Terminale S - Fonction logarithme népérien

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Terminale S - Fonction logarithme népérien
Fonction logarithme népérien
I) La fonction logarithme népérien : Définition
1) Définition de la fonction logarithme népérien
Soit 𝒂 un nombre réel strictement positif. On appelle logarithme népérien
de 𝒂, noté 𝒍𝒏(𝒂) ou 𝒍𝒏 𝒂 l’unique nombre solution de l’équation : 𝒆𝒙𝒑(𝒙) = 𝒂
La fonction exponentielle (étudiée dans le chapitre précédent), est dérivable
(donc continue) et strictement croissante sur ℝ. De plus, lim 𝑒 π‘₯ = +∞ et lim 𝑒 π‘₯ = 0
π‘₯↦+∞
D’après le théorème des valeurs intermédiaires il en résulte que :
π‘₯β†¦βˆ’βˆž
● L’image par la fonction exponentielle de ℝ est ]0 ; +∞[
● Pour tout π‘₯ > 0 il existe un unique nombre 𝑦 et un seul tel que: 𝑒 𝑦 = π‘₯
● On définit ainsi une fonction de ]0 ; +∞[ dans ℝ appelé fonction logarithme népérien.
2) Conséquences
● La fonction 𝒍𝒏 est définie sur ]0 ; +∞ [
● Pour tout nombre > 0 , par définition on a : 𝒆𝒍𝒏(𝒙) = 𝒙
● 𝒍𝒏(𝒆) = 𝟏
● 𝒍𝒏(𝟏) = 𝟎
3) Théorème:
Pour tout nombre réel 𝒂 strictement positif et pour tout nombre 𝑏 :
𝒍𝒏(𝒂) = 𝒃 équivaut à 𝒂 = 𝒆𝒃
a) Démonstration :
Si 𝑙𝑛(π‘Ž) = 𝑏 alors 𝑒 𝑙𝑛(π‘Ž) = 𝑒 𝑏 c’et a dire π‘Ž = 𝑒 𝑏
Réciproquement si π‘Ž = 𝑒 𝑏 alors 𝑙𝑛(π‘Ž) = 𝑙𝑛(𝑒 𝑏 ) c’est-à-dire 𝑙𝑛(π‘Ž) = 𝑏
b) Exemples d’application :
Résoudre les équations suivantes :
a) 𝑙𝑛(π‘₯) = 5
Cette équation n’est possible que pour π‘₯ > 0 on a donc = 𝑒 5 . La solution est: S = {π’†πŸ“ }
b) 𝑙𝑛(π‘₯) = βˆ’3
Cette équation n’est possible que pour π‘₯ > 0
on a donc = 𝑒 βˆ’3 . La solution est: S = {π’†βˆ’πŸ‘ }
c) 4 𝑙𝑛(π‘₯) = 3 Cette équation n’est possible que pour π‘₯ > 0
4
4
4
elle est équivalente à: 𝑙𝑛(π‘₯) =
d’où π‘₯ = 𝑒 3
La solution est : S = {𝑒 3 }
3
c) Conséquence graphique
Dire que le point 𝑀 (𝑏; π‘Ž) appartient à la courbe représentative de la fonction exponentielle,
ou encore si π‘Ž = 𝑒 𝑏 cela revient à dire, d’après le théorème précédent,
que 𝑏 = 𝑙𝑛 π‘Ž c’est-à-dire que le point 𝑀’(π‘Ž ; 𝑏) appartient à la courbe représentative de la
fonction logarithme népérien.
