Julie Ordon, jamais sans ses bijoux

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Julie Ordon, jamais sans ses bijoux
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Julie Ordon, jamais sans ses bijoux
Zoom. Etre mannequin
et actrice ne lui suffisait pas.
La Genevoise se lance
désormais dans la création
de bijoux. Rencontre.
travaille dans un milieu célébrant le
luxe et l’argent, est-ce bien raisonnable?
«Etre hippie ne veut pas dire que je me
balade pieds nus en mangeant des
graines!» rigole-t-elle. Nous voilà rassurés. Et Julie a une théorie: «On voit
apparaître un nouveau hippie, le hippie-chic, qui consiste simplement à être
plus proche de la nature, plus écolo.»
Plus chic que hippie, Julie Ordon a
commencé à dessiner ses bijoux pendant ses nombreux voyages… en avion.
Histoire de combler un besoin pressant
de créativité. Et un manque d’offre. «Je
ne trouvais pas de bijoux qui me correspondaient vraiment, alors j’ai les ai
faits moi-même.» Bohèmes, sensuelles
et lolitas, ainsi décrit-elle ses créations,
qui privilégient les matières naturelles
comme la corde et les pierres semiprécieuses. Mais aussi les symboles
protecteurs comme les plumes, les croix,
et les ailes. Ses fournisseurs, elle les a
trouvés elle-même au salon de l’horlogerie Baselworld. Sa renommée l’at-elle aidée? «Parfois.» Et son millionnaire de mari a-t-il financé son projet?
Un éclair féministe traverse son regard.
«J’ai tout financé moi-même.»
séverine saas
Une heure de retard. Son entourage
hausse les épaules, comme par habitude:
«C’est une star», nous (r)assure-t-on. Il
faudra finalement se rendre dans une
loge de maquillage pour la rencontrer,
la star. Julie Ordon, 30 ans, célèbre mannequin et actrice genevoise, épouse du
producteur de cinéma David Mimran
– fils du milliardaire français Jean-Claude
Mimran – et mère d’une
petite Mathilda.
Une coiffeuse
triture sa crinière blonde.
On tente de lui
serrer la main,
elle préfère
tendre la joue
pour qu’on lui
colle une bise,
entre deux bouffées de sa cigarette.
Bon, d’accord. Ça doit
être un truc de mannequin. Belle, la
Ordon? Oui, très. C’est son métier.
Souriante? Oui, très. C’est aussi son
métier. Mi-femme, mi-enfant, elle nous
dévore de ses yeux qu’elle a en amande
et bleus. Ou peut-être prend-elle la pose.
Difficile à dire: c’est une pro.
Ce soir-là, Julie joue les ambassadrices pour la marque d’apéritif Lillet à
l’occasion d’une garden-party organisée
à La Réserve, luxueux hôtel genevois.
Bel écrin pour Miss Ordon, venue présenter son nouveau bébé: la première
collection de Hippie Dreamers, la marque
de bijoux qu’elle vient de lancer sur hippiedreamers.com. Soit des chaînes de
corps, des bracelets, des bagues ou encore
des boucles d’oreilles portés par la belle
elle-même et quatre autres mannequins.
Julie sait y faire: avec sa démarche conquérante, elle capte tous les regards. Sa longue
robe blanche et sa couronne de fleurs lui
donnent des faux airs de Lana Del Rey.
Look de hippie, version chic.
42 l’hebdo 28 mai 2014
pas une ride
bohème Bracelets ou chaînes de corps,
les bijoux Hippie Dreamers sont inspirés
de la nature et de la musique. L’or et les
diamants se mélangent au cuir et à la corde.
hippie globe-trotteur
«J’ai baptisé ma marque Hippie Dreamers parce que
je suis une rêveuse et
que j’adore voyager»,
lâche Julie Ordon.
Le scepticisme nous
envahit: faire référence à une contreculture anti-consumériste quand on
Julie Ordon connaît le sort réservé aux
mannequins qui se diversifient: au mieux
l’indifférence, au pire la moquerie. Elle
n’en a cure. De plus, elle affirme que sa
carrière n’a pas pris une ride. «Je travaille plus que jamais. Je suis plus posée,
plus sérieuse qu’auparavant», répond
celle qui a récemment fait la couverture
de Madame Figaro.
Comme si cela ne suffisait pas, elle
tourne en ce moment à Marseille
No Limit, une série produite par Luc
Besson pour TF1. Avec cet agenda de
ministre, on se demande bien comment
l’actrice/mannequin compte gérer sa
nouvelle marque. La réponse s’appelle Fanny Laumonier, qui gère
les affaires courantes de Hippie Dreamers. D’ailleurs,
c’est elle qui arrête brusquement notre interview:
«On doit faire des photos
et on est déjà en retard.»
Aucun doute là-dessus. ■
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