Dissertation : L`analyse des revenus dans Le Capital de Marx Plan

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Dissertation : L`analyse des revenus dans Le Capital de Marx Plan
Chapitre 3 : Le mode capitaliste de production
Dissertation : L’analyse des revenus dans Le Capital de Marx
Plan
Introduction : richesse et revenus dans la tradition classique
1- La création des revenus dans la production ou Production des revenus
a. La production marchande capitaliste est une production de marchandises et de
revenus
b. La richesse nouvelle créée est définie par le produit net en travail
2- La répartition des revenus
a. Genèse des revenus et distinctions (schéma)
b. Variations des catégories de revenu et polarisation
Plus value absolue et plus value relative : l’opposition salaire-profit
Capital marchandise et capital financier : l’opposition taux de profit-taux
d’intérêt
3- Les limites de l’analyse
a. Le salaire
b. Le profit : catégorie comptable, financière et psychologique selon les
approches
c. L’intérêt : le problème de la détermination du niveau du taux de l’intérêt
Introduction : richesse et revenus dans la tradition classique
J.A Schumpeter émet un point de vue catégorique sur l’économie politique classique, dans sa
recherche d’une définition de la richesse. A. Smith et Ricardo ont mis fin aux inepties et à
l’immaturité analytique. La catégorie de revenus s’est peu à peu confondue avec celle, de
richesse. Cette dernière comprend selon la célèbre définition de Senior (disciple de Smith),
« toutes choses qui ont une valeur d’échange », c'est-à-dire les biens économiques, utiles,
échangeables, ayant nécessité un coût en travail (A. Smith). L’équation de la richesse sociale
est donc celle des revenus. Elle consiste à évaluer le produit brut (YB) et de produit net (YN).
Si on considère que les revenus permettent d’acheter la production globale, autorisant sa
reproduction, alors
le produit brut (YB) = wL + rT + πK = somme des salaires, profit et rentes, dénommée
Revenu brut (w=salaire L=main d’oeuvre + r=rente T=Terre + π=profit K=capital). Le
concept moderne de PNB (ou RNB) en tient lieu.
Si on considère que la production globale a nécessité un amortissement du capital (plus
généralement un ensemble de consommation intermédiaires de capital: CK), alors
Le produit net (YN) = (YB) – CK = wL + rT + πK. Le concept moderne de PNN (ou RN) en
tient lieu pour la Comptabilité nationale, et celui de prix d’offre pour les économistes post
marshalliens.
Si on considère la rente comme un prix de monopole (une déduction), alors
Le produit net (YN) = (YB) – CK – rT = wL + πK et donc Le produit net (YN) = wL + πK.
La totalité de la richesse nette créée est constituée par la somme des salaires et des profits. La
proposition classique principale est que cette richesse est le produit du travail. Elle est évaluée
en dépenses en travail (Smith), en temps de travail (Ricardo).
Cette dernière équation contient toute l’économie politique classique. D. Ricardo « sous titre »
son œuvre « Principes de l’économie politique et de l’impôt » par cet abrégé de la préface :
« Déterminer les lois qui gouvernent cette répartition, constitue le principal problème en
Economie politique » » (préface à la Troisième Edition -1821-). L’analyse des revenus est
clairement posée comme une analyse de la répartition de la richesse sociale produite par
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le travail. Il paraît difficile de dissocier l’analyse des revenus par Marx, de celle de Ricardo.
Mais il est absurde d’assimiler les deux démonstrations.
C’est en donnant à la théorie ricardienne de la valeur travail sa véritable cohérence, que Marx
résout le problème ricardien de la répartition conflictuelle du produit net. L’exposé de
l’analyse de Marx requiert une distinction entre la création des revenus (Partie 1), et la
répartition des revenus (Partie 2). Son originalité peut être soulignée en étudiant les limites
de la définition des revenus, appliquées aux trois revenus : salaire, profit et intérêt (Partie 3).