Cela a pour conséquence que, dans un repère orthonormé, les deux courbes sont
symétriques par rapport à la droite 𝑦 = π‘₯
4) Sens de variation
Théorème :
La fonction 𝒍𝒏 est strictement croissante sur ]0 ; + ∞[
Démonstration: Considérons deux nombres 𝑒 et 𝑣 strictement positifs tel que 𝒖 < 𝒗
Comme 𝑒 = 𝑒 𝑙𝑛(𝑒) et 𝑣 = 𝑒 𝑙𝑛(𝑣) alors cela revient à écrire: 𝑒 𝑙𝑛(𝑒) < 𝑒 𝑙𝑛(𝑣)
Comme la fonction exponentielle est strictement croissante sur ℝ, alors on a forcément:
𝑙𝑛(𝑒) < 𝑙𝑛(𝑣)
Ce qui prouve que la fonction 𝑙𝑛 est elle aussi strictement croissante sur ]0 ; + ∞. [
Conséquence:
Pour tout nombre réel π‘Ž et 𝑏 strictement positifs :
● 𝒍𝒏(𝒂) = 𝒍𝒏(𝒃) ⟺ 𝒂 = 𝒃
● 𝒍𝒏(𝒂) < 𝒍𝒏(𝒃) ⟺ 𝒂 < 𝒃
II) Propriétés de la fonction logarithme népérien
1) Propriétés de la fonction logarithme népérien
Pour tout nombre réel π‘Ž et 𝑏 strictement positifs :
● 𝒍𝒏(𝒂 × π’ƒ) = π₯𝐧(𝒂) + 𝒍𝒏(𝒃)
● 𝒍𝒏(
● 𝒍𝒏(
𝟏
𝒂
𝒂
𝒃
) = βˆ’π’π’(𝒂)
) = π₯𝐧(𝒂) βˆ’ 𝒍𝒏(𝒃)
● 𝒍𝒏(𝒂𝒏 ) = 𝒏 𝒍𝒏(𝒂)
● 𝒍𝒏(βˆšπ’‚) =
𝟏
𝟐
𝒍𝒏(𝒂)
Pour tous nombres π‘Ž1 , π‘Ž2 , …….π‘Žπ‘› :
𝒍𝒏(π’‚πŸ × π’‚πŸ × β€¦ … . .× π’‚π’ ) = 𝒍𝒏(π’‚πŸ ) + 𝒍𝒏(π’‚πŸ ) + β‹― . +𝒍𝒏(𝒂𝒏 )
2) Démonstrations:
● Montrons que 𝑙𝑛(π‘Ž) + 𝑙𝑛(𝑏) = 𝑙𝑛(π‘Ž × π‘)
Pour tout nombre π‘Ž et 𝑏 strictement positifs :
𝑒 𝑙𝑛(π‘Ž)+𝑙𝑛(𝑏) = 𝑒 𝑙𝑛(π‘Ž) × π‘’ 𝑙𝑛(𝑏) (Propriété de la fonction exponentielle)
Or 𝑒 𝑙𝑛(π‘Ž) × π‘’ 𝑙𝑛(𝑏) = π‘Ž × π‘ donc : 𝒆𝒍𝒏(𝒂)+𝒍𝒏(𝒃) = 𝒂 × π’ƒ
De plus 𝒆𝒍𝒏(𝒂×𝒃) = 𝒂 × π’ƒ donc :
il en résulte :
𝒆𝒍𝒏(𝒂)+𝒍𝒏(𝒃) = 𝒆𝒍𝒏(𝒂×𝒃)
𝒍𝒏(𝒂) + 𝒍𝒏(𝒃) = 𝒍𝒏(𝒂 × π’ƒ)
● Montrons que
1
𝑙𝑛 (π‘Ž) = βˆ’π‘™π‘›(π‘Ž)
Pour tout nombre π‘Ž strictement positif:
1
𝑙𝑛 (π‘Ž × π‘Ž) = 𝑙𝑛(1) = 0
1
1
𝑙𝑛 (π‘Ž × π‘Ž) = 𝑙𝑛 (π‘Ž) + 𝑙𝑛(π‘Ž) (en utilisant la propriété précédente)
On obtient donc :
1
𝑙𝑛 (π‘Ž) + 𝑙𝑛(π‘Ž) = 0
𝟏
𝒂
D’où le résultat : 𝒍𝒏 ( ) = βˆ’π’π’(𝒂)
π‘Ž
𝑏
● Montrons que 𝑙𝑛 ( ) = ln(π‘Ž) βˆ’ 𝑙𝑛(𝑏)
Pour tout nombre π‘Ž et 𝑏 strictement positifs :
π‘Ž
𝑙𝑛 (𝑏 × π‘) = 𝑙𝑛(π‘Ž)
π‘Ž
𝑏
π‘Ž
𝑏
𝑙𝑛 ( × π‘) = 𝑙𝑛 ( ) + 𝑙𝑛(𝑏)
On obtient donc :
π‘Ž
𝑙𝑛 (𝑏) + 𝑙𝑛(𝑏) = 𝑙𝑛(π‘Ž)
D’où le résultat :
𝒂
𝒍𝒏 (𝒃) = 𝒍 𝒏(𝒂) βˆ’ 𝒍𝒏(𝒃)
● Montrons que 𝑙𝑛(π‘Žπ‘› ) = 𝑛 𝑙𝑛(π‘Ž)
