AMH : ACTUALITES ET INDICATIONS DU DOSAGE

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AMH : ACTUALITES ET INDICATIONS DU DOSAGE
AMH : ACTUALITES ET INDICATIONS DU DOSAGE
L’Hormone Anti-Müllerienne fait partie de la famille du TGF-Béta. Elle est secrétéer par les
cellules de la granulosa dès la 36 ème SA chez le fœtus et jusqu’au la ménopause. La secrétion
est principalement assurée par les follicules antraux et diminue lors des stades ovi-antraux et
pré-antraux.
Son rôle a été mis en évidence grâce à l’étude de souris KO AMH-/-. Elles sont fertiles mais ont
le particularité de présenter un nombre élevé de follicules en phase de croissance ce qui
conduit à une diminution rapide des follicules primordiaux. Une plus grande sensibilité au
recutement folliculaire et à la croissance sous l’influence de la FSH est permise par le déficit en
AMH, ce qui permet d’avancer l’hypothèse d’un rôle inhibiteur de l’action de la FSH.
Le taux augmente dans l’enfance et forme un plateau à partir de 15 ans jusqu’à 25 ans avant
de décroitre progressivement jusqu’à la ménopause.
Des études de population montrent des variations en fonction du poids de naissance, de l’âge
des premières règles, du nombre de grossesse et d’enfants, de l’IMC, du tabagisme des
pathologies ovariennes (SOPK, dysovulation…), de la grossesse (diminution progressive) et de
la contraception orale.
Des variations sont également liées au cycle menstruel avec un taux plus élevé de 20% en
moyenne durant la phase follicullaire par rapport à la phase lutéale. Ces varaitions ne sont pas
considérées comme suffisante pour restreindre le prélèvement au 3 ème jour du cycle.
Concernant son indication, il semble qu’elle doive être limité au contexte de l’AMP. En effet, un
taux bas n’est pas prédictif d’échec de grossesse spontanée, en cas de taux de FSH basal non
élevé.
En revanche, elle est le meilleur reflet de la réserve ovarienne de la durée de vie génitale avec
une bonne corrélation entre le nombre de follicules et le taux.
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AMH : ACTUALITES ET INDICATIONS DU DOSAGE
Il est plus fiable que l’échographie ou la biopsie car les follicules peuvent former des nids avec
des zones sans follicules. Il est plus précoce que l’augmentation de la FSH et représente un
marqueur prédictif de ménopause.
En prévision des traitements d’induction de l’ovulation en vue de FIV, un taux d’AMH bas est en
faveur d’un traitement par hautes doses de FSH et d’un taux de grossesse plus bas du fait du
faible nombre d’ovocytes obtenus.
En revanche un taux élevé doit inciter à la prudence du fait du risque d’hyperstimulation.
Enfin, dans le cadre des chimiothérapies chez les femmes en période d’activité génitale, le
différentiel entre les taux d’AMH pré- et post-traitement reflète la gondotoxicité des traitements.
Un taux d’AMH faible avant traitement peut d’ailleurs faire proposer une cryopréservation
ovocytaire.
L’interprétation des résultats doit tenir compte des spécificités des trousses existantes, qui ont
des valeurs de référence et des seuils de détection spécifiques. La connaissance d’éventuelles
interférences, en particulier en cas de troubles dysimmunitaires, est également indispensable.
Il est regrettable que ce dosage si précieux dans la prise en charge de l’infertilité ne soit
toujours pas remboursé.
Biologiste Infos – Septembre-Octobre 2014
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