Journal de la Biennale de Belleville
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Journal de la Biennale de Belleville
Le journal 25 septembre – 26 octobre 2014 2 BIENNALE DE BELLEVILLE 3 SOMMAIRE 3 Introduction 4 Laurent Tixador 6 8 10 Dector & Dupuy Jacques Clayssen & Patrick Laforet 12 14 Jean-Christophe Norman Laëtitia Badaut Haussmann Adrien Guillet & Camille Tsvetoukhine 16 Carte / Map 18 20 22 Programme / Agenda Capucine Vever Cammina cammina 24 L’artothèque de Belleville / The Belleville Art Lending Library 26 Colloque / Conference 28 31 30 Brooklyn à Belleville / Brooklyn in Belleville Belleville en Vue(s) 32 Dédale & Point Éphémère invite… 33 34 Les mots bleus Promenades urbaines Les galeries / Galleries 3 INTRODUCTION À l’automne 2014, la biennale de Belleville entamera sa 3e édition, une édition dédiée à la marche, à la déambulation, à l’exploration de ce quartier populaire de Paris menacé d’une gentrification galopante… Déjà lors de sa première édition, en 2010, la déambulation était présente à travers les visites guidées de Lee Show Chun qui tentait de donner des clés de compréhension à l’implantation des migrants chinois le long de l’axe de la rue de Belleville, mais aussi dans l’invitation faite à Hamish Fulton, artiste marcheur emblématique, à qui il fut proposé de revenir à Paris pour une y réaliser une œuvre majeure après des années d’absence dans l’Hexagone ; l’édition suivante faisait la part belle aux promenades, entre la Nuit des Tableaux Vivants balisant un itinéraire nocturne d’images performées, Street Painting, ensemble d’interventions picturales disséminées dans plusieurs rues de Belleville, et le Grand Tour qui amenait le visiteur à se déplacer d’atelier en atelier tout au long de la biennale. Ce qui était en germe s’est donc imposé dans cette nouvelle édition, autant pour répondre à des contingences liées à la configuration du quartier — à son absence de « grands espaces de monstration » — que pour chercher à les dépasser en essayant de promouvoir un concept qui concilie l’interrogation sur l’œuvre d’art dans l’espace public et la notion d’expérience esthétique. Qu’est-ce qui définit une œuvre d’art si ce n’est l’expérience que l’on en retire, la portée intellectuelle, imaginaire et sensible qui en découle ? Pour un artiste comme Fulton, il est patent que l’expérience esthétique ne se situe pas dans la contemplation des œuvres accrochées aux cimaises des foires d’art contemporain qui laisse le plus souvent de côté leurs origines complexes, mais plutôt dans l’exploration personnelle du paysage, urbain ou montagnard, source d’émerveillement perpétuel. La marchandisation extrême de l’œuvre qui atteint des sommets en cette époque de spéculation débridée rebat radicalement les cartes de l’approche esthétique de cette dernière pour n’y trouver la plupart du temps que les indices de son devenir bankable. La biennale de Belleville, en remettant le spectateur au cœur d’un dispositif complexe où l’objet d’art correspond plus à un moment donné de l’acte créatif, où la ville et ses infinies stratifications apparaît comme l’œuvre collective ultime, perpétuellement in progress, à travers laquelle il importe de tracer un chemin sensible, repose la question du rôle de l’art au sein d’une société hantée par la saturation de la marchandise, renouant par là même avec des interrogations qui traversent les courants artistiques majeurs de la fin du xxe siècle. THE 3RD BELLEVILLE BIENNIAL In the autumn of 2014, the third Belleville Biennale will be dedicated to the walk, the stroll, and the exploration of this working-class neighbourhood of Paris, threatened by rampant gentrification... From its beginnings, in 2010, the stroll was already present not only through the guided visits of Lee Show Chun, who tried to offer keys to understanding the establishment of Chinese migrants along the Rue de Belleville, but also in the invitation made to Hamish Fulton, an emblematic artist-cum-walker, to whom it was proposed that he return to Paris to produce a major work in the city after years of absence from France; the 2012 Biennale gave pride of place to walks, between the Nuit des Tableaux Vivants staking out a nocturnal itinerary of performed images, Street Painting, a set of pictorial interventions scattered through several Belleville streets, and the Grand Tour which took visitors from studio to studio. So what was embryonic has thus become the theme of this new Biennale, as much to respond to circumstances stemming from the neighbourhood’s configuration — and its absence of “large display spaces” — as to try to get beyond them by trying to promote a concept that reconciles questioning of the artwork in the public place and the notion of aesthetic experience. What is it that defines a work of art if not the experience we glean from it, the intellectual, imaginary and perceptible scope that results from it? For an artist like Fulton, it is obvious that the aesthetic experience is not set in the contemplation of works hung on the walls of contemporary art fairs, which usually leave out their complex origins, but rather in the personal exploration of the landscape, be it urban or mountain, source of perpetual wonder. The extreme commercialization of the work, which is reaching veritable peaks in this day and age of unfettered speculation, is radically reshuffling the cards of the aesthetic approach of the work, most of the time finding therein just the clues of its bankable future. The Belleville Biennale puts the spectator back at the heart of a complex system where the art object tallies more with a given moment of the creative act, where the city and its infinite stratifications appears like the ultimate collective work, forever in progress, through which there is cause to make a sensible path. It thus re-posits the issue of the role of art within a society haunted by the saturation of merchandise, thereby linking back up with questions which permeated the major art trends of the late 20th century. Patrice Joly, chief curator of the Belleville Biennale Patrice Joly, commissaire général de la biennale de Belleville Le journal BIENNALE DE BELLEVILLE 3 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION ET RÉDACTEUR-EN-CHEF / EDITOR-IN-CHIEF Patrice Joly RELECTURE / PROOFREADING Aude Launay CHARGÉS DE PRODUCTION / PRODUCTION MANAGERS COMMISSAIRE GÉNÉRAL / CHIEF CURATOR Patrice Joly COMMISSAIRES ASSOCIÉS / ASSOCIATE CURATORS Jean-Christophe Arcos, François Aubart et Benjamin Seror, Aude Launay, Marie Maertens COMMISSAIRES INVITÉS / GUEST CURATORS Elsa Beaudoin et Yannick Langlois Élisa Rigoulet et Antoine Donzeaud (Exo) GRAPHISME / GRAPHIC DESIGN RELATIONS AVEC LA PRESSE / PRESS RELATIONS Aurore Chassé Achevé d’imprimer en septembre 2014 par Roto Champagne à Chaumont. La biennale de Belleville a été fondée en 2010 par Patrice Joly, Emmanuelle Lequeux, Claire Moulène, Judicaël Lavrador, Aude Launay, Muriel Enjalran et Gilles Drouault. Elle est présidée par Étienne Bernard et organisée par l’association Place2B 70 bd de Ménilmontant – 75020 Paris. www.labiennaledebelleville.fr PARTENAIRES / PARTNERS Lorraine Hussenot 01 48 78 92 20 – [email protected] REMERCIEMENTS Isabelle & Jean-Conrad Lemaître, Françoise & Jean-Claude Quemin et plus particulièrement à la Mairie du xxe DICRéAM LA PISTE DES APACHES 4 LAURENT TIXADOR MARCHE Pour se préserver, certains animaux choisissent d’échapper au regard de leurs prédateurs en se mélangeant avec le paysage. Leur idéal est de ne faire aucun mouvement, de n’avoir ni forme ni couleur. Ils savent détourner l’attention en devenant du « rien ». C’est aussi ce que l’on voudrait être quand on marche avec un sac à dos en dehors des sentiers de randonnée ou des périodes de vacances. On doit apprendre à mentir sur le fait que l’on n’a pas forcément de raisons ou de besoin d’être à pied. Il faut se cacher pour dormir. Conception d’une expo au cours d’un voyage de Nantes va exploiter cet état d’esprit, celui dans lequel on est quand on longe une autoroute ou une voie de chemin de fer. Durant un trajet de Nantes jusqu’à l’épicentre de la biennale de Belleville, il s’agira de transformer le moment de la marche en atelier d’artiste par la réalisation de petites sculptures fortement influencées par le voyage, des objets qui n’auraient aucune raison d’exister en dehors de ce contexte de méfiance et d’inconfort. Il faudra se laisser porter par les opportunités offertes par les espaces traversés mais surtout par les conditions de vie d’un marcheur dans un univers où le déplacement est surtout mécanique et où dormir est un retour quotidien au foyer. L’environnement, naturel ou non, définira le style et obligera la forme à s’adapter à ses exigences. Tous les objets seront faits de déchets prélevés en chemin et seront installés à l’arrivée de l’artiste, le jour du vernissage, au pavillon Carré de Baudouin. Il en découlera un accrochage évolutif, enrichi par d’autres marcheurs qui viendront, au terme de leurs trajets, enrichir cette collection de souvenirs de promenade ou de voyage en y déposant les leurs. En partenariat avec l’École supérieure des beaux-arts de Nantes Métropole. Retrouvez-moi plus ou moins quotidiennement sur mon blog : laurenttixador.tumblr.com BIENNALE DE BELLEVILLE 3 5 LAURENT TIXADOR WALK THE 3RD BELLEVILLE BIENNIAL For their protection, some animals choose to dodge their predators’ eyes by blending with the landscape. Their ideal is not to make any movement, and have neither shape nor colour. They know how to divert attention by becoming “nothing”. This is also what one would like to be when one walks with a backpack away from hiking trails and outside holiday periods. One has to learn how to lie about the fact that one does not necessarily have any reason or need to be on foot. One has to hide oneself in order to sleep. Designing a Show during a Journey from Nantes will make use of this state of mind, the state one is in when one walks beside a motorway or a railway. During a journey from Nantes to the epicenter of the Belleville Biennale, what will be involved is transforming the moment of the walk into an artist’s studio by the production of small sculptures strongly influenced by the trip, objects which would have no reason to exist outside of this context of suspicion and discomfort. The walker will have to let himself be borne along by the opportunities offered by the areas walked through but above all by the living conditions of a person walking in a world where moving about is above all mechanical and where sleeping is a daily return home. The environment, natural or otherwise, will define the style and force the content to adapt to its demands. All the objects will be made with rubbish gathered on the way and when the artist arrives, on the day of the opening, they will be installed in the pavillon Carré de Baudouin. There will then be an evolving hanging, added to by other walkers who, at the end of their journeys, will enrich this collection of walk and travel souvenirs by putting their own objects in it. In partnership with the École supérieure des beaux-arts de Nantes Métropole. You can follow me on laurenttixador.tumblr.com La Chasse à L’homme, 2011. 