1- La création des revenus dans la production ou Production des revenus
La richesse est une notion extensive, mais historiquement déterminée. L’économie capitaliste
est à cet égard, moins caractérisée par la production de biens, que par celles de marchandises.
Ainsi, tout bien doté d’une valeur d’échange, est le résultat d’une production au cours d’un
cycle de production appelé cycle du capital industriel. En tant que tel, le bien est une
marchandise. Et, en tant que telle, la production est une production de revenus.
a. La production marchande capitaliste est une production de marchandises et de
revenus
Un bien économique est produit comme marchandise s’il résulte du cycle du capital
industriel, soit :
A
M
M’
A’
Le cycle peut se lire comme transformation d’un bien (M) en un bien (M’) doté d’une valeur
en travail supérieure (M’>M). L’origine est l’achat de (M) ou transformation de l’argent (A)
en marchandise (M). Le but est la croissance de la valeur en travail (M’>M) et sa réalisation
monétaire sur le marché par la vente, c'est-à-dire la transformation de M’ en argent, soit
A’>A. Le cycle est donc celui du capital industriel, caractérisé par l’excédent de valeur
monétaire A’-A > 0, consécutif à un excédent de valeur en temps de travail (M’>M).
Les deux principaux revenus produits au cours du cycle sont : le profit ou excédent monétaire
(A’-A), et les salaires de la main d’œuvre utilisée dans la production. En supposant vrai ce
cycle à l’échelle du capital social, ces revenus constituent la masse des profits et la masse des
salaires.
b. La richesse nouvelle créée est définie par le produit net en travail
L’hypothèse principale est d’une part, la définition de la force de travail comme
une marchandise, et d’autre part la simple transmission de sa valeur au produit M’
par le capital dit constant.
Le produit net est ici défini par l’excédent en temps de travail additionné à la masse des
salaires.
Sa définition s’explique par la dissociation de M en deux catégories de marchandises
concourrant à la production, dénommées capital constant (c) et capital variable (v). Le capital
initial A est transformé en un ensemble de marchandises physiques (machines, locaux,
matières premières, outils) –capital constant – et en forces de travail (dépenses en salaire).
La force de travail doit donc être analysée comme une marchandise, possédant une valeur
(égale à « v » ou travail nécessaire à la reproduction de la force de travail). Cette hypothèse
est absente des « Principes » de Ricardo.
L’autre hypothèse essentielle est que le « capital constant » ne fait que transférer sa valeur au
produit, sous la forme de l’amortissement (bâtiments et machines).
Le produit brut M’ = c + v + (A’ – A) et donc le produit net PN = M’ – c = v + (A’ – A).
La richesse nouvelle est créée par la seule force de travail. Puisque la masse des salaires
nécessaire à la production est l’unique cause de l’excédent :
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PN = M’ – c – v = (A’ – A) = Somme des profits. Comme cet excédent a pour origine la
production, il y a identité entre : PN = (A’ – A) et PN = (M’-M). En appelant l’excédent en
travail (M’-M) la plus value, cette égalité signifie que le profit a pour origine la plus value.
La plus value est l’excédent du travail total réalisé sur le travail nécessaire ou payé soit :
M’ –c –v = pl, et son importance est mesurée par le taux de plus value : pl/v. Ce qui signifie
donc que la richesse sociale capitaliste mesurée par le produit net prend sa source dans
l’exploitation de la force de travail. Le produit global brut peut s’accroître dans le même
temps que s’accroît la paupérisation des salariés.
2- La répartition des revenus
a. Genèse des revenus et distinctions (schéma)
Dans le « Capital » la répartition des revenus est totalement expliquée par leur production.
La plus value (richesse nette mesurée en temps de travail) est l’origine de l’ensemble des
revenus. La subdivision ci-dessous permet de les répertorier selon le secteur d’activité, et la
classe sociale bénéficiaire : schéma : Les formes de revenu.
