Optimiser les aides à l`emploi
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Optimiser les aides à l`emploi
LE GUIDE PRATIQUE Optimiser les aides à l’emploi 1 ÉDITO LES ENTREPRENEURS DE CROISSANCEPLUS ONT DANS LEUR ADN CETTE VOLONTÉ DE CRÉER TOUJOURS PLUS D’EMPLOIS. ILS SONT MOBILISÉS SUR CE SUJET CAR ILS ONT CONSCIENCE D’ÊTRE PARMI LES SEULS À POUVOIR CRÉER DES EMPLOIS PÉRENNES EN FRANCE. Les entreprises de croissance sont en effet les premiers employeurs en France, avec plus de 600 000 emplois créés ces dix dernières années. Un chiffre en augmentation exponentielle, tandis que le nombre de postes dans les grands groupes est resté relativement stable1. Les PME ont ainsi créé 85% des emplois dans l’Union européenne entre 2002 et 20102. Malgré ces chiffres, le nombre de demandeurs d’emploi en France ne cesse de croître. Nous ne pouvons pas nous satisfaire de cette situation. Les entrepreneurs de CroissancePlus se donnent deux objectifs : maintenir les collaborateurs dans l’emploi et en créer de nouveaux. C’est pourquoi, pour réussir ce pari ambitieux qui correspond au développement de leur entreprise, les entrepreneurs savent que de nombreux dispositifs d’aide au recrutement de nouveaux collaborateurs sont mis à leur disposition. Ils doivent s’en saisir. Les aides (notamment les aides à l’emploi) sont en effet jugées inefficaces par plus de 73% des entreprises. Le principal obstacle qui les freine est la complexité des démarches à effectuer pour obtenir une aide : 70% expriment une réelle difficulté à identifier les aides et à y accéder. Et pourtant, 81% des entrepreneurs reconnaissent que les aides publiques leur sont indispensables3. L’objectif de ce guide est d’en finir avec ce paradoxe, en vous donnant les clés nécessaires pour comprendre et optimiser les aides à l’emploi. Le chômage n’est pas une fatalité. Le contexte économique actuel ne doit pas nous dissuader de prendre des risques et de recruter, bien au contraire. Les entreprises de croissance veulent grandir et elles n’y parviendront qu’en recrutant de nouveaux talents, motivés, qui ont le goût et l’envie de s’investir. Ce guide pratique vous fournira les clés qui vous permettront d’identifier les aides à l’embauche et de faire grandir votre entreprise. Bonne lecture ! Stanislas de Bentzmann Président de 1/ Challenges, 31.05.2012, « En France, ce sont les PME qui créent de l’emploi » 2/ Commission européenne, 16.01.2012, Communiqué de presse « Les petites entreprises créent 85% des nouveaux emplois » 3/ Etude EY, 18.02.2013, « L’efficacité des aides publiques aux entreprises » 2 SOMMAIRE Édito 2 Introduction 4 1ère partie : Quelles sont les aides donnant lieu à un allègement de charges sociales ? A - Les aides « automatiques » B - Les aides à caractère géographique 5 13 2ème : Quel type d’aide pour quel recrutement ? A - Recruter… et qualifier B - Recruter… et insérer C - Recruter… et maintenir dans l’emploi D - Recruter… et remplir son obligation d’emploi de travailleurs handicapés 21 29 32 33 Annexe 36 Conclusion 38 Remerciements / Partenaires 39 3 INTRODUCTION Pourquoi ce guide pratique ? EN MATIÈRE D’EMBAUCHE, PLUSIEURS LEVIERS EXISTENT POUR AIDER LES ENTREPRISES À RECRUTER, MAIS ILS SONT POUR LA PLUPART MÉCONNUS, NOTAMMENT DES PME, ET SEULEMENT 50% DE CES DERNIÈRES LES UTILISENT AUJOURD’HUI. Pour lutter contre le chômage et aider certaines catégories de personnes à trouver un emploi (les publics les plus éloignés du marché du travail notamment, tels que les chômeurs de longue durée ou les jeunes non diplômés), les pouvoirs publics mettent régulièrement en œuvre des dispositifs spécifiques. Ces aides destinées à favoriser l’embauche de collaborateurs peuvent être définies selon deux grandes catégories, auxquelles correspondent des aides spécifiques : • Les exonérations / allègements de charges sociales : exonérations « Fillon », exonérations mises en œuvre dans certaines zones du territoire… • Les contrats de travail aidés : contrat de professionnalisation, emploi d’avenir, contrat unique d’insertion… Ces dispositifs prennent la forme d’aides financières, dont le montant varie notamment en fonction de la situation géographique de l’entreprise, de sa taille, et de la typologie des publics recrutés4. Ces aides peuvent concerner le coût salarial lié au recrutement, ou le coût d’une formation préalable à l’embauche. Les contrats de travail aidés ouvrent ainsi droit, selon les cas, à des exonérations ou à des allègements de cotisations, des primes, des aides à la formation… NB : Les informations données dans ce guide pratique sont susceptibles d’évoluer en fonction de l’actualité législative et réglementaire. 4/ Par soucis de concision et de clarté, ce guide aborde uniquement les aides nationales et non régionales. 4 1ÈRE PARTIE Quelles sont les aides donnant lieu à un allègement de charges sociales ? LES DISPOSITIFS PRÉSENTÉS CI-DESSOUS PERMETTENT DE BÉNÉFICIER D’UN ALLÈGEMENT DES COTISATIONS SOCIALES. PARFOIS, LA MESURE D’ALLÈGEMENT MISE EN PLACE SE CUMULE AVEC UNE AIDE FINANCIÈRE DE L’ETAT. A - LES AIDES « AUTOMATIQUES » Certaines des mesures prévues ne nécessitent aucune démarche particulière de la part de l’employeur. 1. La « Réduction Fillon » Qu’est-ce que c’est ? La réduction dite « Fillon » est une baisse des cotisations patronales de Sécurité sociale (maladie, maternité, invalidité, vieillesse, décès) et des allocations familiales sur les salaires inférieurs à 1,6 SMIC mensuel. Elle ne s’applique pas aux cotisations sur les accidents du travail et les maladies professionnelles. La réduction est calculée pour chaque salarié, en fonction de sa rémunération brute annuelle, selon la formule suivante : Réduction + = rémunération annuelle brute * valeur du coefficient (déterminé en fonction de l’effectif) 5 Réduction maximale Employeurs de moins de 20 salariés 28,1 % du salaire brut Employeurs de 20 salariés et plus 26 % du salaire brut * Pour déterminer la rémunération brute annuelle, il convient de prendre en compte la rémunération brute versée au salarié au cours de l’année et soumise à cotisations de Sécurité sociale : c’est-à-dire l’ensemble des éléments de rémunération, en espèces ou en nature, attribués en contrepartie ou à l’occasion du travail (salaire, prime, majoration pour heures supplémentaires, gratification, indemnités, notamment de congés payés ou en cas de maladie, …). Le remboursement des frais professionnels n’est pas pris en compte dans la rémunération servant au calcul de la réduction. NB : Publiée au JO le 9 août dernier, la loi de financement rectificative de la Sécurité sociale pour 2014 devait initialement contribuer à mettre en œuvre le Pacte de responsabilité annoncé par le Président de la République en janvier 2014, notamment en renforçant le dispositif de la réduction Fillon, et en créant une réduction des cotisations salariales de Sécurité sociale. Cette dernière mesure a été censurée par le Conseil constitutionnel le 6 août 2014. Le gouvernement s’est engagé à proposer, dans le cadre de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2015 et de la loi de finances pour 2015, des « mesures alternatives de même ampleur ». Le renforcement de la réduction Fillon subsiste, et entrera en vigueur le 1er janvier 2015. Il passe par : > La création d’un dispositif « zéro charge pour l’employeur d’un salarié touchant le SMIC » : jusqu’ici réservée aux cotisations patronales de Sécurité sociale, la réduction Fillon sera étendue à la cotisation Fnal, à la contribution solidarité autonomie et, sous certaines conditions et dans une certaine limite, aux cotisations accidents du travail et maladies professionnelles. Le taux de la cotisation d’allocations familiales sera par ailleurs réduit pour atteindre 3,45 % (contre 5,25 % actuellement) sur les salaires éligibles à la réduction Fillon. > Le mode de calcul de la réduction ne sera plus différencié selon que l’entreprise compte plus ou moins de 20 salariés. Ces différents aménagements devraient conduire à porter le taux maximal de la réduction Fillon à 28,15 % pour toutes les entreprises en 20155. 5/ Rapport du Sénat n° 2061 du 25 juin 2014. 6 Qui peut en bénéficier ? L’employeur… … soumis à l’obligation d’affiliation à l’assurance-chômage. Le salarié… … affilié au régime d’assurance-chômage et occupant un emploi ouvrant droit à l’allocation d’assurance-chômage. La réduction s’applique quelle que soit la durée du travail (temps plein ou partiel) et quelle que soit la date d’embauche. Sont exclus les mandataires sociaux… … sauf en cas de cumul avec un contrat de travail => dans ce cas la réduction s’applique sur la rémunération versée au titre du contrat de travail. Comment en bénéficier ? Il n’y a pas de formalité particulière à effectuer pour bénéficier de la réduction. Le nombre de salariés concernés et le montant des réductions ou restitutions de cotisations doivent être mentionnés sur les lignes spécifiques du bordereau de cotisations URSSAF. La réduction est calculée chaque mois. Une régularisation calculée sur le total annuel des rémunérations doit être effectuée en fin d’année. Toutefois elle peut être faite de façon progressive en cours d’année. Comment calculer l’effectif ? Pour connaître la formule de calcul applicable à compter du 1er janvier de l’année N et pour toute la durée de celle-ci, l’employeur doit déterminer l’effectif de l’entreprise. Cet effectif s’apprécie, tous établissements confondus, au 31 décembre de l’année N-1. Pour connaître l’effectif à cette date, l’employeur doit calculer la moyenne des effectifs mensuels de l’entreprise sur l’année civile. Les mois au cours desquels aucun salarié n’est employé ne sont pas pris en compte pour la détermination des effectifs. Pour les entreprises créées en cours d’année, l’effectif s’apprécie à la date de création de l’entreprise. En cas d’effectif nul à la date de création, l’effectif est apprécié à compter du 1er mois civil au cours duquel les salariés sont embauchés. Quelles conditions ? Lorsque l’employeur n’a pas rempli au cours de l’année civile son obligation annuelle de négocier sur les salaires, le montant de l’exonération est diminué de 10% au titre des rémunérations versées cette même année. L’exonération n’est plus applicable lorsque l’employeur ne remplit pas cette obligation pour la troisième année consécutive. 