12 mars au 7 avril. Courtesy Galerie In Situ Fabienne Leclerc LAURENT TIXADOR Conception d’une expo au cours d’un voyage de Nantes / Designing a Show during a Journey from Nantes 24 septembre, pavillon Carré de Baudouin / 24 September, pavillon Carré de Baudouin L’inconnu des grands horizons, octobre / décembre 2002. Courtesy Galerie In Situ Fabienne Leclerc 6 JEAN-CHRISTOPHE NORMAN MARCHE BIENNALE DE BELLEVILLE 3 Jean-Christophe Norman, Crossing New York, 2008. Courtesy de l’artiste Jean-Christophe Norman, Ulysses, a long way (Gdansk), 2014. Courtesy de l’artiste 7 JEAN-CHRISTOPHE NORMAN L’œuvre de Jean-Christophe Norman se développe autour d’une pratique étonnamment variée qui associe, le plus souvent, la marche à l’écriture, le récit au parcours, et produit des superpositions géographiques. En 2005, il traverse entièrement la ville de Berlin en écrivant le passage du temps qu’il recopie sur l’asphalte sous la forme d’une ligne continue à l’aide de craies blanches. Une longue « expédition horizontale » qui durera près d’un mois. Ainsi, au cours des années suivantes il traversera les villes de New York, Metz, Vilnius, Paris, Istanbul, Montevideo... Parallèlement, l’artiste reproduit précisément par la marche les contours d’une ville à l’intérieur d’une autre en suivant au plus près les lignes tracées sur la carte qu’il emporte avec lui. La marche devient alors « dessin » dans l’espace et elle offre la possibilité un peu surréaliste de se trouver dans deux lieux en même temps. De cette façon, Norman « redessine » Besançon dans Tokyo, Lisbonne dans Berlin… Son projet emblématique à ce jour reste sans doute Constellation walks pour lequel, en 2008, il a reproduit les contours de la ville de Vilnius, cette fois à l’intérieur de sept villes dispersées sur le globe. Il est probable qu’Ulysses, a long way découle à la fois de ces longues marches à caractère épique et du sens de la dispersion qu’elles impliquent. En effet, en 2012, Norman a entrepris de réécrire le roman de James Joyce une première fois pour en proposer une vision frontale. Cette première partie achevée, il s’est lancé dans une nouvelle « aventure » : recommencer cette réécriture dans des villes éparpillées à la surface du monde, ne sachant pas où et quand il en aurait fini avec cette épopée. Commencée à Tokyo, poursuivie à Marseille et à Gdansk, cette nouvelle réécriture va continuer pendant de longues journées dans le temps de la biennale de Belleville. Des journées entières d’écriture, et une ligne écrite sur le sol à la craie blanche qui s’insinuera dans les rues du quartier, jetant un trouble dans le quotidien, provoquant toutes sortes d’événements : des arrêts, des lectures des passants, des discussions, des histoires nouvelles, tout un champ d’interrogations que Norman laisse ouvert à l’interprétation. WALK THE 3RD BELLEVILLE BIENNIAL Jean-Christophe Norman’s œuvre is being developed around a surprisingly varied praxis which usually associates walking with writing, and narrative with circuit, and produces geographical overlays. In 2005, he walked all over the city of Berlin, writing down the passage of time which he recopied on the asphalt in the form of a continuous line, using white chalk. A long “horizontal expedition” which would last almost a month. In this way, during the ensuing years, he would walk through the cities of New York, Metz, Vilnius, Paris, Istanbul, and Montevideo… In tandem, through walks, the artist precisely reproduces the contours and outlines of one city within another by very closely following the lines drawn on the map he carries with him. The walk thus becomes “drawing” in space, offering the slightly surrealist possibility of finding oneself in two places at the same time. In this way Norman “re-draws” Besançon in Tokyo, Lisbon in Berlin… His to date emblematic project is still probably Constellation Walks, for which, in 2008, he reproduced the contours and outlines of the city of Vilnius, this time within seven cities scattered across the world. It is likely that Ulysses, a long way results both from these epic long walks and the sense of dispersal that they involve. In 2012, in fact, Norman undertook the task of re-writing James Joyce’s novel a first time in order to propose a head-on vision of it. Once this first part was complete, he plunged into a new “adventure”: recommencing this re-writing in cities all over the world’s surface, not knowing where and when he would be through with this saga. Starting in Tokyo, then carried on in Marseille and Gdansk, this new re-writing will now continue over many long days during the Belleville Biennale. Whole days of writing, and a line written on the ground with white chalk which will work its way into the neighbourhood’s streets, creating confusion in the daily round, and giving rise to all sorts of events: halts, readings for the passers-by, discussions, new stories, a whole swathe of questions which Norman leaves open to interpretation. JEAN-CHRISTOPHE NORMAN Ulysses, a long way (Paris) Du 25 au 29 septembre puis du 25 au 26 octobre / From 25 to 29 September then from 25 to 26 October 8 DECTOR & DUPUY MARCHE Pour la biennale de Belleville, Dector & Dupuy proposent deux visites guidées à partir du pavillon Carré de Baudouin et en direction des Lilas, commune limitrophe de Paris située de l’autre côté de la barrière symbolique du périphérique. Effleurer les Lilas, puis retourner vers le point de départ en prenant le bus 96. Le trajet de ce bus qui relie le pavillon à la porte des Lilas en passant par la station de métro Saint-Fargeau est d’ailleurs l’axe autour duquel ils proposent deux cheminements empruntant des rues ou des ruelles dans le tissu de ce quartier qui mêle de grands ensembles d’immeubles HLM à de petits pavillons réhabilités ou à d’anciens ateliers transformés. De longs et minutieux repérages menés en amont ont permis à Dector & Dupuy de construire leurs propositions et c’est ensuite par leurs deux paroles qu’ils tenteront de donner existence à des objets trouvés, des rapprochements opérés, des choses observées. Le public les accompagnera dans leur marche pour faire vivre et prolonger leur attention à des formes invisibles ou négligées de la réalité urbaine. Un ou deux complices feront irruption pour venir proposer leur regard et développer leur imaginaire propre autour d’un arrêt de la visite. Pour l’exposition au pavillon Carré de Baudouin, ils ont décidé de produire un court film muet, compilation de micro-performances improvisées qu’ils ont filmées sur les lieux mêmes. L’absence de son portera l’attention sur la dimension gestuelle de la parole : le toucher, la manipulation, les gestes accompagnant ou soulignant l’expression. Cette déambulation filmique formera un trajet parallèle qui pourra résonner avec certains arrêts des visites réelles. BIENNALE DE BELLEVILLE 3 For the Belleville biennale, Dector & Dupuy are proposing two guided visits starting out from the pavillon Carré de Baudouin, and heading towards Les Lilas, an adjacent Paris commune located on the other side of the symbolic barrier created by the ring-road. Skimming Les Lilas, then returning to the starting point taking the 96 bus. The route of this bus which links the Pavillon to the Porte des Lilas, by way of the Saint-Fargeau metro station, is, incidentally, the axis around which they are proposing two trails using streets and lanes in the fabric of this neighbourhood which mixes large low-cost housing complexes with small rehabilitated suburban homes and converted former workshops. Lengthy and painstaking location searches undertaken ahead of time have enabled Dector & Dupuy to construct their proposals, and it is subsequently, through the words of both of them, that they will try to lend life to found objects, comparisons made, and things observed. The public will accompany them in their walk to give life and extend their attention to invisible or neglected forms of urban reality. One or two accomplices will suddenly appear to propose their own way of looking at things and develop their own imagination around a stop during the visit. For the exhibition at the pavillon Carré de Baudouin, they have decided to produce a short silent film, a compilation of improvised micro-performances which they have filmed in the actual places. The absence of sound will focus the attention on the gestural dimension of the words: touch, manipulation, gestures accompanying and underscoring the expression. This filmic stroll will form a parallel route which will perhaps reverberate with certain stops during real visits. 9 Effleurer les Lilas / Skimming Les Lilas 27 septembre et 11 octobre / 27 September and 11 October Départ à 15h du pavillon Carré de Baudouin, retour vers 16h30 au pavillon / Leave the pavillon Carré de Baudouin at 3 pm, return to the pavillon at about 4.30 pm WALK a. b. DECTOR & DUPUY DECTOR & DUPUY Dector & Dupuy, a. Garde-Corps b. Deux latex c. Nid de fauvette d. Lilas Photos de repérage, Belleville, juin 2014. Courtesy des artistes c. d. THE 3RD BELLEVILLE BIENNIAL 10 JACQUES CLAYSSEN & PATRICK LAFORET MARCHE BIENNALE DE BELLEVILLE 3 11 JACQUES CLAYSSEN & PATRICK LAFORET Le walkscape permet de penser et de voir avec ses pieds dans un désordre exponentiel, de revenir à une expérience essentielle du monde physique et d’en partager les récits. La marche devient l’instrument de connaissance privilégié de la ville-labyrinthe. Le parcours Hors Circuits, d’environ quinze kilomètres, se situe entre deux météorites mondialisées du milieu artistique international tombées au beau milieu du chaos de la banlieue parisienne, les galeries Thaddaeus Ropac à Pantin et Gagosian au Bourget. L’envie de voir ce qu’il y a dans l’interstice, de parcourir le territoire entre les deux cratères motive ce voyage dans l’entre-deux. Quel paysage s’y déploie ? Où en est l’entropie dans ce hors circuit, cette absence de mythe, cette vacance de la disneylisation millimétrée du monde ? Cette voie, ouverte en 2014, s’insinue dans un tissu urbain traversé, découpé et strié de voies de communication et d’échanges de flux rapides. L’hybridation féconde de la photographie, du texte et de la marche constitue la tresse narrative dans laquelle viennent s’imbriquer différents types de récits : écritures photographiques, sonores, journalistiques, figuratives ou abstraites, documentations, mythes… Fabrique de mémoire dans un principe d’incertitude généralisé, le walkscape est aussi une structure narrative, une œuvre ouverte, protéiforme, où s’écrit la science du flou. Marcher c’est créer, lire / écrire le territoire en même temps, à la fois action, ligne, et récit. La marche devient une pratique esthétique ouverte sur la banlieue du monde, territoire sans représentation où la liberté peut se déployer sans obstacles, poser de nouvelles questions, trouver de nouvelles réponses. L’association DéMarches est dédiée à la pratique du walkscape dans toutes ses dimensions. Initiée par Jacques Clayssen et Patrick Laforet, deux auteurs à la croisée des chemins de l’écriture, de la photographie et de l’art, elle a pour but de donner à voir, à lire, à sentir les multiples facettes et implications de cette activité esthétique et d’élaborer, collectivement ou non, de nouvelles formes de récits, de dessiner en marchant de nouvelles représentations du monde. WALK THE 3RD BELLEVILLE BIENNIAL The ‘walkscape’ enables you to think and see with your feet in an exponential disorder, return to an essential experience of the physical world, and share its narratives. The walk becomes the instrument of special knowledge of the labyrinth-city. The itinerary Off Trails, a distance of about ten miles, is situated between two globalized meteorites of the international art world slapbang in the middle of the Parisian suburbs, the Thaddaeus Ropac gallery at Pantin and Gagosian at Le Bourget. The desire to see what there is in the interstice, and cover the territory between two craters informs this journey in the in-between. What landscape unfurls here? Where is the entropy in this off-trail, this absence of myth, this abeyance of the world’s millimetric Disneyization? This trail, opened in 2014, works its way into an urban fabric traversed, cut up and striated with paths of communication and fast-flow exchanges. The fertile hybridization of photography, text and walk represents the narrative weave in which different types of tale overlap: writings that are photographic, acoustic, journalistic, figurative and abstract, documentations, myths… Like a factory of memory within a generalized principle of uncertainty, the walkscape is also a narrative structure, an open, many-facetted work, where the science of fuzziness is written. Walking is creating, reading/writing the territory at the same time, at once action, line and narrative. The walk becomes an aesthetic praxis opening onto the world’s suburbs, territory without representation where freedom can be developed without obstacles, raise new questions, and find new answers. The DéMarches association is dedicated to the praxis of the walkscape in all its dimensions. Initiated by Jacques Clayssen and Patrick Laforet, two authors at the crossroads of writing, photography and art, its aim is to show, read and feel the many different facets and implications of this aesthetic activity, and, collectively or otherwise, work out new forms of narratives, and, while walking, trace new depictions of the world. JACQUES CLAYSSEN & PATRICK LAFORET Jacques Clayssen & Patrick Laforet Hors Circuits – Point de vue n°8 et n°9, 2014. Courtesy des artistes Hors Circuits / Off Trails Les samedi 27 septembre, 4, 11, 25 octobre et le dimanche 19 octobre, départ à 13h, devant la galerie Thaddaeus Ropac (Pantin) / Saturdays 27 September, 4, 11, 25 October and Sunday 19 October, leaving at 1 pm, in front of the gallery Thaddaeus Ropac (Pantin) 12 LAËTITIA BADAUT HAUSSMANN Inspirée du Débruiteur, nouvelle d’anticipation écrite dans les années cinquante par J. G. Ballard, A Program est une déambulation cinématographique conçue initialement pour le MAC/VAL pour laquelle le paysage urbain est traité comme décor et dont la réalité matérielle semble avoir été transfigurée par la présence d’agents doubles incarnés par deux personnages : Lola, la speakerine sans voix et le mec. Pour la biennale de Belleville, Laëtitia Badaut Haussmann réactive A Program autour de l’axe qui mène du pavillon Carré de Baudouin au quartier Croix de Chavaux. Le trajet vers Montreuil qui traverse le haut vingtième et l’artère de la porte de Bagnolet offre les éléments clés de cette dérive urbaine questionnant l’articulation de deux espaces, l’entre-deux et, par extension, la périphérie. Embrassant, en deux heures de marche, un ensemble de spécificités urbanistiques, la promenade est parsemée d’apparitions à caractère cinématographique. Telles des amorces de scènes, ces apparitions sont des accentuations de la réalité environnante qui cherchent à activer le potentiel fictionnel du