Le guide du NICHD : Les entrevues d`investigation

Transcription

Le guide du NICHD : Les entrevues d`investigation
Le guide du NICHD :
Une pratique de pointe pour les entrevues d’investigation auprès des enfants
Mireille Cyr, Ph.D., Professeure titulaire, département de psychologie, Université de Montréal
Conférence offerte lors de l’échange de connaissances 2011 sur les Centres d’appui aux enfants.
Ottawa, 28 Février 2011
Les résultats des recherches réalisées au cours des 25 dernières années ont démontré de façon
convaincante que les enfants ont les capacités de rapporter des informations exactes sur des événements
qu'ils ont vécus ou observés (voir Ceci & Bruck, 1998; Kuehnle & Connell, 2009; Poole & Lamb,
1998). Ces résultats s'observent chez des enfants aussi jeunes que l’âge de trois ou quatre ans.
Évidemment, la quantité de détails obtenus auprès des enfants est proportionnelle à l'âge de ceux-ci; les
récits de très jeunes enfants sont peu élaborés comparativement au récit des enfants d'âge préscolaire ou
scolaire. Les recherches ont également permis d'établir que les informations provenant de la mémoire
sollicitée lors d'un rappel libre à l'aide de questions ouvertes sont plus susceptibles d’être exactes.
Ces études ont permis l’élaboration d’un consensus sur les indications à suivre dans la pratique qui ont
été largement diffusées dès 1990 aux États-Unis (voir APSAC) et en Angleterre (Memorandum of
Good Practice, 1992). Au Canada, Yuille et ses collaborateurs (1993) ont proposé un guide soit :
l’Entrevue par Étape Progressive. Parmi les techniques d’entrevue généralement acceptées, Myers et al.
(1996) soulignent l’importance d’établir une relation avec l’enfant et de lui procurer du soutien; de lui
donner des directives concernant les attentes, les tâches demandées et la confidentialité; de lui poser
des questions initiales le moins suggestive possible et de procéder ensuite selon le continuum des
questions plus spécifiques. À ceci, Saywitz et Camparo (1999) ajoutent que les interviewers doivent
adapter l’entrevue et interpréter ses réponses selon une perspective développementale (p. ex., niveau de
fonctionnement, habiletés, langage, connaissances). Ils doivent tenter de demeurer objectifs (ton,
expression faciale, etc.) et de réduire la suggestion.
Malheureusement, les recherches qui ont examiné les pratiques actuelles des interviewers (policiers ou
travailleurs sociaux) ont mis à jour un écart important entre ces modèles d’entrevue, les diverses
recommandations et ce que les interviewers font en entrevue. Les études de Davey et Hill (1999), de
Warren et al. (1996) et de Cyr & Wright (2003, 2005) ont démontré que les interviewers suivent peu les
étapes recommandées pour réaliser leurs entrevues. De plus, les études d’Aldridge (1992), d’Aldridge
et Cameron (1999), Davies et al. (2000) et de Sternberg et al. (2001) menées en Grande-Bretagne, celle
de Cederborg et al. (2000) conduite en Suède, celle de Cyr et Lamb (2009) réalisée au Canada, celle
d’Orbach et al. (2000) réalisée en Israël et d’autres aux États-Unis (Faller, 1996; Lamb et al., 1996a,
1996b, Sternberg et al., 1996) ont montré que les interviewers utilisaient rarement les questions
ouvertes pour obtenir de l’information. Ils interviennent majoritairement avec des questions spécifiques
et des énoncés suggestifs. Dans les milieux de pratique étudiés, plus de 80% des énoncés des
interviewers étaient des questions dirigées alors que seulement 6% constituaient des invitations à
parler. En outre, les recherches qui ont porté plus spécifiquement sur la formation aux entrevues
d'investigation nous indique clairement qu'une augmentation des connaissances quant au comportement
à privilégier de la part des intervieweurs se produit lors de ces formations. Toutefois, ces nouvelles
connaissances se traduisent peu par une réduction de comportements inappropriés lors des entrevues
telles que l'utilisation de questions spécifiques ou encore l'augmentation de comportements plus
appropriés tels que l’utilisation de question ouvertes. Des résultats similaires ont été observés peu
importe la durée de ces formations, qui pouvait varier de trois à 10 jours incluant ou non des mises en
pratique avec rétroaction.