7 TÉMOIGNAGE Fabrice METAYER, Dirigeant Fondateur de Kernix Software Quels outils avez-vous choisis ? Vos objectifs et motivations ? Dans quel contexte ? L’objectif est simple : d’un côté, baisser le coût du travail et de l’autre, trouver des moyens facilitant le recrutement de personnes qualifiées ou non qualifiées (et dans ce cas, les former « à nos méthodes »). Tous les dispositifs ne conviennent pas à toutes les situations / typologies d’entreprises, selon moi. Donc de manière opportuniste, il s’agit d’utiliser tel ou tel dispositif suite à un conseil ou à une actualité. Pour nous, depuis notre création, nous avons utilisé plusieurs outils : contrat d’apprentissage, contrat de professionnalisation, réductions dites « Fillon », exonérations liées à l’embauche d’un jeune en CDI, statut de JEI, CICE. Quel a été le processus ? Nous avons consulté les informations disponibles sur internet et sollicité des experts (experts comptables, assistance RH, avocat parfois). Quels sont les avantages et inconvénients de ces dispositifs ? L’avantage est généralement financier. Les freins sont par contre malheureusement multiples : complexité, manque de transparence (de logique parfois), difficulté à échanger avec les organismes qui mettent en œuvre ces dispositifs, lenteur de traitement, dispositifs quasiment toujours soumis à « interprétations » qui peuvent vous exposer lors d’éventuels contrôles, énergie et coût indirect requis par la mise en place. Et si c’était à refaire ? Objectivement, compte tenu de « tout ce que nous donnons » au système, tout ce qu’il est possible d’utiliser, il faut l’utiliser. De là, nous referions les mêmes choix, mais nous les mettrions en œuvre plus tôt (nous n’avons pu bénéficier du statut de JEI que pendant 1 an) et mieux grâce à notre expérience. 2. L’exonération de la contribution patronale d’assurance chômage pour l’embauche d’un jeune de moins de 26 ans en CDI Qu’est-ce que c’est ? Afin de lutter contre le travail précaire, une incitation à l’embauche de jeunes en CDI a été mise en place par la loi du 14 juin 20136. Elle consiste en une exonération temporaire de la contribution patronale d’assurance chômage. Cette nouvelle exonération s’applique aux CDI prenant effet à compter du 1er juillet 2013, quelle que soit la date de leur signature. L’exonération, qui concerne la part patronale de la contribution d’assurance chômage (dont le taux de droit commun est fixé à 4%) s’applique lorsque le contrat se poursuit à l’issue de la période d’essai. 6/ Loi n°2013-504 du 14 juin 2013 relative à la sécurisation de l’emploi. 8 La durée de cette exonération est fixée à 4 mois pour les entreprises de moins de 50 salariés et à 3 mois à partir de 50 salariés. NB : Parallèlement à ce dispositif, la loi du 14 juin 2013 a instauré une majoration des contributions d’assurance chômage en cas de recours à certains CDD de courtes durées. Si un salarié est embauché par l’employeur au terme de son CDD, ou si le CDD est transformé en CDI, la majoration est écartée et les montants indûment versés sont régularisés par l’employeur sur le bordereau récapitulatif des cotisations (BRC) qui suit la date d’embauche sous CDI. Qui peut en bénéficier ? L’exonération est applicable aux employeurs compris dans le champ d’application territorial de l’assurance chômage : • Du secteur privé relevant du régime général, • Du secteur public, ayant choisi d’adhérer au régime d’assurance chômage. Sont exclus les particuliers employeurs, les employeurs publics en auto-assurance, les employeurs de salariés expatriés en adhésion individuelle. Pour bénéficier de l’exonération, l’employeur doit remplir simultanément les conditions suivantes : Avoir embauché un jeune de moins de 26 ans (à la date de prise d’effet du contrat) ; Sous contrat à durée indéterminée à temps plein ou à temps partiel ; Le contrat doit se poursuivre au-delà de la période d’essai : le fait générateur de l’exonération est la poursuite du CDI au-delà de la période d’essai. Comment en bénéficier ? L’exonération est mise en œuvre à l’initiative de l’employeur, et sans autorisation préalable, lorsqu’il considère qu’il remplit l’ensemble des conditions requises pour son bénéfice. L’exonération s’applique à compter du 1er jour civil qui suit la confirmation de la période d’essai, dès lors qu’est constatée la présence du salarié à l’effectif de l’entreprise à cette date. L’exonération doit toutefois figurer sur la déclaration URSSAF sur une ligne dédiée indiquant l’effectif concerné. BON À SAVOIR : L’employeur qui n’a pas fait valoir à la fin de la période d’essai l’exonération à laquelle il pouvait prétendre, dispose d’un délai de trois ans à compter de la date à laquelle les contributions versées ont été acquittées pour en demander le remboursement. 9 3. Les exonérations liées au statut de JEI (Jeune Entreprise Innovante) Qu’est-ce que c’est ? Les JEI qui réalisent des projets de recherche et de développement peuvent, sous certaines conditions, bénéficier d’une exonération de cotisations patronales d’assurances sociales (maladie, maternité, invalidité, vieillesse, décès) et d’allocations familiales sur les rémunérations versées : • aux salariés exerçant certaines activités, • pour leur mandat, à certains mandataires sociaux qui participent, à titre principal, au projet de recherche et de développement de l’entreprise, • aux salariés affectés directement à la réalisation des opérations de conception de prototypes ou installations pilotes de nouveaux produits ainsi qu’aux mandataires participant à titre principal à la réalisation de ces opérations. Alors qu’auparavant l’exonération était dégressive, depuis le 1er janvier 2014, l’exonération est totale pendant 7 ans. L’exonération s’applique dans la limite d’un double plafonnement : • Une rémunération mensuelle brute par personne plafonnée à 4,5 SMIC (soit 6 504,21 € en 2014), • Un plafond annuel de cotisations éligibles par établissement, fixé à 5 fois le plafond annuel de la Sécurité sociale (soit 187 740 € pour 2014). Qui peut en bénéficier ? Pour bénéficier de l’aide, l’entreprise doit, à la clôture de l’exercice, remplir les conditions permettant d’accéder au statut fiscal de JEI réalisant des projets de R&D, définies par le Code général des impôts. Elle doit notamment répondre aux critères suivants : Etre une PME ; Employer moins de 250 salariés, réaliser moins de 50 millions d’€ de chiffre d'affaires ou 40 millions d’€ de bilan total ; Avoir moins de 8 ans d'existence ; Etre indépendante ; Ne pas avoir été créée suite à une restructuration ou une concentration ; Réaliser des dépenses de R&D à hauteur de 15 % minimum des charges. L’entreprise peut demander à l’administration fiscale de lui confirmer qu’elle constitue bien une JEI. L’absence de réponse dans les 4 mois vaut accord tacite. Une réponse positive est opposable, non seulement aux services fiscaux, mais également à l’URSSAF. L’entreprise doit, d’autre part, avoir rempli ses obligations de déclaration et de paiement à l’égard de l’organisme de recouvrement des cotisations de Sécurité sociale et d’allocations familiales. Le bénéfice de l’exonération est prolongé pour s’appliquer aux entreprises qui se créent jusqu’au 31 décembre 2016. Comment en bénéficier ? Aucune déclaration préalable auprès de l’URSSAF n’est nécessaire pour obtenir l’exonération de charges sociales. L’entreprise applique elle-même l’exonération en remplissant le bordereau récapitulatif des cotisations. 10 TÉMOIGNAGE Jean-Claude DEGAND, PDG de Moviken Moviken a été constituée à partir de la mise en place d’une démarche d’innovation dans le domaine du numérique appliqué aux transports. Moviken a été déclarée JEI (Jeune Entreprise Innovante) par les services fiscaux, ce qui a permis à l’entreprise de bénéficier d’une exonération des cotisations sociales patronales de 2003 à 2009. Ceci a contribué à notre consolidation au cours de la période initiale de vie de la société. 4. Le CICE (Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi) Qu’est-ce que c’est ? Depuis le 1er janvier 2013, un crédit d’impôt est ouvert à l’ensemble des entreprises employant des salariés, imposées à l’impôt sur les sociétés ou à l’impôt sur le revenu d’après leur bénéfice réel, au titre des rémunérations versées à son personnel salarié, quel que soit le mode d’exploitation et quel que soit le secteur d’activité. Il s’agit d’un avantage fiscal qui équivaut à une baisse de charges sociales. (Le CICE est comptabilisé au crédit d’un sous-compte dédié du compte 64 « charges de personnel »). L’économie réalisée doit servir à financier des efforts visant à améliorer la compétitivité de l’entreprise. Le montant de ce crédit d’impôt est déterminé en fonction des rémunérations versées aux salariés et l’assiette du crédit d’impôt est constituée par les rémunérations brutes versées au titre de l’année civile, soumises à cotisations sociales. L’employeur doit retracer dans la nouvelle base de données économiques et sociales (mise en place par la loi du 14 juin 2013 et le décret du 27 décembre 20137, les sommes perçues au titre du CICE ainsi que leur utilisation. NB : Seuls les salaires ne dépassant pas 2,5 fois le SMIC (c’est-à-dire inférieurs à 3 613,46 euros brut en 2014) sont retenus. Dès lors que la rémunération annuelle d’un salarié dépasse ce plafond, elle est exclue, pour sa totalité, de l’assiette du crédit d’impôt. Le comité d’entreprise dispose d’un droit de contrôle sur l’utilisation de ce crédit et doit être informé et consulté chaque année sur l’utilisation faite du crédit d’impôt. Le taux du crédit est fixé à 6% pour les rémunérations versées à compter du 1er janvier 2014. 7/ Décret n°2013-1305 du 27 décembre 2013 relatif à la base de données économiques et sociales et aux délais de consultation du comité d’entreprise et d’expertise. 11 Qui peut en bénéficier ? Sont exclues du CICE les entreprises imposées selon un régime forfaitaire. Tous les salariés de l’entreprise entrent dans le champ du CICE, quels que soient leur statut et leur régime d’affiliation à la Sécurité sociale (y compris les apprentis et salariés en contrat de professionnalisation, les salariés employés dans le cadre de contrats aidés) à l’exception des mandataires sociaux ne cumulant pas de contrat de travail. Comment en bénéficier ? Pour bénéficier du CICE, les employeurs doivent respecter certaines obligations déclaratives auprès de leur URSSAF et de l’administration fiscale : > Déclaration de l’assiette du crédit d’impôt lors de l’établissement de chaque bordereau URSSAF (une ligne spécifique « Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi » CTP 400 a été créée, au taux de 0%), > Déclaration spéciale permettant de calculer le montant du crédit d’impôt auprès de l’administration fiscale. ATTENTION : Le montant à reporter sur le bordereau de l’URSSAF correspond au montant cumulé de la masse salariale, à savoir, la somme des montants suivants : • Montant correspondant aux périodes antérieures de la déclaration en cours, • Montant correspondant à la période faisant l’objet de la déclaration en cours. TÉMOIGNAGE Vincent DAVID, Président de Sophia Conseil Notre société a souhaité bénéficier du CICE. Sa mise en œuvre opérationnelle a été très aisée. Une adaptation simple de notre logiciel de paye a été nécessaire pour déterminer les bases de calcul du crédit d’impôt tel que les textes le prévoient afin de les déclarer sur les bordereaux URSSAF. Enfin, une déclaration annuelle à l’issue de l’exercice comptable a été établie et communiquée à l’administration fiscale en complément des déclarations fiscales courantes annuelles de fin d’exercice, à fournir. Nous n’avons rencontré absolument aucune difficulté dans la mise en place de notre CICE. Nous avons réalisé le