"Au bonheur des Dames" > Emile Zola
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"Au bonheur des Dames" > Emile Zola Devoir personnel noté à rendre le jour de la rentrée scolaire. La note comptera pour le travail de l’année du mois de Février. Questions de synthèse 1) Après quel évènement Denise arrive-t-elle à Paris ? 2) Chez qui Jean, son jeune frère, trouve-t-il une place d'apprenti ? 3) A qui appartenait Le Bonheur des Dames avant Mouret ? 4) Quelle est la fonction de Bourdoncle dans le magasin ? 5) Qu'est-ce que le Paris-Bonheur ? 6) Citer deux collègues de Denise qui lui mènent la vie dure ? 7) Qui est amoureux de Denise ? 8) Quel employé du magasin est renvoyé ? 9) Pourquoi Denise est-elle renvoyée ? 10) Qui engage Denise comme employée après son renvoi ? 11) Réintégré au BDD, Denise refuse-t-elle les avances de Mouret ? 12) Que se passe-t-il dans le dernier chapitre ? 13) A quelle date ont été écrits Germinal et la Bête Humaine ? 14) Comment s'appelle l'œuvre principale de Zola ? 15) Quelles sont les dates de naissance et décès de Zola ? 16) Qu'est-ce que le naturalisme ? Lisez les extraits des chapitres indiqués et répondez aux questions Chapitre XII Les réformes au grand magasin Extrait 1 : de la page 417 « Le lendemain Denise était nommée première… » à la page 422 « …ouvertes enfin au plein soleil » Vocabulaire 1. « infortune » : malheur. 2. « débandade de leur intérieur » : les problèmes rencontrés par les membres de leur famille. 3. « affecté » : touché, frappé, ici affligé. 4. « clabaudait » : disait du mal. 5. « fortune » : ici succès. 6. « altérait » : modifiait. 7. « paletot » : manteau. 8. « zéphir » : lainage très fin. 9. « percale » : tissu de coton fin et serré. 10. « iniques » : injustes. 11. « poignaient » : (du verbe poindre) blessaient. 12. « phtisiques » : tuberculeuses. 13. « roulées au trottoir » : devenues prostituées. 14. « phalanstère » : communauté, association de travailleurs. 15. « socialisme » : doctrine d’organisation sociale qui entend faire prévaloir l’intérêt, le bien général, sur les intérêts particuliers La victoire de Denise - Les marques de la victoire de Denise ; les marques du pouvoir sur ceux qui l’exercent et ceux qui le subissent. 1- « la victoire de Denise ». Soulignez dans le troisième paragraphe des synonymes du mot « victoire ». 2- De quel rayon Denise est-elle nommée première ? 3- Quand les collègues du Bonheur des Dames apprennent sa promotion, ils ont des réactions - différentes. Associez chaque personnage à la réaction qui lui est propre. Personnages Réactions Mme Aurélie Marguerite Clara Jouve Hutin Bourdoncle est réduit à l’impuissance se répand en éloges affiche des sentiments affectueux est pris d’inquiétude lui parle courbé en deux est travaillée d’un sourd respect Étudier le vocabulaire de la misère 1- a) Soulignez dans le passage « Maintenant, il lui arrivait d’avoir de longues conversations amicales avec Mouret….. à la fin de l’extrait », deux expressions qui montrent que Denise souffre encore de la misère de ses débuts au Bonheur des Dames. b) Comment juge-t-elle les renvois brusques des commis ? c) Quel sentiment Denise éprouve-t-elle lorsqu’elle rencontre une nouvelle vendeuse dans les rayons ? 2- a) « cette vie de chien battu », Que désigne cette expression ? b) Relisez les lignes « Cette vie de chien battu rendait mauvaises les meilleures ; et le triste défilé commençait : toutes mangées par le métier avant quarante ans, disparaissant, tombant à l’inconnu, beaucoup mortes à la peine, phtisiques ou anémiques, de fatigue et de mauvais air, quelques-unes roulées au trottoir, les plus heureuses mariées, enterrées au fond d’une petite boutique de province. Était-ce humain, était-ce juste, cette consommation effroyable de chair que les grands magasins faisaient chaque année ? » . Qu’arrive-t-il aux - vendeuses qui disparaissent, « mangées par le métier » ? Trois possibilités sont envisagées ; citez-les. Les réformes apportées par Denise dans le magasin: répertoriez (faire une liste) ces réformes et soulignez dans quel intérêt elle les menait (voir page 420). Quelles sont les idées de Denise sur le nouveau commerce ? Chapitre XIII Comprendre le fonctionnement d’une scène symbolique : La mort et l’enterrement de Geneviève Extrait 1 : page 434 « Le lendemain, à six heures, au petit jour… » à la page 444 « …l’écrasement final ».Les questions portent (essentiellement) jusqu’à la page 441 - - Lexique de la mort Lexique de la ruine des petits commerces. Une scène de deuil 1- a) Quel temps fait-il le jour de l’enterrement de Geneviève ? b) Quelles sont les deux couleurs dominantes dans le premier paragraphe ? Relevez dans ce paragraphe les mots qui vous ont permis de répondre. d) Relisez attentivement la dernière phrase du premier paragraphe « Tout - le vieux quartier suait d’humidité, exhalait son odeur moisie de cave, avec sa continuelle bousculade de passants sur le pavé boueux. » Pourquoi peut-on dire que la description - du vieux quartier est en accord avec l’atmosphère de deuil ? 2- Pourquoi Denise est-elle chargée par sa tante de veiller sur son oncle Baudu ? Un enterrement symbolique 1- a) Les commerçants du quartier suivent le convoi funèbre. Relie par un trait les noms des personnages à leur métier Les commerçants Leurs domaines Bédoré et sœur Vanpouille frères Deslignières Piot et Rivoire Mlle Tatin Quinette gantier fourreurs lingère bonnetiers bimbelotier marchands de meubles Extrait 2 : page 453 « Ce fut en janvier que Mme Baudu expira… » à page 460 (fin du chapitre) - qu’arrive-t-il à Madame Baudu ? à Monsieur Baudu ? à Bourras ? La description de la décrépitude et de la démolition : la boutique de Bourras (l’entêtement du vieux commerçant, la misère du personnage, etc.) ; les jeux vicieux des avocats et des huissiers pour achever ceux qui résistent (page 454455) - Que fait Mme Baudu avant de mourir ? (-elle regarde fixement par la fenêtre le Bonheur des Dames ? (elle regarde fixement par la fenêtre le Bonheur des Dames / Elle regarde fixement le portrait de Geneviève enfant / elle tient désespérément la main de Baudu / elle appelle sa fille dans son délire). Situation de l’extrait étudié Dans l’extrait du chapitre XIV, Octave Mouret se retourne sur son Empire. La journée de grande vente s’achève et les dames, toutes frissonnantes de plaisir, arrivent aux caisses. Les stratégies commerciales mises en place par Octave Mouret, pour piéger les femmes et les pousser à se dépouiller de leur or dans les caisses de ses comptoirs, fonctionnent à merveille. Au Bonheur des Dames règnent le désordre et le bruit, symboles de réussite. Le genre de la clientèle principale, mis en exergue (montré) par le titre évocateur du roman, est conquis par ce séducteur d’Octave Mouret qui tire son triomphe commercial d’une analyse de la psychologie féminine. Chapitre XIV Et Mouret regardait toujours son peuple de femmes, au milieu de ces flamboiements. Les ombres noires s’enlevaient avec vigueur sur les fonds pâles. De longs remous brisaient la cohue, la fièvre de cette journée de grande vente passait comme un vertige, roulant la houle (1) désordonnée des têtes. 5 On commençait à sortir, le saccage des étoffes jonchait les comptoirs, l’or sonnait dans les caisses ; tandis que la clientèle, dépouillée, violée, s’en allait à moitié défaite (2), avec la volupté (3) assouvie et la sourde honte d’un désir contenté au fond d’un hôtel louche. C’était lui qui les possédait de la sorte, qui les tenait à sa merci, par son entassement continu de marchandises, par sa 10 baisse des prix et ses rendus, sa galanterie et sa réclame. Il avait conquis les mères, elles-mêmes, il régnait sur toutes avec la brutalité d’un despote, dont le caprice ruinait des ménages. Sa création apportait une religion nouvelle, les églises que désertait peu à peu la foi chancelante étaient remplacées par son bazar, dans les âmes inoccupées désormais. La femme venait passer chez lui 15 les heures vides, les heures frissonnantes et inquiètes qu’elle vivait jadis au fond des chapelles : dépense nécessaire de passion nerveuse, lutte renaissante d’un dieu contre le mari, culte sans cesse renouvelé du corps, avec l’au-delà divin de la beauté. S’il avait fermé ses portes, il y aurait eu un soulèvement sur le pavé, le cri éperdu (4) des dévotes (5) auxquelles on supprimerait le 20 confessionnal et l’autel. Dans leur luxe accru depuis dix ans, il les voyait, malgré l’heure, s’entêter au travers de l’énorme charpente métallique, le long des escaliers suspendus et des ponts volants (6). Madame Marty et sa fille, emportées au plus haut, vagabondaient parmi les meubles. Retenue par son petit monde, madame Bourdelais ne pouvait s’arracher des articles de Paris. 