1
Le guide du NICHD
C’est à la lumière de ces études qui ont démontré que les interviewers ne suivaient pas les indications
recommandées et que les tentatives pour changer leurs comportements étaient décevantes que le guide
du National Institute of Child Health & Human Development (NICHD; Lamb et al., 1998, 2008;
Orbach et al., 2000) a été développé. L'objectif poursuivi par le guide du NICHD est de traduire les
recommandations des recherches en des étapes opérationnelles qui augmentent la probabilité d'obtenir
des informations complètes et exactes. Il intègre les connaissances récentes sur le fonctionnement de la
mémoire et la suggestibilité des enfants. Il est utilisable auprès d'enfants que l'on soupçonne avoir été
agressé sexuellement ou physiquement. De plus, les habiletés du guide sont transférables à des
situations où les enfants ont pu être témoins de scènes de crimes, de violences conjugales ou de tout
autre événement pour lequel nous avons besoin de recueillir leur récit. Ce guide s’est inspiré des guides
existants, dont celui de l’APSAC, le Memorandum of Good Practice, l’entrevue par étape progressive,
l’entrevue cognitive, mais diffère de ceux-ci par son format plus structuré. Le guide est plus précis et
concret. Par exemple, le guide contient une série de questions ouvertes pour guider les intervenants
lors de l’entrevue d’investigation. Ils risquent alors moins de poser des questions dirigées, susceptibles
d’apporter de la suggestibilité chez la victime.
Le guide du NICHD est constitué de trois grandes phases. L'objectif poursuivi par la phase
prédéclarative est de préparer l'enfant pour qu'il devienne un informateur efficace. Ainsi, la définition
des parties impliquées, les rôles de chacun et les règles de base (dire la vérité, corriger l’intervenant,
dire «je ne sait pas», dire «je ne comprend pas») sont expliqués à l’enfant. On invite l'enfant à parler
des choses qu'il aime faire afin d'établir progressivement avec lui une relation de confiance. La victime
raconte ensuite des événements récents sans lien avec l’agression sexuelle pour pratiquer l’utilisation
de sa mémoire de rappel. Cette étape permet de poursuivre la création d’une relation de confiance tout
en faisant comprendre à l’enfant la tâche qui est attendue de lui. Ainsi, l’enfant comprend à travers la
pratique que l’on s’attend à ce qu’il donne des réponses très détaillées et s’habitue également au type
de questions ouvertes qui sera utilisé soit les invitations. La phase portant sur la déclaration de
l’agression sexuelle est introduite par une question ouverte (invitation). Le guide prévoit une série de
questions alternatives non-suggestives à utiliser au besoin avec une victime qui ne ferait pas de
dévoilement à la suite de cette question. Une particularité de ce guide est qu’il tient compte des
nouvelles découvertes concernant le fonctionnement de la mémoire, notamment en ce qui concerne
celle de reconnaissance, de rappel et de scénario. Ainsi, le guide structure la séquence dans laquelle les
événements d’agression sexuelle seront rapportés (déclaration d’un incident, du dernier, du premier, et
rappel détaillé de l’un d’eux). Toute cette phase de l’entrevue est conduite à l’aide de questions
ouvertes (invitation) et de questions comportant des indices spécifiques donnés par la victime. Si
nécessaire, l’utilisation de questions fermées ou spécifiques est permise à la toute fin de l’entrevue. La
dernière étape, soit la phrase de fermeture, permet de discuter à qui et comment l'enfant a fait un
dévoilement de son agression sexuelle. Elle permet aussi de s'assurer que l'enfant nous a dit tout ce qu'il
souhaitait nous dire. L’entrevue se termine par une invitation d’aborder un autre sujet neutre si désiré.
