Idée reçue n° 4 : L`Europe a obligé la privatisation des services
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Idée reçue n° 4 : L`Europe a obligé la privatisation des services
Idée reçue n° 4 : L’Europe a obligé la privatisation des services publics au nom du libéralisme A l’approche des élections européennes du 25 mai prochain, les déclarations s’accumulent et les idées reçues circulent au quotidien. Toute l’Europe mène l’enquête et décrypte le vrai du faux. http://www.touteleurope.eu/actualite/idee-recue-n4-leurope-a-oblige-la-privatisationdes-services-publics-au-nom-du-liberalism.html "Ces directives ont cassé les services publics : La Poste, France télécom, EDF, GDF, Air France ont été ou seront privatisés pour ouvrir leurs marchés aux profits de capitaux privés", Parti communiste révolutionnaire, le 1er mai 2009 Contexte Le 1er mai 2009, jour de la fête du travail, le Parti communiste révolutionnaire français appelle ses électeurs à ne pas aller voter aux élections européennes qui doivent se dérouler moins d’un mois plus tard. Ce que ça signifie Le parti d’extrême-gauche reproche à l’Europe d’avoir imposé à la France les privatisations de la Poste, de France Télécom, d’EDF, de GDF ou encore d’Air France, au profit des investisseurs privés et au détriment des travailleurs. Un grief qui rejoint la critique plus générale consistant à considérer l’Union européenne comme un ensemble ultralibéral soumettant tous les secteurs économiques aux lois du marché, y compris les services publics qui sont pourtant un pilier pour l’emploi et les territoires. Décryptage Tardivement pris en compte au niveau européen, les services publics n’ont fait l’objet d’une définition qu’à partir de 1999 et le traité d’Amsterdam. Les services publics sans dimension économique ne sont pas pris en compte par les textes et ne sont, naturellement, pas soumis aux règles de la concurrence. En revanche, des entreprises comme la Poste, EDF ou GDF sont bien prises en compte, et sont considérées comme des « services d’intérêt économique général » (SIEG). L’européanisation de ce type de service est guidée par la volonté d’abolir les frontières et de développer les règles du Marché unique. Par conséquent, il est vrai que les besoins réels des populations ne sont pas toujours pris en compte. D’une manière générale, et a fortiori depuis le début de la crise, il est admis que l’Union européenne et les Etats membres voient les services publics comme des coûts à réduire. Toutefois, le traité de Lisbonne, entré en vigueur en 2009, reconnaît le rôle joué par les SIEG dans « la promotion de la cohésion sociale et territoriale de l’Union » et que les règles de la concurrence ne « doivent pas faire échec à l’accomplissement de la mission qui leur a été impartie ». Dans ce cadre, des restrictions à la concurrence sont autorisées et les Etats membres sont habilités à fournir des compensations financières aux entreprises assurant un service public. Par ailleurs, le traité de Lisbonne accorde également un large pouvoir discrétionnaire aux autorités nationales, régionales et locales pour définir et organiser les services publics suivant les besoins. A cet égard, l’Union européenne n’a donc pas le pouvoir d’ordonner la privatisation d’une entreprise publique. La décision de privatiser la Poste, EDF, GDF, France Télécom ou encore Air France appartient donc aux seuls Etats membres. Sources - Appel du 1er mai au boycott des élections du Parlement européen, Coordination communiste 59/62 pour la reconstruction d’un parti communiste révolutionnaire - Communication de la Commission relative à l’application des règles de l’Union européenne en matière d’aides d’Etat aux compensations octroyées pour la prestation de services d’intérêt économique générale, Journal officiel de l’Union européenne, 11/01/2012 - Les services d'intérêt économique général, Touteleurope.eu - Services publics et concurrence européenne : contradiction ou conciliation ?, Notre Europe – Institut Jacques Delors, 08/01/2013 - L'Europe veut-elle la peau de nos services publics, France Inter, 25/01/2011