journal n¡12 MARS 2007
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journal n¡12 MARS 2007
FÉDÉRATION SYNDICALISTE FORCE OUVRIÈRE DE LA COMMUNICATION Retraités -- CFC -- préretraités 60 rue Vergniaud 75640 Paris CEDEX 13 Secrétariat des retraités tél. 0140783122 fax. 0140783058 [email protected] Sommaire 1 ● Édito 2 ● POINTS DE VUE Réflexions sur le COR 3, 4 ● INFORMATION ET VIE PRATIQUE Réforme de la fiscalité locale 5, 6 ● INFORMATION ET VIE PRATIQUE (SUITE) - Qu’est — ce que la maladie d’ALZHEIMER ? 6, 7 ● INFORMATION ET VIE PRATIQUE (SUITE) - Préparer sa succession 8 ● INFORMATION ET VIE PRATIQUE (SUITE) ● HOMMAGE AUX MILITANTS DISPARUS l’info nª 12/MARS 2007 édito La dépendance, enjeu de solidarité ou tentation commerciale pour les assureurs ? Après la création de la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie (CNSA) dont l’objet n’est justement pas d’organiser la solidarité mais de récolter un budget et de le répartir dans les départements qui ont actuellement la charge de prendre en compte, comme ils le peuvent, les personnes dépendantes avec des moyens insuffisants. Dans ces conditions le reste à charge pour les personnes ou les familles est d’un montant moyen de 1 500 euros, soit environ 50 % du coût total d’une prise en charge individuelle. C’est une dépense insupportable pour un nombre important de retraités en situation de perte d’autonomie. Il y a assurément un défi majeur à relever pour le financement et l’organisation de la prise en charge de toutes les formes de dépendance concernant notamment les retraités. Différentes pistes sont actuellement étudiées : 1. la deuxième conférence annuelle sur la dépendance, par la voix du ministre délégué aux personnes âgées proposerait de mettre en place une « couverture complémentaire solidaire du risque dépendance » qui serait une étape pour la « création d’une cinquième branche de la protection sociale ». Elle ne dit pas s’il s’agit d’une branche de la sécurité sociale. 2. par ailleurs les assureurs, hostiles à la « cinquième branche » considèrent cette solution inadaptée et crient haut et fort que ce risque à long terme est assurable ! Autrement dit, ils sont prêts à prendre le marché ! Nous imaginons bien qu’ils n’ont pas l’intention de perdre de l’argent. Il y aurait donc un coût supplémentaire à prendre sur le dos des « assurés volontaires ». 3. d’autres indications ressortent du rapport « Gisserot » qui au contraire, minimise l’intérêt de se tourner vers l’assurance mais prône plutôt de mettre davantage les retraités à contribution par diverses mesures qui toutes, directement ou indirectement vont amoindrir leur pouvoir d’achat… 4. pour ne pas laisser échapper ce marché la Fédération Française des Sociétés d’Assurances (FFSA) est « prête à faire des sacrifices » et se rabattrait sur une solution mixte alliant financement public et couverture par l’assurance ! On voit que délaissé depuis trop longtemps le problème de la prise en charge de la dépendance reprend de la vigueur. Est-ce un effet électoral ? En tous cas c’est bien, mais attention aux solutions désastreuses. Ont participé à la rédaction de ce journal : - Pierre Andrieux, - Robert Armand, - Jean Claude Bugeat, - Pierre Fillaud, - Pierre Levasseur. Pour Force ouvrière l’identification d’une cinquième branche est un pas intéressant. Il est évident que nous rejetons totalement l’idée de marchandisation de la dépendance. Nous demandons avec la Confédération que le financement de ce risque ainsi que la gestion des prestations correspondantes soient mis en place dans le cadre de la sécurité sociale. C’est la garantie d’une justice dans la répartition des moyens ainsi que des prestations et c’est le seul cadre, sans surcoût commercial pesant sur les salariés et retraités, en mesure d’assurer la solidarité intergénérationnelle qui permet aux plus démunis de ne pas être conduits à l’exclusion en sachant que chacun peut un jour ou l’autre être en situation difficile. Pierre Fillaud POINTS DE VUE PROBLÈMES DE SOCIÉTÉ QUELQUES RÉFLEXIONS D’ACTUALITÉS : À QUI ET À QUOI SERT LE CONSEIL D’ORIENTATION DES RETRAITES ? Le Conseil d’Orientation des Retraites (COR), créé par le gouvernement JOSPIN et officialisé par la loi FILLON joue, comme le souligne le journal UCR-FO, un rôle important. Il est un lieu d’études et la production de certaines données chiffrées peuvent nous aider à