préfinancement du CICE au titre de l’exercice 2014. Afin d’investir l’argent du CICE, sans attendre l’encaissement de ce crédit d’impôt l’année suivante, un partenaire bancaire est nécessaire pour bénéficier du préfinancement du CICE. Pour établir le dossier de préfinancement, une attestation de notre expert-comptable et un dossier simple d’avance sur notre CICE ont été suffisants pour pouvoir finaliser dans des délais rapides le dossier de préfinancement. Le CICE est une bonne mesure, cependant voici quelques idées d’améliorations : > Les textes imposent que, lorsque la rémunération d’un collaborateur excède 2,5 x SMIC, la totalité de la rémunération est exclue de l’assiette du CICE. Il aurait été 12 plus simple d’intégrer dans les bases de calcul du CICE l’ensemble des rémunérations dans l’assiette du CICE plafonnées à 2,5 x SMIC même pour celles qui dépassent ce plafond. Nous pensons que ce plafond poussera les entreprises à ne pas tirer vers le haut la rémunération de leurs collaborateurs pour qu’elles puissent bénéficier pleinement du CICE. > Les entreprises bénéficiant d’un crédit d’impôt de quelques milliers d’euros trouveront l’intérêt de l’opération nul car l’attestation du comptable et la modification du logiciel de paie présentent un coût pour l’entreprise. > Nous recommandons comme partenaire financier BPI France pour le préfinancement du CICE. Les taux d’intérêts proposés par les partenaires financiers ne sont pas du tout compétitifs puisque que les taux avoisinent les 5% !!! L’effet induit négatif est de ne pas inciter les entreprises à bénéficier de ces avances de trésorerie du fait des charges financières trop importantes qui en découlent. Le CICE a un impact positif sur l’économie dès cette année car les entreprises n’ayant pas fait de préfinancement ont, elles aussi, récupéré leur crédit d’impôt durant l’été. Cela aurait été, sans ce CICE, autant d’argent en moins dans les entreprises françaises. Ces dernières étant les enfants malades de l’Europe car les moins rentables de toute la zone Euro. Le CICE ne fait que commencer le long chemin vers la guérison de notre économie, qui nécessite des réformes plus importantes encore. B - LES AIDES À CARACTÈRE GÉOGRAPHIQUE Plusieurs dispositifs d’exonérations de cotisations sociales ayant pour objectif de faciliter la création d’activités nouvelles et d’emplois s’appliquent à des territoires particuliers. L’Etat a souhaité renforcer l’attractivité de ces territoires, en soutenant financièrement les implantations et créations d’entreprises. Avantage de l’implantation dans ces zones : des réductions fiscales et sociales pendant les premiers mois d’activité. NB : Pour connaître la liste des communes classées dans ces zones, vous pouvez consulter le site : http://sig.ville.gouv.fr La plupart des territoires éligibles à ces aides a longtemps été déterminée par la géographie des « zones urbaines sensibles » (ZUS), considérées comme prioritaires. Elles comprenaient notamment les zones de redynamisation urbaine (ZRU). A compter du 1er janvier 2015, une nouvelle géographie de la politique de la ville se substituera aux ZUS et aux ZRU : les ZUS seront en effet remplacées par les « quartiers prioritaires de la ville » (QPV), dont la définition au plan géographique est en cours. Un décret devrait paraître sur cette question à l’automne 2014. 1. ZFU (Zones Franches Urbaines) Qu’est-ce que c’est ? Les ZFU sont créées dans des zones reconnues Zones Urbaines Sensibles, dans des quartiers de plus de 10 000 habitants particulièrement défavorisés, notamment au regard des critères suivants : taux de chômage, proportion des jeunes de moins de 25 ans, proportion des personnes sorties du système scolaire sans diplôme et du potentiel fiscal des communes concernées. 13 Dans le cadre du développement économique des ZFU, les entreprises qui s’y implantent et y embauchent une certaine proportion de salariés résidents peuvent bénéficier, sous certaines conditions, d’exonération de charges fiscales et sociales. Pour ouvrir droit à l’exonération, le salarié doit notamment remplir les conditions suivantes : • L’emploi doit être situé en ZFU, • Il doit s’agir d’un salarié pour lequel l’employeur est tenu de cotiser à l’assurance chômage gérée par l’UNEDIC, • Le salarié doit être titulaire d’un CDI ou CDD d’au moins 12 mois. BON À SAVOIR : En cas de non-respect de la condition de résidence et à défaut d’embauche d’un salarié résident sous CDI ou CDD d’au moins 12 mois, dans les délais requis, l’exonération est suspendue pour l’ensemble des salariés jusqu’au premier jour du mois suivant la date d’effet de l’embauche ayant pour conséquence de rétablir la proportion de résidents. L’exonération concernant les mois suspendus est définitivement perdue et la durée d’exonération n’est pas prorogée. L’exonération porte sur les cotisations des assurances sociales et des allocations familiales, les contributions au FNAL (fonds national d’aide au logement), le versement transport et/ou la taxe additionnelle. L’exonération de charges sociales patronales est totale pendant 5 ans, dans la limite de 1,4 SMIC, puis dégressive à un rythme qui dépend du nombre de salariés. Concernant la partie de rémunération horaire brute supérieure à 1,4 SMIC, l’exonération est dégressive jusqu’à devenir nulle lorsque la rémunération horaire est supérieure à 2 SMIC. ENTREPRISE DE 0 À 4 SALARIÉS DURÉE DE L'ABATTEMENT ENTREPRISE À PARTIR DE 5 SALARIÉS De la 1e à la 5e année 100 % 100 % 6 année 60 % 60 % 7e année 60 % 40 % 8e année 60 % 20 % 9e et 10e années 60 % plus d'abattement 11 et 12 années 40 % plus d'abattement 13e et 14e années 20 % plus d'abattement e e e L’exonération est calculée pour chaque salarié, en fonction de la rémunération brute annuelle du salarié à laquelle il est appliqué un coefficient. L’exonération est applicable à 50 salariés au plus (équivalents temps plein) au cours d’un mois civil. Cet effectif est apprécié au 1er jour de chaque mois. Le coefficient appliqué dépend de la rémunération du salarié et du nombre d’heures rémunérées. Qui peut en bénéficier ? Pour bénéficier de ce dispositif, il faut employer une certaine proportion de salariés résidents (habitant la ZFU depuis au moins 3 mois consécutifs). La condition de résidence diffère selon la date d’implantation de l’entreprise dans la zone franche. Est concernée par le dispositif, l’entreprise déjà implantée dans la ZFU à la date de sa délimitation ainsi que celle qui s’y implante, s’y transfère ou s’y crée au plus tard le 31 décembre 2014 : 14 Exerçant une activité professionnelle imposable dans la catégorie des BIC, BNC ou soumise à l'impôt sur les sociétés ; Dont l'effectif, tous établissements confondus, est au plus de 50 salariés au moment de son implantation ; Au titre des établissements situés dans la ZFU et disposant d'éléments d'exploitation ou des stocks nécessaires à l'activité de ses salariés. NB : Si l’entreprise accroît son effectif au-delà de 50 salariés après son implantation, elle ne peut bénéficier de l’exonération que dans la limite de 50 salariés. Cette limite s’apprécie zone par zone. Dans certains cas, des règles relatives au chiffre d’affaires sont également à respecter. Comment en bénéficier ? Pour bénéficier de l’exonération sociale, il faut adresser à la Direccte et à l’URSSAF une déclaration d’embauche spécifique lors de toute nouvelle embauche d’un salarié ouvrant droit à l’exonération et une déclaration annuelle des mouvements de main d’œuvre avant le 30 avril de chaque année. NB : La loi de finances pour 2012 a prévu la suppression des ZFU pour le 31 décembre 2014, mais un rapport du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) du 15 janvier 2014 recommande le maintien de ce dispositif sous réserve d’aménagements. La question n’a pour l’heure pas été tranchée. 2. ZRU (Zone de Redynamisation Urbaine) et ZRR (Zone de Revitalisation Rurale) Qu’est-ce que c’est ? Les ZRU sont caractérisées par la présence de grands ensembles ou de quartiers d’habitats dégradés et par un déséquilibre accentué entre l’habitat et l’emploi. NB : La loi de programmation pour la ville et la cohésion sociale du 21 février 2014 supprime le dispositif ZRU à compter du 1er janvier 2015. Les ZRR regroupent des territoires ruraux qui connaissent des caractéristiques particulières : très faible ou faible densité de population, déclin de la population active, ou encore forte proportion d’emplois agricoles. Pour favoriser le développement économique et l’emploi, les entreprises implantées en ZRU et ZRR sont exonérées des charges patronales. L’exonération de charges patronales porte sur les salariés : • en CDI, • en CDD de 12 mois minimum conclus pour un accroissement temporaire d’activité, • à temps partiel. 15 Sont exclus de l’allègement de charges : les CDD qui remplacent un salarié absent (ou dont le contrat de travail est suspendu), les apprentis, les titulaires d’un contrat d’accompagnement (initiative-emploi, insertion-revenu minimum d’activité, contrat d’avenir, contrat de professionnalisation), les mandataires sociaux (gérant de SARL, PDG de SA) sans contrat de travail et les employés de maison. L’exonération porte sur les cotisations patronales au titre des assurances sociales et des allocations familiales pour toute embauche ayant pour effet d’accroître l’effectif de l’entreprise dans la limite de 50 salariés. L’exonération est : • totale jusqu’à 1,5 SMIC (soit jusqu’à 2 168,07 € bruts mensuels au 1er janvier 2014), • dégressive entre 1,5 et 2,4 SMIC (soit entre 2 168,07 € et 3 468,91 € bruts mensuels au 1er janvier 2014). Elle s’applique pendant 12 mois à compter de la date d’embauche du salarié si la déclaration a été adressée à la Direccte dans les délais. Qui peut en bénéficier ? L’entreprise (quelle que soit sa forme juridique), ou le groupement d’employeurs exerçant une activité artisanale, industrielle, commerciale, libérale ou agricole, l’organisme d’intérêt général : Dont le siège social est situé en ZRR ; Dont l'effectif est inférieur à 50 salariés ; Embauchant dans un établissement situé en ZRR dont la réalité économique est établie ; Et n'ayant pas procédé à un licenciement pour motif économique dans les 12 mois précédant l'embauche. L’entreprise doit remplir ses obligations déclaratives et respecter l’obligation annuelle de négociation sur les salaires. Comment en bénéficier ? Pour bénéficier de ces dispositifs, il faut adresser à la Direccte une déclaration spécifique à la demande d’exonération, dans les 30 jours suivant la date d’effet du contrat de travail. NB : Tirant les conséquences de la suppression programmée des ZRU, la loi de programmation pour la ville et la cohésion sociale du 21 février 2014 a supprimé l’exonération de cotisations patronales applicable aux ZRU à compter du 23 février 2014. Le Ministère a toutefois précisé que les contrats ayant pris effet au plus tard au 22 février 2014 inclus peuvent continuer à appliquer l’exonération pendant une durée maximum de 12 mois à compter de la date d’effet du contrat, dès lors que les conditions pour en bénéficier sont respectées et que la déclaration CERFA a été adressée dans le délai requis à la DIRECCTE8. 