La formation tient compte des recommandations formulées à ce jour. Elle débute par une semaine
intensive qui comprend plusieurs étapes. Les connaissances actuelles sur la mémoire, la suggestibilité,
les capacités développementales sont présentées et discutées. Le guide est ensuite examiné en détail et
les raisons motivant sa structure et sa forme sont explicitées. Des vidéos servent à démontrer son
utilisation. Une période de pratique permet aux enquêteurs d’utiliser le guide lors de jeux de rôle où les
scénarios de la victime sont prédéterminés et augmentent en degré de difficulté. Ces jeux de rôles sont
filmés, revus et analysés avec l’interviewer qui a réalisé l’entrevue et les difficultés sont discutées avec
l’ensemble du groupe. Il est aussi recommandé qu’à la suite de cette semaine de formation intensive,
2
l’interviewer reçoive, pour chaque entrevue réalisée avec le guide, une rétroaction écrite sur sa maîtrise
des étapes du guide et sur l’aspect approprié ou non des questions demandées. Des suggestions
d’invitation et d’invitations avec indices sont également proposées pour aider l’interviewer à augmenter
son répertoire de questions ouvertes. Cette rétroaction vise donc à aider les interviewers à devenir plus
habiles et plus compétents dans leur maîtrise du guide et de leurs entrevues avec les enfants.
À ce jour, le guide du NICHD est celui qui a été le plus étudié (Lamb et al., 2007, 2008). Il a démontré
d’une part, son efficacité pour corriger les habiletés des intervenants et d’autre part pour favoriser chez
les victimes rencontrées en entrevue des témoignages plus étoffés et crédibles. Les questions ouvertes
ou d’invitations utilisées dans le guide permettent d’obtenir des réponses quatre fois plus longues et
trois fois plus riches de détails que les réponses aux autres types d’énoncés verbaux des interviewers.
De plus, les interviewers modifient significativement leurs comportements en entrevue en augmentant
les questions ouvertes et en diminuant de moitié les questions directives, fermées ou suggestives. (Cyr
& Lamb, 2009; Lamb et al., 1996a, 1996b; Orbach et al., 2000; Sternberg et al., 1996). En outre, dans
le cas de victimes rapportant de multiples incidents d’agression, les questions d’invitations conduisent
la victime à donner plus de détails centraux ou pertinents (Sternberg et al. 1996). Pour sa part,
Hershkowitz et ses collaborateurs (2001) indiquent que l’utilisation d’énoncés d’invitation comportant
des indices contextuels préalablement donnés par l’enfant, par opposition à de simples invitations,
permet d’augmenter le nombre de détails. Lamb et ses collègues (2003) ont démontré que les enfants
âgés de quatre à six ans donnaient significativement plus de détails en réponse à des questions ouvertes
qu'à des questions spécifiques lors de l’utilisation du guide. L'utilisation du guide permet également
d'obtenir des résultats plus élevés sur l'échelle totale du Criterion-Based Content Analysis (CBCA ;
Hershkowitz et al., 1997). Hershkowitz et ses collègues (2007) ont également démontré qu'il était plus
facile de détecter des entrevues pour lesquelles il était hautement probable que des agressions sexuelles
aient vraiment eu lieu d'entrevues pour lesquelles les allégations étaient peu probable lorsque les
entrevues sont faites à l'aide du guide du NICHD. Dans une autre étude, Hershkowitz et al. (2005) a
démontré que le taux de dévoilement était significativement supérieur passant de 61 % à 71 % lorsque
le guide est utilisé. Finalement, en 2008, Pipe et ses collègues ont observé 1,52 fois plus de mise en
accusation lorsque les entrevues sont réalisées avec le guide du NICHD que sans le guide.
Les études réalisées au Québec
Deux études réalisées au cours des dernières années au Québec ont permis de vérifier l'efficacité du
guide du NICHD. La première étude avait pour objectif de vérifier dans quelle mesure une adaptation
française du guide permettait d'une part, d'augmenter le nombre de questions ouvertes utilisées par
l'interviewer et, d'autre part, d'augmenter la quantité de détails qui étaient obtenus à l'aide de ces
questions. Huit policiers ont participé à une semaine intensive de formation à l'utilisation du guide.
Suite à la formation, les entrevues réalisées avec le guide ont été pairées à des entrevues similaires
réalisées par les mêmes policiers dans les deux années précédant la formation. Ces entrevues ont été
pairées sur la base de l’âge de l'enfant, du lien entre la victime et l'agresseur, du type de gestes
d'agression subies et du nombre événements d’agression sexuelle. Ainsi, 45 entrevues préformation ont
été comparées à 45 entrevues réalisées avec le guide du NICHD.