Pour tout nombre π‘Ž strictement positif, montrons par récurrence que pour tout entier
naturel 𝑛, 𝑙𝑛(π‘Žπ‘› ) = 𝑛 𝑙𝑛(π‘Ž)
Soit Pn la propriété: 𝑙𝑛(π‘Žπ‘› ) = 𝑛 𝑙𝑛(π‘Ž)
- P0 est vraie. En effet lorsque 𝑛 = 0 on obtient : 𝑙𝑛(π‘Ž0 ) = ln(1) = 0 et 0 ln(π‘Ž) = 0 donc on a
bien P0 vraie
- Supposons que pour un entier naturel 𝑛 quelconque fixé on ait Pn vraie c’est-à-dire
𝑙𝑛(π‘Žπ‘› ) = 𝑛 𝑙𝑛(π‘Ž) on a donc
𝑙𝑛(π‘Žπ‘›+1 ) = 𝑙𝑛(π‘Žπ‘› × π‘Ž) = 𝑙𝑛(π‘Žπ‘› ) + 𝑙𝑛(π‘Ž) = 𝑛𝑙 𝑛(π‘Ž) + 𝑙𝑛(π‘Ž) = (𝑛 + 1) 𝑙𝑛(π‘Ž)
On a bien : 𝑙𝑛(π‘Žπ‘›+1 ) = (𝑛 + 1) 𝑙𝑛(π‘Ž)
Ce qui implique que Pn+1 est vraie
On a donc démontré le caractère héréditaire de cette propriété.
On peut donc conclure que la proposition est vraie pour tout entier naturel 𝑛 (non nul).
- Donc pour tout entier naturel 𝒏, 𝑙𝑛(π‘Žπ‘› ) = 𝑛 𝑙𝑛(π‘Ž)
● Montrons que 𝑙𝑛(βˆšπ‘Ž) =
1
2
𝑙𝑛(π‘Ž)
Pour tout nombre π‘Ž strictement positif:
𝑙𝑛(π‘Ž) = 𝑙𝑛(βˆšπ‘Ž × βˆšπ‘Ž) = 𝑙𝑛(βˆšπ‘Ž) + 𝑙𝑛(βˆšπ‘Ž) = 2 𝑙𝑛(βˆšπ‘Ž)
On obtient donc : 𝑙𝑛(βˆšπ‘Ž) =
1
2
𝑙𝑛(π‘Ž)
● Pour tous nombres π‘Ž1 , π‘Ž2 , …….π‘Žπ‘› , montrons par récurrence que pour tout entier
naturel 𝑛, 𝑛 β‰₯ 2, 𝑙𝑛(π‘Ž1 × π‘Ž2 × β€¦ … . .× π‘Žπ‘› ) = 𝑙𝑛(π‘Ž1 ) + 𝑙𝑛(π‘Ž2 ) + β‹― . +𝑙𝑛(π‘Žπ‘› )
Soit Pn la propriété: 𝑙𝑛(π‘Ž1 × π‘Ž2 × β€¦ … . .× π‘Žπ‘› ) = 𝑙𝑛(π‘Ž1 ) + 𝑙𝑛(π‘Ž2 ) + β‹― . +𝑙𝑛(π‘Žπ‘› )
- P2 est vraie. En effet lorsque 𝑛 = 2 on obtient : 𝑙𝑛(π‘Ž1 × π‘Ž2 ) = 𝑙𝑛(π‘Ž1 ) + 𝑙𝑛(π‘Ž2 )
(propriété 1) donc on a bien P2 vraie
- Supposons que pour un entier naturel 𝑛, 𝑛 β‰₯ 2 quelconque fixé on ait Pn vraie
c’est-à-dire :
𝑙𝑛(π‘Ž1 × π‘Ž2 × β€¦ … . .× π‘Žπ‘› ) = 𝑙𝑛(π‘Ž1 ) + 𝑙𝑛(π‘Ž2 ) + β‹― . +𝑙𝑛(π‘Žπ‘› ) on a donc
𝑙𝑛(π‘Ž1 × π‘Ž2 × β€¦ … . .× π‘Žπ‘› × π‘Žπ‘›+1 ) = 𝑙𝑛[(π‘Ž1 × π‘Ž2 × β€¦ … . .× π‘Žπ‘› ) × π‘Žπ‘›+1 ] = 𝑙𝑛(π‘Ž1 × π‘Ž2 × β€¦ … . .× π‘Žπ‘› ) +
𝑙𝑛( π‘Žπ‘›+1 ) = 𝑙𝑛(π‘Ž1 ) + 𝑙𝑛(π‘Ž2 ) + β‹― . +𝑙𝑛(π‘Žπ‘› ) + 𝑙𝑛( π‘Žπ‘›+1 ) On a bien
𝑙𝑛(π‘Ž1 × π‘Ž2 × β€¦ … . .× π‘Žπ‘› × π‘Žπ‘›+1 ) = 𝑙𝑛(π‘Ž1 ) + 𝑙𝑛(π‘Ž2) + β‹― . +𝑙𝑛(π‘Žπ‘› ) + 𝑙𝑛( π‘Žπ‘›+1 )
Ce qui implique que Pn+1 est vraie
On a donc démontré le caractère héréditaire de cette propriété.
