Travaux en égouts Hygiène et sécurité des personnels d`exploitation
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Travaux en égouts Hygiène et sécurité des personnels d`exploitation
Fiche de sécurité D4 F 06 84 Tour Amboise 204, rond-point du Pont-de-Sèvres 92516 BOULOGNE-BILLANCOURT CEDEX Tél. : 01 46 09 26 91 Tél. : 08 25 03 50 50 Fax : 01 46 09 27 40 Travaux en égouts Hygiène et sécurité des per sonnels d’exploitation et d’entretien Conseils établis conjointement avec les services de I’lnspection Médicale du travail de Paris et l’A.P.A.S. de la région parisienne. OBJET : Mesure de prévention à observer lors de travaux effectués à l’intérieur des réseaux d’assai nissement visitables en service. Ces réseaux sont destinés à évacuer l’ensemble des eaux urbaines (eaux usées domestiques, eaux industrielles et/ou eaux fluviales) vers des exutoires naturels. Les principales opérations effectuées à l’intérieur des réseaux consistent essentiellement en : - visites d’inspection, - travaux d’entretien, - travaux de raccordement, - curage à sec ou en présence d’eau, - intervention sur les ouvrages des concessionnaires 1 - REGLEMENTATION - Code du Travail, notamment les articles : • R. 232.5.12 précisant les mesures destinées à maintenir la salubrité de l’atmosphère. • R. 234-18 relatif à l’interdiction d’employer des jeunes travailleurs de moins de 18 ans aux travaux dans les égouts. • R. 231-32 à R. 231-45 relatifs à la formation à la sécurité. • R. 237-1 à R. 237-38 (Décret du 20.2.1992) fixant les prescriptions particulières d’hygiène et de sécurité applicables aux travaux effectués dans un établissement par une entreprise extérieure. • R. 241-50 (Arrêté du 11 .07.1977) et circulaire du 29.04.1980 concernant la surveillance médicale spéciale du personnel travaillant de façon habituelle dans les égouts. - Décret du 21 novembre 1942 portant règlement d’administration publique en ce qui concerne les mesures particulières d’hygiène applicables au personnel travaillant de façon habituelle dans les égouts (circulaire d’application du 13 février 1943). - Décret du 8 janvier 1965 portant règlement d’administration publique en ce qui concerne les mesures particulières de protection et de salubrité applicables aux établissements dont le personnel exécute des travaux du bâtiment et des travaux publics (notamment Titre V : Travaux souterrains). - R 231-60 à R 231-65-3 (Décret 94-352 du 5 mai 1994) : Prévention du risque biologique. 2 - RISQUES PRINCIPAUX - Chutes de hauteur. - Chutes de plain pied. - Risques liés à la manutention des charges. - Noyades. - Risques liés à l’utilisation de l’électricité. - Explosions. - Asphyxie et intoxications. - Infections. - Risques dus à la circulation des véhicules (en surface). - Bruit (résonnance). - Risques liés aux travaux de réfection de paroi au marteau à aiguilles (silice). Edition novembre 2002. 3 - PREPARATION D’UNE INTERVENTION EN EGOUT L’analyse des risques et la définition des mesures à prendre pour les palier nécessitent une bonne connaissance des ouvrages dans lesquels seront effectués les travaux. En liaison avec le maître d’ouvrage et le maître d’oeuvre on devra donc rassembler les renseignements suivants et en tenir compte avant toute intervention : - caractéristiques techniques des ouvrages concernés, - types des effluents et, notamment, nature des déversements industriels, - date de la dernière visite et observations recueillies au cours de celle-ci, - date du dernier curage, - nature et résultats des contrôles d’atmosphère effectués notamment en ce qui concerne le taux d’oxygène, la présence de polluants gazeux, l’explosivité, - nature et résultats des contrôles des effluents, - importance du bassin versant et caractéristiques du réseau amont, - informations météorologiques locales et plus particulièrement les prévisions concernant le risque d’orage, - adresse des centres de secours les plus proches. Ces renseignements permettront : - de définir le mode opératoire, - de prévoir le matériel et les équipements de protection appropriés, - d’informer le personnel sur les mesures particulières au chantier, les postes de secours et les contrôles à effectuer. Cependant, dans tous les cas, les dispositions suivantes doivent être appliquées : - Effectif de l’équipe d’intervention L’équipe comprendra un gardien en surface qui devra se tenir en permanence à proximité immédiate du regard d’accès et au minimum deux personnes à l’intérieur des ouvrages. Si la distance entre regard d’accès et poste de travail est importante, la présence d’une troisième personne à l’intérieur est souhaitable. - Horaire de travail Le personnel qui doit travailler dans les égouts ne pourra effectuer qu’une seule séance quotidienne d’une durée de 6 heures maximum (Décret du 21.11.42). 1 FICHE N° D4 F 06 84 - Equipements individuels et collectifs Chaque équipe sera dotée : - d’un masque respiratoire autonome, - d’une corde de sauvetage d’au moins 12 m de longueur pouvant résister à une charge de 150 daN, - d’un treuil ou cabestan destiné à remonter un travailleur intoxiqué, - d’un appareil de contrôle d’atmosphère, - de moyens de communication et d’alerte, - de deux lampes de sécurité, l’une en surface, l’autre au poste de travail lorsque le chantier dispose d’une installation d’éclairage provisoire. Cette installation doit être alimentée en T.B.T.S. par l’intermédiaire d’un transformateur de sécurité disposé en surface. En outre, chaque travailleur sera muni : - d’un casque, - de cuissardes ou bottes de sécurité munies de semelles anti-dérapantes, - de gants, - d’un harnais de sécurité, - d’une lampe individuelle de sécurité, si le chantier n’est pas muni d’un éclairage collectif. 