Cette distribution de la richesse est celle de Ricardo. Les classes sociales sont celles connues
depuis Vanderlint. Seul son mécanisme est rendu intelligible, car s’il est vrai que le travail est
créateur de la richesse (Vanderlint, Smith, Ricardo), il importe que sa contribution soit la
seule source des revenus des autres classes non laborieuses (profit, rente et intérêt). Si cela est
évident pour la rente et le profit, cela le devient aussi pour l’intérêt en dépits des apparences.
Il en est de même du caractère conflictuel de la répartition. C’est la production de la richesse
qui doit expliquer sa nature et sa cause.
b. Variations des catégories de revenu et polarisation
1) Plus value absolue et plus value relative : l’opposition salaire-profit
L’opposition « salaire – profit » naît de la répartition du produit net (cf supra). Marx le
démontre en considérant les formes de la plus value. Soit le produit net PN = v + pl, ou travail
payé + travail non payé, sa croissance peut résulter de deux types de variations :
- la baisse de v : réalisée par les méthodes dites de la plus value relative. Le progrès
technique capitaliste concourt à hausser la productivité dans les branches productrices des
biens de consommation ouvrière. Le salaire réel, ou travail nécessaire (v) peut ainsi être
réduit (ou du moins sa croissance). En conséquence la plus value (pl) augmente, et avec
elle le profit, revenu des capitalistes industriels.
- La hausse de pl, ou durée du travail non payé : réalisé par la méthode de la plus value
absolue, c'est-à-dire l’allongement pur et simple de la durée légale du travail journalier.
Le salaire restant constant, la durée croissante augmente mécaniquement le temps de
travail non payé.
L’opposition salaire-profit dépasse donc chez Marx la dimension monétaire du partage. Elle
est portée au niveau de la durée du travail, son organisation, ses conditions, ainsi que dans
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l’usage du progrès technique. Les intérêts étant divergents, les travailleurs et les capitalistes
de l’industrie poursuivent des objectifs opposés à tous ces niveaux.
2) Capital marchandise et capital financier : l’opposition taux de profittaux d’intérêt
Le cycle du capital industriel est inconcevable sans la clarification de la nature du capital
initial A, avancé ou investi dans la production par le capitaliste industriel. Il s’agit
généralement d’un capital d’emprunt destiné à jouer le rôle de capital marchandise (ou A).
Ceci suppose l’existence du prêteur, ou d’une classe, ou groupe social, dont la fonction est ce
financement de la production. Ce rôle est celui des banquiers et financiers. Leurs revenus sont
constitués par les intérêts du capital prêté, donc du capital financier.
Après une controverse de deux siècles sur l’intérêt, l’économie politique a privilégié une
approche dite réelle de l’intérêt. L’intérêt ayant sa source dans la production, la théorie de la
richesse de Marx développe cette approche réelle. Elle le conduit à démontrer une seconde
opposition entre capitalistes industriels et capitalistes financiers. Celle-ci aggrave la première,
dans la mesure où une seconde subdivision du produit net est nécessaire comme le traduit le
schéma triangulaire ci-dessous.
La première opposition est lisible dans la partie grisée (ou haute). C’est le niveau du profit
d’entreprise, soit (A’ – v) = pl profit d’entreprise, qui en dépend. La seconde opposition
est la diagonale du rectangle (ou hypoténuse du triangle). Le profit d’entreprise est amputé par
le remboursement nécessaire des intérêts des emprunts. Au total les deux circuits, celui de la
marchandise (haut), et celui de l’argent (bas) concourent à la production globale. C’est
pourquoi le taux d’intérêt a pour origine directe le profit, et pour origine indirecte la plus
value.
En conclusion, Vanderlint avait fort bien considéré que les classes sociales ont un intérêt
commun à la croissance du produit global. Adam Smith avait ajouté que la main invisible du
marché pouvait suffire à atteindre cet objectif. Ricardo a attiré l’attention sur le rôle de la
rente foncière, démontrant (à la suite des deux auteurs précédents) que sa croissance pouvait
conduire à l’état stationnaire.
