Mai 2012 - Confédération Paysanne de la Drôme

Transcription

Mai 2012 - Confédération Paysanne de la Drôme
I n f o r m at I o n S S y n d I c a l e S
- La Mauvaise Herbe Journal des Paysans de la Drôme
N° 114 - Mai 2012 - 3€
SOMMAIRE
ÉDITO
« Plus jamais les paysans ne seront des Versaillais* »
AGENDA ET INFOS
pages 2 et 3
Ce cri de libération lancé de sa voix rauque par Bernard Lambert
dans les années 70 devant des milliers de personnes au Larzac résonne encore plus fort pour nous paysans en ce premier mai 2012,
alors que partout dans les médias et la vie sociale, s'agitent les nostalgiques de l'ordre policier et des guerres coloniales.
Les paysans ont compris que les baisses des prix payés aux producteurs, qui affectent la plupart des secteurs de la production
agricole, ne sont pas liées à la présence des travailleurs y compris
lorsqu'il y a des restructurations avec fermetures d'usines – c'est l’œuvre d'une politique
d'optimisation des profits au détriment des producteurs et des salariés, au nom de la
compétitivité des entreprises. Le secteur coopératif comme le « privé » est touché : productions laitière, viticole, de la viande ou des fruits et légumes, aucun secteur n'est
épargné.
Ce numéro de La Mauvaise Herbe nous en fournit des exemples, apporte des informations ou des éléments de réflexion à ce propos, et une belle leçon : seule la mobilisation
et la lutte payent : mobilisation des éleveurs dans la Loire et le Rhône pour le prix du lait
et en rejet de la politique de contractualisation ; mobilisation conjointe des éleveurs et des
A
salariés de l'union des coop Valcrest pour faire échec au plan de restructuration de plusieurs sites de production, avec en toile de fond la baisse du prix du lait de chèvre et de
vache payé aux producteurs.
C'est aussi une action contre l’opacité qui caractérise les méthodes de gestion de nombreuses coopératives et contre les méthodes de management qui veulent ignorer le
pouvoir de décision des coopérateurs.
En ce 1er mai 2012, alors même que des formations et des hommes politiques cherchent à discréditer le mouvement syndical pour le réprimer et le museler dans une attitude
de résignation et de cogestion, nous avons à cœur de réaffirmer notre volonté de liberté
et de combat contre le néolibéralisme, version modernisée du capitalisme qui cherche à
ruiner les paysans et à mettre sur le tapis du chômage les travailleurs salariés.
La Confédération paysanne, dans sa pratique et ses objectifs généraux réaffirme que
les petits paysans ont des intérêts communs avec l'ensemble des travailleurs dans leur
combat contre les capitalistes et en particulier au sein des entreprises coopératives du
secteur agricole et agro-alimentaire.
Nous, paysans, travailleurs de la terre, sommes solidaires avec tous les travailleurs,
paysans ou salariés sans distinction de frontière ni discrimination de couleur.
N°93
A
JLM
*Versaillais : En 1871, le gouvernement de Mr Thiers et l'Assemblée Nationale s'étaient réfugiés à Versailles tandis que
Paris et quelques grandes villes connaissaient la Révolution de la Commune. Alors que la garde nationale était restée fidèle au peuple de Paris, le gouvernement de Thiers mobilisa en nombre une armée de paysans pour écraser la Commune.
Depuis, le terme «Versaillais» désigne les assassins de ceux qui luttent pour la révolution sociale et, plus largement,
ceux qui sont au service des réactionnaires, leurs complices.
INFORMATIONS SYNDICALES
LA VIE DU SYNDIACAT
pages 4 à 11
AG de la Conf’ Régionale
AG de la Conf’ Drôme
AG de l’ARDEAR
Justice : procès de Valence
TVA Agricole
Partage des richesses selon la Chambre
3 mai, mobilisation à St Etienne
COMITÉ D’ACTION JURIDIQUE
pages 12 et 13
AG du CAJ Régional
AG du CAJ Drôme
Répertoire du CAJ Drôme
INSTALLATION
pages 14 et 15
EARL La Grenouille
Dynamique sur l’installation
LA VIE DES ÉLEVEURS
pages 16 à 21
Ratio de productivité ovine
Puçage : témoignage d’un éleveur
Soutien à Etienne Mabille
Identification électronique
Union des Coopératives Valcrest : “Pour une
coopérative au service de ses adhérents”
AGRICULTURE PAYSANNE
pages 22 et 23
La PAC et les petites fermes
Séminaire fruits et légumes à Romans
QUESTIONS SOCIALES
page 24
Sélection et eugénisme
INTERNATIONAL
pages 25 à 27
Soja : les conséquences de notre modèle
agricole sur les paysanneries du Sud
Les Grecs retournent à la terre
PETITES ANNONCES
page 28
- La Mauvaise Herbe - Mai 2012
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o
Agenda et Infos
23 Mai à Crest
29 mai à Mirabel-et-Blacons
Salle Archi'Jeux, à partir de 20h :
Café installation sur le thème de l'accès au foncier, organisé par la
Confédération paysanne de la Drôme,
Solidarité Paysans, le Comité d'Action
Juridique, Terre de Liens, AgriBioDrôme, Les Compagnons de la Terre,
Microfac (voir ci-contre).
Salle de la mairie à 20h30 : projection du film Mouton en présence du
réalisateur Antoine Costa (voir cicontre).
Un heureux événement
et de nouveaux horaires
24 Mai à Bagnolet
Nous vous annonçons que notre
animatrice de la Conf Drôme, Margot,
attend un heureux événement. Anaïs
est arrivée le 2 avril pour la remplacer
pendant son congé maternité et son
congé parental. Anaïs est une habituée
du syndicat car elle arrive de Bagnolet, où elle a travaillé 3 ans et demi à la
Conf nationale.