Les résultats des analyses de variance indiquent des différences significatives pour chacun des types de
questions. Tel qu’attendu, le nombre d’invitations a triplé passant de 7% à 33 % de toutes les
interventions. Quant aux autres types d’interventions (les questions directives, proposant un choix, les
interventions suggestives et les résumés), leur proportion a significativement diminué de moitié lors de
l’utilisation du guide d’entrevue. Il est également intéressant de noter que le nombre total
3
d’interventions utilisées par les policiers diminue significativement de 32,8 % avec l’utilisation du
guide. Le temps d’entrevue moyen a augmenté de 13 minutes avec l’utilisation du guide du NICHD.
Les analyses de covariance, qui contrôlent pour le nombre de questions posées, montrent des
différences significatives tant en ce qui a trait au nombre de détails totaux ou centraux entre les
entrevues réalisées sans guide et celles qui sont conduites avec le guide. La majorité des détails obtenus
avec le guide le sont à l’aide des énoncés de type invitation ce qui représentent respectivement 56 % et
58 % de l’ensemble des détails obtenus. Ceci représente l’inverse des entrevues sans guide où
seulement 11 % des détails totaux et 13 % des détails centraux étaient obtenus à l’aide d’invitations.
Ainsi, on peut noter que le nombre de détails totaux et centraux obtenus à l’aide des interventions
d’invitation est quatre fois supérieur avec les entrevues NICHD que celui obtenu avec les entrevues
sans guide. Ces résultats sont similaires à ceux d’autres études conduites en Angleterre, en Israël et aux
États-Unis (voir Lamb et al., 2008).
L'objectif de la deuxième étude était de vérifier si la rétroaction, à la suite de la semaine intensive de
formation, était nécessaire pour maintenir les habiletés acquises avec le guide. En effet, les résultats
d’une étude de Lamb et ses collègues (Lamb et al., 2002), indiquent qu’après avoir offert une semaine
intensive de formation et une rétroaction pour un certain nombre d’entrevues lorsque cette rétroaction
est arrêtée, le nombre de questions directes augmentait dans les entrevues au détriment des questions
d’invitation. Dans notre étude, 11 policiers ont été formés lors d'une semaine intensive à l'utilisation du
guide du NICHD. Suite à cette formation, ces policiers n'ont reçu aucune rétroaction sur les entrevues
qu'ils ont faites avec le guide. Une année plus tard, les entrevues réalisées avec le guide ont été
recueillies et pairées avec des entrevues réalisées avant leur formation. Ainsi, 39 entrevues faites avec
le guide ont été comparées à 34 entrevues, présentant des caractéristiques similaires, mais réalisées
avant la formation et donc sans le guide du NICHD.
Les résultats obtenus vont dans la même direction que pour la première étude mais avec quelques
différences. Tel qu’attendu, le nombre d’invitations a sextuplé et représentent 21 % de toutes les
interventions avec le guide au lieu de 3%. Quant aux autres types d’interventions, la proportion
d’interventions directives et proposant un choix a significativement diminué lors de l’utilisation du
guide d’entrevue. Le nombre de résumé et d’interventions suggestives sont demeurées stables. Ces
résultats nous amènent donc à conclure que lorsqu’aucune rétroaction systématique sur le guide n’est
pas offerte, l’utilisation du guide continue de favoriser chez les enquêteurs une utilisation plus
importante d’interventions de type invitation sans toutefois diminuer autant les autres types
d’interventions. Les analyses de covariance pour les détails totaux et centraux indiquent que ces détails
obtenus avec les invitations sont sept et six fois plus élevés que sans le guide. Toutefois, ils ne
représentent que 37% du nombre de détails recueillis durant l’entrevue.
Lorsque l'on compare les résultats obtenus pour le groupe ayant reçu des rétroactions à celui n'ayant
reçu aucune rétroaction, on remarque que le nombre d’invitations est beaucoup plus élevé de même la
diminution des questions directives, proposant un choix et des résumés. De plus la rétroaction permet
aux policiers d’obtenir une plus grande quantité de détails à l’aide d’invitations.