réfléchir, réagir et revendiquer. Nous trouvons dans le 4e rapport dont le sérieux ne fait aucun doute des suggestions et des conclusions pour le moins surprenantes: ainsi l’emploi des seniors est mis à nouveau en exergue, mieux le cumul emploi-retraite serait le 4e pilier de la pérennité des retraites. Voilà une vision pour le moins contestable au moment où dans le privé comme dans le public, dans tous les secteurs, on cherche à supprimer des emplois. Faut-il citer France-Télécom pour être crédible ? Dans cette voie les choses sont très officielles et avancent vite puisque le « Plan senior » prévoit dans l’article 105 de la loi de financement de la Sécurité Sociale pour 2007, l’augmentation de la limite minimum du cumul emploi-retraite précédemment fixée. Donc le COR suggère une politique qui consisterait à faire travailler voire à embaucher des plus de 60 ans… En d’autres termes on se débarrasse des plus de 55 ans pour embaucher des plus de 60 ans ! Au moment où le COR justifie les « emplois seniors », le 23 janvier l’Assemblée Nationale a adopté le projet de loi dit de « modernisation de la fonction publique » et a subrepticement glissé une modification à l’article L.351-12 du code du travail pour préciser que désormais « les agents de l’Etat fonctionnaires » comme les « non-fonctionnaires » seraient indemnisés en cas de perte d’emploi. C’est-à-dire, fonctionnaires ou pas vous pouvez maintenant être licenciés et perdre tout à fait légalement « la garantie d’emploi » acquis fondamental de la fonction publique républicaine. La privatisation des droits accompagne, dans une logique implacable, la privatisation de la Fonction Publique. Comprenne qui pourra ! Les pouvoirs publics multiplient les possibilités de se débarrasser des fonctionnaires, en les décentralisant, en les reclassant ou demain en les licenciant avec… indemnité. Les sociétés privatisées depuis peu comme Air Bus annoncent des milliers de suppressions d’emplois et le COR lui, préconise que les travailleurs restent au travail le plus longtemps possible au-delà de 60 ans. Donc la seule solution avancée par le COR serait, pour pérenniser les retraites et assurer leur financement, de faire travailler les salariés sans limite d’âge. Ce n’est certainement pas cela qui peut rassurer les jeunes générations. Mais à qui un tel système peut-il profiter ? Ne serait-ce pas à ceux, qui justement, licencient les plus jeunes pour faire bénéficier des actionnaires et des spéculateurs partisans des fonds de pension qui ne sauraient tolérer plus longtemps un système de retraite par répartition qui ne leur rapporte rien. Rappelons que la Confédération FO, bien que siégeant au COR, refuse de s’inscrire dans le constat partagé des travaux de cet organisme, tenant à garder son indépendance d’action dans le débat récurrent sur les retraites. Toujours le COR… extrait de la circulaire Confédérale du 15 janvier : « Sur l’évolution des revenus et des retraites : c’est un des volets les plus épineux. Il touche en effet aux comparaisons qui s’appuient sur des données exploitées par l’INSEE et qui proviennent des enquêtes sur les revenus fiscaux. Il s’agit en fait, avec la prise en compte des revenus du patrimoine, de démontrer que certains retraités sont aujourd’hui mieux lotis que certains salariés actifs. » Inutile de commenter: en intégrant le patrimoine acquis par certains retraités lorsqu’il étaient actifs, on veut démontrer que leur situation financière est meilleure que celle de certains actifs. Un propos qui insidieusement considére que le pouvoir d’achat des retraités est actuellement globalement satisfaisant. Discutable pour le moins ! 2 LA GRANDE RÉFORME DE LA FISCALITÉ LOCALE INFORMATION ET VIE PRATIQUE Les élus locaux la réclament depuis des années, les lois de décentralisation de 2004 ont exacerbé la demande d’une réforme de la fiscalité locale. Insatisfaite du système actuel jugé illisible et pénalisant l’autonomie budgétaire, trois grandes associations d’élus de collectivités territoriales, l’AMP pour les maires, l’AD pour les départements, l’ARF pour les régions ont accueilli favorablement le 13 décembre 2006, les propositions de réforme contenues dans le rapport « Fiscalité et finances publiques locales » présenté par Monsieur Philippe VALLETOUX du Conseil Économique et Social par ailleurs Vice Président de Dexia Crédit local (la banque conseil des collectivités