La récupération de la chaleur des eaux d`égouts, objet du projet
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La récupération de la chaleur des eaux d`égouts, objet du projet
La récupération de la chaleur des eaux d’égouts, objet du projet INNERS Au cours des dernières années, l’on s’est Le projet de Dewsbury beaucoup consacré à diminuer au mieux “La durée du projet INNERS est de quatre ans. Période pendant laquelle nous nous efforçons de comprendre le fonctionnement de la chaîne de l’eau de ville dans le domaine de l’énergie, de mettre en pratique des solutions novatrices dans le réseau urbain, et de proposer les lignes directrices pour la gestion future en Europe. A mon avis, le quartier Dewsbury est un des projets INNERS les plus importants au Royaume-Uni : en collaboration avec une société immobilière locale, l’université de Bradford est impliquée dans les recherches sur les possibilités d’utilisation de l’eau de pluie pour le chauffage et le rafraîchissement des maisons d’habitation”. les pertes de chaleur dans les bâtiments, en considérant notamment l’enveloppe du bâtiment et la ventilation avec récupération de chaleur. L’étape logique suivante est la récupération de l’énergie de nos eaux usées. “L a récupération de la chaleur des eaux d’égouts est possible, mais ce process est encore à ses débuts dans notre pays”, affirme Wendy Francken, directeur de VLARIO. Il est donc bon d’observer ce qui se passe au-delà des frontières. Le projet INNERS (INNovative Energy Recovery Strategies), auquel collaborent onze partenaires de six pays - dont VLARIO et Aquafin - dans le cadre de projets tests qui prennent en considération tout le réseau d’eau, de la production d’eau à l’épuration de l’eau, permet de donner forme à l’idée et de préparer les applications concrètes. On peut tirer beaucoup de bénéfices des égouts communaux. INNERS repose sur cinq piliers : chercher la meilleure manière de récupérer et de réutiliser l’énergie dans les circuits d’eau urbains; démontrer les possibilités et optimaliser l’utilisation de l’énergie thermique des eaux usées; identifier et lever les barrières juridiques et organisationnelles à l’implémentation de techniques novatrices. 62 I a q u a ra ma # 6 1 62 I a q u a r a ma # 6 1 Dans plusieurs pays (dont la Suisse, l’Allemagne et la Suède), il y a des installations qui récupèrent la chaleur des égouts par l’intermédiaire d’une pompe à chaleur ; elles fonctionnement à la satisfaction de tous. Dans certaines circonstances, cette manière de faire s’avère meilleur marché qu’une pompe à chaleur géothermique. En Flandre aussi on finance des études de faisabilité visant à explorer les possibilités de cette technique. Entre aussi en considération, la rentabilité du chauffage collectif résidentiel et du chauffage dans les grands bâtiments (institutions de soins et hôtels par exemple). Wendy Francken : “Dans le cadre de son projet test de Louvain, le centre d’excellence VLARIO étudie la possibilité de récupération de chaleur dans les égouts communaux et explore les conditions juridiques auxquelles il faut faire face. A qui appartient finalement la chaleur récupérée dans les égouts ? A la commune ? A la société de distribution de l’eau? Aux habitants qui paient pour le traitement des eaux usées ? En outre, la dissémination des connaissances est une tâche commune de tous les partenaires liés au projet. Certains égouts véhiculent un grand débit d’eau chaude. Sous quelles conditions techniques, juridiques et économiques peutelle être utilisée comme source de chaleur alternative pour les pompes à chaleur?” Fiabilité d’approvisionnement Une pompe à chaleur géothermique est la solution par excellence. Le système fonctionne bien, mais coûte cher. Dans un tel système il faut, en moyenne, la chaleur récupérée dans les égouts de 30 maisons d’habitation anciennes et moyennement isolées pour chauffer une maison. Il faut un débit d’au moins 15 m³/h. Puis, il y a les problèmes à _D_O_SS __I_ER re _ d tir résoudre qui apparaissent inévitablement si on couple, comme source, le réseau des eaux d’égout à la pompe à chaleur. “Il est conseillé de coupler l’énergie thermique des égouts à l’énergie provenant d’une installation classique de chauffage”, précise Wendy Francken. “La distance entre les égouts et les utilisateurs a toute son importance. Si la distance est supérieure à 200 m, la récupération de l’énergie thermique des égouts publics n’est pas intéressante sur