Ces changements et les décisions de
l'AG occasionnent de nouveaux horaires d'ouverture de la Conf Drôme :
Permanence téléphonique les lundis (9h-12h30 et 13h30-18h00)
Permanences au local les mardis et
jeudis (9h-12h30 et 13h30-18h00)
Assemblée Générale de la FADEAR
(Fédération des Associations pour le
Développement de l'Emploi Agricole
et Rural).
25 Mai à Lyon
Débat co-organisé par Rés’OGM Info
et la Région Rhône-Alpes : « Plantes
mutées : une innovation pour qui ?
Pour quoi ? » de 9h à 12h30, Salle
Verrière du Conseil régional Rhône
Alpes. (Voir ci-dessous)
25 Mai, à Vachères-en-Quint
La Menuiserie à 19h : projection du
film Mouton (voir ci-contre).
DÉBAT
Plantes mutées : une innovation pour qui ? Pour quoi ?
Débat co-organisé par Rés’OGM Info et la Région Rhône-Alpes
Vendredi 25 mai 2012 de 9h à
12h30, Salle Verrière du Conseil régional Rhône Alpes, 1 esplanade
François Mitterrand, 69269 Lyon
cedex 02.
Des plantes tolérantes aux herbicides
obtenues par mutagénèse se retrouvent dans les champs depuis 2011.
Elles sont présentées comme une réponse ad hoc aux problèmes de
gestion des adventices, notamment sur
ambroisie. Cependant cette technique
OGM est exclue de la réglementation.
Il est utile de nous interroger sur les
conséquences que peuvent impliquer
cette stratégie, à l’heure du plan Ecophyto 2018 et du refus des OGM par
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les consommateurs.
L’ordre du jour proposé est le suivant (sous réserve de modification) :
9h00 Accueil
9h30 Introduction
9h45-12h30Interventions et échange
avec la salle autour des questions suivantes :
• Eléments de compréhension technique : la mutagenèse, c’est quoi ? par M Fabrice Laroche, biologiste moléculaire ;
• Les innovations variétales sur tournesols pour lutter contre l’ambroisie –
par M Fabien Lagarde, Directeur Technique du CETIOM et M Arnaud
Rousseau, Vice-Président de la FOP
(Fédération des producteurs d’oléagineux et de protéagineux) ;
• Lutter contre l’ambroisie : l’expérience d’un agriculteur bio en zone
concernée par l’ambroisie – par M
François Sausse, agriculteur en plaine
de Valence et porte parole d’Agribiodrôme ;
• Les questions éthiques que posent
ces choix techniques – par M Léo Coutellec, philosophe des Sciences, INSA.
Inscription par mail auprès de
[email protected]
au 04 75 40 85 11 (Rés'OGM Info)
avant le 18 mai 2012
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2012
- La Mauvaise Herbe - Mai
INFORMATIONS SYNDICALES
J
d
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Dô
Agenda et Infos
PROJECTION
MOUTON 2.0 – la puce à l'oreille
Un film d'Antoine Costa & Florian Pourchi
La modernisation de l’agriculture d’après guerre portée au nom de la
science et du progrès ne s’est pas imposée sans résistances. L’élevage ovin, jusque là épargné commence à ressentir les premiers
soubresauts d’une volonté d’industrialisation.
Depuis peu une nouvelle réglementation
oblige les éleveurs ovins à puçer électroniquement leurs bêtes. Ils doivent désormais
mettre une puce RFID, véritable petit mouchard électronique, pour identifier leurs
animaux à la place de l’habituelle boucle
d’oreille en matière plastique. Derrière la
puce RFID, ses ordinateurs et ses machines il y a tout un monde qui se meurt,
celui de la paysannerie.
Dans le monde machine, l’animal n’est
plus qu’une usine à viande et l’éleveur un
simple exécutant au service de l’industrie.
Pourtant certains d’entre eux s’opposent à
tout cela …
Projection le vendredi 25 mai 2012 à
19h à La Menuiserie, à Vachères en
Quint et le mardi 29 mai à 20h à la salle
municipale de Mirabel et Blacons, en
présence d'Antoine Costa.
Formations AgriBioDrome
Contact : 04 75 25 99 75
• Conférence Jacques Caplat
“L'agriculture biologique pour nourrir l'humanité - démonstration” le jeudi 14 juin à 19h30 au lycée horticole de Romans.
• Demi-journées techniques maraichage
Ravageurs et auxiliaires : identification, techniques et aménagement - 15 mai (Salettes) et 27 juin (St hilaire du Rosier).
Interventions de Dominique Berry et visites d'exploitations.
• Formation en viticulture bio-dynamique
Approfondissement, raisonnement et pratiques, 2ème journée
le 26 juillet (sud Drôme). Intervention de Dominique Massenot.
Offre de stage 4 mois
ARDEAR Rhône-Alpes - Tel: 04 78 37 32 85
• Rédacteur web/assistant conception d’un centre de ressource en ligne “Réseau Agriculture Paysanne en
Rhône-Alpes” (de fin mai à fin septembre 2012)
Objectif de la mission : créer le contenu initial du futur site internet du réseau «Agriculture Paysanne » (AP) en Rhône-Alpes.
Profil recherché : niveau Bac +3 à +5, IEP ou étudiant en journalisme ou communication. Capacité de synthèse, qualités
rédactionnelle, connaissance des outils web. Envoyer CV + lettre à Romuald WACK, 04 78 37 32 85 – [email protected]
INFORMATIONS SYNDICALES
- La Mauvaise Herbe - Mai 2012
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La vie du Syndicat
19 AVRIL 2012
Assemblée Générale de la Conf Régionale
L'assemblée générale de la Confédération paysanne
Rhône-Alpes s'est tenue le 19 avril 2012 à la MFR
de St Barthélémy (Isère).
