DP La sociologie - Altermonde-sans

Transcription

DP La sociologie - Altermonde-sans
« Penser les forces qui agissent sur nous afin de s’en libérer et de se réapproprier sa
propre histoire »
Pierre Bourdieu
CP Productions et VF Films présentent
La Sociologie est
un sport de combat
Un film de Pierre Carles sur Pierre Bourdieu
Enfin en DVD !!!
SORTIE EN DVD LE 3 JANVIER 2008
Prix de vente conseillé : 25 euros
Disponible dès le mois de décembre sur www.atheles.org / http://boutique.monde-diplomatique.fr
Distribution lieux de vente : COURT CIRCUIT DIFFUSION
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SYNOPSIS
Il y a des témoins du monde, ceux qui disent tout haut ce qu’on pense plus bas, ni
gourous, ni maîtres, mais qui considèrent que la cité, le monde, peuvent être pensés.
Le sociologue Pierre Bourdieu était de ceux-là.
Pendant trois ans, de 1998 à 2001, Pierre Carles a suivi Pierre Bourdieu au travail,
attelé à son quotidien, sous toutes ces facettes. En s’immisçant dans son bureau, ses
salles de cours au Collège de France, lors de manifestations de rues ou à un meeting
alter-mondialiste, ce film révèle la pensée de Bourdieu en train de se dire en
mouvement. Donnant à voir le combat généralement invisible que mène le
sociologue contre l’ordre dominant.
Et c’est une pensée qui se déploie comme
familière, à côté de nous, et toujours abordable, celle d’un intellectuel qui choisit de
penser son temps, prônant l’intelligence et l’analyse comme armes fatales.
Une pensée que le réalisateur Pierre Carles (Pas Vu Pas Pris, Enfin Pris, Attention
Danger Travail, Volem Rien Foutre al Pais), parvient à rendre lumineuse pour ce
premier film sur l’auteur de La Misère du Monde et de la Noblesse d’Etat, l’un des plus
grands penseurs de la fin du XX ème siècle, disparu depuis.
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES
Zone 2 DVD 9 PAL DUREE DU FILM : 2h20 FORMAT IMAGE 1.37 ECRAN 4/3
FILM SOUS-TITRE EN ANGLAIS, ESPAGNOL ET PORTUGAIS (BRESIL)
NOTE D’INTENTION DU REALISATEUR
(1998)
"Je ne devrais pas avoir besoin de rappeler qu'aucune science n'engage des enjeux sociaux
aussi évidemment que la sociologie. (...) La sociologie touche à des intérêts, parfois vitaux. Et
l'on ne peut pas compter sur les patrons, les évêques ou les journalistes pour louer la
scientificité de travaux qui dévoilent les fondements cachés de leur domination et pour
travailler à en divulguer les résultats."
Pierre Bourdieu
NAISSANCE DU PROJET
C'est en assistant à l'une des interventions publiques du sociologue Pierre
Bourdieu le 28 août 1991 à l'université d'été de la communication de CarcansMaubuisson qu'est né ce projet de film. Ce jour-là, devant un auditoire
essentiellement composé de journalistes et de professionnels de la parole, Pierre
Bourdieu essaya d'expliquer à ces gens-là la responsabilité toute particulière qui était
la leur dans l'usage des mots, et notamment les ravages qu'ils pouvaient commettre souvent sans même s'en rendre compte - en employant certaines expressions à la
télévision ou dans les journaux. Il décrit la "violence douce" qui s'exerçait au travers
des mots repris ou véhiculés par les mass-médias. Pour étayer sa démonstration, il
s'appuyait sur l'exemple du "voile islamique" que les journalistes auraient pu tout
aussi bien pu qualifier de "fichu" sans l'associer obligatoirement et de manière
péjorative à l'univers de l'intégrisme musulman comme le sous-entendait l'adjectif
"islamique". "Quand on dit "voile islamique", expliqua Pierre Bourdieu, on fait une
déclaration de guerre extraordinaire qui passe totalement inaperçue, ce qui ne veut pas dire
qu'elle n'agisse pas très profondément sur les gens qui la reçoivent". Et de poursuivre en
analysant d'autres expressions toutes faites comme par exemple "harmonisation
salariale", "partenaires sociaux", "restructuration" (au lieu du mot licenciement) qui
appliquée aux relations entre patrons et salariés introduit mine de rien, dans la même
logique de persuasion clandestine, toute une philosophie des rapports sociaux, toute
une vision du monde non-déclarée; bref, l'imposition d'une idéologie au service de
l'ordre établi.