8/ Circulaire ACOSS n° 2014-19 du 15 mai 2014 16 3. ZRD (Zones de Restructuration de la Défense) Qu’est-ce que c’est ? Les ZRD résultent de la réorganisation des unités militaires sur le territoire national. Les entreprises qui s’y implantent ou s’y créent peuvent ainsi bénéficier d’une exonération de cotisations patronales de Sécurité sociale. Les ZRD sont définies dans chaque département à partir d’une certaine date. Le droit à exonération est ouvert pendant une période de trois ans au titre des créations ou implantations en ZRD ou dans les emprises foncières. Cette période est définie à partir de la date de délimitation de la ZRD. Exonération totale < 1,4 SMIC Exonération dégressive De 1,4 à 2,4 SMIC Exonération nulle > 2,4 SMIC Elle est applicable pendant 5 ans à compter de la date d’implantation ou de la création de la nouvelle activité. Elle est de 100% les trois premières années puis elle décroît progressivement la quatrième et la cinquième année. NB : La loi de finances rectificative du 29 décembre 2013 prolonge de 6 ans, jusqu’en 2019 inclus, la fenêtre permettant le classement de territoires en ZRD. Qui peut en bénéficier ? Sont concernés par l’exonération, quel que soit leur effectif, les établissements des entreprises exerçant une activité industrielle, commerciale non commerciale ou artisanale (à l’exclusion des activités de crédit-bail mobilier et de location d’immeubles à usage d’habitation) et qui remplissent les conditions suivantes : 1) S’implanter dans le périmètre d’une zone de restructuration de la défense (ZRD) ou dans les emprises foncières libérées par la réorganisation d’unités militaires ou d’établissements du Ministère de la défense, 2) L’implantation ou la création de la nouvelle activité en ZRD doit s’effectuer pendant une période de 3 ans qui débute le 1er janvier de l’année qui précède l’année au titre de laquelle la zone est reconnue. Ainsi pour une ZRD reconnue en 2014, la période de trois ans pendant laquelle l’implantation ou la création des établissements ouvre droit à l’exonération court du 1er janvier 2013 au 31 décembre 2015. 3) Justifier de la présence des éléments d’exploitation et ou de stocks nécessaires à la réalisation d’une activité économique effective. Quelles conditions ? Pour bénéficier de cette exonération, l’employeur doit : Etre à jour de ses obligations vis-à-vis de l'URSSAF ; Respecter l’obligation annuelle de négociation sur les salaires ; Ne pas avoir procédé à un licenciement économique dans les 12 mois précédant cette date ; Respecter la règle communautaire des aides de minimis. 17 Comment en bénéficier ? Le montant de l’exonération doit être mentionné sur la ligne spécifique de votre bordereau récapitulatif des cotisations. Un code « type de personnel » permet d’identifier l’exonération et d’affecter précisément les montants des cotisations patronales déduites. NB : La règle communautaire dite des « aides de minimis » permet l’octroi d’aides publiques sans obligation de notification à la Commission européenne à condition qu’elles ne dépassent pas un plafond de 200 000 € par entreprise pour une période de 3 ans. 4. BER (Bassins d’Emploi à Redynamiser) Qu’est-ce que c’est ? Les BER ont été créés en 2006 dans des zones caractérisées par un fort taux de chômage, une variation négative de la population et une variation négative de l’emploi. Ces BER concernent des communes des Ardennes et de l’Ariège. Les entreprises qui s’y implantent d’ici le 31 décembre 2014 bénéficient d’une exonération de charges sociales sous certaines conditions. L’exonération porte sur les cotisations patronales d’assurances sociales et d’allocations familiales, les contributions au FNAL et au versement transport. Elle est limitée à 1,4 SMIC horaire multiplié par le nombre d’heures rémunérées. Pour les activités créées à compter du 1er janvier 2014, l’exonération est applicable pendant une période de cinq ans (au lieu de sept ans pour les activités créées entre le 1er janvier 2007 et le 31 décembre 2013) à compter : • de la date d’implantation ou de création de l’établissement en BER, pour les salariés déjà employés à cette date, • de la date d’effet du contrat de travail, pour les salariés embauchés dans les conditions requises après l’implantation ou la création en BER. NB : La durée d’application de l’exonération n’est pas prolongée lorsque le contrat de travail du salarié est suspendu. Sont concernés, quelle que soit la forme et la durée de leur contrat de travail : • Les salariés dont l’activité est exercée exclusivement dans l’établissement implanté dans un BER, • Les salariés dont l’activité s’exerce en partie dans l’établissement : lorsque l’exécution de leur contrat de travail rend indispensable l’utilisation régulière des éléments d’exploitation ou de stocks présents dans l’établissement, ou à défaut, lorsque leur activité dans cet établissement est réelle, régulière et indispensable à l’exécution de leur contrat de travail, • Les salariés dont l’activité s’exerce en dehors de l’établissement lorsque leur activité dans un bassin d’emploi à redynamiser est réelle, régulière et indispensable à l’exécution de leur contrat de travail. 18 Qui peut en bénéficier ? Les établissements des entreprises exerçant une activité industrielle, artisanale, commerciale ou non commerciale (à l’exception des activités de crédit-bail mobilier et de location d’immeubles à usage d’habitation) et qui s’implantent dans un BER entre le 1er janvier 2007 et le 31 décembre 2014. Pour bénéficier de cette exonération, l’employeur doit être à jour des obligations à l’égard de l’URSSAF, doit avoir respecté son obligation annuelle de négocier sur les salaires, et doit respecter la règle communautaire des « Aides de minimis ». BON À SAVOIR : Aucune condition d’effectif n’est exigée pour ouvrir droit à cette exonération. Comment en bénéficier ? Pour bénéficier de l’exonération, l’entreprise doit transmettre 3 déclarations : • Le formulaire relatif aux aides de minimis et aux aides à finalité régionale -> à envoyer à l’URSSAF, • La déclaration sur les mouvements de main d’œuvre intervenus au cours de l’année précédente -> au plus tard le 30 avril à la Direccte et à l’URSSAF, • La déclaration spécifique en cas d’extension d’établissement -> à l’URSSAF avant la fin du 12ème mois qui suit la date de l’extension de l’établissement. Le nombre de salariés concernés et le montant de l’exonération doivent être mentionnés sur la ligne spécifique du bordereau récapitulatif des cotisations. 19 2ÈME PARTIE Quel type d’aide pour quel recrutement ? LA CONCLUSION DE CERTAINS TYPES DE « CONTRATS AIDÉS » OUVRE DROIT, OUTRE AU BÉNÉFICE D’AIDES FINANCIÈRES, À DES EXONÉRATIONS DE COTISATIONS SOCIALES. TÉMOIGNAGE Christian DELAGE, Président, Les Bouchages Delage Nous avons pu créer 35 emplois en net au cours des 20 dernières années, et à ce titre nous avons bénéficié à plusieurs reprises d’aides nationales ou régionales. Mais ce qui me semble le plus efficace en matière de création d’emploi, ce sont les contrats en alternance avec des réductions de charges. Leur avantage est double, car ils permettent également d’améliorer l’employabilité des personnes grâce à la formation en entreprise. Cependant, il serait beaucoup plus simple et bien moins coûteux en frais de gestion tant pour les entreprises que pour la collectivité de ne plus inventer et réinventer des aides et de réduire significativement les charges sociales. Et bien entendu de supprimer les seuils de 10 et 50 salariés, en portant ce dernier à 250 (la norme européenne). Antoine GENTIL et Julien VIAUD, Co-Fondateurs de Speaking Agency Nous n’avons pas rencontré de problèmes particuliers au niveau des démarches administratives, qui se sont finalement avérées relativement simples. Les apprentis que nous accueillons sont souvent des jeunes désireux de s’immerger dans la vie active et de mettre un pied dans l’entreprise afin d’engranger un maximum d’expérience. Nous avons eu à faire à de bons profils, qui présentaient un avantage important : ils sont là pour 12 mois minimum. Ce qui nous laisse le temps de véritablement les former et de les intégrer dans l’entreprise. Le seul bémol : les apprentis cumulent des congés, comme tout salarié. Donc finalement, on se retrouve avec un salarié qui est présent au sein de l’entreprise l’équivalent d’un mi-temps, ce qui ne permet pas de compter sur lui de la même manière qu’un salarié à temps plein. 20 A - RECRUTER… ET QUALIFIER CONTRAT CONTRAT DE PROFESSIONNALISATION CONTRAT D’APPRENTISSAGE PUBLIC 16 à 25 ans. Des dérogations sont possibles, pour en savoir plus : www.alternance.emploi.gouv.fr > 16 à 25 ans, > Ou bénéficiaires de l’AAH (Allocation Adultes Handicapés), du RSA (Revenu de Solidarité Active), de l’ASS (Allocation de Solidarité Spécifique), > Ou personnes ayant bénéficié d’un CUI. EMPLOYEUR Secteur marchand Tout employeur du secteur marchand assujetti au financement de la formation professionnelle continue OBJECTIFS Insertion professionnelle et qualification AVANTAGES - Former à vos métiers, - Pas d’effet de seuil (car les apprentis ne sont pas comptabilisés dans les effectifs). - Former à vos métiers, - Préparer une future embauche (CDD), - Fidéliser les salariés (CDI), - Pas d’effet de seuil. IMPACT FINANCIER -> Rémunération : pourcentage du SMIC ou minimum conventionnel -> Rémunération minimale : ANNÉE DE FORMATION A1 A2 A3 < 18 25 % 37 % 53 % 18-20 41 % 49 % 65 % ≥ 21 53 % 61 % 78 % AGE -> Exonération de charges sociales sur les salaires versés • Entreprises employant moins de 11 salariés au 31 décembre précédant l’embauche : exonération totale des cotisations patronales et salariales légales et conventionnelles (sauf ATP/MP) • Entreprises de 11 salariés et plus : exonération des cotisations patronales de Sécurité sociale (sauf AT/MP, contribution solidarité autonomie, FNAL, versement de transport) et des cotisations salariales légales et conventionnelles. < Bac. Pro. ≥ Bac. Pro. < 21 55 % du SMIC 65 % du SMIC 21-25 70 % du SMIC 80 % du SMIC AGE -> Allègements de cotisations patronales sur les bas et moyens salaires (« réduction Fillon »). -> Financement de la formation par les OPCA sur la base d’un forfait horaire fixé par accord de branche. À défaut : 9,15 €/h (15 € dans certains cas). Les dépenses au-delà sont imputables sur la participation à la formation continue. -> Financement du tutorat : l’OPCA aussi peut prendre en charge les dépenses liées au tutorat, dans la limite de 230 € par mois, pour 6 mois maximum. -> Crédit d’impôt • Pour les apprentis n’ayant pas achevé la première année de leur cycle de formation dans l’entreprise, et qui préparent un diplôme ou un titre équivalent au plus au BTS ou à un diplôme d’institut universitaire de technologie: 1600 € (2200 € si l’apprenti est handicapé). -> Prime à l’apprentissage, versée par les régions • Contrats conclus à compter du 1er janvier 2014 dans les entreprises de moins de 11 salariés : le montant de la prime est fixé par la région. Elle est de 1000 € au minimum pour chaque année de formation. • Contrats conclus avant le 1er janvier 2014 dans les entreprises de tous effectifs : - Apprenti en 1e année de formation : la prime est versée selon les conditions en vigueur applicables à la date de conclusion du contrat. - 2e année de formation : 500 € pour les entreprises de 11 salariés et plus 1000 € pour les entreprises de moins de 11 salariés. 