennent rouges, m'estimant satisfait de ma performance. Je pouvais les envoyer à des kilomètres de distance. Lorsque j'entrai dans le salon, mon père leva la tête de son journal. - « Comment ça été ? » demanda-t-il. - « Bien » répondis-je. - « Quel fut ton pointage ? » - « Je n'ai pas joué ; juste frappé des balles. » 5 Avoir du plaisir : plus important que vous le croyez « Tu aurais dû jouer » répliqua mon père, son désappointement étant visible. « Il faut jouer pour connaître ton pointage et voir si tu t'améliores. » Fin de la conversation. Il avait, bien sûr, raison. Personne ne peut jouer 82 sur le champ de pratique. Mais il semble que le fait que j'aie eu du bon temps ne comptait pas. En toute justice pour mon père, je dois dire que sa réponse n'est pas différente de celles que les pères de mes amis auraient eues. Possible que ce soit une caractéristique de leur génération, mais je n'ai jamais entendu des adultes faire correspondre plaisir et accomplissement sur un terrain de golf. Croyance no. 4 - Les autres savent ce qui vous fait plaisir. Dieu sait qu'ils persistent à vous le dire. Enfant, les adultes nous prodiguent leurs bons conseils : « Va dehors et joue au baseball, c'est amusant. » (Je détestais le baseball. J'étais toujours au champ-centre, échappant toutes les balles venant dans ma direction.) « Viens avec nous. Tu vas t'amuser chez tante Jessie. » (Jouer par terre avec une bande d’enfants n'avait rien de bien amusant pour un garçon de 10 ans.) Le « plaisir », c'est assister à une symphonie jouée par des enfants au Carnegie Hall alors que vous préfèreriez jouer aux cowboys et aux indiens avec les copains du coin. C'est ainsi qu'on inculque les attitudes aux enfants. Et ça ne change pas vraiment en avançant en âge. Vous voulez savoir ce à quoi correspond le plaisir ? Lisez le Playboy, les brochures de voyages ou regardez les commerciaux de bière à la télé 3. Les médias regorgent d'opinions sur l'art de vivre. Les gens s'assemblent dans les bars les vendredis soir pour y prendre du bon temps. Ils achètent des voitures plus puissantes et prennent des vacances plus longues ; malgré cela, ils ont toujours l'impression agaçante qu'il leur manque quelque chose. En vérité, le plaisir est un processus, un processus bien personnel qui implique non seulement ce que vous faites, mais aussi comment et pourquoi vous le faites. L'anecdote suivante élabore davantage. À 25 ans, je vivais à New York avec des copains d'études. J'avais l'habitude d'apporter mon linge sale chez mes parents, à Long Island, pour le faire laver. Voilà pour le contexte. Puis un jour, plus ou moins sous le coup de l'impulsion, je réservai un billet d'avion pour San Francisco. Deux semaines plus tard, je me retrouve à 4 800 kilomètres 3 Les filles auront compris que c’est un gars qui parle ici. 6 Avoir du plaisir : plus important que vous le croyez de chez-moi, seul, pour la première fois de ma vie. C'était la grande aventure. Je louai une chambre, trouvai un bon travail et découvris ce que c’était que d’être indépendant. Une nuit, alors que je lavais mes chaussettes, je réalisai soudainement que cette activité, pourtant banale, me donnait du plaisir. Je n’y croyais pas. Depuis des années, je résistais à me rendre utile autour de la maison. Et là, les poignets trempés dans Tide, lavant des chaussettes dans le lavabo, j'avais du plaisir ! Bouddha avait trouvé l’éveil total derrière un arbre. La révélation vint à moi dans le Baker Acres Residence Club, au dessus d'un lavabo rempli de chaussettes savonneuses. C'est à ce moment-là que je compris que le plaisir était une façon de dire : « Je fais ce qui me donne le sens profond de ma propre valeur. » Jusqu'à ce jour, d'autres personnes avaient lavé mes chaussettes. Mais aujourd'hui, devenu autonome, je voyais à mes besoins personnels, ce qui me donnait un sentiment de bien-être. Ce contact avec le plaisir m'aida à voir ce qui, jusqu’alors, avait manqué dans ma vie : un sentiment personnel d'indépendance. Cette expérience fut déterminante dans la direction que j'allais prendre dans les années