Le travail bénévole dans la lutte contre le cancer : Quelle nécessité
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Le travail bénévole dans la lutte contre le cancer : Quelle nécessité
Le travail bénévole dans la lutte contre le cancer : Quelle nécessité ? Quel professionnalisme ? Le problème de l’âge Lionel POURTAU1 Philippe AMIEL2 La communication présentée est un premier résultat d’une étude en cours de l’unité de recherche en sciences humaines et sociales de l’Institut de cancérologie Gustave Roussy dont l’objet est « Place et valeur des compétences acquises par les malades et anciens malades et leurs proches engagés dans les actions bénévoles d’auto support en cancérologie» dans le cadre de son programme « Monde associatif, bénévolat et lutte contre le cancer », financé par l’Institut national du cancer. Les méthodologies de recherche sont qualitatives appuyées, sur l’observation directe, l’observation participante et des entretiens semi-directifs (N = 80) Les associations intervenant dans le secteur du cancer se sont développées au fur et à mesure que la médecine faisait reculer la mortalité. Les premières avaient vocation à aider au financement de la recherche (exemple : la ligue contre le cancer) puis peu à peu certaines se développèrent avec pour objectif l’aide et aux malades, l’information (exemple : Vivre comme avant) et très récemment la défense des droits du malade (exemple : les amazones). La loi de mars 2002 sur le droit des malades promeut la participation des associations de bénévoles dans les établissements de santé. Ainsi aux missions initiales de support se sont donc rajoutées des missions de cogestion voire de contrepouvoir. Une association comme la Ligue contre le cancer a autour de 600 salariés mais autour de 12 000 équivalent temps plein (ETP) en bénévoles. Or si les associations et les bénévoles sont nombreux dans la lutte contre le cancer, il s’agit de profils particuliers avec des capacités, des attentes et des profils particuliers. C’est valable pour le travail bénévole en général. Mais à l’intérieur de ce dernier, le bénévolat dans la lutte contre le cancer a ses propres caractéristiques. Ainsi de l’âge, plus avancé encore que pour la moyenne nationale du bénévolat, allant en volume significatif jusqu’au 4ème âge. Cela n’est pas sans conséquence. Si les associations sont portées à prendre une part de plus en plus grande dans la co-gestion du parcours de soin, de la prévention aux soins palliatifs ou à la réinsertion professionnelle, elles ont à se professionnaliser, comme d’autres acteurs sanitaires et sociaux avant elles. Or les seniors ont plus de difficultés à accepter les formations, fussent-elles appuyées sur les validations des acquis professionnels. De plus, dans le cadre de la prévention, toujours difficile chez les jeunes publics, la différence d’âge accentue la difficulté à communiquer. C’est à partir de cet angle de l’âge que nous nous proposons de mettre en avant certaines difficultés du travail de bénévole dans le secteur de la lutte contre le cancer. 1 2 Chercheur en sociologie et chargé de programme, Institut de cancérologie Gustave Roussy, Villejuif. Chercheur en sociologie, Directeur, Institut de cancérologie Gustave Roussy, Villejuif.