21 IMPACT FINANCIER - 3e année de formation : 200 € pour les entreprises de 11 salariés et plus. 1000 € pour les entreprises de moins de 11 salariés. -> Le coût de la formation est imputé à la hauteur de la taxe d’apprentissage disponible. NB : Le projet de loi relatif à la simplification de la vie des entreprises a été adopté en première lecture le 22 juillet 2014 par l’Assemblée Nationale. En l’état actuel du texte, la nouvelle aide à l’apprentissage est réservée aux seules entreprises de moins de 50 salariés. Pour bénéficier de cette aide, l’entreprise doit : - Justifier à la date de conclusion du contrat ne pas avoir employé d’apprentis en contrat d’apprentissage ou en période d’apprentissage depuis le 1er juillet de l’année précédente dans l’établissement du lieu de travail de l’apprenti, - Etre couverte par un accord de branche étendu comportant des engagements en faveur de l’alternance. L’aide ne pourrait pas être inférieure à 1 000 € et serait versée par la région. L’aide serait ouverte aux contrats d’apprentissage conclus à compter du 1er juillet 2014, étant précisé que pour les contrats conclus entre le 1er juillet 2014 et le 30 juin 2015, l’aide serait accordée si l’accord de branche est étendu avant le 30 juin 2015. FORME - CDD en alternance, de 6 mois à 3 ans (4 ans si l’apprenti est reconnu comme travailleur handicapé). Période d’essai de 2 mois. - CDI : dans certaines conditions, qui seront très prochainement précisées par décret, le contrat d’apprentissage pourra être conclu pour une durée indéterminée. - Temps de formation en CFA : 400 heures minimum par an. - CDI débutant par une action de professionnalisation de 6 à 12 mois (jusqu’à 24 mois dans certains cas). - CDD de 6 à 12 mois (jusqu’à 24 mois dans certains cas). - En alternance. - Temps de formation en CFA : 150 heures minimum par an. MODE D’EMPLOI 1. Vous devez effectuer la DPAE auprès de l’URSSAF dans les 8 jours précédant la date prévisible de l’embauche. 1. Choisir un tuteur : désigné parmi les salariés qualifiés de l’entreprise, il doit être volontaire et justifier d’une expérience professionnelle d’au moins 2 ans dans une qualification en rapport avec l’objectif de professionnalisation. L’employeur peut lui aussi être tuteur dès lors qu’il remplit les conditions de qualification et d’expérience. ATTENTION : A défaut d’enregistrement du contrat, toutes les cotisations de droit commun sont dues et calculées au minimum sur la base du SMIC en vigueur pendant la période d’emploi. 2. Nommer un maître d’apprentissage et enregistrer le contrat : Au plus tard dans les 5 jours suivant la conclusion du contrat, vous devez remplir le formulaire CERFA et le renvoyer à la chambre consulaire dont vous dépendez (Chambre des métiers, Chambre de commerce et d’industrie). Le formulaire doit comporter le visa du directeur du centre de formation. L’absence de réponse de la chambre consulaire sous 15 jours vaut acceptation. 22 Le tuteur ne peut encadrer plus de 3 personnes en contrat ou période de professionnalisation, ou en apprentissage (2 lorsque le tuteur est l’employeur). 2. Vous devez effectuer la DPAE auprès de l’URSSAF dans les 8 jours précédant la date prévisible de l’embauche. MODE D’EMPLOI ASTUCE : Pour savoir qui peut être maître d’apprentissage, rendez-vous sur www.alternance.emploi.gouv.fr NB : Vous n’avez pas de pièces justificatives à fournir, mais vous devez les conserver en cas de contrôle. -> Obtenir un crédit d’impôt Le crédit doit être imputé sur l’impôt sur les bénéfices que votre entreprise doit au titre de l’année au cours de laquelle les dépenses éligibles ont été engagées, après les prélèvements obligatoires et les autres crédits d’impôt. 3. Adresser le dossier complet à votre OPCA au plus tard dans les 5 jours suivant le début du contrat : - Rubriques du CERFA complétées. - Document précisant la formation visée et son organisation. 4. L’OPCA a 20 jours pour rendre un avis sur la conformité du contrat. CONSEIL : Pour plus de sécurité, prévoyez le délai de décision de prise en charge de l’OPCA avant de commencer à exécuter le contrat. BON À SAVOIR : Quand le montant de l’impôt est insuffisant pour imputer la totalité du crédit d’impôt, vous pouvez demander la restitution de l’excédent grâce à une déclaration de créance. Pour en savoir plus : www.impots.gouv.fr -> Obtenir l’ICF Vous n’avez pas de démarche à effectuer : lors de son enregistrement, le contrat est transféré aux services de la région, qui vous informent par courrier de vos droits à cette prime. BON À SAVOIR : Vous pouvez effectuer votre DPAE en ligne : www.due.urssaf.fr/declarant/index.jsf 23 TÉMOIGNAGE Alexandre PHAM, Co-Président d’Alphyr Quels outils avez-vous choisis pour développer votre entreprise ? Pour accompagner le développement de notre activité, nous faisons appel à de nombreux jeunes terminant leur formation, certains d’entre eux étant embauchés ensuite en fonction de nos besoins opérationnels. Le temps d’accompagnement étant long, prendre des stagiaires s’est avéré peu intéressant. Le stage s’arrêtait finalement trop peu de temps après que le stagiaire soit devenu pleinement opérationnel. Nous avons donc recours de façon récurrente à des contrats de professionnalisation. Quel est le processus ? Le contrat est conclu à la fois avec le candidat et l’établissement où il suit sa formation. Le contrat de professionnalisation permet une prise en charge partielle des coûts de formation et du salaire du « contrat pro » par l’organisme de formation dont on dépend. Le jeune en contrat de professionnalisation peut rester dans l’entreprise jusqu’à 2 ans, en alternant les périodes de formation et en entreprise. Les candidats sont identifiés généralement en entrant directement en contact avec des écoles. Quelles sont les difficultés que vous avez dû surmonter ? De par notre expérience, nous avons retenu plusieurs points de vigilance : > D’abord, le rythme d’alternance varie suivant les programmes : certains offrent une présence en entreprise de 3 jours par semaine, d’autres alternent 3 semaines pleines en entreprise. Nous avons estimé que la seconde formule permettait un meilleur suivi des dossiers. > Ensuite, le niveau de rémunération obligatoire dépend de l’âge du contrat pro. Au-delà de 26 ans, celle-ci augmente significativement : le coût total pourrait alors s’approcher d’un contrat en CDI. > Enfin, le coût de la formation varie d’une école à l’autre. Le remboursement de l’organisme de formation est un montant fixe. Il vaut mieux vérifier que le coût complet n’est pas déraisonnable. 24 TÉMOIGNAGE Laurent VRONSKI, Vice-Président de CroissancePlus, Directeur Général d’Ervor Le contrat d’apprentissage présente deux avantages majeurs : > il permet de former un jeune exactement comme vous le souhaitez : « sa matrice » étant vierge, ses premiers repères et réflexes professionnels seront ceux de votre entreprise. > il vous permet de capitaliser les nombreuses heures de formation en intégrant le candidat à l’issue de son contrat. Dans le cas d’un stagiaire, toutes ces heures ne bénéficient pas à l’entreprise qu’il quitte à l’issue de son stage. Dans les métiers pénuriques où il n’existe pas de formation ad hoc, le contrat d’apprentissage est le seul moyen de capter des jeunes talents et d’éviter la « panne de recrutement ». Depuis plus de dix ans, nous accueillons chaque année plusieurs élèves sur ce format afin de les former à nos métiers principalement techniques et manuels : monteurs électromécaniciens, techniciens en service après-vente, et service qualité. Notre nouveau Responsable Qualité à partir du 1er octobre 2014 sera une jeune femme qui est en contrat d’apprentissage chez Ervor depuis trois ans. Comme future garante de la qualité de nos produits, une période de formation importante était nécessaire. Nous avons choisi l’apprentissage pour nous permettre de façonner son cursus en fonction des impératifs de son futur métier, tout en lui donnant la possibilité de tester des concepts académiques dans notre entreprise. Sa parfaite intégration au sein de nos équipes et la connaissance de notre métier nous garantissent une prise de poste rapide et efficace dès son arrivée chez nous en octobre 2014. Enfin, de nombreux jeunes qui n’excellent pas forcément sur les bancs de l’école se sentent plus à l’aise dans l’environnement concret qu’offre l’entreprise tout en bénéficiant d’un diplôme en fin de parcours. Deux de nos techniciens recrutés en 2013-2014 sont issus de l’apprentissage. 25 CONTRAT PUBLIC EMPLOYEUR CONTRAT DE PROFESSIONNALISATION POUR LES DEMANDEURS D’EMPLOI CONTRAT DE PROFESSIONNALISATION POUR LES 45 ANS ET PLUS Demandeurs d’emploi de 26 ans à 44 ans Demandeurs d’emploi de 45 ans et plus Tout employeur du secteur marchand assujetti au financement de la formation professionnelle continue. OBJECTIFS Insertion professionnelle et qualification. AVANTAGES - Former à vos métiers, - Préparer une future embauche (CDD) / Fidéliser les salariés (CDI), - Pas d’effet de seuil. IMPACT FINANCIER -> Rémunération : Elle ne doit pas être inférieure au SMIC ni à 85% du minimum conventionnel de branche. -> Rémunération : Elle ne doit pas être inférieure au SMIC ni à 85% du minimum conventionnel de branche. -> Allègements de cotisations patronales sur les bas et moyens salaires (« réduction Fillon »). -> Exonération des cotisations sociales patronales de Sécurité sociale (hors AT-MP) et d’allocations familiales sur la partie du salaire n’excédant pas le SMIC, et pendant la durée du CDD ou de l’action de professionnalisation pour les CDI. -> Financement de la formation par les OPCA sur la base d’un forfait horaire fixé par accord de branche, ou à défaut sur la base de 9,15 €/h. Les dépenses au-delà sont imputables sur la participation à la formation continue. -> Financement du tutorat : l’OPCA aussi peut prendre en charge les dépenses liées au tutorat, dans la limite de 230 € par mois, pour 6 mois maximum. -> Aide forfaitaire accordée à l’employeur (AFE) : 2000 € maximum versés par Pôle emploi. NB : Vous devez remplir certaines conditions pour pouvoir bénéficier de l’AFE. Le détail sur www.travail-emploi. gouv.fr -> Financement de la formation par les OPCA sur la base d’un forfait horaire fixé par accord de branche, ou à défaut sur la base de 9,15 €/h. Les dépenses au-delà sont imputables sur la participation à la formation continue. -> Financement du tutorat : l’OPCA aussi peut prendre en charge les dépenses liées au tutorat, dans la limite de 230 € par mois, pour 6 mois maximum. -> Aide forfaitaire accordée à l’employeur (AFE) : 2000 € maximum. -> Aide de l’État (cumulable avec l’AFE) : 2 000 € Mêmes échéances et mêmes conditions que l’AFE. FORME - CDI/CDD de 6 à 12 mois (jusqu’à 24 mois maximum dans certains cas). - Temps de formation en CFA : 150h minimum par an. - CDI/CDD de 6 à 12 mois (jusqu’à 24 mois maximum dans certains cas). - Temps de formation en CFA : 150h minimum par an. MODE D’EMPLOI -> Conclure le contrat de professionnalisation et désigner un tuteur : voir tableau précédent. -> Conclure le contrat de professionnalisation et désigner un tuteur : voir tableau précédent. -> Demander l’AFE : vous devez remplir un formulaire de demande dans les 3 mois suivant le début d’exécution du contrat. -> Demander l’AFE : vous devez remplir un formulaire de demande dans les 3 mois suivant le début d’exécution du contrat. -> Bénéficier de l’aide complémentaire de l’Etat : vous devez la demander à Pôle emploi dans les 3 mois suivant l’embauche (copie du contrat avec acceptation ou preuve de dépôt à l’OPCA). 