Ce fut l'occasion pour les militants et les salariés du syndicat des 8 départements de Rhône-Alpes de se retrouver et
d'échanger sur nos pratiques syndicales et, au-delà de la
grande diversité de nos petites régions, de saisir nos problématiques communes. Il fut beaucoup question de l'action en
justice intentée contre 9 paysans par la Chambre d'Agriculture de la Loire, conjointement à d'autres OPA, à propos des
dégradations de locaux commises lors des actions lait en
2009. Nos syndicats se sont mobilisés à St Etienne le 3 mai
(voir page 10).
Autre sujet amplement débattu : la préparation des prochaines Elections aux Chambres d'Agriculture (janvier 2013).
C'est au niveau du département que la vie syndicale se développe mais il est important de faire vivre une structure
syndicale régionale (avec l'appui d'une animatrice salariée)
pour répondre à la fois aux besoins de coordination syndicale
entre nos départements et pour assurer la représentation de
la Confédération paysanne vers les institutions régionales
(Conseil Régional, DRAAF, Préfecture, Commissions Régionales...).
JLM
1er MARS 2012 À NYONS
Assemblée Générale de la Conf Drôme
C'était le 1er mars à Nyons. C'est loin aujourd'hui ! Mais pour celles
et ceux qui n'y étaient pas, nous rendons compte de la diversité des
actions et des préoccupations portées par tou-te-s les adhérent-e-s.
Dans ce foisonnement, chacun et chacune a sa place et peut apporter
sa contribution même si elle lui semble modeste.
Rapport d'activité
Après un long café agrémenté de petits
gâteaux divers et variés cuits dans les
fours paysans, Vincent lit le rapport d'activité sous l'écoute attentive de
l'assemblée. Rapport finalement bien
fourni alors que le Comité Départemental
(CD), après la dernière AG partait pour une
activité réduite...
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Il serait trop long ici de le restituer en détail, ceux qui n'étaient pas à l'AG peuvent
récupérer le document au local ou demander à Anaïs de leur envoyer par mail.
- En résumé, malgré le nombre restreint
de membres, le CD a maintenu ses engagements de représentation au sein des
différentes instances afin de porter les valeurs de la Conf, ses positions et
INFORMATIONS SYNDICALES
propositions pour la défense du monde
paysan (CDI, CDOA, SAFER, CDCEA,
CFPPA, MSA, Chambre,...).
- La commission « installation » a été
particulièrement active, notamment en
partenariat avec Microfac et Solidarité Paysans.
- Les 4 numéros de La Mauvaise Herbe
ont gardé la même densité, le format a
changé (moins cher, moins long à plier !)
et les volontaires sont toujours les bienvenus !
- Pour les éleveurs, sur le thème de la réglementation sanitaire appliquée aux petits
élevages et celui du mode opératoire des
contrôles, l'action chez Christian Beylon et
.../...
- La Mauvaise Herbe - Mai 2012
La vie du Syndicat
ses suites nous ont pas mal mobilisés et
nous le restons aussi sur le bouclage électronique.
- Les dossiers OGM et Semences ont
amené les confédérés à bouger : Colmar
pour le procès des Faucheurs, Lyon devant
Monsanto, conférence/débat sur les
plantes mutées à Livron.
- Interpellation des élus et communiqués
de presse pour tenter d'éviter le vote de la
loi sur les semences de ferme, bourses
d'échanges de semences (à renouveler !),...
- La PAC avec un échange entre paysans
roumains et français, fort intéressant,
mené par l'association Trèfle et Vincent.
- Bientôt un site internet conf 26, Cécile
y travaille !
- Le Comité d'Action Juridique est toujours très sollicité et -pourtant sans
animateur- d'une remarquable activité et
efficacité ! (7 bénévoles assidus et 23 nouveaux dossiers pour 2011).
- Et la joyeuse fête paysanne de septembre !
Quelques remarques et questions :
Sur les représentations : Comité Paritaire
des Baux Ruraux : bientôt les élections, réflexion sur la composition des
commissions, il y a eu des cafouillages sur
la constitution des listes (la CR guette...),
à suivre de près (Bruno Cl.)
Elevage : faire une réponse globale pour
tous les soucis : bouclage électronique,
sélection des mâles,...
La Mauvaise Herbe : suite à l'augmentation des frais postaux, ferait-on
nous-mêmes des tournées ? Non, pas le
temps !
La MSA demande à communiquer par
courriel : Gisèle propose de refuser car
cela peut être préjudiciable en cas d'absence et accentuerait la diminution de
personnel (de la MSA).
La Conf est présente dans les CFPPA
mais Pierre Veyrat souligne l'importance
d'être présent aussi dans les lycées et autres établissements, ils forment les
paysans de demain ! (Thierry est au CA du
Valentin).
Rapport moral
Après lecture par Jeanlou, discussion
sur les coopératives avec divers exemples
sur le département :
La cave coopérative de Die, Jaillance :
Clarisse résume le contexte et les faits ;
peu de viticulteurs ont réagi quand il y a
eu problème avec la direction. Par contre,
quand les salariés ont demandé un contre
audit qui a coûté très cher, ils se sont mis
à dos les membres du CA prêts à les soutenir. Les 3 directeurs précédents étant
partis avec un pactole conséquent, la cave
cherche à rétablir un équilibre et les relations CA/salariés restent tendues. Un plan
de licenciement a été élaboré par la direction, contesté par les syndicats de salariés.
S'agissant de la coop de Die, il était difficile pour la Conf de s'investir sans avoir
toutes les infos. Il faut aussi laisser aux
gens concernés la gestion de leur propre
avenir, les laisser se prendre en charge et
intervenir après si un appel lui est lancé.