Marx démontre que c’est l’objectif lui-même qui par ses propres contradictions, conduit le
capitalisme à sa ruine. La loi d’évolution synthétique qu’il défend est celle de la baisse
tendancielle du taux de profit. Les moyens utilisés pour réaliser l’objectif, privilégient le
progrès technique et donc le gonflement de la part de c au détriment de celle de v. Or, le taux
de profit dépend principalement du rapport (c/v) appelé composition organique du capital.
C’est la hausse inéluctable de ce ratio qui crée la baisse tendancielle du taux de profit.
Ainsi en cherchant à accroître la source de tous les revenus, la plus value, par des dépenses en
capital constant, les capitalistes, obèrent la croissance de l’ensemble de la richesse.
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La base large de la répartition se réduit à mesure des crises capitalistes.
3- Les limites de l’analyse
La théorie ricardienne de la répartition, ne conduit donc pas à un état stationnaire, mais à un
déclin pur et simple de la production capitaliste en laquelle Ricardo avait foi. Cette
rectification de Marx n’est toutefois suffisante que si l’on admet la définition des revenus
donnée plus haut. Des limites ont été mises en évidence concernant le salaire, le profit et
l’intérêt. Nous pouvons considérer celles pertinentes pour évaluer l’originalité de l’analyse de
Marx, en omettant volontairement la question de la rente.
a. Le salaire
Au sein des revenus salariaux existe une hiérarchie. Tous les salariés ne sont pas rémunérés
suivant un salaire de subsistance. Ce simple phénomène a été analysé par Marx en terme de
distinction entre le travail simple et le travail complexe (ou qualifié). C’est selon lui l’échange
de la force de travail sur le « marché » qui permettrait la conversion du travail, du simple au
complexe. La critique a porté sur l’impossible démonstration de cette conversion. Partant elle
remet en cause : la définition de la valeur de la force de travail (c'est-à-dire sa mesure par le
temps de travail nécessaire à sa reproduction, donc « v »), et également le statut de
marchandise conféré par Marx à la force de travail.
En considérant comme aboutie cette critique, la théorie économique dispose alors de deux
théories alternatives du salaire : la théorie marginaliste de la productivité marginale des
facteurs de production (dont le travail) et ses variantes, et la théorie de la segmentation du
marché du travail.
Mais, cette dernière revient à reporter sur le partage conflictuel du revenu net entre les firmes
et les travailleurs (ou une partie d’entre eux), tandis que la première demeure dans l’incapacité
d’expliquer l’existence d’un niveau moyen du salaire par les seuls comportements individuels.
Enfin, aucune des deux ne permet de penser la durabilité de la situation de revenu nul, comme
il est fréquent dans les périodes de crise. C’est donc le statut de la force de travail comme
marchandise, qui a été mal reconsidéré.
b. Le profit : catégorie comptable, financière et psychologique selon les
approches
Très tôt la thèse de l’origine du profit comme résultat de l’exploitation de la force de travail a
été battue en brèche. Parmi les contributions qui se voulaient décisives, on peut mentionner
celle de Böhm-Bawerk. Ce dernier reconsidère la totalité de la théorie de la valeur travail.
La littérature économique a donc développé à sa suite, en s’inspirant des auteurs plus anciens
(Smith, Ricardo, JB Say) des interprétations variées du profit. Un rapide recensement est le
suivant :
La question de l’existence d’un profit pur est une nécessité dès que la productivité marginale
en valeur, relativement à laquelle le reste est excédent ou résidu, est considérée comme une
loi de la répartition de la richesse produite.
Smith définissait déjà le profit pur de la même manière que la rente différentielle ricardienne.
Mais on peut aussi rapporter le profit pur au coût réel, en situant celui-ci dans la rémunération
des services de l’entrepreneur (Von Wieser et l’Ecole autrichienne)
La définition du profit comme profit pur devient liée aux modalités d’intégration de l’activité
de l’entrepreneur à l’activité de production. Toutefois selon le paradoxe d’Edgeworth :
fonction essentielle de l’activité économique d’ensemble, celle d’entrepreneur ne serait
susceptible d’aucune évaluation cohérente de sa participation à la production.