25 Puis, venait la bande, madame de Boves toujours au bras de Vallagnosc, et suivie de Blanche, s’arrêtant à chaque rayon, osant regarder encore les étoffes de son air superbe(7). Mais, de la clientèle entassée, de cette mer de corsages gonflés de vie, battant de désir, tous fleuris de bouquets de violettes, comme pour les noces populaires de quelque souveraine, il finit par ne plus distinguer 30 que le corsage nu de madame Desforges, qui s’était arrêtée à la ganterie avec madame Guibal. Malgré sa rancune jalouse, elle aussi achetait, et il se sentit le maître une dernière fois, il les tenait à ses pieds, sous l’éblouissement de feux électriques, ainsi qu’un bétail dont il avait tiré sa fortune. D’un pas machinal, Mouret suivit les galeries, tellement absorbé qu’il s’abandonnait à la poussée 35 de la foule. Quand il leva la tête, il était dans le nouveau rayon des modes, dont les glaces donnaient sur la rue du Dix-Décembre. Et là, le front contre le verre, il fit encore une halte, il regarda la sortie. Le soleil couchant jaunissait le faîte (8) des maisons blanches, le ciel bleu de cette belle journée pâlissait, rafraîchi d’un grand souffle pur ; tandis que, dans le crépuscule qui noyait déjà 40 la chaussée, les lampes électriques du Bonheur des Dames jetaient cet éclat fixe des étoiles allumées sur l’horizon, au déclin du jour. Vers l’Opéra et vers la Bourse, s’enfonçait le triple rang des voitures immobiles, gagnées par l’ombre, et dont les harnais (9) gardaient des reflets de vive lumière, l’éclair d’une lanterne, l’étincelle d’un mors (10) argenté. À chaque seconde, un appel de 45 garçon en livrée (11) retentissait, et un fiacre avançait, un coupé (12) se détachait, prenait une cliente, puis s’éloignait d’un trot sonore. Les queues diminuaient maintenant, six voitures roulaient de front, d’un bord à l’autre, au milieu des battements de portières, des claquements de fouet, du bourdonnement des piétons, qui débordaient parmi les roues. Il y avait comme 50 un élargissement continu, un rayonnement de la clientèle, remportée aux quatre points de la cité, vidant les magasins avec la clameur ronflante d’une écluse. Cependant, les voitures du Bonheur, les grandes lettres d’or des enseignes, les bannières hissées en plein ciel, flambaient toujours au reflet de l’incendie du couchant, si colossales dans cet éclairage oblique, qu’elles 55 évoquaient le monstre des réclames, le phalanstère (13) dont les ailes, multipliées sans cesse, dévoraient les quartiers, jusqu’aux bois lointains de la banlieue. Vocabulaire 1 Mouvement important qui ondule. 2 Dont l’apparence physique, le comportement, l’état d’esprit de quelqu’un est modifié (par une grande fatigue, une émotion violente, etc.) 3 Impression extrêmement agréable, donnée aux sens par des objets concrets, des biens matériels, des phénomènes physiques, et que l’on se plait à goûter dans toute sa plénitude. 4 Enragé, bouleversé, affolé. 5 Dévouée aux pratiques religieuses. 6 Pont d’un petit bâtiment marchand, qu’on enlève par panneaux pour découvrir la cale au besoin 7 Orgueilleux. 8 Partie supérieure de la charpente d’un édifice. 9 Pièces qui relient l’animal de trait à la voiture. 10 Pièce métallique du harnais, qui passe dans la bouche du cheval et qui, par l’intermédiaire des rênes, permet de le conduire. 11 Habit d’un modèle particulier que portent les domestiques masculins d’une grande maison, d’un établissement. 12 Voiture fermée, à un ou deux chevaux, à quatre roues et généralement à deux places, et dont la caisse semble coupée de sa partie avant. 13 Société communautaire imaginée par Charles Fourier et composée de familles associées pour les travaux d’agriculture, d’industrie, d’art, etc Questions : 1234- Où se trouve Mouret dans l’extrait ci-dessus ? A quel moment ? Que représente ce moment pour le « Bonheur des dames » ? et pour Mouret ? Quels sont les sentiments de Mouret au début de l’extrait ? (lignes 1 à 10) Expliquez la phrase suivante « la clientèle, dépouillée, s’en allait à moitié défaite » ; en quoi cette phrase s’oppose-t-elle à la phrase suivante « C’était lui qui les possédait de la sorte, qui les tenait à sa merci, (…) Il avait conquis les mères, ellesmêmes, il régnait sur toutes avec la brutalité d’un despote, dont le caprice ruinait des ménages. » ? Pourquoi ? 5- En quoi cet extrait marque-t-il la réussite de Mouret et annonce-t-il la fin du roman ?