contexte soutenues par la présence d’une bande sonore avec laquelle la dimension labyrinthique du parcours génère autant d’incidences et de coïncidences visuelles. Entre repérage et dérive, promenade urbaine et voyage dans le temps, Lola, la speakerine sans voix guide le public. Elle est accompagnée d’un jeune homme appelé le mec, qui l’assiste, comme un second rôle. Il tire le module sonore, fume des cigarettes, s’adresse à elle par gestes et chuchotements. Il est le premier spectateur, ou spectateur intime, de Lola qui, quant à elle, incarne la figure d’une femme-cinéma, ou personnage introduisant l’image. S’appuyant sur l’indice narratif que forment la bande sonore et les personnages, une série de scènes collatérales jalonneront également la marche. Parmi d’autres apparitions allant de figurants à des accessoires de décors, la scénariste Coline Abert développera une sorte de scénario lacunaire. Une zone fictionnelle parallèle se dessinera, habitée de présences muettes, de fragments de récits et de traces archéologiques urbaines « augmentées ». « La fiction est partout » précisait J. G. Ballard. MARCHE BIENNALE DE BELLEVILLE 3 13 LAËTITIA BADAUT HAUSSMANN WALK THE 3RD BELLEVILLE BIENNIAL Inspired by The Sound-Sweep, a science-fiction short story written in the 1950s by J.G. Ballard, A Program is a cinematographic stroll devised initially for the MAC/VAL museum, for which the urban landscape is treated as décor, and whose material reality seems to have been transfigured by the presence of double agents incarnated by two characters: Lola, the voiceless speaker and The Guy. For the Belleville Biennale, Laëtitia Badaut Haussmann is rekindling A Program around the route that leads from the pavillon Carré de Baudouin to the Croix de Chavaux neighbourhood. The itinerary towards Montreuil which passes through the upper 20th arrondissement and the Porte de Bagnolet thoroughfare offers the key elements of this urban dérive or ‘drift’ questioning the articulation of two spaces, the in-between and, by extension, the outskirts. Encompassing in a two-hour walk a set of specific urbanistic features, the stroll is littered with film-like apparitions. Like the beginnings of scenes, these apparitions are accentuations of the surrounding reality, trying to kindle the fictional potential of the context, underpinned by the presence of a soundtrack with which the maze-like dimension of the itinerary gives rise to as many visual incidences and coincidences. Somewhere between location and drift, urban walk and journey in time, Lola, the Voiceless Speaker, guides the public. She is accompanied by a young man called The Guy, who assists her, like a supporting role. He works the sound module, smokes cigarettes, addresses her through gestures and whispers. He is Lola’s first spectator, or her intimate spectator, and she, for her part, incarnates the figure of a film-woman, or character introducing the image. Relying on the narrative clue formed by the soundtrack and the characters, a series of collateral scenes will also stake out the walk. Among other apparitions ranging from extras to set props, the screenwriter Coline Abert will develop a kind of incomplete scenario. A parallel fictional zone will appear, filled with mute presences, fragments of narratives and “augmented” urban archaeological traces. “Fiction is everywhere”, as J.G. Ballard put it. LAËTITIA BADAUT HAUSSMANN A Program#2 Dimanche 12 octobre à 14h, départ du pavillon Carré de Baudouin (dans le jardin) / Sunday 12 October, leaving at 2 pm the pavillon Carré de Baudouin (in the garden) Documentation photographique de A Program #1, 2013. Avec Lola Peploe & Clément Allanic. Production : Crédac + MACVAL + Galerie Jean-Collet. Crédit photo : William Simon & Laëtitia Badaut Haussmann. Courtesy Laëtitia Badaut Haussmann 14 ADRIEN GUILLET & CAMILLE TSVETOUKHINE BIENNALE DE BELLEVILLE 3 MARCHE b. 15 ADRIEN GUILLET & CAMILLE TSVETOUKHINE Hanter Belleville est un projet in situ composé de déambulations, de conférences et de cocktails. Cette série de trois événements semblables qui auront lieu à différents moments de la biennale est née de l’envie d’investir le concept d’hantologie créé par Jacques Derrida dans les années soixante-dix. Juste avant le boom numérique, lorsque Derrida, ou plutôt le fantôme de Derrida, affirme dans le film Ghost Dance1 que l’avenir est aux fantômes, il annonce de manière prophétique l’ère à venir : le développement sans précédent d’Internet, de l’industrie cinématographique, des microprocesseurs, des smartphones, du cloud, des jeux vidéo, de la livraison à domicile, des réseaux sociaux, de Second Life... Et l’intégration de ces nouvelles technologies dans notre quotidien. Avec l’hantologie, Derrida tord le cou aux préjugés et affirme que les nouveaux outils numériques issus des progrès technologiques récents dans le domaine de la télécommunication ne restreignent pas l’espace des fantômes mais, au contraire, en facilitent les apparitions et en décuplent les pouvoirs. Des fantômes apparaissent dans les culs-de-sac de Belleville et se rejoignent simultanément en un même lieu. Les points de ralliement successifs désignés par les cartographies mystiques de ces fantômes bellevillois sont les lieux des conférences d’Alexis Guillier, Érik Bullot et Clémence De Montgolfier. Utilisés comme une signalétique éphémère et critique, les fantômes de type « drap blanc troué au niveau des yeux » nous amènent à réfléchir à la problématique du fantôme aujourd’hui. Ils sont le doigt du sage qui montre la lune. Les recherches plastiques et théoriques des trois personnalités invitées sont proches de ces réflexions. Ils seront la lune. Si on ne vous croise ni dans les rues de Belleville hantées pour l’occasion, ni à l’une des trois conférences, nous espérons échanger avec vous autour d’un Ghost Cocktail, il en sera servi à chaque fin d’épisode. Pour remercier les fantômes de leur participation, une édition d’artiste sera remise au gagnant par tirage au sort durant cette collation. Le Ghost Cocktail sera donc aussi le moment de l’annonce des heureux gagnants ! Do you believe in ghosts ? THE 3RD BELLEVILLE BIENNIAL WALK Haunting Belleville is a site-specific project consisting of strolls, lectures and cocktails. This series of three similar events which will take place at different moments of the Biennale has come about from the desire to use the concept of hantologie — hauntology — created by Jacques Derrida in the 1970s. Just before the digital boom, when Derrida, or rather Derrida’s ghost, declared in the film Ghost Dance1 that the future will belong to ghosts, he prophetically announced the age to come: the unprecedented development of the Internet, the film industry, micro-processors, smartphones, the cloud, video games, home deliveries, social networks, Second Life… And the inclusion of these new technologies in our everyday lives. With hauntology, Derrida wrung the neck of prejudices and asserted that the new digital tools resulting from recent technological advances in the field of telecommunications did not restrict the space of ghosts but, on the contrary, made their apparitions easier, and greatly increased their powers. Ghosts appear in Belleville’s dead ends and simultaneously meet up in one and the same place. The successive gathering points designated by the mystical maps of these Belleville ghosts are the lecture venues of Alexis Guillier, Erik Bullot and Clémence de Montgolfier. Used like ephemeral and critical signs, ghosts of the “white sheet with eye holes” type prompt us to think about the issue of the ghost today. They are the wise man’s finger pointing at the moon. The visual and theoretical research of the three invited personalities is akin to these reflections. They will be the moon. If we don’t come across you in the streets of Belleville, haunted for the occasion, or at one of the three lectures, we hope to exchange words with you around a Ghost Cocktail, which will be served at the end of each episode. To thank the ghosts for their participation, an artist’s edition will be given to the winner during this refreshment, when lots have been drawn. The Ghost Cocktail will thus also be the moment to announce the lucky winners! Do you believe in ghosts? 1 Ghost Dance, a film by Ken McMullen, 1983. Jacques Derrida appears at the 19th minute. 1 Ghost Dance, un film de Ken McMullen, 1983. Jacques Derrida intervient à la 19e minute. a. CONFÉRENCES / LECTURES Twilight Zone d’Alexis Guillier le 27 septembre et La règle du jeu d’Érik Bullot le 4 octobre au pavillon Carré de Baudouin. Conférence Channeling the media de Clémence de Montgolfier le 26 octobre à (OFF)ICIELLE aux Docks – Cité de la Mode et du Design / Twilight Zone a. Camille Tsvetoukhine & Adrien Guillet, Twenty ghosts in the air, 2014. Dessin, stylo noir, 21 × 29,7cm. b. Fantôme, 2014. Courtesy Adrien Guillet & Camille Tsvetoukhine c. Photogramme représentant Pascale Ogier, issu de Ghost Dance (Ken McMullen,1983), 15”58’. Courtesy Adrien Guillet & Camille Tsvetoukhine c. by Alexis Guillier on 27 September and La règle du jeu by Érik Bullot on 4 October at the pavillon Carré de Baudouin. Lecture Channeling the media by Clémence de Montgolfier on 26 October at (OFF)ICIELLE at Les Docks – Cité de la Mode et du Design. ADRIEN GUILLET & CAMILLE TSVETOUKHINE Hanter Belleville / Haunting Belleville 16 BIENNALE DE BELLEVILLE 3 CARTE M MARCHES / WALKS Rue ès aur M e Bellevu des Lil se ys hu la D Ru be tta rno t i Ca 4 Rue le Bua Rue Victor Dejeante Sad on Rue ue G Av en am Av .G et ta am be tta Av .G am b ph iphérique am Av. de c Se le isy No de e Ru c Se le isy e Ru Al Boulevard Pér d’A nn ARRIVÉE / ARRIVAL Galerie Gagosian (Le Bourget) érique e Rue le Vau Ru e No Rue des Alo uettes Rue Botzaris Rue ge ita Download the YAHIDKA app on www.capucinevever.com/yahidka to know the specific zones of activating. ériph vard P Boule Rue de l’Erm ue Rue de la Ma re riq de an M Manin Rue ier rad eP Ru ns lo ab sS de l’Atla s s hé oa e ag ss Pa e yèr Bru de des Rue Rue rip Pé r ie ss a fil Av. Pasteur ice da Or R is Dur rb So Bi rd va ule Ru d au e Rue la e Ru le No JACQUES CLAYSSEN & PATRICK LAFORET — DÉPART / START Galerie Thaddaeus Ropac (Pantin) in n Pe e in Ch de de el rm Su Boulevard Mortier la e Ru iers and Am MÉNILMONTANT Ru isy ue eur ian de es Ru CAPUCINE VEVER — Télécharger l’application YAHIDKA sur www.capucinevever.com/yahidka pour connaitre les zones précises de déclenchement / Se lM h ouc e Ru M du es ng gra le Vil 4 ille ainv Rom c Bo rtier Man e Ru es né yré t ai tr Re P es ed Ru PELLEPORT ed Ru n tien eÉ ant ont nilm Mé du lle vi lle Be pf t ole eD de e de Ru Ru Rue Ru Bd et or eM Ru b eO ed M am erk es nit aro M es u upe PAVILLON CARRÉ DE BAUDOUIN COURONNES d an or eM Ru urs ule co au eV M nt bria Gué axo Rue du Gro ed Ru x oi cr La R ant ont nilm Mé e ort n le e ue d a eS Ru R Rue H Jardin Saint-Simonian de Boulevard Mo a ett la 2 1 M au es d ue a rge a t-F Sain Rue rge Fa int- de Pau r mb de ep ell eP e Ru Ru l’Est ée Du Rue Rue ortie SAINT-FARGEAU Ga Ru e Pix éréc ourt s ée ades casc Rue de té la Liber ck M vard Boule axo e sag Pas ol es uB ed Ru ig Rue ARRIVÉE / ARRIVAL Pavillon Carré de Baudouin (retour avec le bus 96 / go back with the 96 bus) MAIRIE DES LILAS Av. P aste ur Rue H Rue du Télégraphe Rue Pelleporte urt a étr rM livie sR n ré des lie Ju s Couronne s Lila axo Rue H xéréco eO Ru de Py Rue e Ru vil lle Be EXO Rue des go s LE O’PARIS de Av. s Lila é orr de at Pi v En M ARRIVÉE / ARRIVAL Place du Conservatoire (Montreuil) 3 ville e Belle e s ge ier du iss eB Ru Pa Be rc d lle e vil le on e s Ru e eau pon Ram Ru Ca sc a Ru Rue de lon il l’Or es ed Ru rd va ule de de de BELLEVILLE Bo Rue e s le evil Bell LE PATAQUÈS M Ru es ed ort la P Rue Pi el av ar liv PYRÉNÉES is Par nel ée im Cr Cl Bo LA CAGNOTTE rier Rue d M Rue de Be lleville Place des Grandes Rigoles aris de P Bd de de Tun de Rue du Jourdain e on m M de TÉLÉGRAPHE lleville Séru PORTE DES LILAS JOURDAIN e Be ed Ru Rue Rue leva rd Place des Fêtes M PLACE DES FÊTES M Ru Si LE FAITOUT Bou ci Rue Fessart . Av val Rébe Rue ois des B Rue C arduc LE RENDEZ-VOUS DES ALOUETTES Rue Mélingue Simon Bolivar Av. e M Rue Fon as né Rue de Ru BUTTES CHAUMONT t r Ve Rue du 14 juillet Re Av. is Botzar Rue M BOTZARIS e Ru M PRÉ-SAINT-GERVAIS ïa n ue is p Ta du Rue Rue de Mouza LE PAVILLON DU LAC ré ta riq rbe hé ns pa ec Pé rip om Av .S ule va rd eC ée Ru e ers Bo Ru im Cr Parc des Buttes-Chaumont Square de la Butte du Chapeau Rouge ’Ang de in e id d ele t Dav DECTOR & DUPUY — DÉPART / START Pavillon Carré de Baudouin ich Ru Rue e Av. Faidh M LAËTITIA BADAUT HAUSSMANN — DÉPART / START Pavillon Carré de Baudouin eM DANUBE De cro s ers Av. Édou ard Vailla nt ’Ang èn e id d Av. Jean Jaurès tpoul d’Hau Dav 1 ité dar Soli la Eu g ée im Cr Rue de Bd de hin e ièr Rue Manin Rue Armand Carr el e Ru Rue de l’Égalit é e R du in an eM Ru m au M Ru R ue ux ea eL Ru .d Av e de THE 3RD BELLEVILLE BIENNIAL MAP LAUMIÈRE an J Je Av. 17 1 PAVILLON CARRÉ DE BAUDOUIN 121 rue de Ménilmontant – Paris 20e EXO 10 ter rue Bisson – Paris 