Identification d`une femme

14 FEV 13
Hebdomadaire Paris
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N° de page : 143
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Identification d'une femme
C'est une jeune femme recroquevillée au côté d'un
grand corps immobile, celui de son mari plongé
dans le coma. Au-dehors, du côté de Kaboul, les
bombes pleuvent; au-dedans, les mots affluent. Ces
mots crus, violents, poétiques qu'elle n'a jamais pu
lui dire, à lui qui n'attendait d'elle qu'une soumission totale. On aura reconnu la situation de « Syngué sabour. Pierre de patience », le beau roman
d'Atiq Rahimi (Goncourt 2008). En adaptant son
texte pour le cinéma, l'écrivain n'a pas seulement
change de langue, il a aussi choisi des visages et des
corps. Ceux du mari, cette « pierre de patience » à laquelle on peut tout confier. Et ceux, surtout, de
l'épouse, figure de résistance à l'oppression des
hommes, qui restera, jusqu'au bout, innommée.
Aussi le film appartient-il tout entier à son intera prête, Golshifteh Farahani, belle actrice iranienne
SYNGUE
4774135300507/GFS/ACR/2
déjà repérée dans «Une séparation». Peut-être parce
qu'elle a choisi, voilà quatre ans, de quitter l'Iran, la
comédienne incarne avec incandescence le chemin
vers la liberté que parcourt douloureusement son
personnage. Du contraste entre ce corps pétrifié, ce
cadavre en puissance et le corps mobile de l'héroïne
naît la vraie beauté de ce film singulier • F. e.
En salles le 20 fevrier
Confessions. Son man
plonge dans le coma,
une femme ose enfin
libérer sa parole.
Eléments de recherche : SYNGUE SABOUR - PIERRE DE PATIENCE : uniquement le film de Atiq Rahimi, sortie en salles le 20/02/13, passages
significatifs