4 - ACCES AU POSTE DE TRAVAIL L’accès au poste de travail se fait depuis un regard qui doit toujours rester ouvert pendant toute la durée de l’opération. Dès son ouverture, le regard doit être entouré d’un gardecorps et, si possible, recouvert d’un tampon grillagé. Lorsque le regard est situé sous la chaussée, ces dispositions constituent un obstacle à la circulation des véhicules et il y a lieu de mettre en place une signalisation temporaire appropriée, afin d’informer les usagers de la route et de protéger le travailleur chargé de la surveillance du regard ouvert. Ce dernier sera muni d’un gilet ou d’un baudrier de signalisation en tissu fluorescent et/ou rétroréfléchissant. Pour assurer une aération suffisante, il est nécessaire d’ouvrir au minimum un deuxième regard et de procéder à son balisage dans les mêmes conditions que pour le regard d’accès. La crosse mobile mise en position haute, les travailleurs munis de leur équipement individuel (casque, gants, bottes, lampes, ...) ne seront autorisés à descendre qu’après contrôle de l’atmosphère. Il est préférable que le regard d’accès soit situé en aval du lieu de travail. L’ouverture et la fermeture des regards doivent se faire à l’aide de matériel approprié. Il est rappelé qu’il est interdit de travailler seul dans un égout. La circulation dans les réseaux est toujours difficile en raison de l’état du sol qui est fréquemment glissant et parfois en mauvais état, aussi, si des mains courantes existent, s’y maintenir pour progresser dans l’égout. Lorsque le courant des effluents est rapide, le risque de renversement augmente lors de déplacements dans le sens du courant ; pour stopper un travailleur qui serait éventuellement emporté par les effluents, installer un barrage de sécurité : chaîne, filet, échelle au droit du regard d’accès ... La présence d’une chaîne de sûreté indique un danger (gradins par exemple) ; s’il est nécessaire de franchir ce passage, attacher la longe du harnais à un élément solide : main courante, équerres supports ... Interrompre le travail et remonter en surface si une odeur suspecte est décelée. Il en est de même si un orage est signalé ou si le plan d’eau s’élève de façon anormale. Les consignes préciseront les moyens et code de communication entre le gardien de surface et les travailleurs à l’intérieur. Si les travaux nécessitent l’utilisation d’appareils bruyants (marteaux piqueurs ...) les travailleurs exposés au bruit seront munis de coquilles protectrices. Certains travaux (soudage, déplacement de matières organiques ...) et/ou certains ouvrages (station de relèvement...) nécessitent l’installation d’un système de ventilation forcée 2 assurant un renouvellement de l’atmosphère 5 fois par heure. Aspiration et soufflage sont souhaitables pour éviter la mise en dépression de l’ouvrage ventilé. En outre, il est interdit de fumer dans les égouts en raison non seulement des risques d’explosion mais également pour éviter les risques de contamination par voies respiratoires ou cutanées. 6 - MESURES D’HYGIENE - Hygiène corporelle Elle est particulièrement importante pour éviter toute absorption d’eau polluée, notamment par l’intermédiaire des mains souillées : • lavage soigneux des mains et brossage des ongles avant les repas ou avant de fumer, • nettoyage et désinfection soigneuse de toutes plaies ou coupures, • douche après le travail. Il est rappelé qu’il est interdit de manger ou de fumer sur le lieu de travail. - Hygiène vestimentaire • port des gants et éducation sur leur utilisation pour éviter d’en souiller l’intérieur, • port de bottes, vêtements imperméables. Le nettoyage et la désinfection périodiques de bottes, gants et vêtements doivent être assurés. Des combinaisons jetables et le renouvellement fréquent des gants apporteraient une solution plus commode. - Hygiène collective La propreté et l’assainissement des locaux mis à la disposition du personnel ainsi que des véhicules et des outils doivent être assurés périodiquement. Les locaux, les installations sanitaires et les équipements individuels ainsi que les véhicules doivent être périodiquement inspectés par une personne qualifiée de l’entreprise. La dératisation systématique des locaux mis à la disposition du personnel doit être assurée régulièrement. On en connaît la difficulté. Pour permettre le respect de ces mesures lors d’opérations ponctuelles, la mise à la disposition des travailleurs des entreprises intervenantes, des locaux et installations de la collectivité locale, entreprise utilisatrice, doit être prévue toutes les fois que possible (référence au décret du 20 février 1992). En cas d’impossibilité, l’entreprise intervenante devra prendre toutes les dispositions prévues par la réglementation (décret du 8 janvier 1965). 7 - PREVENTION MEDICALE La visite d’embauchage ou lors de l’affectation à des travaux en égouts, est importante. Le médecin doit tenir compte des conditions pénibles du travail (accès souvent difficile) et de ces risques d’accident et d’infection. Il est indispensable de n’affecter à ces travaux que des personnes vaccinées contre le tétanos, la polyomyélite et ayant reçu les rappels périodiques nécessaires. (Les vaccinations contre la leptospirose, les hépatites A et B peuvent être recommandées). Le dossier médical doit mentionner les vaccinations et leur rappel, éventuellement par création d’une fiche de couleur spéciale. Les examens de reprise du travail après accident ou maladie seront particulièrement importants cas ils permettent de déceler une origine professionnelle qui aurait pu être méconnue par le médecin traitant. Ils peuvent permettre une étude épidémiologique par la constatation de symptômes identiques dans une même collectivité. Le médecin du travail doit participer effectivement à l’éducation sanitaire professionnelle, individuelle et au sein du C.H.S. collectivement. Suivant la nature des travaux à exécuter, une surveillance médicale particulière peut être nécessaire.