20e BARS (LES MOTS BLEUS) La Cagnotte 13 rue Jean-Baptiste Dumay – Paris 20e Le Faitout 23 avenue Simon Bolivar – Paris 20e Le Pavillon du lac Parc des Buttes Chaumont – Paris 20e (le parc est fermé à partir de 20 h, l’accès se fait alors par la porte située place Armand Carrel) ARRIVÉE / ARRIVAL Place du Conservatoire, Montreuil Le Rendez-vous des Alouettes 27 Rue des Alouettes – Paris 20e Le O’Paris 1 rue des Envierges – Paris 20e Le Pataquès 8 rue Jouye Rouve – Paris 20e Galerie Thaddaeus Ropac PANTIN Galerie Gagosian LE BOURGET PROGRAMME PROGRAMME 24.09.2014 — OUVERTURE DE LA BIENNALE Vernissage au pavillon Carré de Baudouin à partir de 17h30 Ouverture de l’artothèque au rez-de-chaussée du pavillon Carré de Baudouin Arrivée de Laurent Tixador de Nantes au pavillon Carré de Baudouin Projection de Walks de Wolf von Kries dans l’auditorium du pavillon Carré de Baudouin 25.09.2014 Vernissage de What’s on ur mind Un projet réalisé par Benoit Ménard et Tristan Léonard Grégory Cuquel, Nicolas Hosteing, Sam Mapp, Damien Mazières, Hugo Pernet, Aurélien Porte, Simon Rayssac, Aldéric Trével Exposition du 26 septembre au 2 octobre Rendez-vous à Exo, 10 ter rue Bisson – Paris 20e — PROGRAMMATION DE FILMS ET VIDÉOS D’ARTISTES Crossroads#1 Rendez-vous à l’auditorium du pavillon Carré de Baudouin du 25 septembre au 4 octobre 26.09.2014 — MARCHE Le Goût du Mali de Promenades Urbaines de 16h à 19h30 Rendez-vous au métro Porte de Montreuil (ligne 9, sortie 1), avenue de la Porte de Montreuil, à l’angle de la pharmacie. Informations et réservations obligatoires sur www.promenades-urbaines.com 27.09.2014 — MARCHES Hors Circuits de Jacques Clayssen & Patrick Laforet de 13h à 17h Rendez-vous devant la galerie Thaddaeus Ropac à Pantin Informations et réservations obligatoires via [email protected] — Hanter Belleville d’Adrien Guillet & Camille Tsvetoukhine Manifestation de fantômes à 13h (le lieu du rendez-vous sera communiqué par email) Conférence Twilight Zone d’Alexis Guillier à l’auditorium du pavillon Carré de Baudouin à 14h Informations et réservations via [email protected] BIENNALE DE BELLEVILLE 3 Effleurer les Lilas de Dector & Dupuy de 15h à 16h30 Rendez-vous au pavillon Carré de Baudouin Informations et réservations obligatoires via [email protected] — PROJECTION EN PLEIN AIR Jaguar de Jean Rouche organisé par Belleville en Vu(e)s à 20h30 au jardin du pavillon Carré de Baudouin 02.10.2014 — PERFORMANCE Consolat-Mirabeau de Till Roeskens, dans le cadre de RELECTURES 15 ‘d’après documents’, le festival des littératures vivantes organisé par Khiasma au pavillon Carré de Baudouin à 19h30 04.10.2014 — MARCHES Hors Circuits de Jacques Clayssen & Patrick Laforet de 13h à 17h Rendez-vous devant la galerie Thaddaeus Ropac à Pantin Informations et réservations obligatoires via [email protected] — Hanter Belleville d’Adrien Guillet & Camille Tsvetoukhine Manifestation de fantômes à 14h (le lieu du rendez-vous sera communiqué par email) Conférence La règle du jeu d’Erik Bullot à l’auditorium du pavillon Carré de Baudouin à 15h Informations et réservations via [email protected] 07.10.2014 — PROGRAMMATION DE FILMS ET VIDÉOS D’ARTISTES Crossroads#2 Rendez-vous à l’auditorium du pavillon Carré de Baudouin du 7 octobre au 11 octobre 09.10.2014 Vernissage de A Grotto de Renaud Perriches Une proposition d’Élisa Rigoulet et de Renaud Perriches à partir de 18h Rendez-vous à Exo, 10 ter rue Bisson – Paris 20e 19 11.10.2014 — MARCHES Hors Circuits de Jacques Clayssen & Patrick Laforet de 13h à 17h Rendez-vous devant la galerie Thaddaeus Ropac à Pantin Informations et réservations obligatoires via [email protected] — Effleurer les Lilas de Dector & Dupuy de 15h à 16h30 Rendez-vous au pavillon Carré de Baudouin Informations et réservations obligatoires via [email protected] — LECTURES Les mots bleus, un projet de François Aubart et Benjamin Seror de 14h à 22h 12.10.2014 — MARCHE A Program#2 de Laetitia Baudaut Haussmann de 14h à 17h Rendez-vous au jardin du pavillon Carré de Baudouin Informations et réservations obligatoires via [email protected] 14.10.2014 — PROGRAMMATION DE FILMS ET VIDÉOS D’ARTISTES Crossroads#3 Rendez-vous à l’auditorium du pavillon Carré de Baudouin du 14 octobre au 17 octobre 17.10.2014 — PERFORMANCE La traversée des glaces de Laure Franquès Rendez-vous au studio de danse à Point Éphémère à partir de 22h 200 Quai de Valmy – Paris 10e 18.10.2014 — COLLOQUE De la marche Auditorium du pavillon Carré de Baudouin de 14h à 19h 19.10.2014 — MARCHES Hors Circuits de Jacques Clayssen & Patrick Laforet de 13h à 17h Rendez-vous devant la galerie Thaddaeus Ropac à Pantin Informations et réservations obligatoires via [email protected] AGENDA THE 3RD BELLEVILLE BIENNIAL Déserteurs – visite guidée de l’absence de Stéphanie Solinas de 14h à 17h Rendez-vous à l’entrée du cimetière du Père Lachaise – 71, rue des Rondeaux – Paris 20e Informations et réservations obligatoires via [email protected] 20.10.2014 Vernissage de Château d’eau / Femme qui pleure. Allées venues / Boulevards vides de Wolf Cuyvers à Exo Une proposition de Clara Guislain Exposition du 21 au 26 octobre Rendez-vous à Exo, 10 ter rue Bisson – Paris 20e 21.10.2014 — PROGRAMMATION DE FILMS ET VIDÉOS D’ARTISTES Carte blanche à la collection Françoise et Jean-Claude Quemin. Rendez-vous à l’auditorium du pavillon Carré de Baudouin du 21 au 25 octobre 24.10.2014 — MARCHE Les promenades du Tram par Dédale de 20h30 à 22h30 Rendez-vous à Porte d’Aubervilliers (T3) Informations et réservations obligatoires via [email protected] 25.10.2014 — MARCHE Hors Circuits de Jacques Clayssen & Patrick Laforet de 13h à 17h Rendez-vous devant la galerie Thaddaeus Ropac à Pantin Informations et réservations obligatoires via [email protected] 26.10.2014 — MARCHE Hanter Belleville d’Adrien Guillet & Camille Tsvetoukhine Manifestation de fantômes à 16h30 Conférence Channeling the media de Clémence de Montgolfier à 17h Rendez-vous à (OFF)CIELLE Les Docks, Cité de la Mode et du Design 34 quai d’Austerlitz – Paris 13e Informations et réservations via [email protected] AGENDA 18 20 CAPUCINE VEVER BIENNALE DE BELLEVILLE 3 APPLI Capucine Vever s’intéresse à un type de territoire bien particulier, présent dans de nombreuses villes et néanmoins invisible : les carrières, qui constituent des espaces délaissés. C’est pourtant par là que tout a commencé, de là que la pierre a été extraite pour construire les bâtiments. Les carrières sont le socle de la ville. Yet another hole I didn’t know about / À la conquête de la Nouvelle Californie est un projet conçu dans le cadre de sa résidence à la Maison des Arts de Malakoff mais pensé conjointement pour le territoire de la ville de Malakoff et celui du quartier des Buttes-Chaumont jusqu’à l’orée des Lilas. Par l’écoute épisodique de créations sonores immersives géolocalisées, développées en collaboration avec Valentin Ferré, cette œuvre participative convie le public à marcher dans la ville afin d’explorer mentalement ces zones souterraines. Muni de son casque audio et de son smartphone sur lequel il aura préalablement téléchargé l’application gratuite, le marcheur déclenche, par sa position géographique, les créations sonores dès lors qu’il surplombe une carrière. Lorsqu’il quitte la zone, il ne les capte plus, sa marche « verticale » révélant ainsi ces zones de hors-champ et l’amenant à la bonne position géographique, mais pas sur le bon site. Ne souhaitant pas endosser le rôle de l’artiste-aventurier de l’extrême, Capucine Vever a décidé de pénétrer dans les carrières en usant d’une technique d’exploration parallèle, celle du voyage par procuration. Cette notion, développée par Pierre Bayard dans son livre Comment parler des lieux où l’on n’a pas été ? 1, invite le voyageur à se construire des souvenirs personnels du voyage qu’il ne fait pas à partir de récits de voyages d’autrui. C’est sur ce principe que la jeune artiste a créé un narrateur dont la voix guide épisodiquement le marcheur dans son voyage par procuration afin d’en orienter le regard, de souligner des analogies entre la ville, ses flux et l’espace souterrain dans lequel il est plongé. 1 Pierre Bayard, Comment parler des lieux où l’on n’a pas été ?, Paris, Les Éditions de Minuit, 2012. Ce projet sera également actif dès le 24 septembre sur le territoire de Malakoff et présenté lors de l’exposition personnelle de Capucine Vever à la Maison des Arts de Malakoff du 29 novembre 2014 au 25 janvier 2015. La résidence à la Maison des Arts de Malakoff est soutenue par la DRAC Île-de-France. Ce projet reçoit la participation du DICRéAM. Capucine Vever is interested in a very special type of territory, present in many cities, and nevertheless invisible: quarries, which form abandoned areas. But this is where everything began, from the place where stone was extracted to construct buildings. Quarries are the city’s base. Yet another hole I didn’t know about / À la conquête de la Nouvelle Californie is a project devised as part of her residency at the Maison des Arts in Malakoff, but conceived jointly for the territory of the city of Malakoff and that of the Buttes-Chaumont neighbourhood, as far as the edge of Les Lilas. By episodically listening to geolocated immersive acoustic works, developed in cooperation with Valentin Ferré, this participatory work invites the public to walk in the city in order to mentally explore these subterranean zones. Wearing earphones and holding his smartphone, on which he has previously downloaded the free app, the walker, through his geographical position, triggers the acoustic works as soon as he overlooks a quarry. When he leaves the zone, he no longer captures them, and his “vertical” walk thus reveals these off-screen zones and leads him to the right geographical position, but not at the right site. Not wishing to assume the role of the extreme artist-adventurer, Capucine Vever has decided to penetrate these quarries using a technique of parallel exploration, that of the journey by proxy. This notion, developed by Pierre Bayard in his book Comment parler des lieux où on n’a pas été? 1 invites the traveller to construct for himself personal memories of the journey which he has not made, based on travel narratives of others. It is based on this principle that the young artist has created a narrator whose voice episodically guides the walker in his journey by proxy in order to orient his eye, underscoring analogies between the city, its flows and the subterranean space in which he is plunged. 1 Litteraly: How to talk about places you haven’t been. Pierre Bayard also notably wrote: How to Talk About Books You haven’t Read, Bloomsbury Publishing, 2009. This project will also be in operation from 24 September in the Malakoff territory and presented during Capucine Vever’s solo show at the Maison des Arts in Malakoff from 29 November 2014 to 25 January 2015. The residency at the Maison des Arts is supported by the DRAC Île-de-France. The DICRéAM has participated in this project. PLUS D’INFORMATIONS www.capucinevever.com/yahidka iPhone, iPad, iOS 6.1 et plus : depuis l’App Store télécharger l’application YAHIDKA Androïd 2.3 et plus : depuis Google Play télécharger l’application YAHIDKA Se munir d’un casque audio. Des prêts de smartphones sont possible sur réservation via [email protected] FOR MORE INFORMATION www.capucinevever.com/yahidka iPhone, iPad, iOS 6.1 and later: download the YAHIDKA app on iTunes App Store Androïd 2.3 and later: download the YAHIDKA Android app on Google Play Earphones needed. Loan of smartphones on [email protected] CAPUCINE VEVER Yet another hole I didn’t know about / À la conquête de la Nouvelle Californie En collaboration avec / In collaboration with Valentin Ferré Du 25 septembre au 26 octobre / From 25 September to 26 October 21 CAPUCINE VEVER APP THE 3RD BELLEVILLE BIENNIAL Plâtrière des « Carrières d’Amérique », Buttes Chaumont Photo : Henri Le Secq, 1852. Marche parallèle du 17 mai 2014, Malakoff, réalisée lors de la résidence de Capucine Vever à la Maison des Arts de Malakoff.Avec Kyrill Charbonnel, Arnaud Sarrodet, Francesca Chiacchio et Capucine Vever. Photo : Francesca Chiacchio 22 CAMMINA CAMMINA Fiona Tan, Downside Up, 2002. Collection 49 Nord 6 Est – Frac Lorraine, Metz (FR). © F. Tan PCB BIENNALE DE BELLEVILLE 3 23 CAMMINA CAMMINA La 3e édition de la biennale de Belleville n’est pas pensée pour accueillir des expositions : marches, randonnées, parcours, sillonnent la ville en tous sens ; les artistes invités y ouvrent de nouvelles liaisons pédestres, réécrivent à la craie des textes célèbres sur ses trottoirs, incorporent son décor au scénario de leur divagation ; les curateurs donnent rendez-vous dans des bars pour y écouter des fictions ; les visiteurs sont invités à s’immerger dans l’histoire de la construction de Paris, priés de se rendre sur des sites Internet où des artistes de Brooklyn leur décrivent des œuvres qui resteront invisibles. On l’aura compris, cette édition de la biennale fuit l’objet d’art et sa destination habituelle, l’exposition, pour privilégier une relation renouvelée à