Coopérative laitière de Crest : Michel a
été sollicité pour agir en solidarité avec les
éleveurs et les salariés... Grosse baisse du
prix du lait, vente de produits à la coop à
des tarifs vraiment bas,... Mais beaucoup
de gros éleveurs ; il faut un minimum de
200 chèvres pour être à la coop. Les éleveurs ont formé un collectif pour l'action
(voir article dans la rubrique « vie des éleveurs »). Un débat s'engage :
Pierre attire l'attention sur le fait de ne
pas faire chuter la coop ! Soyons inventifs !...
Souvent, on est coopérateurs mais on
nous impose tout !
À présent, ce sont les unions de coop qui
imposent les décisions, on ne maîtrise
plus rien.
Défendre l'outil coop est une action syndicale.
Coop de grillon : le problème est venu du
CA, ils ont viré le directeur mais avec les
indemnités à verser, la coop a plongé...
Il faut avoir une réflexion puis une position de la Conf sur ces problèmes de
coopératives.
Rapport financier
Jérôme présente un rapport financier
équilibré et un résultat très positif :
- Pas de bénéfice exceptionnel mais pas
de salarié au début de l'exercice et le
contrat de Margot n'est que sur 16h (28h
pour le précédent) .
- Les frais de déplacements n'ont pas été
totalement remboursés (les militants ne
les ont pas encore envoyés !...).
- Le nouveau format du journal ne nécessitant plus l'utilisation du matériel
d'imprimerie coûte bien moins cher en impression.
- Le contrat d'assurance a été modifié, il
assurera systématiquement toutes les manifestations organisées par le syndicat et
INFORMATIONS SYNDICALES
les éventuels accidents de tout adhérent se
rendant à une réunion.
Prévisionnel :
- Margot trouve que 16h sont trop justes
pour gérer toutes les tâches, et avec les
élections Chambre, on prévoit d'augmenter le temps salarié à 24h/semaine.
- Une ligne est prévue pour le procès, on
n'a pas encore les chiffres.
- Le local est exigu, un changement est
envisagé.
Un débat s'engage sur la question du
local, agrandir ou non ? à Crest ou ailleurs ?
- trop étroit pour les réunions et difficile
de gérer 2 rendez-vous lors des journées
CAJ .
- Margot : attention, peu de monde à
l'AG, ne pas trop augmenter la taille des
locaux, en Isère, les réunions se passent
souvent chez les uns ou les autres.
- Certains préféreraient augmenter le
temps salarié que le loyer.
- S'il y a le souhait d'agrandir les locaux,
c'est qu'il y a le désir d'augmenter l'activité, que la conf ne veut pas se
recroqueviller, c'est plein d'espoir !
- Si on crée un ADDEAR, il faudra
s'agrandir.
- Le CIVAM cherche un local, on pourrait
les contacter.
- Crest semble le plus central.
L’Assemblée Générale décide de donner
mandat au CD d'une part :
- pour chercher un ou des partenaires
pour partager des locaux
- pour chercher un local plus grand, un
peu plus cher, sachant que le CAJ propose
d'augmenter sa participation au loyer .
et d'autre part, pour augmenter le temps
de travail salarié à 24h.
Le rapport d'activité et le rapport moral
sont votés à l'unanimité.
Le rapport financier est voté, avec 1
abstention.
Élection du Comité Départemental
3 démissions pour souci de santé, problème familial et gestion de l'installation,
mais personne ne souhaite se présenter en
remplacement...
Réélection donc à l'unanimité des 6
membres restant :
Vincent DELMAS, Cécile GRIGORYEV,
Jean-louis MEUROT, Jérôme MOUGNOZ,
- La Mauvaise Herbe - Mai 2012
.../...
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La vie du Syndicat
Sébastien PELURSON, Christine RIBA
VERNIER.
Il va falloir aider à la constitution de
groupes locaux et de commissions pour
épauler un CD si réduit !
Celui de Chabeuil fonctionne, sans être
réellement formalisé, avec aussi des nonconfédérés. Il suffit souvent d'un paysan
ayant des qualités d'animateur pour qu'un
groupe trouve une dynamique !
Quelques nouvelles :
- Jeannot Gontard a été victime d'un
AVC..., il va un peu mieux
- Daniel Cortial, malade, reconnu inapte
à 70%, doit cotiser plein pot à la MSA et
rembourser ses prêts... Il faut d'une part
étudier le dossier, aller peut-être à la MSA
et en attendant, les soutenir avec Paule, sa
femme, pour que la ferme tourne et que
les rentrées se fassent. A organiser...
S'ensuit un plantureux déjeuner avec
toutes les spécialités apportées par chacun -et bien arrosé par certains-, dans le
plaisir évident de partager ce moment
annuel de convivialité ! Puis... :
Colloque fruits et légumes : organisé
par le national et la CPRA, la participation
de Margot est la contribution de la Conf
26 : présentation par Pierre Veyrat (voir article page 23).
Faucheurs volontaires - Stop OGM :
suite à la pression des Faucheurs et des
associations depuis plusieurs semaines,
l'Etat a promis de prendre rapidement une
clause de sauvegarde par rapport au maïs
Monsanto. Mais cela fait 3 semaines, il fait
beau, les semences sont prêtes... Il faut
faire des actions publiques, ça marche...
Elections chambre 2013
Nous avons été contactés par d'autres
syndicats. Nous avons des positions communes, mais une vigilance s'impose, il y a
des antécédents conflictuels.
Un débat s'engage :
- pourquoi aller aux élections ? Qu'a-ton envie de faire ?
- il faut définir une plateforme d'idées de
base.
- on se retrouve sur des actions mais
peu de similitudes sur le fond et la forme.
-pourquoi pas s'allier avec le MODEF, on
se retrouve sur pas mal d'idées
- attention à la répartition des financements
- chacun sa liste mais des plateformes
communes sont possibles
- une plateforme commune créerait la
confusion...