On peut donc conclure que la proposition est vraie pour tout entier naturel 𝑛 (𝑛 β‰₯ 2).
- Donc pour tout entier naturel 𝒏 supérieur ou égal à 2,
𝑙𝑛(π‘Ž1 × π‘Ž2 × β€¦ … . .× π‘Žπ‘› ) = 𝑙𝑛(π‘Ž1 ) + 𝑙𝑛(π‘Ž2 ) + β‹― . +𝑙𝑛(π‘Žπ‘› )
3) Exemples:
Exemple 1 Résoudre l’équation suivante:
Cette équation n’est possible que pour π‘₯ > 0
𝑒4
elle est équivalente à: 𝑙𝑛(5π‘₯) = 4 d’où 5π‘₯ = 𝑒 4 On obtient donc : π‘₯ =
5
𝑙𝑛(π‘₯) + 𝑙𝑛(5) βˆ’ 4 = 0
La solution est: S = {
π’†πŸ’
πŸ“
}
16
9
Exemple 2 Ecrire sous la forme 𝑙𝑛(2) et 𝑙𝑛(3): 𝑙𝑛(24) et 𝑙𝑛( )
● 𝑙𝑛(24) = 𝑙𝑛(3 × 8) = 𝑙𝑛(3) + 𝑙𝑛(8) = 𝑙𝑛(3) + 𝑙𝑛(2 × 2 × 2) = 𝑙𝑛(3) + 𝑙𝑛(2) + 𝑙𝑛(2) + ln(2)
= 𝑙𝑛(3) + 3 𝑙𝑛(2) Donc 𝒍𝒏(πŸπŸ’) = 𝒍𝒏(πŸ‘) + πŸ‘ 𝒍𝒏(𝟐)
16
24
9
3
πŸπŸ”
πŸ—
● 𝑙𝑛( )= 𝑙𝑛( 2) = 𝑙𝑛(24 ) βˆ’ 𝑙𝑛(32 ) = 4 𝑙𝑛(2) βˆ’ 2𝑙𝑛(3) Donc : 𝒍𝒏( )= πŸ’ 𝒍𝒏(𝟐) βˆ’ πŸπ’π’(πŸ‘)
Exemple 3 Résoudre l’équation suivante 𝑙𝑛(3π‘₯ βˆ’ 4) = 2
Il faut que 3π‘₯ βˆ’ 4 > 0 soit π‘₯ >
4
3
Cette équation n’est possible que pour π‘₯ >
𝑙𝑛(3π‘₯ βˆ’ 4) = 2 alors 3π‘₯ βˆ’ 4 = 𝑒 2 donc π‘₯ =
La solution est: S = {
πŸ’ + π’†πŸ
πŸ‘
}
4 + 𝑒2
3
comme
4 + 𝑒2
3
>
4
3
alors
4
3
Exemple 4: Résoudre l’équation suivante 𝑙𝑛(π‘₯ + 2) = 𝑙𝑛(π‘₯) + 1
π‘₯ + 2 > 0 soit π‘₯ > βˆ’2 de plus il faut aussi que π‘₯ > 0 il faut donc que π‘₯ > 0
Cette équation n’est possible que pour π‘₯ > 0
𝑙𝑛(π‘₯ + 2) = 𝑙𝑛(π‘₯) + 1 donc 𝑙𝑛(π‘₯ + 2) βˆ’ 𝑙𝑛(π‘₯) = 1 ce qui implique que :
ln (
π‘₯+2
π‘₯
) = 1 ce qui donne :
π‘₯+2
π‘₯
= 𝑒1
π‘₯+2=𝑒π‘₯
π‘₯(1 βˆ’ 𝑒) = βˆ’2
π‘₯=
βˆ’2
1βˆ’π‘’
=
2
π‘’βˆ’1
>0
La solution est: S = {
𝟐
}
π’†βˆ’πŸ
Exemple 5: Résoudre l’équation suivante: 2𝑒 2π‘₯βˆ’1 = 𝑒 π‘₯
2𝑒 2π‘₯βˆ’1 = 𝑒 π‘₯ on obtient donc:
𝑙𝑛(2𝑒 2π‘₯βˆ’1 ) = 𝑙𝑛(𝑒 π‘₯ ) on en déduit :
𝑙𝑛(2) + l𝑛(𝑒 2π‘₯βˆ’1 ) = 𝑙𝑛(𝑒 π‘₯ )
𝑙𝑛(2) + 2π‘₯ βˆ’ 1 = π‘₯