Mais au delà de la pertinence de l'analyse des manipulations médiatiques que
l'on pourrait qualifier d' "ordinaires" (de la part de journalistes qui n'en ont bien
souvent pas conscience, répétons-le), c'est surtout la manière dont Pierre Bourdieu
s'est exprimé ce jour-là qui m'a frappé. Il avait bien sous les yeux le texte de son
intervention mais c'était à peine s'il s'y référait. Il ne lisait pratiquement pas ses notes,
et nous donnait véritablement l'impression de réfléchir à haute voix, en nous faisant
part de ses doutes et de ses intuitions, au fur et à mesure qu'ils surgissaient. A
l'inverse des gens qui s'exprimaient à la télévision ou en public. Sans pour autant
sacrifier à une rigueur intellectuelle, en restant précis dans le choix de ses mots, il
nous livrait en temps réel l'état de sa réflexion, en abolissant en quelque sorte le délai
entre l'élaboration de sa pensée et sa formulation orale. Ses mots prenaient un poids
que l'on est peu habitué à rencontrer dans l'espace public. Je ne me souvenais pas
avoir assisté à un "spectacle" aussi passionnant d'"une pensée en action". Mis à part
peut-être lors d'un passage de l'écrivain Charles Juliet à la radio (dans Le masque et la
plume je crois) ou à l'occasion d'une des dernières apparitions du leader kanak JeanMarie Tjibaou à la télévision, à "Droit de réponse". A Carcans-Maubuisson,
malheureusement, les débats n'étaient pas filmés .
Plus tard, en assistant à d'autres conférences de Pierre Bourdieu puis en ayant
par la suite le privilège de discuter avec lui, je m'apercevrai qu'il fonctionnait souvent
de cette manière-là lorsqu'il s'exprimait oralement devant une assemblée. Quant aux
intervenants qui se sont succédé après lui à la tribune ce jour-là, que ce soient la
journaliste Christine Ockrent, le rédacteur en chef du Monde Jean-Marie Colombani
ou le très médiatique sociologue Dominique Wolton, leurs discours pré-fabriqués,
figés dans leurs certitudes parurent bien pâles à côté du sien.
Mais si j'ai songé pour la première fois, ce jour là, à réaliser un documentaire
sur Pierre Bourdieu, encore fallait-il que le principal intéressé soit d'accord. Il
s'écoulera cinq ans avant que l'occasion me soit fournie de rencontrer Pierre
Bourdieu et il me faudra deux années de plus pour le convaincre de l'intérêt de faire
ce film. Ce que je n'avais pas prévu, en revanche, c'est la difficulté qu'il y aurait à
trouver une chaîne de télévision prête à m'aider pour mener à bien ce projet. J'ai tout
naturellement pensé à ARTE mais la chaîne franco-allemande ne s'est pas pour
l'instant montrée suffisemment intéressée par le projet pour me passer commande
d'un portrait de Pierre Bourdieu. Or à part ARTE je ne vois pas bien qui pourrait se
lancer dans cette aventure.
Quelques pistes sur le Bourdieu
de Pierre Carles *.
* Par Philippe Person, Person magazine, n°10 , octobre 2000.
Cher Pierre,
Comme dirait Godard que ton sujet ne rate pas (" il a un certain talent, quand
même... C'est un poète "), c'est toujours bien de filmer les gens au travail et je trouve
que c'est la grande qualité de La sociologie est un sport de combat de montrer Bourdieu
en plein turbin et jamais en représentation, même quand il parle à une radio libre ou
participe à un débat chaud.
Après avoir vu ton film, quelle que soit la forme définitive qu'il va prendre, plus
personne ne pourra écrire sans se déconsidérer que Bourdieu est un médiatique ou
un contre-médiatique. C'est un a-médiatique et je crois qu'il faudra bientôt
conceptualiser cette notion.
Je définirai donc, grâce à ton film, l'intellectuel moderne comme un a-médiatique,
quelqu'un qui ne fonctionne ni pour ni contre les médias, mais à côté, et qui peut
ainsi se permettre d'en parler comme un sujet comme les autres (d'où Sur la
télévision).
[...] La possibilité laissée à Bourdieu de parler le temps qu'il faut est une chose que
l'on voit rarement dans ce genre de films documentaires. Tu es l'antithèse des films
manipulateurs comme celui sur Chomsky ou de ces exercices égotiques comme
Veillées d'armes (quoique j'éprouve du plaisir devant les provocations primaires
d'Ophüls) [...] Voir cet homme sous toutes ses facettes en train d'expliquer
continuellement sa pensée, parfois presque la rabâcher, finit par faire basculer le film
vers de la " métaphysique ", terme que le philosophe frustré qu'est Bourdieu, devenu
adepte du " sport de combat " qu'est la sociologie, utilise souvent.