Après discussion animée ! Décision est
prise : pas de liste d'union avec un autre
syndicat qui affecterait notre représentativité.
Création d'une commission « élections
chambre 2013 » de confédérés motivés
pour la préparation et la participation à ces
élections : Clarisse, Martin, Grégoire, François Sausse, Pierre Veyrat et Jérôme,
Jeanlou, Sébastien du CD.
Fin de l'AG autour d'une Clairette, un peu
fatigués par tant de concentration et de réflexion ! Il y avait peu de monde -trop beau
temps, lieu moins central (peut-être mieux
vaut rester sur la vallée de la Drôme ?),
mais beaucoup de débats et d'intérêt.
Christine
ARDEAR : Association Régionale pour le Développement de
l'Emploi Agricole et Rural
1
Intervention de l'ARDEAR1 (François et
Alex) : voir la rubrique « installation » de
ce numéro de La Mauvaise Herbe.
Le procès
Pour l'avocat Me Tatiguian, Martin et
Christian ont eu le minimum sans que personne perde la face. Le préfet peut faire
appel et revenir sur tout... Si nous faisons
appel, c'est pour la symbolique, on n'obtiendra pas mieux. Nous avons déjà un
résultat, beaucoup de paysans sont révoltés qu'il y ait eu condamnation.
Christian décide d'accepter et d'arrêter
là. Martin est éprouvé par le procès et
l'énergie qu'il y a passée... Décision collective d'accepter le jugement, le syndicat,
avec le comité de soutien réglera les 600€
de dommage et intérêts et les frais de justice (400€) et d'avocat (env 2500€). (Voir
les suites du procès : appel du parquet
page 7)
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2012
- La Mauvaise Herbe - Mai
INFORMATIONS SYNDICALES
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La vie du Syndicat
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L’ARDEAR RhôNE-ALPES
Avec les ADDEAR et l'ARDEAR Rhône-Alpes
La Confédération paysanne est notre syndicat pour
la défense des paysans et de l'agriculture paysanne.
Sans attendre des lendemains meilleurs et en même
temps qu'on se mobilise pour nos objectifs revendicatifs concrets, nous avons besoin de créer et
développer nos installations et l'agriculture paysanne.
C'est dans ce but que les syndicats Confédération
paysanne ont constitué des associations départementales dites ADDEAR (Association Départementale pour le Développement de l'Emploi Agricole et Rural), lesquelles sont fédérées
régionalement en ARDEAR.
L'assemblée générale de l'ARDEAR Rhône-Alpes a rassemblé une
trentaine de militants le 23 mars au CFPPA de La Côte Saint André.
Nous n'avons pas d'ADDEAR dans notre département ; aussi ce fut
une rencontre fructueuse pour nous en prenant connaissance de ce
que font nos collègues des départements voisins :
- accompagnement de l'installation (accueil, renseignements,
mise en relation avec des tuteurs) notamment compte-tenu des carences des points accueil-installation situés dans la chambre
d'agriculture et gérés par le syndicat « Jeunes Agriculteurs » ;
- travail sur la biodiversité selon 2 modalités :
- dans nos champs : favoriser les échanges de semences,
poursuivre la survie des diverses semences paysannes de céréales,
mais aussi potagères et fourragères ;
- dans nos troupeaux : retrouver les savoir-faire de la sélection paysanne qui préserve la diversité génétique tout en
favorisant les qualités d'adaptation et de rusticité de nos bêtes, en
plus de la production ;
- favoriser la relocalisation des échanges : circuits-courts de
vente, valorisation des liens entre le terroir et les produits de
consommation, etc.
Nous pouvons prendre connaissance des multiples aspects de
cette action à l'occasion des fermes ouvertes que l'ARDEAR et les
associations départementales organisent. L'agriculture paysanne
se donne à voir : ce que nous faisons et vivons concrètement.
C'est ainsi que la Confédération paysanne de la Drôme organisera avec l'ARDEAR une ferme ouverte à l'automne : occasion de
nous rencontrer et pourquoi pas, avancer concrètement dans le
projet évoqué à notre AG de création d'une ADDEAR dans la
Drôme !
JLM
JUSTICE
Un an après : une condamnation, une relaxe... et un appel
Rendu du tribunal sur le rassemblement du 27 mai
2011 lors du contrôle de la DSV sur l'élevage de volaille de Christian Beylon.
Ce mardi 21 février, quelques paysans confédérés se retrouvent
au tribunal de Valence pour entendre le jugement de l'affaire opposant Christian Beylon et Martin de Douhet à l'administration des
services vétérinaires de la Drôme. A leur arrivée les forces de police sont en nombre, en effet une quinzaine de fonctionnaires se
montrent (ainsi que 2 fourgons en dehors du tribunal) ; après vérification ils ne manifestaient pas contre les missions infâmes que
leur imposait leur ministre, ni pour nous protéger contre les assauts incessants d'une administration tatillonne mais bien pour
protéger le tribunal de notre légendaire agressivité. Nous pouvons
comprendre ce dispositif puisque nous avions prévenus les RG une
semaine avant que nous serions une trentaine en sachant très bien
que nous ne serions qu'une poignée (cinq exactement), cela montre les fossés qui existent dans notre société peureuse, et nous a
permis une franche rigolade.
L'affaire est la première à passer et ne durera que 2 minutes ;
3000 euros d'amende avec sursis, 600 euros de dommages et intérêts, 400 euros de frais de justice pour Christian, relaxe pour
Martin. Christian et Martin ressortent, assommés, accompagnés
INFORMATIONS SYNDICALES
par les policiers (puisque la justice a décidé de faire de Christian un
délinquant), pour rendre compte à leurs camarades de l'incroyable
jugement. Le tribunal a estimé que 40 paysans constituent une
pression qui empêche la DSV de faire son travail et que Christian
n'a rien fait pour éviter cela, de plus il aurait été à l'origine de ce
guet-apens. Ce rendu du tribunal montre bien la pression exercée
par la préfecture sur la justice pour casser les mouvements syndicaux et nous empêcher de nuire.