qui suivirent. (Mais depuis, une fois que cette action fit son effet, laver mes bas est redevenu une tâche ennuyeuse.) TROUVER SON CHEMIN Il peut s'avérer extrêmement judicieux de prendre le plaisir au sérieux en établissant un plan de carrière. Il y a quelques années, je rencontrai une femme nommée Susan Hanan, Directrice en orientation de carrière dans une banque de Spokane dans l'État de Washington. Dans la trentaine avancée, elle était sensibilisée à la nécessité de choisir un travail qui nous plaise. Elle tenait compte de ce qui faisait plaisir à ses clients pour mieux les guider vers une carrière enrichissante. « Tellement de gens sont insatisfaits de leur travail », me dit-elle. « Une des principales raisons est qu'ils négligent les éléments qui contribuent au plaisir du travail. On nous a dit de s'instruire, de choisir une carrière et de trouver un boulot. Bingo, comme ça, simplement. Mais on nous encourage à faire tout cela sans égard à ce que nous aimons, à ce qui nous transporte, à ce qui nous est plaisant. Comment se surprendre alors que, arrivés dans la trentaine et même plus âgés, les gens traversent une crise d'identité reliée à leur travail ? » 7 Avoir du plaisir : plus important que vous le croyez « Quand les gens songent à changer de carrière, notre atelier leur enseigne une méthodologie qui semble des plus simplistes. Nous leur disons de commencer par le début, c'est-à-dire de prendre en considération ce qu'ils aiment faire, de prendre contact avec ces activités qui leur donnent un sentiment de puissance, qui les transportent, qui les stimulent. S'agit-il d'aider les autres, de résoudre des problèmes ou de diriger du personnel ? Il faut identifier ce qu'on aime. Ensuite, il faut trouver des personnes dont le travail comporte de telles activités. Savoir comment elles y sont parvenues et ce que vous devriez savoir et faire pour y arriver vous-même. On s'étonne de constater que ça fonctionne. » Cette méthode diffère beaucoup de celle qu'on nous a apprise pour choisir nos carrières. Des facteurs comme le statut, l'argent et ce qui est « bien vu » sont maintenant relégués en arrière-plan, derrière le fait d'avoir du plaisir à travailler. « En abordant le travail de cette façon, » dit Susan, « vous pourriez constater que votre emploi actuel, celui que vous vouliez quitter, peut très bien faire l'affaire après tout. Pour que ce travail réponde à vos besoins, il suffit seulement d'en élargir les horizons pour y inclure davantage ce que vous aimez faire. » Le plaisir s'avère donc un facteur psychique déterminant. Même dans les périodes les plus orageuses, il peut nous guider dans la bonne direction en nous indiquant clairement quelles sont les choses qui importent vraiment, pas aux yeux des autres, mais à nos propres yeux. En y réfléchissant bien, vous réaliserez probablement que, la plupart du temps, c'est lorsque vous avez du plaisir que vous avez une idée plus réaliste de votre véritable identité. C'est aussi dans ces moments-là que vous travaillez le mieux. Par contre, lorsqu'on perd cette capacité à trouver du plaisir, on a tendance à dériver, parfois toute une vie ; on peut aussi devenir la proie de quelqu'un d'autre en adoptant son cheminement et ses objectifs. Mais comment découvrir ce qui nous donne du plaisir ? Voici des suggestions : Prenez d'abord conscience de ce qui se passe. Selon le maître Zen, la voie vers la vérité est d'observer sans juger. Pendant la journée, soyez conscient de ce que vous faites, de ce que vous ressentez, de ce que vous pensez. Ce n'est pas facile, mais persévérez dans cette voie. Vous n'avez pas à prendre action suite à vos observations, du moins pour le moment. Contentez-vous d'observer. Faites confiance à votre perception. Une des choses que m'ont permis de réaliser les divers programmes de croissance personnelle que j'ai suivis c'est que, bien souvent, je ne faisais pas confiance en mes propres observations. Je faisais plus confiance aux autres qu'à moi-même. Pas étonnant que je n'eus que peu de confiance en moi en ignorant ce 8 Avoir du plaisir : plus