locales). Le rapport propose notamment à chaque type d’entité territoriale un « panier » d’impôts existants voire à créer. Il propose aussi de réhabiliter les impôts aux yeux des contribuables locaux liant tant les ménages que les entreprises. Monsieur VALLETOUX propose que les augmentations des impôts levés par les collectivités territoriales tant à l’égard des ménages que des entreprises soient compensées par une baisse des impôts alimentant le budget de l’État. Pour mémoire rappelons que les impôts levés à l’égard des ménages passent de 41,1 milliards à 44,3 soit une augmentation de 3,2 milliards et ceux des entreprises de 35,9 milliards à 38 soit une augmentation de 2,1 milliards. Dans les interrogations suivantes, nos camarades trouveront des analyses simples qui permettront de répondre à leurs préoccupations. Sur quoi se base t-on pour calculer la taxe d’habitation ? Quel que soit l’impôt considéré taxe d’habitation et taxe foncière sur les propriétés bâties ou non bâties, le montant que le contribuable doit acquitter résulte de la multiplication d’une base d’imposition par un taux d’imposition. Pour chacun de ces cas, une référence commune, la valeur locative cadastrale permet de définir la base d’imposition de chaque contribuable. La valeur locative cadastrale d’un bien immobilier, propriété bâtie ou propriété non bâtie, correspond au loyer annuel théorique qu’est censé produire ce bien s’il était loué dans les conditions normales du marché. Le contribuable est donc imposé sur une estimation des revenus annuels qu’il pourrait tirer de la location du bien immobilier dont il a l’usage ou la propriété. Pour déterminer la valeur locative... ...diverses méthodes d’évaluation sont retenues en fonction de la nature ou de l’usage du bien immobilier considéré. Selon que le bien est affecté à l’habitation, à l’exercice d’une profession libérale, ou à des fins commerciales ou industrielles, la valeur locative est déterminée par comparaison avec les locaux de référence choisis dans chaque commune : par étude des baux, par appréciation directe ou selon une méthode comptable au sein de chaque catégorie. Les caractéristiques physiques propres au bien considéré (nature, superficie, état d’entretien, aménagement, location) sont prises en compte pour déterminer au niveau global de confort ou de prestation retranscrit dans la valeur locative cadastrale. La valeur locative ainsi définie constitue la base brute d’imposition de la taxe d’habitation. De cette base brute doivent être déduits les éventuels abattements, visant notamment à tenir compte des charges de famille, afin de déterminer « la base nette » sur laquelle s’appliqueront les taux d’impôt votés par chaque niveau de collectivité. 3 INFORMATION ET VIE PRATIQUE La valeur locative de chaque bien immobilier fait l’objet d’une estimation unique. Toutefois si la base d’imposition de la taxe d’habitation est constituée de la totalité de la valeur cadastrale, la base de la taxe foncière sur les propriétés bâties ne retient que 50 % de la valeur locative. Cette réduction de moitié vise à tenir compte des charges de propriété supportées par le contribuable propriétaire : frais de gestion, d’assurance et d’amortissement liés à la propriété imposable. Les valeurs locatives actuelles reposent sur des évaluations anciennes qui datent de 1970. La procédure d’évaluation a consisté à : ■ établir une typologie communale des différents locaux, ■ classer tous les locaux de la commune dans les différentes catégories et choisir des locaux représentatifs destinés à servir de référence au sein de chaque catégorie, ■ déterminer à partir des conditions du marché locatif la valeur locative des locaux de référence, puis par comparaison la valeur locative de tous les locaux de la commune. Pour tenir compte par la suite de l’évolution générale des loyers divers mécanismes de révision des valeurs locatives cadastrales avaient été prévus. En fait, seule est intervenue l’actualisation de 1978 qui a permis d’intégrer l’évolution des loyers constatée au niveau de chaque département entre 1970 et 1978. Depuis chaque valeur locative fait simplement l’objet d’une revalorisation forfaitaire décidée par le Parlement (par exemple : +1,5 % entre 2003 et 2004) appliquée de manière uniforme sur l’ensemble du territoire. Par conséquent seules les éventuelles modifications physiques apportées à un