Mais la pression ne s'arrête pas là, en effet le vice-procureur, sur
ordre du préfet on s'en doute, a fait appel de la relaxe de Martin
pour des raisons officielles inconnues, mais d'après Maître Tatiguian, l'Etat déteste perdre et serait « mauvais joueur ». Rappellons
que Martin était absent au moment des faits et donc la raison officieuse serait plus politique, puisque Martin avait été porte-parole de
la Confédération paysanne et peut-être toujours inscrit comme tel
dans les dossiers de la préfecture, il s'agirait d'une cible de choix.
A moins qu'ils n'aiment pas les barbus... ?
En tout cas nous ferons de ce procès un procès politique et profiterons de cette tribune pour montrer à tous nos valeurs
paysannes pour la défense de tous les paysans !
Rendez-vous cet hiver pour dire non à la pression anti-syndicale !
Mobilisons-nous !
Martin de Douhet, paysan à Besayes
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2012
- La Mauvaise Herbe - Mai
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La vie du Syndicat
Information relative aux taux de TVA applicables
sur les produits d'origine agricole
L'article 13 de la loi du 28 décembre 2011 de finances rectificative pour 2011 relève le taux réduit
de la TVA de 5,5% à 7%, à l'exclusion des biens et
services visés à l'article 278-0 bis du code général
des impôts.
Extrait du bulletin officiel des impôts 3C-1-12 n°14 du 10 février
2012 :
Chapitre 2 : Les produits d'origine agricole, de la pêche, de la
pisciculture et de l'aviculture n'ayant subi aucune transformation
Les produits d'origine agricole, de la pêche, de la pisciculture et
de l'aviculture n'ayant subi aucune transformation, visés au 3° de
l'article 278 bis du CGI (exemple : cuir, laine, duvet, latex, fleur,
etc.), sont soumis au taux réduit de 7%. Lorsqu'ils sont destinés à
être consommés en l'état par l'homme, ils sont soumis au taux de
5,5% quelle que soit l'utilisation qui en est faite.
Exemples : les betteraves rouges demeurent soumises au taux
réduit de 5,5% ; les betteraves sucrières sont soumises au taux de
7%.
Les pommes de terre consommées en l'état par l'homme sont
soumises au taux réduit de 5,5% ; en revanche les semences des
pommes de terre et la pomme de terre fécule, variété employée
dans la fabrication de produits industriels, sont soumises au taux
réduit de 7%.
La vente des céréales comme le blé, l'orge, le colza, etc., qui ne
peuvent être consommées par l'homme sans opération de transformation préalable, est soumise au taux réduit de 7%.
Les variétés de raisin (ex. cabernet sauvignon) utilisées dans la
viticulture sont soumises au taux réduit de 7%, les variétés dites de
table (ex. chasselas) sont soumises au taux réduit de 5,5%.
Les animaux de boucherie morts ou vifs sont soumis au taux réduit de 7% (cf. DB 3 C 2121, n02), en revanche la viande est
soumise au taux réduit de 5,5%. Remarque : pour les opérations de
façon agricoles, la doctrine administrative de base 3 I 1312, n°7 et
ss. reste applicable.
Pour plus d'informations, vous pouvez consulter le bureau des
impôts le plus proche de chez vous.
JLM
REPRÉSENTATION DE LA CP À LA ChAMBRE
Le partage des richesses selon la Chambre d'Agriculture
En 2008, une convention de partenariat concernant un réseau de correspondants territoriaux entre la Chambre d'Agriculture et le syndicat
FDSEA fait du bruit. Nous avions alerté les pouvoirs publics sur le caractère douteux de l'action énoncée dans celle-ci. Au final, la
convention se met en place et, en 2012, le bilan a été présenté lors de
la session du 22 mars. Retour sur un épisode pas totalement clos.
En 2008, la Chambre d'agriculture, lors de
la session d'automne, porte à la connaissance des élus le projet d'une convention
entre le syndicat dit « majoritaire » et la
Chambre consulaire portant sur la mise en
place d'un réseau de correspondants territoriaux. L'objectif étant de lutter contre le
grignotage du foncier en s'appuyant sur les
professionnels dans les différents territoires
de la Drôme. Le but est honorable et remarquable mais il n'engage qu'une partie des
représentants de la profession. Les syndicats dit « minoritaires » sont exclus de ce
conventionnement. Ils sont exclus d'une enveloppe qui s'élève à 30.000€ pour un an !
Alors, bien entendu, en tant qu'élu, j'avais
réagi fortement en m'élevant contre cette
convention si celle-ci restait en l'état. La CR,
8
le MODEF ainsi que les syndicats de salariés
en avaient fait de même.
Pour toute réponse, il nous avait été rétorqué que seul le syndicat dit « majoritaire »
était organisé en réseau et que la Chambre
pouvait s'appuyer dessus. Le Président Aurias lui-même, pour corroborer ce point,
avait proposé que nous fournissions des
noms de personnes ainsi que leurs « compétences » (comme si nous devions, en plus
d'être représentatif, prouver par la présentation d'un CV que nous étions apte à
travailler sur le sujet du foncier !) et il s'engageait lui-même à faire en sorte que ces
personnes soient associées aux travaux dès
lors qu'ils concerneraient leur territoire. Bref,
ce projet de conventionnement a fait du bruit
ce jour-là en session.