le plan économique. Il y a également lieu de considérer le profil d’utilisation pour s’assurer s’il y a un sens à installer le système”. Rentabilité Récupérer la chaleur des égouts au niveau des immeubles n’est rentable que s’il y a au moins 50 unités d’habitations. La récupération de la chaleur permet de produire de l’eau chaude sanitaire : l’investissement est récupéré en 4 à 5 ans. En outre, les eaux usées de l’immeuble refroidissent moins vite que dans les égouts. Il en résulte plus d’énergie par mètre cube et un COP plus élevé. Le principe du contre-courant est parfaitement applicable pour le chauffage de piscines. En résumé : la chaleur des eaux usées peut être récupérée à trois niveau. Tout d’abord, dans l’immeuble Projet VLARIO L’objectif d’INNERS est de rendre plus durable la chaine d’eau sur le plan de l’énergie. INNERS a débuté en avril 2011 et se termine en décembre 2014. Dans le cadre de ce projet, VLARIO prendra la responsabilité de la récupération de la chaleur des eaux même. C’est dans ce cas qu’on en tire le plus de bénéfices, par exemple par la récupération de la chaleur de l’eau des douches ou l’eau des lave-vaiselle. En deuxième lieu, les égouts proches. La température de l’eau rejetée y est en moyenne de 15°C : suffisant pour en tirer un bon rendement, mais avec la possibilité de la formation de boues. Finalement, la récupération de chaleur dans les stations d’épuration. Il n’y a pas de formation de boues, mais la température de l’eau est sensiblement moins élevée. Applications La récupération de la chaleur des eaux d’égouts au moyen d’échangeurs de chaleur plans dans les canalisations est appliquée à grande échelle en Allemagne et en Suisse. Elle est applicable aussi bien dans les installations existantes que dans les nouveaux égouts. Un système de pompage peut être une alternative pour l’échangeur de chaleur. Il y a plus de complexité sur le plan des commandes et de la régulation, mais le rendement de la production d’énergie est élevé. Concrètement, on pompe l’eau des égouts et on la fait passer par un échangeur de chaleur dans le bâtiment ; elle est ensuite déversée dans les égouts. Cette manière de faire nécessite une installation relativement importante, dont il n’est pas certain que l’on puisse la construire dans un immeuble en centre-ville. Pourtant, c’est là qu’on peut en tirer le plus grand bénéfice. d’égouts de ce premier projet pilote en Belgique. Plusieurs études de faisabilité ont déjà été réalisées, mais dans chaque cas, il y avait un des paramètres cruciaux qui n’était pas optimalisé. Il faut traiter plusieurs questions pour rendre un tel projet faisable. Quels sont les égouts communaux qui conviennent pour la récupération d’énergie sous cette forme ? Quand la récupération de es ez eau p x u lus sée s _D_O_ re des tire eau D’autres points méritent attention dans le cadre de la récupération de la chaleur des eaux d’égout. Wendy Francken : “Les problèmes d’encrassement par exemple. Un biofilm – une couche de microorganismes entourée de mucus autoproduit et accrochée aux surfaces – peut réduire le transfert de re chaleur de près de 50%. Heureusement la réducdes tirez tion peut être limitée à 20% en vidangeant pério-ea ux plus usé diquement les eaux usées. Autre possibilité : pases ser deux fois par an à travers les égouts avec un jet d’eau à haute pression”. _D_O_SS __I_ER _ Après une première évaluation de la récupération de la chaleur, il y a lieu d’organiser une campagne de mesures parce que les variations de débit et de température des eaux usées sont de grande importance pour la rentabilité du système. Finalement, pour profiter au maximum de la chaleur tirée des eaux d’égouts, il faut éviter de les mélanger à l’eau de pluie. L’eau de pluie est plus froide et diminue la température des eaux d’égouts. Des systèmes d’égouts déconnectés constituent certainement une plus-value. chaleur est-elle possible avec des échangeurs de chaleur? De quoi faut-il tenir compte dans la mise en œuvre d’un tel système ? De quels paramètres et de quelles limitations faut-il tenir compte dans l’exécution du projet ? Un autre aspect exploré par VLARIO: l’aspect juridique. A qui appartient la chaleur récupé- rée? Pour l’instant, il n’y a pas en Flandre de prescriptions, ni règlements ni, lois qui définissent la manière de traiter la récupération de la chaleur des eaux d’égouts. E www.vlario.be E www.inners.eu a q u a r a m a # 6 1 I 63 a q u a r a m a # 6 1 I 63