l’œuvre. Aussi, l’exposition du pavillon Carré de Baudouin n’aura que les apparences d’une exposition classique et relèvera plus de ce désir de déplacement, cherchant à rendre le visiteur autonome et mobile plutôt qu’à lui imposer la statique des cimaises. Les œuvres qui y seront présentées seront plus à envisager comme témoins d’une « tradition » de mise en retrait de l’exposition — de Richard Long qui souhaitait éloigner les œuvres le plus loin possible des métropoles pour forcer les spectateurs à s’y rendre, à Hamish Fulton qui poursuit ses marches à travers les grands espaces et qui a fait de l’expérience corporelle et de l’esthétique de la marche le cœur de son travail — ou de l’idée d’une exposition in progress — Laurent Tixador déposera le jour du vernissage, sur une table prévue à cet effet, les objets fabriqués durant sa « longue marche » entre Nantes et Paris, invitant les futurs « randonneurs » de la biennale à se joindre à ce projet collectif. Issues des projets extra-muros, à l’instar du film de la liaison pédestre Gagosian-Le Bourget / Ropac-Pantin de Clayssen et Laforet, les autres œuvres fonctionnent comme traits d’union vers l’extérieur et invitent à participer aux multiples propositions de parcours collectifs ou solitaires, guidés ou libres, qui définissent la biennale. L’exposition participe d’un dispositif organique se déployant dans tout le centre d’art, incluant librairie, artothèque, cinéma dans l’auditorium et borne d’accueil fonctionnant comme un quasi office de tourisme dont les destinations ainsi que les pratiques restent à définir et à inventer par les visiteurs mêmes. PCB THE 3RD BELLEVILLE BIENNIAL The third Belleville Biennale has not been conceived to accommodate exhibitions: walks, hikes, routes and trails criss-cross the city in every direction. Here, guest artists are opening up new pedestrian links, re-writing famous texts in chalk on pavements, and incorporating the city’s décor in the script of their meanderings. Curators are arranging meetings in bars to listen to fictions; and visitors are invited to delve into the history of the construction of Paris, and being asked to go to Internet sites where Brooklyn artists describe for them works which will remain invisible. The point is clear: this Biennale is sidestepping the art object and its usual destination, the exhibition, and encouraging a renewed relation to the artwork. So the exhibition at the pavillon Carré de Baudouin will not look like a classic exhibition: instead, it will be the result of this desire for displacement and shift, trying to make the visitor autonomous and mobile rather than imposing on him or her the static nature of gallery walls. The works which will be on view in the Pavillon should be seen more as witnesses of a “tradition” that puts the exhibition on the back burner — from Richard Long who wanted to remove works as far as possible from metropolises to force viewers to go and find them, to Hamish Fulton, who continues his walks through wide open spaces and who has made physical experience and the aesthetics of the walk the nub of his œuvre — or the idea of an exhibition in progress — on the day of the opening, Laurent Tixador will set the objects made during his “long march” from Nantes to Paris on a table provided to this end, inviting the Biennale’s future “hikers” to join in this collective project. Stemming from extramural projects, like Clayssen and Laforet’s film of the Gagosian-Le Bourget/ Ropac-Pantin pedestrian link, the other works function like hyphens to the outside and invite participation in the many different proposals of collective and solitary circuits, guided or not, which define this Biennale. The exhibition is part and parcel of an organic arrangement unfurling throughout the art centre, including a bookshop, an art lending library, a cinema and a reception point operating almost like a tourist office, whose destinations and activities remain to be defined and invented by the visitors themselves. Crossroads PROGRAMMATION DE FILMS ET VIDÉOS D’ARTISTES Marcos Avila Forero, Cayuco, Sillage Oujda/Melilla, Un bateau disparaît en dessinant une carte, 2012. Installation, vidéo HD, couleur, son, 55’, édition de 5 + 2 AP. Courtesy de l’artiste et de la Galerie Dohyang Lee. Avec / With Ivan Argote, Marcos Avila Forero, Bertille Bak, Fayçal Baghriche, Spartacus Chetwynd, Lu Chienseng, Collectif_FACT, Jordi Colomer, Valérie Jouve, Sora Kim, Evangelina Kranioti, Klara Liden, Zhenchen Liu, Damien Manivel, Valérie Mréjen, Roman Ondák, Cécile Paris, Marie Preston, Florian Pugnaire & David Raffini, Till Roeskens, Philippe van Custem et Wolf von Kries… CAMMINA CAMMINA Une proposition de / A proposal by Patrice Joly assisté de / assisted by Elsa Beaudoin & Yannick Langlois Avec / With Mathieu Bonardet, Elodie Brémaud, Jacques Clayssen & Patrick Laforet, Dector & Dupuy, Hamish Fulton, Félix Gmelin, Jirì Kovanda, Richard Long, Etienne-Jules Marey, Jean-Christophe Norman, Yohann Quëland de Saint-Pern, Enrique Ramirez, Fiona Tan et Laurent Tixador… 24 L’ARTOTHÈQUE DE BELLEVILLE Cœur de la biennale, le pavillon Carré de Baudouin abrite également son artothèque éphémère. Ce dispositif de prêt d’œuvres d’art contemporain ouvert à toutes et à tous offre la possibilité d’emporter et d’accrocher chez soi une œuvre, qu’elle soit dessin, lithographie, estampe, photographie ou peinture. Voisins curieux, néophytes, amateurs ou collectionneurs, chacun-e peut établir une relation privilégiée et décomplexée à la création actuelle. À bien des égards, Belleville s’apparente à une Babel moderne, un Aleph parisien, un lieu « où se trouvent, sans se confondre, tous les lieux de l’univers », selon le mot de Jorge Luis Borges. Depuis dix ans, l’art contemporain superpose sa cartographie à celles qui lui préexistaient sur ce territoire, cette implantation ne paraissant ni familière, ni étrangère. Belleville se donne comme un territoire hypertexte : l’art y est comme offshore, « à la fois expédition engagée au cœur du réel et retrait dans le confort que procure l’extraterritorialité » (Nicolas Bourriaud, Global Navigation System, 2003). La biennale ouvre des perspectives d’ancrage : comme les Maroons voyaient coexister les peaux blanches, noires et rouges, pirates, fuyards et natifs formant de nouvelles communautés hétérotopiques et temporaires, l’artothèque explore ce qui conjoint la biennale et Belleville. Elle veut rediffuser des formes et des signes liés à divers processus d’infiltration, au travers d’œuvres évoquant camouflage (Roxane Borujerdi, Pablo Garcia, Nicolas Lespagnol, Jérémie Setton), transparence (Dominique Blais, Isabelle Giovacchini, Laurent Lacotte, Estefania Peñafiel Loaiza, Mathieu Mercier, Emmanuel Régent), masque (Hippolyte Hentgen, Julien Nédélec), vernaculaire (Laëtitia Badaut Haussmann, Jordi Colomer, Guillaume Constantin, Nicolas Giraud, Matthieu Laurette, Marion Verboom), indigénisation (Coraline de Chiara, Caroline Delieutraz, Kristina Solomoukha et Paolo Codeluppi, Nathalie Talec) ou porosité (Guillaume Aubry, Jean-Baptiste Caron, Isabelle Ferreira, Boris Mikhaïlov, Christoph Weber) et renvoie à la présence de l’art contemporain à Belleville autant qu’à l’évidence de ce nouveau paysage. La dispersion des œuvres, prêtées par des galeries, des artistes ou des collectionneurs, est facilitée par la gratuité de l’emprunt, qui peut se prolonger par l’acquisition ; un dispositif de rencontres est mis en place auprès d’habitant-e-s via le système d’échanges de L’Accorderie. La scénographie, pensée par David Ha, joue sur l’ambiguïté d’une exposition qui intègre également l’absence potentielle des pièces, parties elles aussi pour Croatan1. 1 Le nom Croatan vient des premières colonies du Nouveau monde qui échouèrent. Les colons disparurent, après avoir pris soin de graver dans un arbre cet étrange message « Partis pour Croatan ». Aujourd’hui, le mystère demeure mais, d’après certaines légendes, les colons de la « colonie perdue » désertèrent pour s’installer avec les indiens de Croatan, loin de la civilisation. Remerciements aux artistes, aux galeries du Grand Belleville (22,48 m2, Crèvecoeur, Emmanuel Hervé, Suzanne Tarasiève, Jocelyn Wolff), aux lieux Glassbox et Contexts, aux galeries Joseph Allen, Bertrand Baraudou, Colette Colla, Bertrand Grimont, Alain Gutharc, Scrawitch, Sémiose, Anne de Villepoix et Xippas. BIENNALE DE BELLEVILLE 3 PCB The pavillon Carré de Baudouin, hub of the biennale, also houses its ephemeral art lending library. This system for lending contemporary artworks, which is open to one and all, offers you a chance to leave the library with a work and hang it in your own home, be it a drawing, lithograph, print, photograph or painting. Curious neighbours, novices, art lovers and collectors can all establish a special and confident relation with contemporary art. In many respects, Belleville is like a modern Babel, a Parisian Aleph, a place “where you can readily find all the places of the world”, to borrow Jorge Luis Borges’s words. For ten years now, contemporary art has been overlaying its map on maps which already existed in this area, and this settlement seems neither familiar nor foreign. Belleville comes across like a hypertext territory: art in it is as if offshore, “at once an expedition undertaken to the heart of reality and a withdrawal into the comfort provided by extra-territoriality”. (Nicolas Bourriaud, Global Navigation System, 2003). The biennale opens up prospects of moorings: the way the Maroons saw co-existence between white, black and red skins, pirates, fugitives and natives forming new heterotopic and temporary communities, so the Art Lending Library explores what links the biennale and Belleville. It is keen to re-broadcast forms and signs linked to different processes of infiltration, by way of works evoking camouflage (Roxane Borujerdi, Pablo Garcia, Nicolas Lespagnol, Jérémie Setton), transparency (Dominique Blais, Isabelle Giovacchini, Laurent Lacotte, Estefania Peñafiel Loaiza, Mathieu Mercier, Emmanuel Régent), masks (Hippolyte Hentgen, Julien Nédélec), things vernacular (Laëtitia Badaut Haussmann, Jordi Colomer, Guillaume Constantin, Nicolas Giraud, Matthieu Laurette, Marion Verboom), indigenization (Coraline de Chiara, Caroline Delieutraz, Kristina Solomoukha and Paolo Codeluppi, Nathalie Talec) and porousness (Guillaume Aubry, Jean-Baptiste Caron, Isabelle Ferreira, Boris Mikhaïlov, Christoph Weber) and refers to the presence of contemporary art in Belleville as much as to the obviousness of this new landscape. The dispersal of the works, on loan from galleries, artists and collectors, is helped by the fact that the loans are free, and may possibly be purchased. A system of meetings is set up among inhabitants via the exchange system of the Accorderie. The set, conceived by David Ha, plays on the ambiguity of an exhibition which also incorporates the potential absence of pieces, which are also “gone to Croatan1”. 1 The name Croatan comes from the first colonies in the New World, which failed. The settlers disappeared, after carefully carving this strange message in a tree: “Gone to Croatan”. The mystery still remains today but, according to certain legends, the colonists of the “lost colony” deserted and settled with the Indians of Croatan, far from civilization. Thanks to the artists and galleries of Greater Belleville (22,48 m2, Crèvecoeur, Emmanuel Hervé, Suzanne Tarasiève, Jocelyn Wolff), to the venues Glassbox and Contexts, and to the Joseph Allen, Bertrand Baraudou, Colette Colla, Bertrand Grimont, Alain Gutharc, Scrawitch, Sémiose, Anne de Villepoix and Xippas galleries. L’ARTOTHÈQUE DE BELLEVILLE Une proposition de / A proposal by Jean-Christophe Arcos 25 THE BELLEVILLE ART LENDING LIBRARY Mathieu Mercier, Sans titre (verre), 2012. Tirage baryté, 44 × 29 cm. Courtesy Galerie Torri PCB THE 3RD BELLEVILLE BIENNIAL Christoph Weber, Untitled (rue Ramponeau), 2008. Digital print. Courtesy Galerie Jocelyn Wolff Coraline de Chiara, 7,4, 2013. Collage, mine de plomb et crayons de couleur, 18 × 24 cm. Courtesy de l’artiste 26 COLLOQUE PCB BIENNALE DE BELLEVILLE 3 INTERVENANTS / PARTICIPANTS HAMISH FULTON appartient à une tradition artistique, celle de la marche, de la performance, du happening, qui agrège de nombreuses préoccupations allant du désir de dématérialisation de l’œuvre d’art commun aux artistes conceptuels et à ceux du Land Art, à la volonté de reconsidérer l’importance du corps à l’intérieur de l’expérience esthétique. Pour transmettre cette expérience de la marche, il utilise principalement la peinture et la photographie, et déclare produire l’essentiel de ses pensées artistiques au cours de ses longues marches. MURIEL ENJALRAN est commissaire d’exposition indépendante. Elle a été commissaire associée à la première édition de la biennale de Belleville en 2010 et à la 3e biennale internationale de Marrakech en 2009. Elle a aussi organisé l’exposition monographique d’Hamish Fulton au CRAC Languedoc Roussillon à Sète en 2013. Historien de l’art et commissaire d’exposition, THIERRY DAVILA est