Discussion
Plusieurs conclusions se dégagent des présents résultats. Premièrement, l’utilisation du guide du
NICHD permet aux policiers d’utiliser plus de questions d’invitation dans leur entrevue d’investigation
auprès des enfants. Ces interventions sont recommandées parce qu’elles sollicitent la mémoire de
rappel de l’enfant et de ce fait fournissent des informations qui sont plus exactes. Ainsi, suite à une
formation initiale et en utilisant le guide, les policiers améliorent leur technique d’entrevue non4
suggestive auprès de l’enfant. L’utilisation du guide permet d’obtenir une quantité plus grande de
détails à partir de la mémoire de rappel de l’enfant. Cette proportion varie de 37% à 56% de l’ensemble
des détails.
La deuxième conclusion porte sur l’effet de la rétroaction. Lorsqu’une rétroaction systématique sur
l’utilisation du guide est offerte à la suite de la formation initiale, un nombre plus élevé d’invitations est
utilisé dans les entrevues et la majorité des détails totaux ou centraux est alors recueillie à l’aide de ces
invitations. Ceci permet également aux policiers de diminuer significativement le nombre de questions
qu’ils ont besoin d’utiliser pour obtenir les détails souhaités.
Ces résultats soutiennent donc l’efficacité du guide du NICHD. Ils permettent de confirmer également
la complexité de l’entrevue d’investigation auprès des enfants. Bien que l’utilisation du guide, suite à
une solide formation soit suffisante pour améliorer les pratiques des interviewers, l’ajout d’une
rétroaction détaillée tant sur la structure de l’entrevue que sur le type de questions utilisées permet de
rendre les interviewers plus performants. Les recherches futures devraient s’attarder à identifier les
formes de supervision et de rétroaction qui sont les plus efficaces et qui permettent de tenir des
contraintes liées au milieu de pratique dans lequel ces entrevues sont réalisées.
Références
Aldridge, J. (1992). The further training of professionals dealing with child witnesses. In H. Dent & F.
Rhona (Eds.), Children as Witnesses. Chichester ; Toronto: John Wiley & Sons Ltd.
Aldridge, J., & Cameron, S. (1999). Interviewing child witnesses: Questioning techniques and the role
of training. Applied Developmental Science, 3(2), 136-147.
American Professional Society on the Abuse of Children. (1990). Guidelines for psychosocial
evaluation of suspected sexual abuse in young children. Chicago: Author..
Ceci, S. J., & Bruck, M. (1998). Jeopardy in the coutroom: A scientific analysis of children's
testimony. Washington: American Psychological Association.
Cederborg, A., Orbach, Y., Sternberg, K.J., & Lamb, M.E. (2000). Investigative interviews of child
witnesses in Sweden. Child Abuse & Neglect, 24, 1355-1362.
Cyr, M., & Lamb, M.E, (2009). Assessing the effectiveness of the NICHD investigative interview
protocol when interviewing French-speaking alleged victims of child sexual abuse in Quebec.
Child Abuse & Neglect, 33, 257-268.
Cyr, M., Wright, J., (2003). Évaluation d’un protocole d’entrevue visant l’investigation des agressions
sexuelles auprès des enfants : Efficacité et implantation. Rapport de recherche présenté au Fonds
de recherche sur la société et la culture. (pp. 45). Montréal: CRIPCAS
Cyr, M., Wright, J., (2005). Évaluation d’un protocole d’entrevue visant l’investigation des agressions
sexuelles auprès des enfants. Rapport de recherche déposé au SPVM. Montréal: CRIPCAS
Davey, R. I., & Hill, J. (1999). The variability of practice in interviews used by professionals to
investigate child sexual abuse. Child Abuse & Neglect, 23(6), 571-578.
Davies, G. M., Westcott, H.L., & Horan, N. (2000). The impact of questioning style on the content of
investigative interviews with suspected child sexual abuse victims. Psychology, Crime, and Law,
6, 81-97.
Faller, K. C. (1996). Interviewing children who may have been abused: a historical perspective and
overview of controversies. Child Maltreatment, 1(2), 83-95.