2π‘₯ βˆ’ π‘₯ = 1 βˆ’ 𝑙𝑛(2)
π‘₯ = 1 βˆ’ 𝑙𝑛(2)
La solution est: S = {𝟏 βˆ’ 𝒍𝒏(𝟐)}
Exemple 6: Résoudre l’équation suivante: 𝑒 2π‘₯ + 3 𝑒 π‘₯ = 10
Ce qui équivaut à : (𝑒 π‘₯ )² + 3 𝑒 π‘₯ = 10
Posons 𝑋 = 𝑒 π‘₯
Or pour tout π‘₯ de ℝ, 𝑒 π‘₯ >0 donc 𝑋 > 0 on obtient alors :
𝑋 2 + 3𝑋 = 10
𝑋 2 + 3𝑋 βˆ’ 10 = 0 Cette équation a pour solutions 𝑋1 = 2 et 𝑋2 = βˆ’5
Comme 𝑋 > 0 alors l’unique solution est 𝑋1 = 2 (𝑋2 < 0) ne peut être solution)
Donc 𝑒 π‘₯ = 2
On obtient donc : π‘₯ = 𝑙𝑛(2)
La solution est: S = {𝒍𝒏(𝟐)}
III) Etude de la fonction logarithme népérien
1) Dérivée de la fonction 𝒍𝒏
On admet que la fonction 𝑙𝑛 est continue sur ]0 ;+∞[
Théorème:
La fonction 𝒍𝒏 est dérivable sur ]0 ;+∞[et 𝒍𝒏’(𝒙) =
𝟏
𝒙
Démonstration:
On sait que pour tout π‘₯ > 0 𝑒 ln(π‘₯) = π‘₯
Or, (𝑒 𝑒 )β€² = 𝑒′𝑒 𝑒 et la fonction dérivée de π‘₯ est 1
β€²
Si 𝑓(π‘₯) = π‘₯ alors 𝑓’(π‘₯) = 1 donc (𝑒 𝑙𝑛(π‘₯) ) = 1
β€²
On obtient donc : pour tout π‘₯ > 0, (𝑒 𝑙𝑛(π‘₯) ) = (𝑙𝑛π‘₯)β€² × π‘’ 𝑙𝑛(π‘₯) = 1
Donc pour tout π‘₯ > 0, (𝑙𝑛π‘₯)β€² × π‘₯ = 1 d’où
(𝑙𝑛π‘₯)β€² =
1
π‘₯
La fonction 𝑙𝑛 est donc dérivable sur ]0 ; +∞[ et sa fonction dérivée est
1
π‘₯
2) Limites de la fonction 𝒍𝒏
Théorème :
● π₯𝐒𝐦 𝒍𝒏(𝒙) = +∞
𝒙→+∞
● π₯𝐒𝐦 𝒍𝒏(𝒙) = βˆ’βˆž
π’™β†’πŸŽ
Démonstration :
Soit 𝑓(π‘₯) = 𝑙𝑛(π‘₯) sur ]0 ; +∞[ , 𝑓’(π‘₯) =
𝑓 est donc croissante sur ]0 ; +∞[
1
π‘₯
donc 𝑓’(π‘₯) > 0 sur ]0 ; +∞[
● Soit M un nombre réel, la fonction 𝑙𝑛 étant strictement croissante sur ]0 ; +∞[ alors
pour tout π‘₯ > 𝑒 𝑀 , 𝑙𝑛(π‘₯) > 𝑙𝑛(𝑒 𝑀 ), donc 𝑙𝑛(π‘₯) > M
Ce qui veut dire que pour tous les nombres π‘₯ suffisamment grands, tout intervalle ouvert
de la forme ]M ; +∞[ contient toutes les valeurs de 𝑓(π‘₯). Par conséquent: lim 𝑙𝑛(π‘₯) = +∞
π‘₯β†’+∞
● Soit 𝑋 =
1
π‘₯