logement ont pu contribuer à une mise à jour de sa valeur locative de manière ciblée et ponctuelle : c’est dire à quel point les valeurs actuelles sont désuètes et reflètent plus les caractéristiques du parc immobilier et les conditions du marché locatif des années soixante-dix que celles d’aujourd’hui. L’absence d’une révision générale des valeurs locatives constitue l’un des défauts majeurs de la fiscalité locale souvent souligné car source d’iniquité entre contribuables. Les représentants de la C.G.T-FO au Conseil Économique et Social ont rappelé que les collectivités territoriales sont au centre de nombreuses réformes ayant un impact sur leurs finances, particulièrement sur leur autonomie financière. Les lois de décentralisation précisant que leurs ressources propres doivent représenter une part déterminante. de leur budget. La demande formulée par les trois associations de collectivités revêt ainsi une importance capitale. 4 Force Ouvrière réaffirme que les débats qui devraient avoir lieu, porteraient sur l’ensemble de la fiscalité, ne s’interdisant pas à ce moment là, de faire bouger les curseurs, par exemple sur la répartition ménages/entreprises. Mais les objectifs de plus de justice fiscale et sociale, d’une meilleure égalité entre contribuables ne peuvent cautionner la perspective d’une nouvelle donne intégrant, par exemple, l’impôt sur le revenu : cela serait, pour Force Ouvrière, un accroissement de l’inégalité des richesses selon les territoires, alors que la solidarité s’organise plus normalement au niveau national. Pour que la réforme soit lisible et compréhensible, elle doit nécessiter auparavant un véritable débat sur le fond plutôt que des modifications nombreuses, non maîtrisées car non évaluées et dont les décideurs pourraient exprimer plus tard leur consternation, voire leur désapprobation à l’égard des résultats enregistrés. FO milite pour la diminution générale des prélèvements obligatoires et soutient l’idée d’une véritable réhabilitation de l’impôt. QU’EST-CE QUE LA MALADIE D’ALZHEIMER ? INFORMATION ET VIE PRATIQUE Après l’article sur la maladie de PARKINSON, paru dans notre n° 11, voici quelques précisions sur l’autre maladie qui affecte de plus en plus les personnes âgées : la maladie d’ALZHEIMER, qui porte comme c’est souvent une tradition en pathologie, le nom du médecin allemand Alois ALZHEIMER (1864-1915) qui l’a découverte et étudiée en 1906. Les chiffres sont éloquents : en France 800 000 personnes souffrent de cette maladie et de troubles apparentés, soit 18 % des personnes de plus de 75 ans, et chaque année sont dénombrés environ 165 000 nouveaux cas. Et les prévisions sont revues à la hausse en liaison avec l’accélération du vieillissement de la population, et aussi avec l’apparition de malades plus jeunes (45 ans). Vaincre cette maladie est à la fois un enjeu de santé publique et aussi un enjeu économique : selon une étude menée depuis plus de 15 ans dans les départements du Sud-Ouest, sur 4 134 patients de plus de 65ans, le coût annuel total de cette maladie s’élèverait à plus de 4,5 milliards d’euros. Selon l’A.D.N.A (Association pour le Développement des Neurosciences Appliquées) un malade sur deux est entièrement à la charge de sa famille pour un coût moyen mensuel évalué à 1 530 €, compte tenu des aides professionnelles ou à 1830 € en établissement. Cette maladie est une démence neurodégénérative qui résulte de l’installation progressive de lésions dans le cortex cérébral, partie externe du cerveau associé à la perception sensorielle et aux fonctions mentales supérieures. Cet envahissement silencieux du cerveau pendant des années s’effectue jusqu’au moment où il n’est plus en mesure de compenser la perte de neurones. Les lésions ainsi provoquées entraînent l’apparition de troubles de la mémoire des faits récents, puis d’autres symptômes liés à l’altération des fonctions cognitives (traitement des informations, pensée, raisonnement, communication). Il y a aujourd’hui consensus au sein de la communauté scientifique pour désigner 2 types de lésions dans la maladie : ■ d’une part, une substance amyloïde fabriquée anormalement par les neurones forme des plaques qui recouvrent les neurones et leurs prolongements, bloquant la transmission entre eux, ■ d’autre part, l’accumulation à l’intérieur des neurones de paquets de filaments les fibrilles, constitués d’une protéine