Hershkowitz, I. (2001). Children's responses to open-ended utterances in investigative interviews. Law
and Criminological Psychology, 6, 49-53.
Hershkowitz, I., Horowitz, D., & Lamb, M. E. (2005). Trends in children’s disclosure of abuse in
Israel: A national study. Child Abuse & Neglect, 29, 1203-1214.
5
Hershkowitz, I., Fisher, S., Lamb, M. E., & Horowitz, D. (2007). Improving credibility assessment in
child sexual abuse allegations: The role of the NICHD Investigative Interview Protocol. Child
Abuse & Neglect, 31, 99-110.
Hershkowitz, I., Lamb, M. E., Sternberg, K. J., & Esplin, P. W. (1997). The relationships among
interviewer utterance type, CBCA scores and the richness of children's responses. Legal and
Criminological Psychology, 2, 169-172.
Home Office and the Department of Health in England and Wales. (1992). Memorandum of Good
Practice. London: Her Majesty's Stationery Office.
Kuehnle, K., & Connell, M. (2009). The evaluation of child sexual abuse allegations: A comprehensive
guide to assessment and testimony. New York: Wiley.
Lamb, M. E., Hershkowitz, I., Sternberg, K. J., Boat, B., & Everson, M. D. (1996). Investigative
interviews of alleged sexual abuse victims with and without anatomical dolls. Child Abuse &
Neglect, 20(12), 1251-1259.
Lamb, M. E., Hershkowitz, I., Sternberg, K. J., Esplin, P. W., Hovav, M., Manor, T., & Yudilevitch, L.
(1996). Effects of investigative utterance types on Israeli children's responses. International
Journal of Behavioral Development, 19, 627-637.
Lamb, M. E., Hershkowitz, I., Orbach, Y., & Esplin, P. W. (2008). Tell me what happened: structured
investigative interviews of child victims and witnesses. New York: Wiley.
Lamb, M. E., Orbach, Y., Hershkowitz, I., Esplin, P. W., & Horowitz, D. (2007). Structured forensic
interview protocols improve the quality and informativeness of investigative interviews with
children: A review of research using the NICHD Investigative Interview Protocol. Child Abuse &
Neglect, 31, 1201-1231.
Lamb, M. E., Sternberg, K. J., & Esplin, P. W. (1998). Conducting investigative interviews of alleged
sexual abuse victims. Child Abuse & Neglect, 22(8), 813-823.
Lamb, M. E., Sternberg, K. J., Orbach, Y., Esplin, P. W., & Mitchell, S. (2002). Is ongoing feedback
necessary to maintain the quality of investigative interviews with allegedly abused children?
Applied Developmental Science, 6, 35-41.
Lamb, M. E., Sternberg, K. J., Orbach, Y., Hershkowitz, I., Horowitz, D., & Esplin, P. W. (2002). The
effects of intensive training and ongoing supervision on the quality of investigative interviews with
alleged sex abuse victims. Applied Developmental Science, 6, 114-125.
Myers, J. E. B., Saywitz, K. J., & Goodman, G. S. (1996). Psychological research on children as
witnesses: practical implications for forensic interviews and courtroom testimony. Pacific Law
Journal, 28, 3-91.
Orbach, Y., Hershkowitz, I., Lamb, M. E., Sternberg, K. J., Esplin, P. W., & Horowitz, D. (2000).
Assessing the value of structured protocols for forensic interviews of alleged child abuse victims.
Child Abuse & Neglect, 24(6), 733-752.
Pipe, M.-E., Y. Orbach, M.E. Lamb, C.B. Abbott, et H.L. Stewart (2008). Do Best Practice Interviews
with Child Abuse Victims Influence Case Processing? Research report producted for the U.S.
Department of Justice.
Poole, D. A., & Lamb, M. E. (1998). Investigative interviews of children: A guide for helping
professionals. Washington: American Psychological Association.
Sternberg, K. J., Lamb, M. E., Heshkowitz, H., Esplin, P. W., & Redlich, A. (1996). The relation
between investigative utterance types and the informativeness of child witnesses. Journal of
Applied Developmental Psychology, 17, 439-451.