alors lorsque π‘₯ tend vers 0 (π‘₯ > 0), 𝑋 tend vers +∞
1
𝑙𝑛(π‘₯) = 𝑙𝑛( ) = βˆ’π‘™π‘›(𝑋)
𝑋
lim 𝑙𝑛(π‘₯) =
π‘₯β†’0
π‘₯>0
lim βˆ’ ln(𝑋) = βˆ’βˆž
𝑋 ⟼ +∞
3) Tableau de variation et courbe représentative de
la fonction 𝒍𝒏
a) Tableau de variation :
Les résultats précédents nous permettent d’écrire:
π‘₯
0
1
𝑒
+∞
+
𝑙𝑛′(π‘₯)
+∞
1
𝑙𝑛(π‘₯)
0
-∞
b) Courbe représentative de la fonction 𝒍𝒏
4) Limites importantes
Théorème :
● π₯𝐒𝐦
𝒍𝒏(𝟏+𝒙)
𝒙→ 𝟎
● π₯𝐒𝐦
𝒙→+∞
𝒙
𝒍𝒏(𝒙)
𝒙
=𝟏
=𝟎
● π₯𝐒𝐦 𝒙𝒍𝒏(𝒙) = 𝟎
π’™β†’πŸŽ
Démonstration :
𝑙𝑛(1+π‘₯)
𝑙𝑛(1+π‘₯)βˆ’π‘™π‘›(1)
● Comme 𝑙𝑛(1) = 0 alors lim
= lim
π‘₯β†’ 0
π‘₯
π‘₯
π‘₯β†’ 0
On reconnait la limite, quand π‘₯ tend vers 0, du taux d’accroissement de la fonction 𝑙𝑛 entre
𝑙𝑛(1+π‘₯)
1 et 1+π‘₯, limite égale au nombre dérivé de 𝑙𝑛 en 1. Donc, lim
= (𝑙𝑛)’(1) = 1
π‘₯β†’ 0
● Déterminons : lim
𝑙𝑛(π‘₯)
π‘₯
π‘₯β†’+∞
Posons π‘Œ = 𝑙𝑛(π‘₯) soit π‘₯ = 𝑒 π‘Œ alors
𝑙𝑛(π‘₯)
π‘₯
=
𝑙𝑛(𝑒 π‘Œ )
π‘’π‘Œ
=
π‘Œ
π‘’π‘Œ
Lorsque π‘₯ tend vers +∞, π‘Œ tend vers +∞ et comme lim
π‘Œ
π‘’π‘Œ
π‘Œβ†’+∞ π‘Œ
(voir chapitre fonction exponentielle)
Donc lim
π‘₯
= +∞
= 0
π‘Œβ†’+∞ 𝑒 π‘Œ
● Déterminons : lim π‘₯𝑙𝑛(π‘₯)
π‘₯β†’+∞
En utilisant le même changement de variable : π‘Œ = 𝑙𝑛(π‘₯) soit π‘₯ = 𝑒 π‘Œ
Lorsque π‘₯ tend vers 0, π‘Œ tend vers βˆ’βˆž ( lim 𝑒 π‘Œ = 0)
π‘Œ ⟼ βˆ’βˆž
π‘Œ
π‘₯𝑙𝑛(π‘₯) = 𝑒 𝑙𝑛(𝑒
π‘Œ)
=π‘Œπ‘’
π‘Œ
lim π‘₯𝑙𝑛(π‘₯) = lim π‘Œ 𝑒 π‘Œ = 0 (voir chapitre fonction exponentielle)
π‘₯β†’0
π‘Œβ†’βˆ’βˆž
IV) La fonction logarithme décimal
Définition:
La fonction logarithme décimal, notée log, est définie sur ]0 ; +∞[ par :
π’π’π’ˆ(𝒙) =
𝒍𝒏(𝒙)
𝒍𝒏(𝟏𝟎)
Remarques :
● Comme la fonction π‘™π‘œπ‘”(π‘₯) =
1
𝑙𝑛(10)
× π‘™π‘›(π‘₯) et
1
𝑙𝑛(10)
>0 alors la fonction π‘™π‘œπ‘” a le même
sens de variation que la fonction 𝑙𝑛