INFORMATIONS SYNDICALES
Au final, j'avais alors demandé à ce que le
vote de cette convention se fasse à bulletin
secret car, comme on le sait, lorsque le scrutin est secret les votes sont différents
puisque non identifiables. Résultats des
courses, sur 39 votants, 25 étaient pour, 10
contre et 4 nuls. Alors qu'habituellement,
lors des votes à mains levées, nous atteignons uniquement 9 contres ou abstentions.
On s'aperçoit ici que certaines personnes
ont soutenu nos désaccords.
2009 : Suite à cela, nous avons alerté les
pouvoirs publics et la Préfecture sur le sujet,
ce qui a fait ralentir la procédure de mise en
place de cette convention. Nous avions fait
remarquer que la convention, présentée en
l'état, relevait de l'illégalité car elle affiche
clairement le financement d'un syndicat via
de l'argent public. C'est ainsi qu'en mars
2009, lors de la session chambre de printemps, nous revenions aux nouvelles auprès
du Président Aurias. Il nous a informé que
la convention allait être à nouveau rédigée,
puisqu'elle comporte 2 objets : « 18.000€
concernant l'accompagnement du foncier et
12.000€ pour la contribution à un travail de
.../...
- La Mauvaise Herbe - Mai 2012
La vie du Syndicat
réflexion sur le territoire.(1) » Là encore, les
réactions ont été vives, les revendications
identiques, à savoir que seul le syndicat dit
« majoritaire » était favorisé. Bref, ce jourlà, rien de plus n'a pu ressortir de cette
discussion et surtout pas le fait de remettre
en cause ce conventionnement afin d'espérer de voir « tous » les acteurs du monde
agricoles y être associés (syndicats de salariés et de paysans).
Cela nous conduit naturellement à la session d'automne 2009 où, une fois de plus,
le sujet ressort. Malgré des interventions
précises qui pointent du doigt le caractère illégitime de cette convention, celle-ci est
validée avec l'appui des pouvoirs publics représentés par le directeur de la DDT de
l'époque (encore DDA en 2009).
2010 : La convention devient donc effective à compter de 2010. En fin d'année 2010,
je demande qu'il nous soit présenté le bilan
des actions comme convenu suivant les
termes de la convention. J'en obtiens l'assurance.
2011 : Nous voilà donc au printemps
2011. J'interviens une fois de plus sur le
sujet afin que nous soit présenté comme
prévu le bilan du travail effectué dans le
cadre de cette convention. Le bilan n'étant
pas prêt ou pas fait, il m'est assuré qu'il sera
présenté lors de la prochaine session. Septembre 2011, session portant sur le budget
modificatif, toujours pas de bilan des actions. Novembre 2011, je demande pourquoi
nous n'avons pas la présentation du bilan
comme convenu alors que j'avais fait la demande à la session de printemps. Il m'est
alors assuré que cela sera fait au printemps
prochain.
2012 : Et nous voilà au printemps 2012 où
enfin le bilan du travail effectué dans le cadre
de cette convention arrive !
C'est ainsi que le 22 mars 2012, il est présenté aux membres élus de la session
Chambre le « bilan des actions foncières et
territoriales. Mobilisation du réseau
FDSEA »(2). Le contenu fait apparaître les
missions que la chambre assure en matière
de questions foncières et le besoin qu'elle a
de s'appuyer sur un réseau de correspondants sur tous les territoires. De là, une
énumération des actions est faite par une
présentation de 8 diapositives. Le document
est présenté par un salarié de la chambre qui
insiste bien, à chaque passage de diapo, sur
le fait que le travail n'a été possible que
grâce à la participation des correspondants
du syndicat majoritaire. Il avait bien retenu la
consigne, lui, c'est même à se demander s'il
ne faisait pas du zèle pour avoir une augmentation ou une promotion ? Le Président
de la Chambre rajoute aussi à plusieurs reprises que ce travail n'a été possible que
grâce à la participation de la profession. Oui
parce que la « profession » à la Chambre
d'Agriculture, c'est la fédé ! ! ! (Précision
pour le cas où vous n'auriez pas saisi !). Et
avant d'aller plus loin dans l'exposé, il est
important de noter que le bilan financier des
actions ne nous a pas été présenté, ni pour
2010, ni pour 2011. Pourtant, la convention
précise que la subvention serait versée en 2
fois : « 50% lors du vote du budget et les
50% restant à la fin de l'année sur présentation des pièces justificatives » (3). La
vice-présidente Anne-Claire Vial, en réponse
à la question qui est de savoir pourquoi on
n'est pas informé des réunions qui s'organisent, surenchérit que tous les
représentants sont invités mais qu'il est important de noter que ce sont toujours les
mêmes qui se déplacent, qui prennent du
temps pour aller dans les réunions et ce ,
malgré l'envoi de plusieurs centaines de
courriers pour inviter tous les représentants
aux réunions. Donc, si les décisions prises
ne sont pas satisfaisantes, il ne faut s'en
prendre qu'à soit-même, arrêter de râler et
venir aux réunions. Oui mais quand on est
effectivement pas mis au courant des réunions, comment fait-on pour venir apporter
sa contribution ? La question reste posée...
au suivant ! ! !
Donc, à l'issue de ses premiers échanges,
est arrivée à juste titre la question des finances. Comment les 30.000€ de 2010 et
les 30.000€ de 2011 ont été utilisés ? À
cela, c'est le vice-président Jean-Pierre
Royannez qui répond. Il explique tout calmement que l'argent n'a pas servi à
rémunérer les paysans qui se déplacent
mais qu'il a été utilisé à rembourser leurs
frais de déplacements et à indemniser le
temps passé. Et puis aussi, il faut avoir
conscience que la FDSEA a 6.5 ETP (Équivalent Temps Plein ou salariés) et qu'il faut
bien les payer ces personnes. Le ton employé était très éloquent. Il laissait clairement
entendre que seul ce syndicat dit « majoriataire » est le syndicat responsable empreint
de supériorité comparé au reste des forces
représentatives et qu'il est donc tout à fait
normal de le doter de moyens de ce type.