important que vous le croyez que j'aimais. Considérez objectivement vos croyances. Les croyances sont trompeuses car on a tendance à les percevoir comme autre chose que des croyances, comme si on se disait que c'est « dans la nature des choses. » Cela me rappelle l'histoire de cette dame qui confia son problème à son psychiatre. - « Dites-moi comment vous passez vos journées » lui demanda le psychiatre. - « Eh bien, » répondit la dame, « Je sors du lit, je m'habille, je vais à la salle de bain, brosse mes dents, j'évacue, je ... » - « Vous ÉVACUEZ ? » s'exclama le psychiatre. - « Oui » répondit la dame. « N'est-ce pas ce que nous faisons tous ? » Comme l'illustre cette anecdote, il est souvent difficile de distinguer la réalité de la perception que vous en avez. Certaines croyances sont à ce point enracinées qu'il faut une "chirurgie" radicale (comme s'évader à San Francisco) pour découvrir une perspective plus juste des choses. Jaret Elbert, rédactrice publicitaire de San Francisco et ex-New-Yorker, se rappelle certaines de ses anciennes croyances sur le plaisir. Elle les considérait comme un problème de culture. « Ma compagnie considère le plaisir de la même façon que de manger des chips au chocolat. Leur valeur nutritive est bien faible. Il faut les mériter pour en avoir. Et si vous en mangez trop, vous développez des problèmes d'estomac ou de digestion. » « Et », ajouta-t-elle, « on prenait pour acquis que quelqu'un qui avait beaucoup de plaisir ne pouvait être très sérieux. » Élargissez vos idées sur ce qui est plaisant. La plupart des gens perçoivent le plaisir comme uniquement récréatif. Mais il ne s'agit là que d'une définition parmi tant d'autres. J'ai pris plaisir à rédiger cet article (et Richard à le traduire), malgré les heures de travail sur le traitement de texte, mes frustrations (en tournant mes cheveux, ou du moins ce qui en reste) et le fait que j'aie effacé une grande partie de ce que j'avais écrit. Voyez si vous avez ou non fixé des limites au plaisir. Les gens ont souvent une sonnerie interne qui leur signale jusqu'à quel niveau ils peuvent se permettre du plaisir. Lorsque cette sonnerie se fait entendre après dix minutes ou dix heures – rinnnnnnnnng le plaisir s'arrête là. Si vous faites cela, trouvez pourquoi vous croyez ne pas pouvoir vous 9 Avoir du plaisir : plus important que vous le croyez offrir davantage de plaisir. En y pensant bien, avoir du plaisir n'est pas quelque chose que vous méritez, pas plus que vous ne « méritez » deux bras ou deux jambes. C'est simplement une partie intégrante de ce que vous êtes ; mais une partie importante. Et le plaisir s'accompagne d'une remarquable capacité de guérison, comme le fit remarquer l'auteur Norman Cousins dans un livre où il décrit comment il défia ses médecins en se guérissant d'une maladie mortelle, simplement en améliorant sa capacité à avoir du plaisir. Avoir du plaisir, c'est redécouvrir ce que vous êtes vraiment, votre unicité ; c'est capitaliser sur vos forces et vos ressources les plus grandes. Alors bon sang, mais qu'est-ce que vous attendez ? Traduction de Having Fun: It’s more powerful Than You Think, du livre de John C. Harrison, Redefining Stuttering, What the struggle to speak is really all about ; douzième édition (2008) ; pages 259 à 265 ; traduit par Richard Parent septembre 2009. Pour télécharger la version originale complète du livre de John, en voici l’adresse : www.mnsu.edu/comdis/kuster/Infostuttering/Harrison/redefining.html Les versions françaises des textes de John traduits jusqu’à présent sont disponibles sur le site suivant (côtoyant les versions originales) : http://www.mnsu.edu/comdis/kuster/Infostuttering/Harrison/essays.html Pour communiquer avec John ou Richard : John Harrison: [email protected] Richard Parent: [email protected] Nous vous encourageons à publiciser largement ces versions françaises des textes de John Harrison à tous ceux qui sont susceptibles d’être intéressés, de près ou de loin, par le bégaiement. L’utilisation de liens hypertextes dans vos sites Internet en est un excellent moyen.