26 TÉMOIGNAGE Thibaut BECHETOILLE, Membre du Comité Directeur de CroissancePlus, CEO de Qosmos Qosmos fait appel régulièrement à des apprentis via des contrats d’apprentissage ou contrats de professionnalisation. En effet, cela permet d’avoir des collaborateurs motivés par l’environnement professionnel et qui bénéficient en parallèle d’une formation pointue et actuelle. Certes, si le coût salarial d’un apprenti est peu élevé, il ne faut pas négliger pour autant l’investissement significatif pour l’entreprise d’accueil en termes de temps passé auprès de l’apprenti par les tuteurs et autres collègues. Mais au bout de 6 à 9 mois, l’apprenti gagne en autonomie ; c’est pourquoi, nous privilégions des contrats de 24 mois plutôt que de 12 mois. A la fin de l’apprentissage, l’apprenti est formé à son métier et aux outils spécifiques de l’entreprise d’accueil ; donc, il n’est pas rare que Qosmos lui propose un emploi en CDD ou CDI. L’esprit chez Qosmos est de convenir avec l’apprenti d’un contrat moral : Qosmos s’engage à ce que l’apprenti acquière des qualifications supplémentaires en effectuant de nouvelles tâches pendant toute la durée de son apprentissage, et l’apprenti assure une implication et d’une assiduité forte en entreprise et en classe. La majorité des apprentis que nous accueillons est très satisfaite de son apprentissage chez Qosmos et de ce format de contrat pour entrer dans la vie active. TÉMOIGNAGE Carole ATTAL, Présidente d’AD Consultem Dans mon parcours d’entrepreneur, j’ai été amenée à découvrir les différents contrats aidés, qui m’ont notamment incitée à recruter des collaborateurs éloignés de l’emploi. Il est vrai que la mise en œuvre de ces dispositifs peut parfois paraître compliquée, mais ils sont le plus souvent très incitatifs financièrement et permettent d’alléger de manière non négligeable le coût du travail. Ce qui est primordial est d’anticiper sa demande de constitution de dossiers car une fois le candidat recruté, on ne peut plus demander une subvention. Tous les profils, cadres et non cadres peuvent, sous réserve de critères définis, être éligibles à une subvention. C’est maintenant devenu un réflexe ! 27 BON À SAVOIR : Vous pouvez calculer le montant de la « réduction Fillon » en ligne : www.declaration.urssaf.fr/calcul/ TÉMOIGNAGE Cédric ALEXANDRE, Président du Groupe Fast Lease Nous avons en ce moment un contrat de professionnalisation dans l’entreprise et sommes assez déçus, pour un certain nombre de raisons : > La convention collective dont nous dépendons impose un salaire minimum élevé. > L’économie que nous réalisions avant sur les charges est désormais considérablement réduite. > Le collaborateur n’est présent que 3 jours sur 5, ce qui ne lui permet pas réellement de suivre des dossiers. En résumé, dans ce cas précis, le coût n’est finalement pas très éloigné d’un CDI pour une personne manquant de maturité professionnelle et moins opérationnelle compte tenu de son temps de présence. En outre, nous ne pouvons pas escompter de transformer son contrat en CDI par la suite car il souhaite reprendre ses études, alors que nous avons dû passer du temps pour le former. Dans l’esprit, faire concilier les études et l’expérience en entreprise est une bonne chose, mais en pratique il conviendrait d’en limiter le coût pour l’entreprise. Nous avons par le passé utilisé à quatre reprises ce type de contrat (à l’époque où l’exonération de charges était plus importante) et deux de ces quatre personnes font toujours partie de l’entreprise, en CDI. 28 B - RECRUTER… ET INSÉRER CONTRAT EMPLOIS FRANCS EMPLOIS D’AVENIR CONTRAT UNIQUE D’INSERTION-CONTRAT INITIATIVE EMPLOI PUBLIC 16 à 30 ans : - Qualifiés ou non, - Résidents d’une ZUS depuis au moins 6 mois, - Totalisant 12 mois minimum de recherche d’emploi au cours des 18 derniers mois. 16 à 25 ans (ou jusqu’à 30 ans si reconnus comme travailleurs handicapés) sans emploi et : - Sans diplôme ; ou - Titulaires d’un BEP/CAP et totalisant 6 mois minimum de recherche d’emploi au cours des 12 derniers mois (dérogation possible à la durée de recherche d’emploi, sur demande, en cas de « difficultés particulières » liées au parcours de formation, aux perspectives locales d’accès à l’emploi au regard de la qualification, ou à des difficultés sociales particulières). - Titulaires d’un diplôme jusqu’à Bac+3 résidant en ZUS/ZRR/DOM et totalisant 12 mois minimum de recherche d’emploi au cours des 18 derniers mois (dérogation possible en cas de « difficultés sociales particulières »). Personne sans emploi ayant des difficultés sociales et professionnelles d’accès à l’emploi. EMPLOYEUR Secteur marchand. - Entreprises du secteur marchand dans certains secteurs (liste fixée pour chaque région), - Secteur non marchand. Secteur marchand. OBJECTIFS Insertion professionnelle des jeunes en difficulté. Insertion professionnelle de personnes en difficultés sociales et professionnelles. AVANTAGES - Former un jeune motivé. - Bénéficier de l’aide d’un interlocuteur (Mission locale/Cap emploi) pour suivre le jeune. - Fidéliser les salariés (CDI) ou préparer une future embauche (CDD), - Pas d’effet de seuil. IMPACT FINANCIER Aide de 5000 € : deux versements de 2500 € chacun (3e et 10e mois d’exécution). Vous ne devez pas bénéficier d’une autre aide de l’Etat pour l’emploi du même salarié (à l’exception des aides liées au contrat de professionnalisation). -> Aide de 35% du SMIC horaire brut. -> Rémunération : supérieure ou égale au SMIC horaire ou au minimum conventionnel. EXEMPLE - POUR UN ETP DU SECTEUR MARCHAND SMIC brut (au 1er janvier 2014) 1445 € Montant de l’aide 506 € Reste à payer pour l’employeur (hors cotisations) 939 € -> Aide financière mensuelle de l’Etat. Taux et durée fixés par le Préfet de Région. Au maximum : 47% du SMIC horaire brut. - L’aide est accordée pour 12 à 36 mois (par dérogation 60 mois pour permettre de terminer une formation), - Elle est versée mensuellement. 29 FORME CDI à temps plein. Période d’essai de 3 mois. CDI/CDD (de 3 ans généralement), conclu sous la forme d’un CUI-CIE. - CDD de 6 mois minimum (3 mois pour les personnes ayant fait l’objet d’une condamnation.) Maximum : 24 mois (60 mois si plus de 50 ans) - Ou CDI - A temps plein ou partiel (20h hebdomadaires minimum) Pour les CDD : pas de délai de carence ni d’obligation d’indemnisation en fin de contrat. MODE D’EMPLOI 1. Vous devez déposer votre demande d’aide auprès de Pôle emploi avant la conclusion du contrat de travail ou dans le mois suivant le début du contrat. Le RIB de votre entreprise est à joindre à la demande. 1. Prendre contact avec la mission locale/Pôle emploi/ Cap emploi (pour recruter un travailleur handicapé) de votre secteur. 1. Prendre contact avec le prescripteur : Pôle emploi, Mission locale (pour les salariés de moins de 26 ans), Cap emploi (pour les travailleurs handicapés), ou le Président du Conseil général (pour les bénéficiaires du RSA) pour vérifier votre éligibilité. 2. Le silence gardé pendant plus d’un mois par Pôle emploi vaut rejet. 2. Désigner un tuteur. 3. Faire votre choix parmi les candidatures qui vous sont proposées. 4. Contractualisation : - Renseignement du formulaire de demande d’aide. - Renseignement du dossier d’engagement et de suivi entre vous, le jeune et la mission locale. 2. Choisir un tuteur et prévoir des actions d’accompagnement professionnel. 3. Déposer une demande d’aide auprès du prescripteur. 4. Conclure le contrat. 5. Intégration : le référent mission locale/Cap emploi fait un 1er état des lieux dans l’entreprise avec le jeune dans les 3 mois. ATTENTION : L’embauche ne peut pas avoir lieu avant l’attribution de l’aide. BON À SAVOIR : -> La liste des ZUS est consultable sur le site du ministère délégué à la Ville : www.ville.gouv.fr/?les-emplois-francs -> Le SYLAé (système de libre accès des employeurs) est un téléservice qui vous permet de gérer en ligne le CUI et les emplois d’avenir : www.asp-public.fr/beneficiaire/sylae -> Pour trouver les coordonnées de votre Mission locale : www.emploi.gouv.fr/acteurs/missions-locales 30 TÉMOIGNAGE Sandra LE GRAND, Vice-Présidente de CroissancePlus, Présidente Fondatrice de Kalidea Kalidea, 1er acteur dans la fidélisation des salariés et des professionnels, a créé 200 emplois en 12 ans, dont 95% en CDI. Quels outils avez-vous mis en place ? Nous avons bénéficié d’aides et subventions dans le cadre de nos contrats de professionnalisation et d’apprentissage, et avec la signature de contrats uniques d’insertion (CUI-CIE). Nous travaillons avec le cabinet AD Consultem, expert dans le domaine du financement et la mobilisation d’aides publiques, qui nous accompagne dans toutes les démarches. Quel est le processus ? Nous devons remplir une fiche signalétique avec l’identité du candidat / ses formations et diplômes / sa situation professionnelle / le poste à pourvoir ; Nous transmettons cette fiche à notre consultant, qui étudie le dossier selon les critères d’éligibilité actuels ; Le consultant revient vers nous afin de nous informer de l’éligibilité ou non de notre dossier. Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées ? Une certaine « lourdeur administrative » dans le cadre du CUI-CIE : > Le fait de devoir se déplacer auprès de Pôle Emploi avec le candidat afin d’établir ce contrat ; > Les états de présence trimestriels avec les salaires bruts versés à envoyer auprès de l’Agence de Service et de Paiement. Quels sont vos conseils aux entrepreneurs ? Se faire conseiller sur les dispositifs existants, dont vous ignorez parfois l’existence : constitution du dossier, date et lieu du dépôt, critères d’éligibilité,… Il faut se renseigner et utiliser les aides mises à notre disposition tout autant que les crédits d’impôts, qui sont autant d’encouragements ou « des coups de pouce à l’emploi ». Même si on ne crée pas des postes pour les aides mais parce que l’entreprise se développe, l’entrepreneur est un optimiste qui sait aussi prendre quelques risques pour encourager sa croissance ! 