Humour Benjamin Rabier et la Grande Guerre

Transcription

Humour Benjamin Rabier et la Grande Guerre
K Tout l’orgueil du coq Chantecler juché sur la niche de Bismarck.
Humour
Benjamin Rabier et la Grande Guerre
À 85 ans, un Mussipontain
demeure inconditionnel de
Benjamin Rabier, de ses
dessins d’humour,
illustrations, dessins animés
et publicités mettant en scène
des animaux avec des
caractères humains. Il
conserve tous les documents
– coupures de presse, livres –
se rapportant au dessinateur
du canard Gédéon. Il assure
avec fierté que Walt Disney
s’est inspiré de Benjamin
Rabier : « C’est le premier qui
a fait rire avec les animaux ».
Il se souvient d’un dessin avec
précision : « J’étais gosse,
j’avais 5 ans. Dans un livre, on
voyait des rats qui
traversaient un pain en file
indienne, quand le premier a
sorti sa tête, la miche
ressemblait à un millepattes ». Une évocation qui
illumine son visage. Et à ceux
qui ne connaissent pas
l’illustrateur décédé en 1939,
il répond que c’est l’auteur du
dessin de la Vache qui rit.
Passionné, il a déniché une
planche de Benjamin Rabier
sur une fable de La Fontaine,
chez un bouquiniste à Nice, il
y a 50 ans. « J’ai le dessin à
l’horizontal alors qu’il figure à
la verticale dans le livre que
François Robichon a consacré
à l’illustrateur ». Souhaitant
restaurer le cadre, il retire le
papier kraft collé au dos et
découvre une planche sur la
victoire de 1918 : « Pourquoi
était-elle cachée ? C’est une
énigme pour moi ».
Selon le collectionneur
mussipontain, Benjamin
Rabier réalisait toujours
plusieurs planches avant de
les proposer à des titres, dont
Le Crapouillot, le journal
satirique des tranchées.
Sa trouvaille représente un
coq dressé sur ses ergots, au
sommet de la niche d’un chien
coiffé d’un casque à pointe et
qui tourne le dos à sa pâtée
« au pain de guerre ».
Bismarck, exaspéré, supplie le
coq : « Je t’en prie, Chantecler,
f…-moi la paix ! ».
Homme fort sympathique et
discret, l’inconditionnel de
Benjamin Rabier a ressorti
cette planche pour le
centenaire de la Grande
Guerre, car « on évoque
beaucoup les horreurs mais
l’humour et la satire étaient
toujours présents ».
Jérôme BOURGUIGNON

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