Intégrale de Riemann 1 Intégrale d`une fonction
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Intégrale de Riemann 1 Intégrale d`une fonction
1 le 18 Février 2010 UTBM MT12 Arthur LANNUZEL http ://mathutbmal.free.fr Intégrale de Riemann K = R ou C. 1 Intégrale d’une fonction en escalier. Définition 1.1 (fonctions en escalier) f : [a, b] ⊂ R −→ K est appelée fonction en escalier ssi ∃a0 = a < a1 < ... < an = b (ai ∈ R) tel que ∀x ∈]ai , ai+1 [, f (x) = ci ∈ K (la valeur aux bornes des intervalles n’a pas d’importance). La famille {a1 , ..., an } s’appelle une subdivision de [a, b]. Définition 1.2 (intégrale d’une fonction en escalier) Soit f une fonction en escalier sur [a, b]. On appelle intégrale de f sur [a, b], l’élément de K : ∫ b f (x)dx := a De plus ∫a b f (x)dx := − ∫b a n−1 ∑ ci .(ai+1 − ai ). i=0 f (x)dx. Remarque 1.3 Soit f : [a, b] −→ K = R, une fonction en escalier. ∫b Si ∀x ∈ [a, b], f (x) ≥ 0 alors, dans un repère orthonormé (Ox, Oy), a f (x)dx est l’aire délimitée par f et l’axe (Ox). Si ∀x ∈ [a, b], f (x) ≤ 0 alors, dans un repère orthonormé (Ox, Oy), l’aire délimitée par f et l’axe (Ox). ∫b a f (x)dx est l’opposé de Propriétés 1.3.1 i) L’intégrale ne dépend pas des valeurs prisent aux bornes de la subdivision. ii) L’intégrale est indépendante de la subdivision choisie. ∫b iii) Si f est constante égale à c0 sur [a, b] sauf en un nombre fini de points alors a f (x)dx = c0 .(b − a). Exemples 1.4 Calculer ∫ 32.32 −10.10 E(x)dx. 2 2 Intégrale de Riemann d’une fonction réelle continue. Soit f : [a, b] −→ R continue. DESSIN Soit n ∈ N, on considère la subdivision : a0 = a, a1 = a + b−a , n a2 = a + 2. b−a , n ... ak = a + k. b−a , n ... an−1 = a + (n − 1). b−a , n an = a + n. b−a . n Pour n ∈ N∗ , on considère les fonctions en escalier : ϕn : [a, b] −→ R telle que∀x ∈]ai , ai+1 [, ϕn (x) = inf {f (t), t ∈]ai , ai+1 [}, ψn : [a, b] −→ R telle que∀x ∈]ai , ai+1 [, ψn (x) = sup{f (t), t ∈]ai , ai+1 [}. ∫b Proposition-définition 2.1 Les suites (un )n et (vn )n de terme général un = a ϕn (x)dx et ∫b vn = a ψn (x)dx convergent vers la même limite lorsque n tend vers +∞ et on définit ∫ b f (x)dx := lim un = lim vn . a n→+∞ n→+∞ Preuve. (idée de preuve) Prenons une fonction f croissante (bien choisie ! f ′′ > 0 par ex.) sur [a, b] (un )n est croissante et majorée. (vn )n est décroissante et minorée. ∀n ∈ N∗ , un ≤ vn . De plus |vn − un | tend vers 0 lorsque n tends vers ∞. Donc les suites (un )n et (vn )n sont adjacentes. Donc limn→+∞ un = limn→+∞ vn . CQFD CQFD ∫a ∫b Remarque 2.2 i) b f (x)dx = − a f (x)dx. ii) On peut généraliser la définition précédente aux fonctions f continues par morceaux (i.e. les fonctions f telles que ∃a0 = 0 < a1 < a2 < ... < an = b avec f continue sur ]ai , ai+1 [ et admettant une limite à droite en ai et à gauche en ai+1 ). ∫ 10 Exemples 2.3 0 x2 dx 3 Propriétés de l’intégrale de Riemann. Propriétés 3.0.1 Soit f, g intégrables (par ex. continue) sur [a, b]. 3 1) Si K = R et ∀x ∈ [a, b], f (x) ≥ 0 alors, dans un repère orthonormé (Ox, Oy), l’aire du domaine du plan délimité par la courbe et l’axe Ox. 2) ∀λ, µ ∈ K, ∫b (λ.f (x) + µ.g(x))dx = λ. a 3) Si f ≤ g sur [a, b] alors ∫b a f (x)dx ≤ 4) Si f ≥ 0 (ou f ≤ 0) sur [a, b] et ∫b a ∫b ∫b a a f (x)dx + µ. ∫b a ∫b a f (x)dx est g(x)dx. g(x)dx. f (x)dx = 0 alors f ≡ 0. ∫b ∫b 5) | a f (x)dx| ≤ a |f (x)|dx. Preuve. ∫b ∑n−1 b−a | a f (x)dx| = limn→+∞ | b−a k=0 f (a+k. n )| ≤ limn→+∞ n CQFD b−a n ∑n−1 |f (a+k. b−a )| = n k=0 ∫b a |f (x)|dx. 6) Si K = C et f : [a, b] −→ C alors f (x) = u(x) + i.v(x) avec u, v continue sur [a, b] et ∫b ∫b ∫b f (x)dx = a u(x)dx + i. a v(x)dx. a 7) Si c ∈ [a, b] alors ∫b a f (x)dx = ∫c a f (x)dx + ∫b c f (x)dx. 8) Formule de la moyenne : soit f : [a, b] −→ R continue. Alors ∀x ∈ [a, b], m = min{f (t), t ∈ [a, b]} ≤ f (x) ≤ M = max{f (t), t ∈ [a, b]}, ∫b donc m.