31 C - RECRUTER… ET MAINTENIR DANS L’EMPLOI CONTRAT CONTRAT DE GENERATION PUBLIC - Jeune : moins de 26 ans (ou moins de 30 ans si travailleur handicapé), - Senior : • Maintien dans l’emploi : 57 ans ou plus (ou 55 ans ou plus pour les TH), • Recrutement : 55 ans ou plus. EMPLOYEUR - Secteur marchand - Entreprise de moins de 50 salariés au 31 décembre de l’année précédente et n’appartenant pas à un groupe employant au moins 50 salariés : éligible à l’aide sans accord collectif ni plan d’action. - Entreprise ou groupe de 50 à 299 salariés au 31 décembre de l’année précédente : éligible à l’aide sans accord collectif ou plan d’action MAIS pénalité sera encourue à compter d’une date fixée par décret et au plus tard le 31 mars 2015, si l’entreprise n’est pas couverte par un accord collectif d’entreprise, de groupe ou de branche étendu, ou par un plan d’action. - Entreprise ou groupe de 300 salariés et plus au 31 décembre de l’année précédente : pas d’aide, et pénalité encourue si l’entreprise n’est pas couverte par un accord collectif d’entreprise, de groupe, ou par un plan d’action. OBJECTIFS - Recrutement d’un jeune en CDI, - Maintien dans l’emploi ou recrutement d’un senior. AVANTAGES Transmission des compétences et savoir-faire. IMPACT FINANCIER -> Recrutement d’un jeune de moins de 26 ans et maintien dans l’emploi d’un senior de 57 ans ou plus : 4 000 € par an pendant 3 ans. -> Recrutement d’un jeune et recrutement d’un senior : les entreprises qui recrutent un jeune de moins de 26 ans en CDI et embauchent, simultanément ou au plus tôt 6 mois avant le recrutement du jeune, un salarié d’au moins 55 ans bénéficient d’une aide de l’Etat de 8 000 € par an pendant 3 ans. FORME Embauche d’un jeune ET en parallèle maintien dans l’emploi ou recrutement d’un senior : - Pour l’embauche du jeune : CDI , - Pour le salarié senior maintenu en emploi : CDI à temps plein ou partiel. MODE D’EMPLOI 1. Déposez votre demande d’aide à Pôle emploi services, au plus tard dans les 3 mois suivant le début du contrat. MEMO : Vous n’avez pas de pièces justificatives à fournir, mais vous devez les conserver en cas de contrôle. 2. A la fin de chaque trimestre, Pôle emploi services vous enverra une demande d’actualisation. Vous devez simplement confirmer dans le mois suivant que les 2 salariés sont toujours présents et que les conditions de l’aide n’ont pas changé. BON À SAVOIR : Si leur branche n’a pas conclu d’accord contrat de génération, les entreprises de 50 à 299 salariés doivent négocier elles-mêmes un accord d’entreprise contrat de génération, sous peine de pénalité : depuis la loi du 5 mars 2014 « relative à la formation professionnelle, à l’emploi et à la démocratie sociale ». 32 D - RECRUTER… ET REMPLIR SON OBLIGATION D’EMPLOI DE TRAVAILLEURS HANDICAPÉS TYPE D’AIDE AIDE À L’INSERTION PROFESSIONNELLE (AIP) AIDES AU CONTRAT DE PROFESSIONNALISATION OU AU CONTRAT D’APPRENTISSAGE PH BÉNÉFICIAIRES - 45 ans et plus, - ou chômeur ayant travaillé moins de 6 mois consécutifs dans les 12 mois précédents, - ou sortant d’un établissement protégé ou adapté. - Salarié reconnu travailleur handicapé. EMPLOYEUR - Toute entreprise du secteur marchand soumise à l’obligation d’emploi de travailleurs handicapés. - Entreprise concluant un contrat de professionnalisation ou un contrat d’apprentissage d’au moins 6 mois - Entreprise qui pérennise le CP/CA à l’issue de l’alternance. OBJECTIFS Favoriser l’emploi et la formation des travailleurs handicapés. Favoriser l’emploi et la formation de jeunes handicapés éloignés de l’emploi. AVANTAGES IMPACT FINANCIER Remplir votre obligation d’emploi MONTANTS DE L’AIDE À L’INSERTION PROFESSIONNELLE EN 2014 CONTRAT CONCERNÉ AIDE AU CP AIDE AU CA CDD de 6 à 11 mois 1 500 € 1 500 € CDD de 6 à 11 mois CDD de 12 mois et plus CDI 3 000 € 2 000 € 4 000 € 4 000 € CDD de 12 mois 3 000 € Temps plein 4 500 € 1 000 € 2 000 € 2 000 € CDD de 12 à 18 mois 4 500 € Temps partiel (minimum 16h hebdomadaires) CDD de 18 à 24 mois inclus 6 000 € 6 000 € CDD de 24 à 30 mois X 7 500 € CDD de 30 à 36 mois inclus X 9 000 € CDI 7 500 € X Aide à la pérennisation du contrat à l’issue de l’alternance : EMBAUCHE EN CDI EMBAUCHE EN CDD DE 12 MOIS ET PLUS Temps plein 4 000 € 2 000 € Temps partiel (min. 16h hebdomadaires) 2 000 € 1 000 € FORME - Embauche en CDI ou CDD d’au moins 6 mois. - Contrat de professionnalisation ou contrat d’apprentissage. MODE D’EMPLOI - L’aide est prescrite par le conseiller de Cap emploi, de Pôle emploi ou de la Mission locale qui accompagne la personne handicapée. - Adresser la demande à l’Agefiph dans les 3 mois suivant l’embauche. BON À SAVOIR : Vous pouvez solliciter l’aide du conseiller Cap Emploi, Pôle emploi ou la Mission locale qui a soutenu votre démarche. 33 TYPE D’AIDE AIDES AUX EMPLOIS D’AVENIR AIDES AU CONTRAT DE GÉNÉRATION PH BÉNÉFICIAIRES Jeune handicapé de moins de 30 ans relevant du dispositif emplois d’avenir. - Maintien ou recrutement d’un senior de plus de 55 ans. EMPLOYEUR Employeur du secteur marchand ayant embauché un jeune handicapé en emploi d’avenir. Employeur du secteur marchand éligible au dispositif des contrats de génération. OBJECTIFS Aider les entreprises à qualifier des jeunes handicapés éloignés de l’emploi. Anticiper le renouvellement des générations et favoriser la transmission des compétences. AVANTAGES IMPACT FINANCIER Remplir votre obligation d’emploi -> Aide forfaitaire à l’employeur : 10 300 € pour un temps plein (aide proratisée pour un temps partiel). -> Aide à la formation du jeune - Son montant peut atteindre 80 % du coût pédagogique de la formation (100 à 250 h). -> Aide senior au contrat de génération : versement unique et forfaitaire : - 4000 € pour un temps plein, - 2000 € pour un temps partiel (16h hebdomadaires minimum). -> Aide à la formation des salariés handicapés en contrat de génération : - Son montant peut atteindre 80% du coût de la formation du jeune et/ou du senior (100 à 250h). FORME Contrat d’avenir à temps plein ou partiel. Embauche d’un jeune et en parallèle maintien dans l’emploi ou recrutement d’un senior. MODE D’EMPLOI -> L’aide doit être prescrite par le conseiller de Pôle emploi ou de la Mission locale qui a soutenu la démarche, dans les 3 mois suivant l’embauche. -> Aide senior au CG : faire la demande directement auprès de votre délégation régionale de l’AGEFIPH, du conseiller Cap emploi ou Pôle emploi qui a soutenu votre démarche, dans les 3 mois suivant l’embauche. -> Aide à la formation : faire la demande avant le début de la formation. RAPPEL sur l’obligation d’emploi de personnes handicapées : toute entreprise de 20 salariés et plus doit employer des personnes handicapées, dans une proportion de 6% de son effectif. L’appréciation du seuil des 20 salariés se fait au 31 décembre de chaque année. BON À SAVOIR : Pour rechercher votre contact Cap emploi ou d’une Mission locale : www.agefiph.fr/Annuaire 34 TÉMOIGNAGE Guillaume RICHARD, Membre du Comité Directeur de CroissancePlus, PDG du Groupe O2 Dans le cadre de la politique Handicap du groupe, nous avons la volonté de développer l’emploi des personnes en situation de handicap. Le dispositif « emploi d’avenir » nous a permis de faciliter l’emploi de ce public qui est très souvent éligible à ce dispositif. Pour prendre un exemple concret, nous avons recruté Mélanie en « emploi d’avenir » pour un poste d’assistante d’agence. Mélanie était auparavant Auxiliaire de vie indépendante. Pour des raisons de santé, elle a dû se réorienter vers un poste administratif. Mélanie n’avait jamais travaillé dans un bureau mais elle avait une réelle volonté de réorienter sa carrière. Pour réussir son intégration, un tuteur a été nommé et l’équipe dans laquelle elle a été affectée a été sensibilisée. En plusieurs mois, nous avons pu constater une progression significative de sa confiance en soi et de son degré d’autonomie. Elle a réalisé une formation de remise à niveau sur les écrits professionnels et va démarrer un titre professionnel de niveau IV « Secrétaire Assistante ». L’intérêt majeur de cette reconversion réussie réside dans la double compétence de Mélanie : maîtrise du métier d’intervenant et maintenant du métier d’assistante d’agence. L’entreprise est donc également gagnante dans cette opération, d’autant plus que les coûts de formation et d’adaptation sont pris en charge dans le cadre de l’emploi d’avenir. Pour mettre en place cet emploi d’avenir, nous nous sommes mis en relation avec notre interlocuteur de Cap Emploi pour proposer une offre et identifier des candidats. Afin de valider la candidature de Mélanie, Cap Emploi nous a proposé une évaluation en milieu de travail puis s’est chargé du montage du dossier administratif « emploi d’avenir ». En fonction des besoins de Mélanie et du poste, nous avons construit son parcours de formation avec notre conseiller AGEFOS PME (qui prend en charge les coûts de formation). Dernier point pour la réussite de l’intégration, un salarié embauché dans le cadre d’un emploi d’avenir a souvent besoin d’un accompagnement renforcé : il est donc important de sensibiliser les équipes afin de réussir l’intégration. A la prise de poste, le niveau d’exigence attendu ne peut pas être le même que pour un recrutement classique car les candidats ont parfois une perte de confiance ou peu d’expérience dans l’emploi visé. C’est d’ailleurs pour cela que l’entreprise bénéficie d’aides financières. Au final, tant au niveau financier qu’au niveau humain, c’est une opération gagnante pour l’entreprise. 