La fierté d`être psychologue - Ordre des psychologues du Québec

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La fierté d`être psychologue - Ordre des psychologues du Québec
ÉDITORIAL
La fierté d’être psychologue
Par
Rose-Marie Charest
M.A., PRÉSIDENTE
P
ce dernier éditorial de mon
deuxième mandat à la présidence, je souhaite partager
avec vous ma fierté d’être psychologue.
Cinq années passées à la présidence de
l’Ordre, deux années à titre d’administratrice et plus de vingt ans d’exercice
de cette profession m’ont permis de rencontrer un très grand nombre de psychologues avec qui j’ai partagé des expériences variées mais jamais banales,
généralement marquées par l’authenticité des échanges, la rigueur et la volonté d’offrir des services compétents.
C’est donc une fierté qui repose sur du
vrai.
Notre crédibilité auprès du public
est à la hausse. Elle se mesure par un
nombre croissant de demandes de consultation, mais aussi de demandes
d’avis sur des sujets de plus en plus
variés. Le nombre d’appels au service de
référence de la part de personnes qui
souhaitent consulter un psychologue
pour eux ou pour leurs proches ne cesse
d’augmenter. Les médias transmettent
environ 50 demandes par mois au service des communications de l’Ordre, ce
qui n’inclut pas les très nombreuses demandes d’entrevue adressées directement aux psychologues déjà connus
des médias dans toutes les régions
du Québec. Le nombre de psychologues
intéressés à répondre à ces invitations
a augmenté au cours des dernières
années. L’image de la profession en
bénéficie.
OUR
Les psychologues savent mieux que
quiconque à quel point une image,
même très positive, peut être difficile à
porter lorsqu’on sent le moindrement
qu’elle ne correspond pas à la réalité. Il
faut donc s’assurer que nos compétences correspondent à l’image que
nous projetons. Le rôle de l’Ordre en ce
domaine est crucial mais relativement
facile à jouer. En effet, les universités offrent une solide et rigoureuse formation
initiale qui s’inspire de plus en plus des
réalités de la pratique, et la très grande
majorité des psychologues sont déjà
convaincus de la nécessité de maintenir
à jour et de développer leurs compétences par diverses activités de formation continue. C’est d’ailleurs ce qui a
poussé les administrateurs du Bureau
de l’Ordre à rendre la formation continue disponible, mais non obligatoire.
Par ailleurs, je suis encore frappée
par la réserve, voire la timidité, de bon
nombre de psychologues lorsque vient
le temps de faire valoir leurs compétences et la nécessité de permettre au
public d’avoir accès à leurs services. On
s’attend de la présidente d’un ordre professionnel, dont le principal mandat est
la protection du public, qu’elle incite les
membres à être critiques envers leur pratique et leur rappelle l’importance d’être
conscients des limites de leurs compétences. Je le fais. Mais je souhaite aussi
inciter les psychologues à s’affirmer davantage dans leur milieu. Je dis bien
s’affirmer : être ni agressif ni passif. Il ne
s’agit pas de mépriser ou d’attaquer les
autres, professionnels ou non, mais bien
de réclamer la place que notre profession doit prendre dans les différents services. On nous dit que les psychologues
ne sont pas les seuls à pouvoir offrir des
services en santé mentale. C’est un fait.
Nous ne nions nullement que d’autres
professions ont des compétences en ce
domaine qui correspondent à leur
champ de pratique. Mais la compétence
des psychologues en évaluation, en diagnostic et en intervention psychologiques doit aussi être reconnue et mise
au service de la population dans le
réseau public comme dans le réseau
privé. Si celui qui en a les moyens financiers peut choisir de consulter un psychologue, il devrait en être de même
pour celui qui a recours aux services
publics.
On entend beaucoup parler des
listes d’attente en chirurgie, et les personnes mêmes qui sont en attente ne se
gênent pas pour réclamer publiquement
ce type de service. Mais quand verronsnous une personne en attente d’une
psychothérapie, pour elle ou pour un de
ses enfants, se plaindre publiquement
du manque d’accès ? Si la pudeur générée par le besoin d’une intervention de
ce type empêche les principaux intéressés de la revendiquer, qui le fera ? Je
crois qu’il est de notre devoir, comme
psychologues et comme Ordre, de réclamer au nom de ces personnes l’accessibilité à nos services.
Si j’ai souhaité vous faire part de
ma fierté, ce n’est pas uniquement pour
nous féliciter. C’est parce que c’est le
sentiment qui m’anime chaque fois que
je tente d’expliquer l’importance de
notre contribution pour le mieux-être
des personnes et de la société. Je souhaite vous inviter à votre tour à prendre
appui sur ce sentiment pour affirmer la
valeur de vos services et la nécessité de
permettre à la population d’y avoir
accès.
Vos commentaires sur cet éditorial sont les bienvenus à : [email protected].
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PSYCHOLOGIE QUÉBEC • MAI 2003