conservateur au Mamco de Genève. Il est l’auteur de nombreux ouvrages sur l’art contemporain dont Marcher, créer. Déplacements, flâneries, dérives dans l’art de la fin du xxe siècle (Éditions du Regard, 2002). MICHEL MALHERBE est philosophe. Spécialiste de l’empirisme anglo-saxon, il a traduit Bacon, Locke et Hume. Il est directeur de collections aux éditions Vrin et professeur émérite à l’Université de Nantes. Dans son dernier ouvrage, D’un pas de philosophe (Paris, Vrin, 2013), il incarne un philosophe-marcheur et renoue avec la tradition du dialogue philosophique. Il a aussi contribué, avec le texte « Marche et philosophie », à l’ouvrage Activité physique et exercices spirituels, Essais de philosophie du sport (Paris, Vrin, 2009). BAPTISTE LANASPÈZE est philosophe. En 2009, il a fondé les éditions Wildproject, maison d’édition généraliste qui explore les relations entre les sociétés naturelles et les sociétés humaines. C’est en inventant le GR®2013 avec le Cercle des Marcheurs que Wildproject est devenu éditeur d’itinéraires. En transposant dans les espaces modifiés par l’homme une pratique emblématique des milieux « naturels », les Sentiers métropolitains constituent le volet pratique des idées philosophiques défendues par Wildproject. Urbaniste-géographe et cartographe dans une agence d’urbanisme, PAUL-HERVÉ LAVESSIÈRE a tracé l’itinéraire de « La Révolution de Paris », deuxième sentier métropolitain français après le GR®2013. Ce tracé a donné lieu à un voyage à pied, raconté dans un livre éponyme : La Révolution de Paris (Wildproject, 2014). L’expédition est pour lui un travail d’atelier : elle permet à LAURENT TIXADOR de se mouler dans un milieu particulier et d’entrer dans une sorte de collaboration avec lui. L’artiste aime à fabriquer des situations qui influencent son comportement ; ses actions sont souvent extrêmes, il a ainsi entrepris plusieurs expéditions au Groenland, avant de devenir le premier artiste à atteindre le pôle Nord. Il s’intéresse aux architectures transitoires, a déjà organisé une chasse à l’homme contre lui-même et, à l’occasion de la biennale, ralliera Belleville depuis Nantes… à pied. HAMISH FULTON belongs to an artistic tradition — walking, performance, and happenings — which encompasses numerous issues, ranging from the desire to de-materialize the work of art which is shared by conceptual artists and artists involved with Land art, to the desire to reconsider the body’s importance within the aesthetic experience. To get this experience of the walk across, Fulton uses mainly two media, painting and photography, and says that he produces the essence of his artistic thoughts during his long walks. 27 CONFERENCE Empruntant son titre au bréviaire d’Henry David Thoreau, De la marche réunira le temps d’une après-midi des penseurs et des praticiens de cette discipline qui est aussi, pour la plupart d’entre nous, une activité quotidienne à laquelle nous ne prêtons pas forcément attention puisqu’elle relève a priori d’un automatisme. Ce colloque est organisé par Aude Launay. THE 3RD BELLEVILLE BIENNIAL PCB For the duration of a Saturday afternoon, Walking, so named after Thoreau’s essay, will bring together thinkers and walkers around this discipline which, for most of us, is also a daily activity which we do not necessarily pay much heed to, because it is, on the face of it, something automatic. This conference is being organized by Aude Launay. PROGRAMME MURIEL ENJALRAN is a freelance exhibition curator. She was associate curator for the first Belleville Biennial in 2010 and for the 3rd Marrakech international biennial in 2009. She also organized the solo show of Hamish Fulton’s work held at the CRAC LanguedocRoussillon in Sète in 2013. 14H Introduction par / by Patrice Joly, commissaire général de la biennale de Belleville 14H15-15H Hamish Fulton s’entretiendra avec / will talk with Muriel Enjalran Art historian and exhibition curator THIERRY DAVILA is curator at the Mamco in Geneva. He is the author of many books on contemporary art, including Marcher, créer. Déplacements, flâneries, dérives dans l’art de la fin du xxe siècle, Éditions du Regard, 2002. 15H-15H45 Thierry Davila MICHEL MALHERBE is a philosopher. As a specialist in Anglo-Saxon empiricism, he has translated Bacon, Locke and Hume. He is director of collections for the publisher Vrin, and professor emeritus at the University of Nantes. In his latest book, D’un pas de philosophe (Paris, Vrin, 2013), he incarnates a walker-philosopher, and links up with the tradition of the philosophical dialogue. He also contributed, with the text “Marche et philosophie”, to the book Activité physique et exercices spirituels, Essais de philosophie du sport (Paris, Vrin, 2009). 16H-16H45 Michel Malherbe BAPTISTE LANASPÈZE is a philospher. In 2009 he founded 17H30-18H Paul-Hervé Lavessière the Wildproject publishing house, which explores relations between natural and human societies. It is by inventing the GR®2013 with the Cercle des marcheurs that Wildproject has become a publisher of itineraries. By transposing an emblematic praxis of “natural” environments into spaces altered by man, the Sentiers métropolitains [City Trails] represent the practical side of the philosophical ideas championed by Wildproject. PAUL-HERVÉ LAVESSIÈRE is a city-planner, geographer and cartographer in an urban development agency. He has drawn the itinerary of “La Révolution de Paris”, the second French city trail after the GR®2013. This route has given rise to a journey on foot, recounted in an eponymous book, La Révolution de Paris (Wildproject, 2014). PAUSE / BREAK 16h45-17h30 Baptiste Lanaspèze PAUSE / BREAK 18H15 Table-ronde en compagnie des intervenants et de l’artiste Laurent Tixador Alberto Giacometti, L’homme qui marche II, 1960. Bronze, 189 × 26 × 110 cm. Fondation Beyeler, Riehen / Basel. © 2013, Fondation Giacometti / ProLitteris, Zurich. Photo : Robert Bayer, Bâle 18H45 Signatures des ouvrages des auteurs présents dans l’espace librairie For LAURENT TIXADOR, the expedition is studio work: it enables him to cast himself in a particular environment and become involved in a sort of collaboration with it. The artist likes creating situations which influence his behaviour; his actions are often extreme, so he has undertaken several expeditions to Greenland, before becoming the first artist to reach the North Pole. He is interested in forms of transitory architecture, has already organized a man hunt against himself, and, for the Biennial, will travel to Belleville from Nantes... on foot. COLLOQUE De la marche / Walking Samedi 18 octobre / Saturday 18 October 28 LES MOTS BLEUS LECTURES Les mots bleus répondent d’abord à leur contexte, celui d’un quartier où l’on va pour de nombreuses raisons mais surtout et assez souvent pour celle de boire un verre. Car si Belleville a vu apparaître ces dernières années des magasins bio, des galeries d’art ou des agences immobilières, signes d’une gentrification en marche, elle garde un lot conséquent de débits de boissons qui font la richesse de sa vie nocturne. Proposer un projet dans les bars de Belleville nous apparaît ainsi comme une façon de célébrer ce qu’aucun désengagement de l’État dans la culture ne fera disparaître : le plaisir de se trouver autour d’un verre pour échafauder des projets et développer de belles idées. C’est dans cette communauté qui se construit dans l’intensité d’une discussion que nous plaçons Les mots bleus. Prenant appui sur l’idée que les bars de Belleville jouent un rôle essentiel pour la communauté artistique au sens large — artistes, commissaires, public s’y retrouvent pour discuter, penser, échanger sur ce que l’on peut voir dans les différents lieux d’expositions autour d’un café ou jusqu’à tard dans la nuit — et que ces discussions intenses ont lieu parmi les autres histoires qui se trament et se racontent dans ce genre d’endroit et de moment, dans une atmosphère où, comme le dit Christophe, les mots se disent avec les yeux, rendent les gens heureux et surtout cherchent à tout prix à ne pas briser l’instant fragile d’une rencontre ou de retrouvailles. Les mots bleus convoquent cette ambiance si particulière, que l’on croise parfois dans certains bars, et sous-entend l’horizon des histoires parfois heureuses et souvent mélancoliques qui s’y trament. Six artistes ont été invités à proposer une nouvelle ou un court texte qui sera lu par une personne attablée dans l’un des six bars participants, chacun accueillant une histoire différente. Il s’agit ainsi moins de mettre en jeu la présence physique des artistes que de produire un contexte dans lequel puisse se développer une narration. Les textes de Mariana Castillo Deball, Chris Evans et Peter Wächtler ont été traduits en français par Jean-François Caro. BIENNALE DE BELLEVILLE 3 Les mots bleus respond to the context of a neighbourhood where people go for various reasons, but above all and quite often to have a drink. Over the past few years, Belleville has seen the appearance of organic food shops, art galleries and estate agents, all signs of rampant gentrification, with still a significant amount of bars, which contribute to its rich nightlife. Coming up with a project in Belleville’s bars thus seemed to us a way to celebrate something that will never go away, even if the government backs away from culture: the pleasure of meeting friends around a drink to develop projects and ambitious ideas. It is in this community, which is constructed in intense discussions, that we are placing Les mots bleus. Based on the idea that Belleville’s bars play an essential role for the artistic community at large — artists, curators, and audiences thinking, talking, and exchanging ideas about what’s on the latest exhibition of the moment around a coffee or in the small hours — these intense discussions take place among other stories which are hatched and told in this kind of place and at this kind of moment, in an atmosphere in where, as the French singer Christophe says in his song, words are told with the eyes, words that makes people happy and, above all, tries not to shatter the fragile moment of an encounter. Les mots bleus recalls this particular mood you would encounter in certain bars and the stories happening there with variable happy to very sad ending. Six artists have been invited to propose a short story, which will be read by a person sitting at a table in one of the six participating bars, each one hosting a different story. It is here less a matter of introducing the physical presence of the artists than producing a context in which a narrative can be developed. The texts of Mariana Castillo Deball, Chris Evans and Peter Wächtler have been translated into French by Jean-François Caro. In partnership with École européenne supérieure d’art de Bretagne – Rennes site, École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon, École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, École nationale supérieure des beaux-arts de Nantes Métropole, Institut supérieur des arts de Toulouse, and Le Plateau / FRAC Île-de-France. En partenariat avec l’École européenne supérieure d’art de Bretagne – site de Rennes , l’École nationale supérieure d’art de Paris-Cergy, l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon, l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, l’École supérieure des beaux-arts de Nantes Métropole, l’Institut supérieur des arts de Toulouse, Le Plateau / Frac Île-de-France. LES MOTS BLEUS Un projet de/ A project by François Aubart & Benjamin Seror Avec / With Mariana Castillo Deball, Claude Closky, Jochen Dehn, Chris Evans, Louise Hervé & Chloé Maillet, Peter Wächtler 29 LES MOTS BLEUS READING THE 3RD BELLEVILLE BIENNIAL 30 BROOKLYN À BELLEVILLE EXPOSITION BIENNALE DE BELLEVILLE 3 BROOKLYN À BELLEVILLE 31 EXO EXHIBITION THE 3RD BELLEVILLE BIENNIAL EXO Avec / With TM Davy, Frank Heath, Bill Jenkins, Jimmy Raskin, Kate Steciw, Letha Wilson. Commissariat / Curated by : Marie Maertens Jimmy Raskin, The Disciple’s Premature Nostalgia, Miguel Abreu Gallery, New York, 2009. Pour cette édition de la biennale dédiée à la marche et à la déambulation, l’exposition Brooklyn à Belleville fait du spectateur non plus un regardeur mais un « écouteur » qui découvre des œuvres de plasticiens installés à Brooklyn dont la réflexion, quels que soient les médiums par lesquels elle s’incarne, s’oriente vers la narration. C’est en effet à Brooklyn, vivier de la création situé, comme Belleville, un peu en marge du centre, que vivent et travaillent la plupart des artistes new-yorkais. Six d’entre eux proposent ainsi, pour Brooklyn à Belleville, la mise en récit d’une de leurs œuvres, téléchargeable sur le site de la biennale. De Jimmy Raskin, obsédé par Rimbaud et par Nietzsche, à Bill Jenkins, auteur d’installations minimales élaborées grâce à ses déambulations citadines, en passant par TM Davy dont les toiles, d’une facture presque anachronique, se développent autour d’une autobiographie se constituant par analogies… Ou Frank Heath et ses questionnements sur le circuit des modes de communication, Kate