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On peut penser que la cause réside dans l’insuffisante théorisation de la fonction elle-même.
Cantillon proposait dès 1750 une analyse pionnière de la fonction d’entrepreneur. C’est J.S
Mill, qui, dans les « Principes » diffuse la notion d’entrepreneur. Développée par A. Marshall
(de manière critique) elle devient une analyse du profit comme rente de l’industrie. Dans cette
voie, on a pu considérer que l’entrepreneur est l’agent qui a assumé tous les risques, dont
celui de l’innovation, en partie au moyen de l’assurance (Von Thünen). En généralisant, F.
Knight (en 1921) rapproche la fonction d’entrepreneur et celle d’incertitude. Tandis que
J.A Schumpeter (1912) définit l’entrepreneur innovateur en liaison avec la dynamique
économique.
Enfin, en marge de cette réflexion, la Comptabilité nationale (après Keynes), et les
comptabilités privées d’entreprise, ont élaboré, des définitions empiriques du concept de
profit.
Cette recherche de précision est utile, et permet d’éclairer dans chacun des domaines où elle
est réalisée les variables pertinentes pour l’analyse du revenu qu’est le profit. Mais elle perd
toute pertinence lorsqu’elle sert la reconsidération de la théorie de l’origine du profit dans la
plus value. Car la reconsidération est dans le fondement même de cette recherche : la loi de la
productivité marginale des facteurs et le rôle accordé au temps dans l’analyse. Or ce
fondement est antérieur à toute ces définitions, dans les premiers travaux critiques (BohmBawerk, Fisher ..). Et, relativement à Marx, on peut considérer comme irréductibles les deux
approches : Marx adopte la voie de la production de la richesse, les critiques se situent dans
l’univers de l’échange mercantiliste. Aussi les voies sont elles divergentes.
c. L’intérêt : le problème de la détermination du niveau du taux de l’intérêt
La théorie de l’intérêt développée plus haut a reçu les mêmes critiques, par les mêmes auteurs,
On ne s’étonne pas que l’argument critique principal soit celui de l’impossible mesure du
niveau du taux de l’intérêt. Le schéma triangulaire (ci-dessus) ne permet pas la détermination
du niveau de l’intérêt, même considéré d’un point de vue macroéconomique. Les véritables
théories du taux de l’intérêt (de la monnaie et des titres) sont donc celle qui lui succèdent et
sont des théories purement monétaires (de Fisher à Keynes). Les voies sont ici également
divergentes pour les mêmes raisons. Il serait cependant illégitime de considérer que Marx ait
délaissé l’interprétation du taux monétaire de l’intérêt. La catégorie de « capital fictif » (ou
capital purement financier, celui échangé en bourse) en est une illustration. De même serait il
maladroit de dissocier radicalement le niveau du taux de l’intérêt du résultat du travail
productif, comme l’entendait Marx. Il suffit en effet de considérer comme temporairement
stables l’ensemble des taux d’intérêt monétaires, pour pouvoir observer l’origine de leur
éclatement, dans la production de la richesse, et donc dans la double opposition « salaireprofit » et « profit d’entreprise-intérêt des prêts et placements ».
Conclusion :
L’analyse de la répartition de la richesse produite par le travail reste essentielle, même si la
définition des revenus proposée par Marx, subit des altérations apparentes liées au
développement du capitalisme lui-même.
Nous avons montré que l’analyse de Marx n’est pas dans la tradition classique. Il n’existe pas
deux problèmes distincts : production puis répartition de la richesse, parce que le circuit de la
production de marchandises, et celui de l’argent sont imbriqués. Produire c’est produire des
revenus. Dépenser (et/ou épargner), c’est permettre ou non la reproduction de la richesse
sociale. Telle semble être la signification de l’analyse des revenus, proposée par Marx.
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