Car, en accompagnant Bourdieu dans tous ses déplacements, on se demande s'il n'y a
pas en lui un désir de transcendance qui expliquerait pourquoi il fait tout ça.
Pourquoi va t-il au Val-Fourré monologuer face à des gens qui " veulent se le
payer " ? Pourquoi accepte t-il de parler à Günther Grass ? Pourquoi fait-il des
vidéoconférences ? Pourquoi s'adresse t-il aux grévistes du service public ?
J'ai déjà écarté tout à l'heure l'idée du moi médiatique, de l'envie de puissance et de
gloire. .. Encore une fois, je pense qu'il fait tout ça parce qu'il doit le faire, parce qu'un
intellectuel digne de ce nom doit le faire. Il y a du kantien chez Bourdieu à l'image
des hussards noirs de la République, de ces professeurs qui apportaient leur parole là
où on ne parlait pas. Et cette parole n'est ni messianique ni mécanique, mais contient
la haute idée de transmettre…
Cette transmission orale de Bourdieu est à mon avis fondamentale : elle est là pour
contrer la lisibilité difficile de son œuvre scientifique.
Bourdieu est un Janus a deux faces : au Bourdieu penseur, qui se lit avec effort, le
crayon a la main, succède un Bourdieu vulgarisateur qui rend limpide ce que le
savant honnête qu'il est ne peut pas rendre lisible sous peine de simplifications, d'àpeu-près, bref de malhonnêteté.
Tu auras compris que ton film complète magistralement ma vision que j'avais de
Bourdieu. Mon avis est peut-être biseauté par le fait que je lis et apprécie depuis
longtemps l'œuvre de Bourdieu.
Pour quelqu'un qui ne connaît l'auteur de La Noblesse d'Etat La Distinction que de
nom, je ne puis juger si le portrait que tu traces de lui comprend ou non trop de
choses à assimiler, à décrypter. Je pense qu'une personne ne connaissant pas du tout
Bourdieu découvrira ce qu'est un intellectuel qui joue encore ce rôle aujourd'hui et
aura pour lui beaucoup de respect (enfin, je m'illusionne peut-être...).
Tu as fait finalement une œuvre pro-intellectuels à une époque où règne leur
contraire bien caractérisé par les énarques (les vrais ennemis de Bourdieu si j'en crois
un énergumène de leur tribu que je fréquente). C'est une vraie provocation pour le
moment, avant que ce portrait rigoureux ne devienne un document de base pour la
connaissance des " résistants " à la société marchande néo-libérale de cette fin de
siècle...
Pierre Carles, réalisateur
2007
VOLEM RIEN FOUTRE AL PAÏS
co réalisation Christophe Coello et Stéphane Goxe
Documentaire 1h54
C-P PRODUCTIONS Avec la participation du Cnc, de la région PACA, de la
région Languedoc-Roussillon, de la Procirep, de la CCAS
Sortie salle France 7 mars 2007, 70 000 entrées France
2003
ATTENTION DANGER TRAVAIL
co réalisation Christophe Coello et Stéphane Goxe
Documentaire, 90 mn
C-P PRODUCTIONS
sélectionné aux festivals de:
Festival du cinéma documentaire de Zarragoza, Festival Nouveau Cinéma de Montréal
Festival Résistances, Foix
Sortie salle France 8 octobre 2003, 70 000 entrées France
Sortie Belgique, Suisse, novembre 2003
2002
ENFIN PRIS ?