35 ANNEXE 1 Tableau synthétique des aides donnant lieu à un allègement de charges sociales AIDES RÉDUCTION FILLON COTISATIONS CONCERNEES PAR L’EXONERATION Réduction générale de cotisations patronales (assurances sociales et allocations familiales) (Réduction jusqu’à 28,1% dans les entreprises de moins de 20 salariés et 26% dans les entreprises de plus de 20 salariés). CRITERE PRINCIPAL L’entreprise doit cotiser au régime d’assurance chômage. DUREE DE L’EXONERATION Pas de durée. La réduction s’applique sur les bas salaires (jusqu’à 1,6 SMIC). CUMUL Cumul possible avec : - La déduction patronale forfaitaire applicable au titre des heures supplémentaires, - L’exonération pour les employés d’aide à domicile. Non cumulable avec l’application de taux spécifiques (ex : artistes du spectacle), d’assiettes ou de montants forfaitaires de cotisations. Le cumul s’opère par salarié et ne peut jamais excéder le montant des cotisations patronales dues par le salarié. CONTRIBUTION PATRONALE D’ASSURANCE CHÔMAGE JEUNES ENTREPRISES INNOVANTES (JEI) 36 Exonération totale de la contribution patronale d’assurance chômage (Taux actuel de 4%). Exonération sur les contributions patronales d’assurances sociales et d’allocations familiales au titre des rémunérations versées aux personnes occupant des emplois ouvrant droit à l’exonération (Exonération totale pendant 7 ans dans la limite d’un double plafond). - Date de prise d’effet du contrat (à compter du 1er juillet 2013), - Age du salarié à cette date (moins de 26 ans). De 3 à 4 mois en fonction de la taille de l’entreprise. - Répondre à la définition de « jeune entreprise innovante » posée par le Code Général des Impôts. Exonération à taux plein pendant 7 ans. A déterminer en fonction des règles applicables au dispositif concerné par le cumul. (Si rien n’interdit le cumul du dispositif avec une exonération de contribution patronale, alors le cumul sera possible). Non cumulable pour l’emploi d’un même salarié, ni avec une aide d’Etat à l’emploi, ni avec une autre exonération de cotisations patronales, ni avec l’application de taux spécifiques, d’assiettes ou de montants forfaitaires de cotisations. Cumul possible avec la déduction forfaitaire de cotisations patronales liée aux heures supplémentaires. CRÉDIT D’IMPÔT POUR LA COMPÉTITIVITÉ ET L’EMPLOI (CICE) Avantage fiscal qui équivaut à une baisse de charges sociales (Taux du crédit : 6% pour les rémunérations versées à compter du 1er janvier 2014). Etre imposé à l’impôt sur les sociétés ou à l’impôt sur le revenu d’après son bénéfice réel, au titre des rémunérations versées à son personnel salarié. Pas de durée. Le CICE est cumulable avec une exonération totale ou partielle des cotisations de Sécurité sociale. ZONES FRANCHES URBAINES (ZFU) Exonération de charges patronales (assurances sociales, allocations familiales, versement de transport et de FNAL). Création ou implantation d’entreprise dans la zone jusqu’au 31 décembre 2014. Pendant 5 ans. Non cumulable avec d’autres aides ou exonération de cotisations. Exonération de cotisations (part patronale des assurances sociales et des allocations familiales). Création ou implantation d’entreprise dans la zone. ZONES DE REVITALISATION RURALE (ZRR) Cumul possible avec la déduction forfaitaire de cotisations patronales liée aux heures supplémentaires. Entreprise de moins de 50 salariés. Durée de 12 mois. Entreprise de moins de 50 salariés. Non cumulable, pour l’emploi d’un même salarié, avec une aide de l’État à l’emploi, avec une exonération totale ou partielle de cotisations patronales de Sécurité sociale avec une assiette ou un montant forfaitaire de cotisations et avec l’application de taux spécifiques. Cumul possible avec la déduction forfaitaire de cotisations patronales liée aux heures supplémentaires. ZONES DE RESTRUCTURATION DE LA DÉFENSE (ZRD) Exonération de cotisations patronales (assurances sociales et allocations familiales). Création ou implantation d’entreprise dans la zone dans les 3 ans qui suivent le classement d’une commune en ZRD. Durée de 5 ans à compter de l’implantation ou de la création de la nouvelle activité. Pas de condition d’effectif. Non cumulable, pour l’emploi d’un même salarié, avec celui d’une aide de l’État à l’emploi ou d’une exonération totale ou partielle de cotisations patronales de Sécurité sociale ou l’application d’assiettes, de taux ou de montants de cotisations spécifiques. Cumul possible avec la déduction forfaitaire de cotisations patronales liée aux heures supplémentaires BASSINS D’EMPLOI À REDYNAMISER (BER) Exonération de charges patronales (assurances sociales, allocations familiales, versement de transport et de Fnal). Création ou implantation d’entreprise dans la zone jusqu’au 31 décembre 2014. Pas de condition d’effectif. Pendant 5 ans. Non cumulable, pour l’emploi d’un même salarié, avec une aide de l’État à l’emploi, avec une exonération totale ou partielle de cotisations patronales de Sécurité sociale avec une assiette ou un montant forfaitaire de cotisations et avec l’application de taux spécifiques. Cumul possible avec la déduction forfaitaire de cotisations patronales liée aux heures supplémentaires. 37 CONCLUSION Depuis 17 ans, les entrepreneurs de CroissancePlus se mobilisent auprès des décideurs publics et des médias afin de réformer l’environnement économique, fiscal et social français et de favoriser la création d’emplois en France. L’emploi est l’un des engagements forts de notre association. Dans le contexte actuel de sortie de crise, l’optimisation des aides à l’emploi est l’un des leviers qui vous permettra de recruter et de former de nouveaux collaborateurs, acteurs clés du développement de votre entreprise. Les témoignages des entrepreneurs de CroissancePlus, leurs retours d’expériences, les idées et les conseils pratiques de ce guide vous auront démontré qu’il est possible pour chaque entreprise d’utiliser efficacement les aides à l’emploi et de faire de vos recrutements un investissement pour la croissance de votre entreprise. Nous espérons que ce guide pratique vous apportera quelques clés de réussite. A vous de recruter ! 38 REMERCIEMENTS L’optimisation des aides à l’emploi est un sujet complexe mais passionnant. Afin de pouvoir créer un guide de qualité, clair et pratique, nous nous sommes appuyés sur l’expertise et l’expérience de nombreux membres de CroissancePlus. De plus, nous remercions particulièrement nos partenaires, CMS Bureau Francis Lefebvre et Michael Page, pour leur accompagnement et leur contribution. Merci à Nicolas de Sevin, Avocat associé (CMS Bureau Francis Lefebvre), et Vincent Poirel, Responsable Egalité des chances et RSE (Michael Page), pour leur expertise technique et réglementaire. Merci aux membres du comité de pilotage de ce guide, et particulièrement à Carole Attal, pour ses précieux conseils. Enfin, nos sincères remerciements aux entrepreneurs témoins : Cédric Alexandre, Carole Attal, Thibaut Bechetoille, Vincent David, Jean-Claude Degand, Christian Delage, Antoine Gentil et Julien Viaud, Sandra Le Grand, Fabrice Métayer, Alexandre Pham, Guillaume Richard, Laurent Vronski. 39 PARTENAIRES Quelques mots sur CMS Bureau Francis Lefebvre CMS Bureau Francis Lefebvre est l’un des premiers cabinets d’avocats de droit des affaires en France. Nos positions font référence en matières fiscale, juridique et sociale. Face à un droit de plus en plus complexe, nous offrons aux entreprises qui nous consultent et ce, quelle que soit leur taille : > la mise en synergie de nos expertises lorsque le contexte le requiert comme dans les opérations transactionnelles ou de restructuration ; > la taille de nos équipes, tant en France qu’à l’international, qui permet une mobilisation immédiate de nos spécialistes sur les dossiers les plus complexes ; > la garantie de solutions éprouvées notamment dans le cadre de contentieux, compte tenu du nombre de dossiers traités et fondées sur un puissant knowledge management ; > l’accompagnement de nos clients dans la confiance et la durée grâce à la stabilité de nos équipes. Nos interventions sont de quatre types : la consultation, le conseil, la négociation et la défense. Elles reposent sur une organisation rigoureuse avec l’identification d’un interlocuteur référent garant de la qualité du service. Elles sont animées par la volonté de comprendre les enjeux des entreprises qui nous consultent, et ce, au-delà des questions purement techniques. CMS Bureau Francis Lefebvre : 380 avocats en France, plus de 3000 à l’international opérant dans 33 pays par le biais du réseau CMS. Quelques mots sur Michael Page Fort de plus de 25 ans d’expérience, Michael Page, entité de PageGroup, intervient dans la recherche de cadres confirmés en CDD et CDI par sélection et approche directe et identifie les meilleurs talents pour ses clients, grands groupes ou PME. Grâce à leur expertise métier, les équipes de Michael Page vous apportent une dimension conseil à chaque étape du recrutement et étudient les solutions les plus adaptées à vos exigences. En France, PageGroup recrute à travers trois autres marques : Page Executive qui est l’un des leaders de la chasse de têtes sur des postes de direction générale, de direction opérationnelle/ fonctionnelle ou encore d’experts. Il couvre également la recherche d’administrateurs et l’audit d’équipes dirigeantes ; Michael Page Interim Management qui intervient exclusivement dans la recherche de cadres confirmés pour des missions d’interim management ou de management de transition ; Page Personnel qui recrute des cadres 1er niveau, des techniciens et des employés qualifiés pour des missions d’intérim, des CDD et CDI. Michael Page France en quelques chiffres : plus de 150 consultants – 17 divisions spécialisées – 9 bureaux en France. 40 Quelques mots sur CroissancePlus PREMIER RESEAU FRANÇAIS DES ENTREPRENEURS DE CROISSANCE, CroissancePlus réunit une nouvelle génération qui regroupe près de 400 entrepreneurs innovants afin de réformer l’environnement économique, social, juridique et fiscal, et favoriser la création d’entreprises et d’emplois en France. Présidée par Stanislas de BENTZMANN, CroissancePlus agit au quotidien comme force de propositions et de lobbying en formulant de nombreuses recommandations auprès des pouvoirs publics et des leaders d’opinion. LIEU D’ECHANGES ET DE NETWORKING, CroissancePlus s’impose également dans le débat public à travers l’organisation de nombreux événements autour de personnalités politiques et économiques de tout premier plan. PORTER TOUJOURS PLUS HAUT L’ESPRIT D’ENTREPRISE ET FAIRE ENTENDRE LA VOIX DES ENTREPRENEURS DANS LES MEDIAS, telle est la volonté de CroissancePlus qui accompagne les dirigeants d’entreprise dans leur développement en France et à l’international. Les missions de CroissancePlus 1. Être une force de propositions reconnue des pouvoirs publics Les propositions de CroissancePlus émanent d’hommes et de femmes de terrain, de commissions et groupes de travail qui se réunissent régulièrement dans les domaines suivants : création d’entreprise et financement / juridique et fiscal / social et emploi / recherche, innovation et propriété intellectuelle / relations Grands groupes-PME / international / croissance partagée. 2. Constituer un réseau performant d’entrepreneurs CroissancePlus est également un lieu reconnu d’échanges et de rencontres permettant de développer des synergies entrepreneuriales, des compétences techniques ou tout simplement partager expérience et bonnes pratiques. Les nombreux événements - grands déjeuners, dîners-débats, petits-déjeuners thématiques, BtoB, déjeuners mensuels business etc… sont autant d’occasions d’accueillir des personnalités de tout premier plan et de contribuer à la notoriété de CroissancePlus et de ses membres. Parmi les invités de CroissancePlus : Manuel Valls, Michel Sapin, Arnaud Montebourg, JeanMarc Ayrault, Fleur Pellerin, Christine Lagarde, Jean-Claude Mailly, Gilles Pélisson, Pierre Laurent, François Fillon, Hervé Novelli, Nicolas de Tavernost, François Hollande, Luc Chatel, Nicole Notat, Xavier Bertrand, Franck Riboud, Nicolas Sarkozy, Claude Bébéar, François Chérèque, Bernard Thibault et d’autres personnalités... Pour en savoir plus, www.croissanceplus.com 41 Notes 42 43 © Photo de couverture : Laurence de Terline / Réalisation : www.nicolas-martin.fr www.croissanceplus.com Twitter : @CroissancePlus Mail : [email protected] 44 Ne pas jeter sur la voie publique Ce document a été imprimé par EASILYPRINT, entreprise adaptée et certifiée. Il est éco-conçu, et imprimé sur du papier certifié PEFC, 100% recyclé, avec des encres végétales.