Steciw qui emprunte des tirages photographiques pour en constituer une nouvelle histoire quand Letha Wilson s’inspire du paysage iconique américain qu’elle capture et recontextualise dans une construction picturale. S’il serait difficile de réunir ces artistes formellement, la narration présente dans leur travail les relie dans un exercice appuyé et même repensé pour cette exposition immatérielle. Les œuvres ne seront en effet jamais données à voir afin de favoriser l’imaginaire de celui qui les écoutera, elles prendront vie, se transformeront et se mêleront aux déambulations dans Belleville, s’enchevêtrant au hasard… Car on ne connaît jamais la fin de l’histoire avant de l’avoir vécue. For this third Biennale dedicated to walks and strolls, the exhibition Brooklyn in Belleville makes the spectator no longer an onlooker but a “listener” who discovers the works of visual artists, living in Brooklyn, whose way of thinking, whatever the media through which it is incarnated may be, is oriented towards narrative. It is in fact in Brooklyn, a hub of creative activity and located, like Belleville, slightly away from the city centre, that most New York artists live and work. For Brooklyn in Belleville, six of them are thus proposing a narrative presentation of one of their works, which can be downloaded on the Biennale’s website. From Jimmy Raskin, obsessed by Rimbaud and Nietzsche, to Bill Jenkins, author of minimal installations developed from his urban strolls, by way of TM Davy whose canvases, with their almost anachronistic style, are developed around an autobiography formed by analogies... And Frank Heath with his questions about the circuit of ways of communication, Kate Steciw, who borrows photographic prints to compose a new story from them, while Letha Wilson draws inspiration from the iconic American landscape which she captures and re-contextualizes in a pictorial construction. It would be difficult to bring these artists together in any formal way, but the narration present in their work links them in an exercise heightened and even re-thought for this immaterial show. The works will never actually be on view, so as to encourage the imagination of those who will listen to them; they will come to life, be transformed and mix together in strolls in Belleville, overlapping haphazardly... Because we never know the story’s end before we have experienced it. Replay ! Tel pourrait être le mot d’ordre des propositions développées à Exo pendant la biennale de Belleville. Benoit Ménard et Tristan Léonard placent leur interrogation dans la lignée de Lawrence Weiner, ajoutant cependant une condition au principe originel du statement en déléguant la réalisation de l’œuvre à des tiers artistes, les invitant à leur faire parvenir, au travers de conversations épistolaires, les instructions nécessaires à la production de leurs pièces. L’ambiguïté du langage, l’identité de l’auteur, le respect de l’intention initiale deviennent les paramètres susceptibles de faire œuvre. Cette vectorisation décale l’exposition de son emplacement d’origine, un détachement également perceptible dans le projet de Renaud Perriches : ce dernier installera à Moins Un, son atelier basé en sous-sol, un dispositif vidéo retransmettant en temps réel le flux d’images obtenu dans l’artist-run space bellevillois. L’exposition relocalisée et dématérialisée n’apparaît que par le biais d’un simple signal lumineux. Wolf Cuyvers approfondit lui aussi ce déplacement en incitant le visiteur, muni de cartes, à emprunter ses itinéraires afin d’observer les différentes impulsions poétiques nées de son observation de l’architecture, du mobilier urbain et de sa collecte de mots abandonnés dans l’espace public. Il compose en effet des poèmes prosaïques qu’il reporte sur les façades, toits, panneaux et nous convie à ré-expérimenter cette décontextualisation en composant notre propre exposition hors les murs. Arlène Berceliot Courtin Exo est un programme curatorial pensé par Élisa Rigoulet et Antoine Donzeaud Replay! could be the watchword for the proposals being developed at Exo during the Belleville Biennale. Benoît Ménard and Tristan Léonard place their questioning in the tradition of Lawrence Weiner, but adding a condition to the original principle of the statement by delegating the execution of the word to third-party artists, inviting them to give them, by way of epistolary conversations, the instructions required for the production of their pieces. Ambiguity of language, author’s identity, and respect for the initial intention become parameters capable of making a work. This vectorization shifts the exhibition from its original site, a detachment likewise perceptible in Renaud Perriches’s project: this latter will install at Moins Un — his studio in a basement in Paris — a video system re-transmitting in real time the flow of images obtained in the artist-run space in Belleville. The exhibition, re-located and de-materialized, only appears by way of a simple light signal. Wolf Cuyvers also further develops this shift by prompting visitors, equipped with maps, to take his itineraries in order to observe the different poetic impulses arising from his observation of the architecture, the urban fixtures, and his collection of words abandoned in the public place. He in effect composes prosaic poems which he transfers onto façades, roofs and panels, and invites us to re-test this de-contextualization by composing our own extramural show. Arlène Berceliot Courtin Exo is a curatorial program run by Elisa Rigoulet and Antoine Donzeaud. 32 KHIASMA BIENNALE DE BELLEVILLE 3 PERFORMANCE TILL ROESKENS 33 BELLEVILLE EN VUE(S) PROJECTION THE 3RD BELLEVILLE BIENNIAL BELLEVILLE EN VUE(S) Plan de situation # 7 : Consolat-Mirabeau (un conte documentaire) / Situation Plan #7: Consolat-Mirabeau (a documentary tale) Au pavillon Carré de Baudouin, jeudi 2 octobre à 19h30 / In the pavillon Carré de Baudouin, Thursday 2 October at 7.30 pm Dans le cadre de RELECTURES 15 ‘d’après documents’, le festival des littératures vivantes organisé par Khiasma / As part of RELECTURES (REREADINGS) 15 ‘d’après documents’ (based on documents), the festival of living literatures organized by Khiasma. Projection en plein air, Paris, 20e arrondissement. Courtesy Belleville en Vue(s) Affiche RELECTURES 15 ‘d’après documents’. Par sa pratique de conteur, Till Roeskens réactive d’anciennes figures de la circulation des récits : le pèlerin, le colporteur, l’émissaire étranger, le saltimbanque, le vagabond. Celui qu’on accueille à la veillée, pour prendre des nouvelles du lointain et, par recoupements avec ce que l’on sait du proche, comprendre ce qui se noue entre l’ici et l’ailleurs dans les liens que l’on tisse avec l’autre. Le dispositif que propose Consolat-Mirabeau est de cette nature : « Nous mettrons quelques chaises en cercle et je vous raconterai ce que j’ai vu et entendu là-bas, dans ce petit coin du grand nord de Marseille. Je prendrai un bout de craie et tracerai sur le sol une carte des espaces que j’ai parcourus deux années durant, du port jusqu’au sommet de la colline. Je vous dirai les êtres que j’ai croisés là et ce qu’ils m’ont confié de leurs vies mouvementées. » Amateur de géographie appliquée, Till Roeskens appartient à la famille des artistes-explorateurs. Son travail se développe dans la rencontre avec un territoire donné et ceux qui tentent d’y tracer leurs chemins. Ce qu’il ramène de ses errances, que ce soit sous la forme d’un livre, d’un film vidéo, d’une conférence-diaporama, constitue une invitation à l’exercice du regard, un questionnement sur ce qu’il est possible de saisir de l’infinie complexité du monde. As a storyteller, Till Roeskens rekindles old figures that used to spread narrative tales: the pilgrim, the pedlar, the foreign emissary, the acrobat, the vagabond. The person one welcomes at the evening gathering, to have news from afar and, by cross-checking with what we know of things close at hand, understand connections between here and elsewhere in the bonds we weave with the other. The arrangement proposed by Consolat-Mirabeau is of this sort: “We’ll put a few chairs in a circle and I’ll tell you what I’ve seen and heard down there, in that little nook of northern Marseille. I’ll take a bit of chalk and on the floor I’ll draw a map of the spaces that I’ve passed through in two years, from the harbour to the top of the hill. I’ll tell you about the people I bumped into, and what they told me about their busy lives.” Till Roeskens is an applied geography enthusiast, belonging to the family of artist-explorers. His work develops in the encounter with a given territory and people trying to find their way in it. What he brings back from his wanderings, be it in the form of a book, a video film, or a slide lecture, represents an invitation to exercise the way we look at things, a questioning about what it is possible to grasp of the infinite complexity of the world. Le livre de Till Roeskens, À propos de quelques points dans l’espace, sortira fin septembre aux éditions Al Dante. PLUS D’INFORMATIONS SUR RELECTURES www.khiasma.net/hors-les-murs/ relectures-15/ FOR FURTHER INFORMATION ABOUT RELECTURES www.khiasma.net/hors-les-murs/ relectures-15/ Depuis dix ans, Belleville en Vue(s), « passeur » d’un cinéma autrement et pour tou-te-s, est une structure de diffusion de films et de de sensibilisation à l’image. Les différents projets sont menés comme des expériences cinématographiques collectives, sources d’échanges et de dialogue, et réinventent les façons de découvrir, de diffuser des films, de créer du lien et de se rencontrer. Belleville en Vue(s) explore les possibilités de mouvement et de déplacement : nomadisme des activités, déplacement du regard et des frontières entre les genres pour aller vers des zones interstitielles dans lesquelles un autre cinéma existe, dans lesquelles des réalités différentes émergent. La programmation artistique se construit dans une approche curatoriale interrogeant les modes de diffusion du cinéma, ses liens avec d’autres médiums et ses relations aux différentes pratiques culturelles des publics. Les projets se construisent en lien avec les réalités culturelle, sociale et politique du territoire de Belleville à Paris, tout en articulant échelles locale et globale. Pour cette 11e saison, Belleville en Vue(s) interroge la diversité dans les représentations des espaces géopolitiques, mentaux, sociaux ou culturels vécus par les hommes et propose, à travers sa programmation, une lecture nouvelle du monde. Comment les cinémas représentent-ils, par les images et les sons, ces espaces et dans quelle mesure participent-ils de la recréation du monde ? En quoi permettent-ils de se (ré-)approprier les représentations d’un territoire, d’une mémoire en mouvement pour proposer ainsi leurs histoires ? « La déambulation, ou une nouvelle manière de regarder et de créer le monde ». La thématique de la déambulation proposée par la biennale de Belleville cette année entre pleinement en résonance avec ces interrogations. Une projection de film en plein air dans le jardin du pavillon Carré de Baudouin sera ainsi organisée fin septembre / début octobre. For ten years, Belleville en Vue(s), “conveyor” of a different cinema and one for everyone, has been an organization for broadcasting films and raising awareness about the image. The different projects are undertaken like collective cinematographic experiments, sources of exchanges and dialogue, and re-invent ways of discovering and broadcasting films, of creating links and having encounters. Belleville en Vue(s) explores the possibilities of movement and displacement: nomadism of activities, shifts in the way we look at things, and in the boundaries between genres, heading towards interstitial areas in which another cinema exists, in which different realities emerge. The artistic programming is constructed within a curatorial approach questioning methods of film broadcasting, its links with other media and its relations with the different cultural activities of audiences. The projects are constructed in connection with the cultural, social and political realities of the Belleville territory in Paris, while at the same time linking local and global scales. For this 11th season, Belleville en Vue(s) is questioning diversity in the representations of geopolitical, mental, social and cultural spaces experienced by people, and, through its programme, proposes a new reading of the world. How, through images and sounds, do cinemas represent these spaces and to what degree do they participate in the re-creation of the world? How do they offer a way to (re)appropriate the representations of a territory, of a memory in motion, to thus propose their histories? “Strolling, a new way of looking at and creating the world”. The theme of the stroll proposed by the Belleville Biennale this year fully echoes these questions. An open air film screening in the garden of the pavillon Carré de Baudouin will thus be organized in late September / early October. 