Documentaire, 89 mn
C-P PRODUCTIONS Avec la participation du CNC
sélectionné aux festivals de: Etats généraux du documentaire de Lussas,
Festival du cinéma documentaire de Marseille, Festival Nouveau Cinéma de Montréal
Sortie salle France 2 octobre 2002, avec le soutien de l’AFCAE et de l’ACID 60
000 entrées France
Sortie Belgique, Suisse, Luxembourg Montréal : octobre et novembre 2002
2001
LA SOCIOLOGIE EST UN SPORT DE COMBAT
Documentaire, 146 mn
C-P PRODUCTIONS En co production avec VF FILMS Avec la participation du
CNC, de la Procirep
sélectionné aux festivals de: Cinéma du Réel Paris, Etats généraux du documentaire de
Lussas, Festival du cinéma documentaire de Marseille, Festival Nouveau Cinéma de
Montréal, Festival du film scientifique d’Oulins, Festival de Lisbonne
Sortie salle France 2 mai 2001, avec le soutien du GNCR 91000 entrées France
Sortie Belgique, Suisse, Luxembourg , Canada, USA
1998
PAS VU PAS PRIS
Documentaire, 90mn
C-P PRODUCTIONS En coproducton avec LISTEN FILMS
Grand Prix du jury et prix du public au festival du film de Belfort,
Prix du jury au festival "Espoirs en 35 mm" de Mulhouse
sélectionné aux festivals de Locarno, de Milan, de Namur, Montréal, Tétouan
sélection de l’ACID au festival de Cannes
Sortie salle France 18 novembre 1998, avec le soutien du GNCR et de l’ACID 160 000 entrées
France
Sortie Belgique, Suisse, Luxembourg Montréal : décembre 1998 et janvier 1999
PIERRE BOURDIEU
1930 : Naissance à Deguin (64)
1948 : Entrée en classe préparatoire en khâgne au lycée Louis Le Grand (Paris )
1954 : Obtient l’agrégation de philosophie dans la même promotion que Jacques
Derrida ou Emmanuel Leroy-Ladurie
1954-1955 : Professeur au Lycée de Moulins (03)
1955 : Fait son service militaire au service psychologique des armées à Versailles
puis est envoyé en Algérie pour raisons disciplinaires
1958-1960 : Assistant à la Faculté des Lettres d’Alger
1960 : Fuit le putsch des généraux d’Alger
1960-1964 : Maître de conférences à l’Université de Lille
1962 : Mariage avec Marie-Claire Brizard, naîtront trois enfants, Jérôme, Emmanuel
et Laurent.
1964 : Rejoint l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS)
1964 : Crée et dirige la collection « Le sens commun » pour le compte des Editions
de Minuit.
1968 : Fonde le centre de sociologie européenne avec le soutien de Raymond Aron
1968 : « Le Métier de sociologue », avec J.-C. Passeron et J.-C. Chamboredon,
Bordas : Mouton
1970 : La Reproduction. Éléments pour une théorie du système d'enseignement »,
Minuit
1972 : « Esquisse d'une théorie de la pratique, précédé de Trois études d'ethnologie
kabyle », Droz
1975 : Fonde la revue « Actes de la Recherche en Sciences Sociales » avec le
soutien de Fernand Braudel.
1979 : « La Distinction. Critique sociale du jugement », Minuit
1980 : « Le Sens pratique », Minuit
1981 : Devient professeur titulaire de la Chaire de sociologie du Collège de France
1981 : « Questions de sociologie », Minuit
1982 : « Ce que parler veut dire : économie des échanges linguistiques », Fayard
1984 : « Homo academicus », Minuit
1987 : « Choses dites », Minuit
1989 : « La Noblesse d'État. Grandes écoles et esprit de corps », Minuit
1992 : « Les Règles de l'art. Genèse et structure du champ littéraire », Seuil
1992 : « Réponses. Pour une anthropologie réflexive », Seuil, avec Loïc Wacquant
1993 : Médaille d’Or du CNRS
1993 : « La misère du monde », Seuil
1994 : « Raisons pratiques. Sur la théorie de l'action », Seuil
1995 : Soutien aux grévistes du mouvement de novembre/décembre
1995 : Fonde la maison d’édition «Raisons d’agir »
1996 : Il est un des initiateurs des « Etats généraux du mouvement social »
23 janvier 1996 : Sa participation à l’émission « Arrêts sur Image » où il fut
constamment interrompu par ses détracteurs sera le déclencheur de sa réflexion
sur l’impossibilité de l’autocritique à la télévision et le point de départ du film
« Enfin Pris » de Pierre Carles.
1996 : « Sur la télévision », suivi de « L'emprise du journalisme », Liber
1997 : Soutien au mouvement des chômeurs de l’hiver 1997/1998
1997 : Méditations pascaliennes, Seuil
1998 : « La Domination masculine », Seuil
2001 : « Science de la science et réflexivité », Raisons d'agir
2002 : « Le Bal des célibataires. Crise de la société paysanne en Béarn »
23 janvier 2002 : Décède d’un cancer.
2004 : Publication posthume d’« Esquisse pour une auto-analyse », Raisons d'agir
Fiche Technique
Réalisation : Pierre Carles
Montage : Virginie Charifi, Youssef Charifi, Claire Painchault, Bernard Sasia
Production : Annie Gonzalez, Véronique Frégosi