Sternberg, K. J., Lamb, M. E., Orbach, Y., Esplin, P. W., & Mitchell, S. (2001). Use of a structured
investigative protocol enhances young children's responses to free recall prompts in the course of
forensic interviews. Journal of Applied Psychology, 86, 997–1005.
Warren, A. R., Woodall, C. E., Hunt, J. S., & Perry, N. W. (1996). "It sounds good in theory, but...":
Do investigative interviewers follow guidelines based on memory research? Child Maltreatment,
1(3), 231-245.
6
Westcott, H. L., Kynan, S., Few, C. (2006). Improving the quality of investigative interviews for
suspected child abuse: A case study. Psychology, Crime & Law, 12, 77-96.
Yuille, J., Hunter, R., Joffe, R., & Zaparnuik, J. (1993). Interviewing children in sexual abuse cases. In
G. Goodman & B. Bottoms (Eds.), Child Victims, Child Witnesses: Understanding and Improving
Testimony (pp. 95-115). New York: Guilford.
Références relatives au protocole NICHD
Cyr, M., & Dion, J. (2006). Quand des guides d’entrevue servent à protéger la mémoire des enfants :
L’exemple du protocole NICHD. Revue québécoise de psychologie, 27, 157-175.
Cyr, M., & Lamb, M.E, (2009). Assessing the effectiveness of the NICHD investigative interview
protocol when interviewing French-speaking alleged victims of child sexual abuse in Quebec.
Child Abuse & Neglect, 33, 257-268.
Hershkowitz, I., Horowitz, D., & Lamb, M. E. (2005). Trends in children’s disclosure of abuse in
Israel: A national study. Child Abuse & Neglect, 29, 1203-1214.
Hershkowitz, I., Fisher, S., Lamb, M. E., & Horowitz, D. (2007). Improving credibility assessment in
child sexual abuse allegations: The role of the NICHD Investigative Interview Protocol. Child
Abuse & Neglect, 31, 99-110.
Hershkowitz, I., Lamb, M. E., Sternberg, K. J., & Esplin, P. W. (1997). The relationships among
interviewer utterance type, CBCA scores and the richness of children's responses. Legal and
Criminological Psychology, 2, 169-172.
Lamb, M. E., Hershkowitz, I., Orbach, Y., & Esplin, P. W. (2008). Tell me what happened: structured
investigative interviews of child victims and witnesses. New York: Wiley.
Lamb, M. E., Orbach, Y., Hershkowitz, I., Esplin, P. W., & Horowitz, D. (2007). Structured forensic
interview protocols improve the quality and informativeness of investigative interviews with
children: A review of research using the NICHD Investigative Interview Protocol. Child Abuse &
Neglect, 31, 1201-1231.
Sternberg, K. J., Lamb, M. E., Heshkowitz, H., Esplin, P. W., & Redlich, A. (1996). The relation
between investigative utterance types and the informativeness of child witnesses. Journal of
Applied Developmental Psychology, 17, 439-451.
Sternberg, K. J., Lamb, M. E., Orbach, Y., Esplin, P. W., & Mitchell, S. (2001). Use of a structured
investigative protocol enhances young children's responses to free recall prompts in the course of
forensic interviews. Journal of Applied Psychology, 86, 997–1005.
7

Documents pareils

NICHD - Laboratoire de recherche de Martine Hébert

NICHD - Laboratoire de recherche de Martine Hébert Des recherches conduites dans au moins quatre pays différents, dont le Québec, ont démontré que l'utilisation du protocole NICHD augmente la proportion de questions ouvertes chez l’intervieweur et ...

Plus en détail

MP RICPTS

MP RICPTS toujours raison et qui les amènent à répondre à toute question qui leur est adressée même s’ils ne comprennent pas la question ou qu’ils ne savent pas la réponse. Pour établir une relation de confi...

Plus en détail

Recueillir la parole de l`enfant victime d`agression sexuelle selon le

Recueillir la parole de l`enfant victime d`agression sexuelle selon le des autres techniques d’entrevues, notamment celles préconisées dans l’entrevue cognitive développée par Fisher en 1992 [13], le guide du NICHD s’applique aux enfants à partir de 3 ans, dont les re...

Plus en détail