Tau, qui supprime également la communication entre les neurones. Lorsque le cerveau présente ces deux vulnérabilités, la maladie d’Alzheimer se manifeste. Cette évolution permet de distinguer trois grandes phases de la maladie : ■ la phase asymptomatique la plus longue, pendant laquelle le cerveau est apte à compenser les conséquences des lésions primitives; ■ la phase symptomatique prédémentielle appelée M.C.I. (mild cognitive impairment) : troubles cognitifs légers, se traduisant par : ● oubli des faits récents (rendez-vous ou paroles venant d’être dites), ● discret trouble du langage (mots difficiles à trouver). ■ la phase de démence, perte d’autonomie du sujet; ● troubles dans le jugement ou le raisonnement, ● altération du comportement, ● troubles des gestes quotidiens. Il n’existe actuellement aucun traitement pour stopper la destruction des neurones. Les « spécialistes » préconisent un diagnostic le plus précoce possible de cette maladie, qui seul permettrait de retarder l’apparition des manifestations. En France, ce diagnostic concerne environ 40 % des malades, dont les premiers symptômes ont en général deux ans, délai manifestement trop long. Aussi le » plan solidarité vieillesse » du gouvernement envisage t’il d’organiser une consultation systématique à 70 ans avec bilan psychométrique. (bilan de la mémoire).Autre chiffre décevant : seulement 30 % des malades d’ALZHEIMER sont pris en charge médicalement, bien que les traitements soient insuffisants. Ils consistent principalement (sélénium, vitamines C ou E) à ralentir la maladie en protégeant le cerveau contre la dégénérescence neuronale. 5 INFORMATION ET VIE PRATIQUE La prise en charge non médicamenteuse est tout aussi essentielle. Elle comprend un soutien psychologique et médico-social, des séances d’orthophonie, l’accès à des structures d’accueil de jour et l’aménagement à domicile avec des auxiliaires de vie. Les efforts de la recherche se concentrent sur le développement de stratégies de blocage de la formation des plaques d’amyloïdes, voire de leur destruction. Les chercheurs travaillent sur deux approches : inhiber les enzymes responsables de la synthèse du peptide amyloïde, ou activer les enzymes qui le dégradent. Ces principes sont confortés par de nombreux travaux scientifiques, pour lesquels des expériences sur l’animal doivent valider la non toxicité, avant d’envisager les applications sur l’homme. Après la suspension fin janvier 2002, au bout de six mois de l’essai sur 80 personnes d’un premier vaccin en raison de quatre cas inexpliqués de méningite, une piste prometteuse est explorée depuis cinq ans par les « poids lourds » de l’industrie pharmaceutique. Il s’agirait de réparer les cerveaux des malades en provoquant artificiellement une réaction immunitaire. Le traitement consisterait à injecter aux malades des anticorps conçus pour s’attaquer aux plaques séniles qui, formées dans le tissu cérébral, bloquent le fonctionnement des neurones. Le laboratoire suisse ROCHE devrait incessamment lancer l’essai clinique d’un produit sur plusieurs dizaines de patients français. En attendant la mise sur le marché de ce produit miracle, il reste aux patients et à leur famille à rejoindre une association qui pourrait leur être d’un grand secours sur le plan psychologique : ASSOCIATION FRANCE ALZHEIMER 21 boulevard Montmartre 75002 Paris PRÉPARER SA SUCCESSION Depuis le 1er janvier 2007, la nouvelle loi du 23 juin 2006 a modifié profondément la réglementation en matière d’héritage et de succession… 200 articles du code civil sont ainsi modifiés pour mieux coller aux réalités actuelles dans la composition des familles : familles recomposées avec des enfants d’unions différentes par exemple, vie maritale, PACS etc. Cette réforme qui se veut donner plus de liberté pour préparer sa succession apparaît de fait complexe et mérite que nous allions voir notre notaire pour lui demander de nous conseiller au mieux. Le notaire doit nous éclairer dans le choix d’une solution. La comparaison entre telle ou telle solution doit être notamment effectuée en terme d’impact financier immédiat (frais de notaire, frais d’expertise…) et impact financier au moment de la succession (frais de notaire, droits de succession…). Quelques pistes explorées dans les nouveaux textes. ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ 6 ■ ■ La donation entre époux, si elle est déjà enregistrée chez le notaire, peut être améliorée, En cas de communauté universelle et de divorce, une clarification a été apportée en autorisant les deux membres du couple à reprendre les biens qu’ils avaient apportés à la communauté, La réserve des enfants est assouplie en cas de donation pour favoriser par exemple un enfant handicapé, La donation-partage en faveur des petits enfants est encouragée, Les PACS passés depuis le 1er janvier comportent une amélioration au regard du patrimoine acquis qui peut rester en indivision comme c’est la règle actuellement ou bénéficier de la séparation de biens comme pour les couples mariés. Mais les partenaires du PACS n’héritent toujours pas l’un de l’autre, Le changement de régime matrimonial est simplifié et la loi permet aux époux de récupérer en cas de divorce leurs biens propres mis en communauté, Les enfants d’une précédente union ne sont plus un obstacle au règlement d’une succession, quel que soit le régime matrimonial des époux, La loi permet d’accroître la protection d’un enfant handicapé, La donation-partage est élargie à tous les héritiers. 1. Protéger son conjoint Vouloir qu’après sa mort, son conjoint soit protégé est légitime. Mais les différentes situations familiales demandent que les solutions soient examinées avec soin et en fonction d’objectifs précis. C’est là que le conseil de son notaire est primordial. Ce dernier devra éclairer le demandeur sur les différentes options possibles et l’aider à choisir en fonction du contexte particulier de la composition de sa famille (ascendants, enfants en communs, enfants d’une précédente union, présence d’une personne handicapée dans la ligne successorale etc.) : INFORMATION ET VIE PRATIQUE 1-1. La donation entre époux : La donation entre époux a été améliorée pour transmettre ses biens au mieux des intérêts du conjoint survivant, par exemple en majorant sa part, mais la loi prévoit aussi que ce dernier puisse abandonner une partie des biens qui lui sont attribués dans la donation. Les ascendants qui n’ont plus de part réservée dans la succession, peuvent récupérer une partie des biens qu’ils avaient donné à leur enfant décédé sans descendant, au titre de « droit de retour ». Dans ce cas le conjoint hérite de l’intégralité de la succession diminuée de ce droit de retour pour ses beaux parents. 1-2. La communauté universelle La communauté universelle qui renforce la protection du conjoint survivant en devenant immédiatement propriétaire des biens, doit être maniée avec précaution en fonction de l’harmonie de la famille, de l’âge des requérants et du coût des différents honoraires liés à la liquidation « fictive » du patrimoine commun etc. Il est à noter que ce changement de régime matrimonial n’a plus à être homologué par le tribunal de grande instance sauf si un tiers s’y oppose. 1-3. Le testament Enfin en cas de famille recomposée, un testament adapté aux besoins réels du conjoint, paraît la formule la plus efficiente car elle concilie les intérêts du conjoint et ceux des enfants. 1-4. Rien n’a été fait En cas d’absence de donation entre époux, de testament ou de contrat de mariage protégeant le conjoint survivant, la loi permet à celui-ci de rester dans le logement familial jusqu’à la fin de ses jours. Il suffit qu’il fasse connaître aux héritiers, dans l’année du décès, sa décision de conserver son droit de jouissance. 2. Avantager son concubin Pour la loi les concubins sont des étrangers et n’héritent pas l’un de l’autre. Prendre des dispositions en cas de décès est donc indispensable. Signer un PACS est une solution simple qui améliore la situation du survivant, mais pour être efficient il faut le compléter par une donation ou un testament. 2-1. Le Pacte Civil de Solidarité (PACS). Il a un statut plus protecteur avec la réforme. Depuis le 1er janvier, si les Pacsés ne précisent rien dans leur convention, les partenaires sont soumis automatiquement à un régime de séparation de biens proche de celui des couples mariés. Les conjoints d’un Pacs ancien peuvent opter pour « l’indivision organisée » de leur patrimoine calquée sur le régime légal de la « communauté de biens réduite aux acquêts » en vigueur pour les couples mariés. Si les partenaires choisissent l’indivision stricto sensu, les biens achetés par un partenaire sont réputés indivis par moitié. Ce qui permet au membre le plus aisé du PACS d’avantager immédiatement son partenaire. L’indivision impose donc aux partenaires une bonne entente au quotidien. Enfin dans les nouvelles dispositions de la loi, le partenaire survivant pourra demeurer pendant un an dans le logement familial, sauf s’il y a une disposition testamentaire qui en limite l’usage dans le temps ou au contraire en demande l’attribution préférentielle dans la succession, moyennant dédommagement des héritiers légaux. 