34 DÉDALE & POINT ÉPHÉMÈRE INVITE… LES PROMENADES DU TRAM EN NOCTURNE, PAR DÉDALE MARCHE BIENNALE DE BELLEVILLE 3 POINT ÉPHÉMÈRE INVITE… 35 PROMENADES URBAINES THE 3RD BELLEVILLE BIENNIAL WALK PROMENADES URBAINES Vendredi 26 septembre, de 16h à 21h (réservation obligatoire) / Friday 26 September, from 4 pm to 9 pm (reservations are obligatory) Montreuil, formidable étalage de nourritures. © Émilie Bierry Stéphanie Solinas, Déserteurs – visite guidée de l’absence (extrait), 2014. Promenade nocturne, L’art change la ville. Œuvre lumineuse Les Fourmis de Peter Kogler. Photo: Jacques Schoumann. Courtesy Dédale VENDREDI 24 OCTOBRE – 20H30 Réservation obligatoire, dans la limite des places disponibles Partez à la rencontre de l’une des plus ambitieuses commandes d’art contemporain en Europe lors d’une balade nocturne inédite. Les Promenades du Tram révèlent les étonnantes œuvres qui jalonnent le parcours du Tramway T3 et redessinent les contours de Paris. Au cours de la promenade accompagnée d’un conférencier et des artistes ayant collaboré au projet, des projections dans l’espace urbain, sur les façades, vous permettront de découvrir divers documents d’archive ainsi que les témoignages des usagers et des concepteurs du projet. Venez découvrir ce que les œuvres révèlent des territoires de l’Est parisien, de leur mémoire, de leur identité et des projets qui s’y dessinent pour mieux appréhender les diverses facettes, esthétiques, urbaines, architecturales, mais aussi fonctionnelles et poétiques de ce mode de transport qui révolutionne notre rapport à la ville. Cette balade est proposée par Dédale, agence dédiée à l’art, à la ville et à l’innovation sociale en Europe. GUIDED TOURS ALONG THE STREETCAR’S (T3) RAIL TRACKS BY DÉDALE FRIDAY 24 OCTOBER – 8.30 PM Reservations are obligatory, limited to the number of places available Go and see one of the most ambitious contemporary art commissions in Europe during a novel night-time walk. The guided tours reveal the amazing works which stake out the T3 Tram line, and redraw the outlines of Paris. During the walk, accompanied by a lecturer and some of the artists who have produced them, projections in the urban space and on façades will enable you to discover archival documents and testimonies of the designers and users of the project. Discover what the works reveal about the areas of eastern Paris covered by the circuit, their memory, their identity and the upcoming projects to be set up there to better understand the transformation under way in the metropolitan territory. This walk is organised by Dédale, a European research and production agency dedicated to culture, technologies and innovation. STÉPHANIE SOLINAS Déserteurs – visite guidée de l’absence (avec Olivier Loudin) 19 octobre à 14h Durée : 3h STÉPHANIE SOLINAS Deserters – a Guided Tour of Absence (with Olivier Loudin) 19 October at 2 pm Length of visit: 3h En 2013, Stéphanie Solinas réalise Déserteurs, une collection de 379 images composant un inventaire exhaustif des portraits photographiques effacés par le temps répertoriés sur les soixante dix mille tombes du cimetière du Père Lachaise. Déserteurs – visite guidée de l’absence prolonge ce travail sous la forme d’une visite où se mêlent la mémoire, la photographie et les destins perdus des anonymes qui peuplent nos identités. In 2013, Stéphanie Solinas produced Deserters, a collection of 379 images forming an exhaustive inventory of the photographic portraits erased by time on the 70,000 tombs in Père Lachaise cemetery. Deserters – a Guided Tour of Absence extends this work in the form of a visit where memory mingles with photography and the lost fates of the anonymous people who people our identities. — LAURE FRANQUÈS La traversée des glaces 17 octobre à 22h à Point Éphémère Crossing the Ice 17 October at 10 pm at Point Éphémère Cette proposition sonore et visuelle réactualise, le temps de sa mise en voix, l’itinéraire et les pensées d’un corps qui marche de Munich à Paris, celui du cinéaste allemand Werner Herzog. Dans son carnet de route intitulé Sur le chemin des glaces, il restitue ce voyage à la fois physique et mental aux prises avec ses interrogations les plus intimes. La lecture de ce texte, livré dans son intégralité, sera mise en ligne sur la webradio R22 Tout-monde. — LAURE FRANQUÈS For the duration of its vocalization, this sound and visual proposition updates the itinerary and thoughts of a body walking from Munich to Paris, that of the German film-maker Werner Herzog. In his logbook titled Of Walking in Ice, he reconstructs this at once physical and mental journey, grappling with his most private issues. The reading of this text, in its entirety, will be put online on the webradio R22 Tout-monde. L’association Les Promenades Urbaines a été créée en 2007, à l’issue d’une expérience de plus de vingt ans, par cinq membres institutionnels : le Centre Pompidou, la Cité de l’architecture et du patrimoine, le Pavillon de l’Arsenal, le CAUE du Val-de-Marne et le CAUE de l’Essonne. Elle conçoit et anime des promenades originales, inédites et sur mesure. Lieu de réflexion et de recherche sur la promenade urbaine, elle anime un réseau de professionnels de la médiation dans les domaines de la ville, du paysage et de l’architecture. Montreuil est, de manière historique, un formidable étalage de nourritures. Marqué par un passé productif tout entier tourné vers la tradition locale et ancienne des murs à pêches, le paysage montreuillois se caractérise par un présent où l’expérience du comestible, l’intensité des parfums, l’appétit des lieux participent d’un métissage des goûts et des manières d’habiter. Ce métissage est le fruit du rassemblement de plusieurs cultures. Il nous éclaire sur ce qu’il reste finalement aux populations émigrées ; pour Fatéma Hal, cuisinière et ethnologue marocaine à Paris, seule subsiste « la langue qui goûte et qui parle ». En accordant une place majeure aux processus de circulation des emprunts aux différentes cultures populaires et culinaires, on affirme la capacité du goût à faire la ville par l’ancrage des Maliens, des Montreuillois, et de tous les autres… dans leurs territoires. Cette promenade sera l’occasion d’arpenter, de humer, de déguster la ville par ce qui est de l’ordre du banal et de l’anecdote ; un langage du vivre-ensemble. The Les Promenades Urbaines association was created in 2007, in the wake of an experiment lasting more than 20 years, by five institutional members: the Centre Pompidou, the Cité de l’architecture et du patrimoine, the Pavillon de l’Arsenal, the CAUE of the Val-de-Marne and the CAUE of Essonne. It devises and organizes original, novel and personalized walks. As a place of reflection and research into the city walk, it engages a network of professional mediators in the domains of city, landscape and architecture. Historically, Montreuil is a wonderful display of food. Marked by a productive past entirely oriented towards the ancient and local tradition of peach walls, the Montreuil landscape is hallmarked by a present in which the experience of the edible, the intensity of fragrances and the appetizing venues are all part and parcel of a mix of tastes and ways of living. This mix is the fruit of several cultures gathering together. It sheds light for us on what in the end remains for emigrant populations; for Fatéma Hal, a Moroccan cook and ethnologist in Paris, the only thing that subsists is “the tongue which tastes and talks”. By granting a major place to the way in which borrowings from different popular and culinary cultures circulate, the ability of tastes to create the city is asserted by the fact that people from Mali, Montreuil and many other places have a firm foothold in their territories. This walk will offer an opportunity to crisscross, smell, and taste the city through things that are commonplace and anecdotal: a language of living-together. Rendez-vous le 26 septembre à 15h45 métro 9 sortie 1, avenue de la Porte de Montreuil, à l’angle de la pharmacie. La promenade passera vers 19h au marché Croix de Chavaux où les promeneurs pourront s’approvisionner pour finir par un pique-nique partagé au parc des Guilands. Meeting the 26 September at 3.45 p.m. metro 9 exit 1, Avenue de la Porte de Montreuil, at the corner of the pharmacy. At about 7 p.m. the walk will reach the Croix de Chavaux market where walkers will be able to buy provisions for a shared picnic at the end of the day in the Parc des Guilands. INFORMATIONS ET INSCRIPTIONS www.promenades-urbaines.com www.promenades-urbaines.com INFORMATION AND RESGISTRATION 36 GALERIE SAMY ABRAHAM 43 rue Ramponeau – Paris 20e [email protected] facebook.com/galeriesamy abraham + 33 (0)1 43 58 04 16 — Mercredi – samedi : 11h–19h ou sur rdv / Wednesday – Saturday: 11 am – 7 pm or by appointement. — Bevis Martin & Charlie Youle Activity 11.09 – 26.10.2014 CONTEXTS 49 rue Ramponeau – Paris 20e [email protected] www.contexts.fr + 33 (0)9 54 01 37 32 — Mercredi – samedi : 14h30 – 19h ou sur rdv / Wednesday – Saturday : 2.30 pm – 7 pm or by appointement. — Kristina Solomoukha & Paolo Codeluppi La Maison de l’ours 12.09 – 11.10.2014 MARCELLE ALIX 4 rue Jouye-Rouve – Paris 20e marcellealix.com +33 (0)9 50 04 16 80 — Mercredi – samedi : 14h–19h ou sur rdv / Wednesday – Saturday : 2 pm – 7 pm or by appointement. — Aurélien Froment De l’ombre des idées 18.09 – 15.11.2014 BALICE HERTLING 47 rue Ramponeau – Paris 20e [email protected] www.balicehertling.com +33 (0)1 40 33 47 26 — Mercredi – samedi : 14h–19h ou sur rdv / Wednesday – Saturday : 2 pm – 7 pm or by appointement. — Alexander May 19.09 – 08.11.2014 BUGADA & CARGNEL 7-9 rue de l’Équerre – Paris 19e +33 (0)1 42 71 72 73 www.bugadacargnel.com — Mercredi – samedi : 14h–19h ou sur rdv / Wednesday – Saturday : 2 pm – 7 pm or by appointement. — Alfredo Aceto, Benjamin Horns, Jack Greer The Arcades Project 11.09 – 11.10.2014 BIENNALE DE BELLEVILLE 3 LES GALERIES CRÈVECOEUR 5 rue Jouyce-Rouve – Paris 20e www.galeriecrevecoeur.com [email protected] +33 (0)9 54 57 31 26 — Mercredi – samedi : 14h–19h ou sur rdv / Wednesday – Saturday: 2 pm – 7 pm or by appointement. — Jorge Pedro Nuñez The Jungle Book 11.09 – 31.10.2014 GALERIE EMMANUEL HERVÉ 6 rue Jouye-Rouve – Paris 20e www.emmanuelherve.com +33 (0)9 51 10 96 58 — Mercredi – samedi : 14h–19h ou sur rdv / Wednesday – Saturday : 2 pm – 7 pm or by appointement. — Peter Robinson Pair et impair 11.09 – 01.11.2014 GALERIE ANTOINE LEVI 44 rue Ramponeau – Paris 20e [email protected] +33 (0)1 75 57 61 67 — Mardi – samedi : 14h–19h ou sur rdv / Tuesday – Saturday : 2 pm – 7 pm or by appointement — Francesco Gennari Autoritratto nello studio 25.09 – 13.11.2014 GALERIE DE ROUSSAN 10 rue Jouye-Rouve, Paris 20e www.galeriederoussan.com + 33 (0)9 81 28 90 59 — Mardi-vendredi 11h-19h / Tuesday - Friday : 11 am – 7 pm — Samedi 14h-19h / Saturday : 2 pm – 7 pm ou sur rdv / or by appointement — François Mazabraud L’ordre des références 11.09 – 31.10.2014 11 am – 7 pm or by appointement — Stanislas Guigui Cabaret New Burlesque 23.09 – 29.11.2014 GALERIE JOCELYN WOLFF 78 rue Julien Lacroix – Paris 19e www.galeriewolff.com +33 (0)1 42 03 05 65 — Mardi – samedi : 11h–19h ou sur rdv / Tuesday – 1 pm – 7 pm or by appointement Saturday : 11 am – 7 pm or by appointement HIGH ART 17 rue des panoyaux – Paris 20e [email protected] +33 (0)9 84 09 67 83 — Mercredi – samedi : 14h–19h ou sur rdv / Wednesday – Saturday : 2 pm – 7 pm or by appointement. — Rachel Rose A Minute Ago 05.09 – 11.10.2014 THE 3RD BELLEVILLE BIENNIAL GALLERIES SUZANNE TARASIÈVE PARIS / LOFT19 Passage de l’Atlas 5 Villa Marcel Lods – Paris 19e www.suzanne-tarasieve.com + 33 (0)1 45 86 02 02 — Mardi – samedi : 11h–19h ou sur rdv / Tuesday – Saturday : GALERIE MELANIE RIO 56 rue de la Fontaine au Roi – Paris 11e [email protected] +33 (0)9 84 02 12 78 — Jeudi – samedi : 13h–19h ou sur rdv / Thursday – Saturday: — Franck Gérard Twenty-six days 25.09 – 26.10.2014 37 — Katinka Bock Populonia 12.09 – 07.11.2014 22,48 M2 30 rue des Envierges – Paris 20e +33 (0)9 81 72 26 37 contact(at)2248m2.com — Mercredi – samedi : 14h–19h ou sur rdv / Wednesday – STANISLAS GUIGUI Cabaret New Burlesque 23 Sept. - 29 Nov. 2014 Saturday : 2 pm – 7 pm or by appointement. — Cécile Beau Substrat 11.09 – 01.11.2014 MAELLE GALERIE 3 rue Ramponeau – Paris 20e www.maellegalerie.com + 33 (0)6 14 80 42 00 — Mardi – samedi : 14h–19h ou sur rdv / Tuesday – Saturday : 2 pm – 7 pm or by appointement — Kelly Sinnapah Mary Vagina, Jioti Singh Pandey 19.09 – 18.10.2014 SUZANNE TARASIEVE PARIS / LOFT 19 Passage de l’Atlas / 5, Villa Marcel Lods • F-75019 Paris T : + 33 (0)1 45 86 02 02 • www.suzanne-tarasieve.com 39 THE 3RD BELLEVILLE BIENNIAL TOUT L’ ART CONTEMPORAIN À PARIS Slash-paris.com L’Époque, les humeurs, les valeurs, l’attention. Marie Angeletti / Camille Blatrix / Jean-Alain Corre / Audrey Cottin / Hendrik Hegray / Mélanie Matranga. 16e Prix Fondation d’entreprise Ricard, par castillo / corrales. Du 10 septembre au 31 octobre 2014 / Fondation d’entreprise Ricard / 12 rue Boissy d’Anglas / 75008 Paris / www.fondationentreprise-ricard.com