● La fonction π‘™π‘œπ‘” a les mêmes propriétés et les mêmes limites que la fonction 𝑙𝑛
V) Etude de la fonction : 𝒍𝒏(𝒖(𝒙))
● Soit 𝑒 une fonction dérivable et strictement positive sur un
intervalle I alors la fonction 𝑓 définie sur l’intervalle I par
𝒇(𝒙) = π₯𝐧(𝒖(𝒙)) est dérivable sur I et on a :
𝒇′ (𝒙) =
𝒖′ (𝒙)
𝒖(𝒙)
● Comme la fonction 𝑒 est strictement positive alors le signe de la
dérivée dépend du signe de la fonction 𝑒′
● Comme la fonction 𝑙𝑛 est strictement croissante alors d’après le
théorème des fonctions composées le sens de variations de 𝑓 est
le même que celui de 𝑒.
● Si 𝒖(𝒙) tend vers +∞ alors 𝒍𝒏(𝒖(𝒙)) tend aussi vers +∞
● Si 𝒖(𝒙) tend vers 0 alors 𝒍𝒏(𝒖(𝒙)) tend vers -∞
● Si 𝒖(𝒙) tend vers 1 alors 𝒍𝒏(𝒖(𝒙)) tend vers 𝒍𝒏(𝟏) c’est-à-dire 0
C’est une application directe du théorème de dérivation des fonctions composées.
Exemple: Soit 𝑓 la fonction définie par 𝑓(π‘₯) = ln(π‘₯ 2 βˆ’ 3π‘₯ βˆ’ 10)
Soit 𝑒 la fonction définie sur ℝ par 𝑒(π‘₯) = π‘₯² βˆ’ 3π‘₯ + 10
Dans notre exemple 𝑓(π‘₯) = ln(𝑒(π‘₯))
● Déterminons , tout d’abord, son domaine de définition :
π‘₯ 2 βˆ’ 3π‘₯ βˆ’ 10 = 0
Ξ” = 9 + 4 × 1 × 10 = 49 on a donc π‘₯1 = 5 et π‘₯2 = βˆ’2
π‘₯ 2 βˆ’ 3π‘₯ + 10 > 0 pour π‘₯ < βˆ’2 et π‘₯ > 5
La fonction 𝒇 est définie sur ]βˆ’βˆž ; βˆ’πŸ[ βˆͺ ]πŸ“ ; +∞[
● Etudions les variations de 𝑓 :
𝑒′ (π‘₯) = 2π‘₯ βˆ’ 3 donc
𝑓′(π‘₯) =
𝑓′(π‘₯) =
𝑒′ (π‘₯)
𝑒(π‘₯)
2π‘₯βˆ’3
π‘₯²βˆ’3π‘₯+10
𝑓 β€² (π‘₯) = 0 pour π‘₯ =
3
2
𝑒′ (π‘₯) β‰₯ 0 pour π‘₯ β‰₯
3
2
et
𝑒′ (π‘₯) ≀ 0 pour π‘₯ ≀
En tenant compte du domaine de définition :
𝑓 est donc décroissante sur]βˆ’βˆž ; βˆ’2[ et croissante sur ]5 ; +∞[
3
2
On obtient le tableau de variation suivant :
π‘₯
βˆ’βˆž
𝑒’(π‘₯)
βˆ’2
3
2
5
+∞
0
βˆ’
+
+∞
+∞
𝑙𝑛(𝑒(π‘₯))
-∞
Les courbes représentatives des fonctions 𝒖 et 𝒇 sont :
-∞