2-2. Il n’y a pas de Pacs. Les partenaires vivent en concubinage. Les concubins vivent de fait sous le régime de la séparation de biens pour les actes quotidiens de la vie, surtout s’ils n’ont pas d’enfants en commun. S’ils achètent un bien en commun, par exemple leur appartement servant de domicile familial, ils devront procéder à un démembrement de propriété. Cet outil est intéressant pour assurer le maintien du survivant dans le logement commun. Il permet de dissocier et de transmettre séparément le droit à l’usage et à la perception des fruits (l’usufruit), et le droit futur à la pleine propriété et à la disposition du bien (la nue-propriété). 7 En pratique, un partenaire achète la nue propriété de la moitié du bien et l’usufruit de l’autre, l’autre faisant l’inverse. Au décès de l’un des concubins, le survivant se retrouve alors pleinement propriétaire de la moitié du bien et usufruitier de l’autre (les héritiers du défunt étant nuspropriétaires de cette moitié). 2-3. Pour allier protection du concubin et paix des familles : l’usufruit Testament et donation sont des outils permettant d’améliorer le sort du conjoint survivant. On peut les utiliser pour transmettre l’usufruit de tout son patrimoine ou de certains biens, notamment le logement familial. Cette solution permet de protéger le conjoint survivant à moindre frais (les droits fiscaux sont calculés sur le seul usufruit) tout en assurant à terme la transmission de la pleine propriété aux héritiers légaux, ce qui préserve l’harmonie familiale… INFORMATION ET VIE PRATIQUE CONCLUSION Nous venons de voir qu’il existe plusieurs formules pour avantager son conjoint en matière de succession, notamment en ce qui concerne les biens immobiliers. Notre choix se fera en fonction de la composition de la famille et des héritiers prévisibles, de la composition du patrimoine et des incidences de la fiscalité au moment de la décision d’organiser sa succession et de celui de la succession. Dans tous les cas, on peut avantager comme par le passé son compagnon avec un contrat d’assurance vie. L’assurance vie est toujours le moyen de donner un capital avec une fiscalité avantageuse, surtout si on en fait bénéficier son concubin ou toute autre personne désignée, mais alors attention aux héritiers réservataires qui peuvent demander la réintégration des primes versées, si celles-ci sont très importantes par rapport au patrimoine transmis… Pour terminer voici une comparaison des droits de succession sur trois cas de figure concernant un couple sans enfants qui ont un patrimoine de 150 000 € lors du décès d’un des conjoints : 1. en cas de Mariage, le montant des droits s’élève à 2470 € soit un capital réellement transmis de 147530 €, 2. en cas de Pacs, le montant des droits s’élève à 45 000 € soit un capital net transmis de 105 000 €, 3. en cas de Concubinage, le montant des droits est de 89 100 € et le capital transmis au survivant s’élève à seulement 60 900 €,soit 40 % environ du capital de départ. Ces trois calculs montrent l’intérêt de bien organiser sa succession et de demander conseil à un homme de l’art avant de prendre une décision. HOMMAGE AUX HOMMAGE AUX MILITANTS DISPARUS M. Alex BAILLE (Pyrénées Orientales) Mme Danielle BERTRAND (Haute Garonne) Mme Léontine BIAU (Aude) M. André BONIDAN (Aveyron) M. Jean BOUET (Dordogne) Mme Angèle BRUN (Hautes Pyrénées) M. François BUROT (Loire Atlantique) Mme Yolande DECOMBLE (Pas de Calais) M. Marcel DELIGNIÈRES (Gironde) Mme Christiane DUSSUT (Hauts de Seine) M. Jean ETIENNE (Gironde) MILITANTS DISPARUS Mme Jacqueline GOUT (Haute Garonne) M. Xavier HOFFMANN (Seine Saint-Denis) M. Roméo MASSOLO (Bouches du Rhône) M. Roland PATANCHON (Dordogne) M. Roger PIGUET (Haute Marne) M. Henri RAYMOND (Gironde) M. Henri ROURE (Essonne) M. René SUAUD (Sarthe) M. Jean TRELIS (Morbihan) M. Michel VALVERDE (Loire Atlantique) A leurs familles et à leurs proches, nous présentons nos très sincères condoléances. 8