(b − a) ≤ a f (x)dx ≤ M.(b − a), ∫b f (x)dx donc m ≤ a b−a ≤ M , donc, d’après le théorème des valeurs intermédiaires, ∫ ∫b b ∃c ∈ [a, b]/ f (x)dx = f (c).(b − a) ⇐⇒ ∃c ∈ [a, b]/ a 4 Intégrale et primitives. I intervalle de R. Soit f ∈ C(I, K) et a ∈ I. Étudions G : I −→ ∫ K . x x 7→ f (t)dt a Cherchons la dérivée de G : ∫ G(x+h)−G(x) 1 x+h = f (t)dt donc, d’après la formule de la moyenne, h h x ∃ch ∈ [x, x + h], G(x + h) − G(x) = f (ch ), h a f (x)dx b−a = f (c) 4 donc G(x + h) − G(x) = f (x). h→0 h lim Conclusion 4.1 G est dérivable sur I et ∀x ∈ I, G′ (x) = f (x). Définition 4.2 (primitive) Soit f : [a, b] −→ K, on appelle primitive de f toute fonction F : [a, b] −→ K qui est dérivable et telle que F ′ = f . Remarque 4.3 Si F1 , F2 primitives de f∫sur I alors F1 (x) = F2 (x) + k (k ∈ K) donc si F est x une primitive de f alors ∃k ∈ K, F (x) = a f (x)dx + k. Notation 4.4 Soit f : [a, b] −→ R continue. ∫ f (x)dx désigne une primitive de f . On en déduit Proposition 4.5 Si F est une primitive de f sur I alors ∫ b ∀a, b ∈ I, f (x)dx = F (b) − F (a). a 5 Approximation d’une intégrale. ∫b Les méthodes graphiques classiques d’approximation d’une intégrale a f (x)dx consistent à partager l’intervalle [a, b] en n intervalles égaux [a + k. b−a , a + (k + 1). b−a ] (k ∈ {0, ..., n − 1}) n n et à approximer f sur chaque intervalle par une fonction gk facile à intégrer sur [ak , ak+1 ] (ak = a + k. b−a ). n Méthode des rectangles. Cette méthode consiste à approximer f sur [ak , ak+1 ] par g(x) = f (ck ) pour ck ∈ [ak , ak+1 ]. Prenons par exemple, ck = ak : ∫ ak+1 g(x)dx = ak donc ∫ ∫ b b f (x)dx ≈ a a b−a .f (ak ), n b−a∑ g(x)dx = f (ak ). n k=0 n−1 5 Mesurons l’erreur (pour f ∈ C 1 ([a, b], K)) : Soit x ∈ [ak , ak+1 ], alors d’après le théorème des accroissements finis, il existe c ∈ [ak , x] tel que |f (x) − f (ak )| = (x − ak ).|f ′ (c)|. ∫a ∫a Donc | akk+1 f (x) − f (ak )dx| ≤ sup{|f ′ (t)|, t ∈ [a, b]}. akk+1 (x − ak )dx, ∫a 2 donc | akk+1 f (x) − f (ak )dx| ≤ sup{|f ′ (t)|, t ∈ [a, b]}. (ak+12−ak ) , ∫a 2 , donc | akk+1 f (x) − f (ak )dx| ≤ sup{|f ′ (t)|, t ∈ [a, b]}. (b−a) 2n2 ∫b ∑ 2 n−1 (b−a) donc | a f (x)dx − b−a . sup{|f ′ (t)|, t ∈ [a, b]}. k=0 f (ak )| ≤ n 2.n Exercice 5.1 Trouver une valeur approchée de 6 ∫ √23 √ √ 2 2 1 − x2 dx à 10−3 prés. Quelques techniques d’integration. 6.1 L’integration par partie. 6.2 Changement de variable. ∫ ∫ (u.v)′ = u′ .v + u.v ′ donc u.v ′ = [u.v] − u′ .v. ∫1 Exemples 6.1 0 x. ln(x + 1)dx. Dans I = obtient ∫b a f (x)dx, en posant x = ϕ(t) avec ϕ bijective de [α, β] sur [a = ϕ(α), b = ϕ(β), on ∫ β I= f (ϕ(t)).ϕ′ (t)dt. α Exemples 6.2 6.3 ∫0 1 √ x2 . 1 + x3 .dx. Integration des fonctions rationnelles. On décompose en éléments simples pour ensuite intégrer chaque élément simple. ∫ 0 x3 +2 Exemples 6.3 1 (x+1) 2 .dx. 6.4 Integration des fonctions rationnelles en sin(x), cos(x). Utiliser le changement de variable u = tan x2 puis intégrer la fraction rationnelle. ∫ cos(x) Exemples 6.4 2 sin(x)−sin(2.x) .dx. Remarque 6.5 Le même genre de méthode est valable pour les fonctions rationnelles en Ch(x) et Sh(x).