C'est là que je suis entré en action. J'ai relevé les propos du Président qui encensait
la « profession » pour le travail réalisé sur le
terrain. Je lui ai fait remarquer que ce n'est
pas la profession qui est présente dans la
convention mais un seul syndicat loin de représenter l'ensemble du monde agricole
dromois. J'ai aussi fait remarquer que les
propos de la vice-présidente relevaient de la
INFORMATIONS
INFORMATIONS SYNDICALES
SYNDICALES
mauvaise foi car, comme tous le monde le
sait, seuls les adhérents de la FDSEA sont
invités dans les réunions et comités locaux
où la question agricole est au centre des débats. J'ai aussi relevé les propos du
vice-président qui a fini par avouer que la
Chambre d'Agriculture finance, en partie du
moins, les postes salariés du syndicat qu'il
représente. J'ai bien insisté car il est scandaleux que de l'argent public soit ainsi
utilisé, déguisé en subvention de partenariat
via une convention qui ne profite qu'à un
seul syndicat ne représentant pas plus le
monde agricole que nous (46.23% en 2007
(liste d'union FDSEA/JA) contre 25.23%
pour la conf). J'ai alors eu droit à une série
de reproches portant sur notre participation
aux sessions (j'ai souvent été seul à siéger,
notre deuxième élue n'étant pas souvent là) ;
des reproches quant à notre participation
aux réunions institutionnelles et sur le terrain. Malgré le fait que j'ai fait remarquer que
nous n'avons pas les mêmes moyens mais
que nous étions là où il est important d'être
(notamment à la SAFER et à la CDOA), la
présente convention prouvant l'écart de
moyens des uns et des autres, les propos de
ce type ont continué. J'ai même entendu dire
que ce n'était pas vrai ! Bin voyons, si le fait
que la Fédé touche 30.000€ de la Chambre
pour participer à des réunions thématiques
et nous 15.000€ du Conseil Général pour
fonctionner cela s'appelle être égaux, qu'estce que ce serait si c'était inégal ? Une fois
de plus, j'ai perdu mon sang froid car devant
une telle mauvaise foi et des attaques personnelles je ne pouvais rester sans rien dire.
Puis, voyant qu'ils sont irrécupérables, je
suis parti en claquant la porte tout en leur
faisant remarquer qu'en 2 sessions il me
font partir en me mettant dans une colère
sans nom. Je sais bien qu'ils n’en ont rien à
faire que je ne sois pas content mais il n'empêche qu'aujourd'hui nous avons les
arguments pour faire quelque chose de cet
incident.
Je veillerai personnellement à ce que tous
les propos tenus lors de cette session soient
bien consignés dans le procès verbal et
qu'ils soient transcrits tels qu'ils l'ont été.
Assurément, l'affaire est à suivre...
Jérôme Mougnoz
(1) Extrait du PV de session du 25 mars 2009. Propos de
Claude Aurias, Président de la Chambre d'Agriculture.
(2) http://up.sur-la-toile.com/i12lb : document présenté
à la session du 22 mars 2012
(3) http://up.sur-la-toile.com/i12lf : extrait de la convention de 2008 réécrite aujourd'hui. Le document final est
consultable sur place à la Chambre d'agriculture à Bourgles-Valence.
Mai 2010
2012
- La Mauvaise Herbe - Mai
Journal des Paysans de la Drôme
9
La vie du Syndicat
Tract de l'appel à mobilisation de la Conf Paysanne
de la Loire pour le 3 mai 2012 à St Etienne
Neuf paysans sont cités en justice par la Chambre d'Agriculture,
l'ADASEA, la MSA, et Groupama pour avoir répandu le lait de la colère
lors d'une manif en septembre 2009.
Début 2009, la conf' tire la sonnette d'alarme de la maitrise de la production. En avril le prix du lait avait chuté,
collectivement les producteurs de lait ont mobilisé 6 mois, ont interpellé les OPA qui n'ont apporté aucun
soutien. Un trop plein de cogestion désastreuse s'est déversé à la Cité de l'Agriculture de la Loire.
A la répression, nous répondons solidarité
Nous étions 300 le jour de l'action, il n'y a pas de raison que seuls 9 d'entre nous payent les pots cassés !
Soyons nombreux à les accompagner
au tribunal correctionnel de St Étienne jeudi 3 Mai
A 13h, marche silencieuse pacifiste des producteurs de lait qui veulent assurer
la pérennité de leur métier - sans affichage syndical ou politique (dans l'éventualité où la marche
serait stoppée par les autorités, nous ferons un sitting)
Cette première audience doit fixer la consignation (frais de procédure) aux victimes et la date de la plaidoirie.
LE 21 SEPTEMBRE 2009
Le combat de la dignité et de la vie !
Neuf paysans ont été au tribunal le 3 mai pour répondre des dégradations commises lors de l’action à la Chambre d agriculture de la Loire
le 21 septembre 2009.
Il est important de replacer cette action dans son contexte :
Dès le début 2009, la Confédération
paysanne tire la sonnette d’alarme : « Si
l’on ne maîtrise pas la production laitière,
nous allons au-devant d’une grande catastrophe ! ».
En avril 2009, lors du congrès national
du syndicat à St Etienne, une motion est
votée par l’ensemble des congressistes (appuyée par Raymond Vial,
président de la Chambre d’agriculture de
la Loire) pour réclamer une maîtrise européenne de la production.
Courant mai, l’arrivée des paies d’avril
10
provoque un coup de tonnerre dans les
campagnes : 216 euros les mille litres !
La stupeur fait rapidement place à la
colère. Dès lors, les actions se multiplient afin de réclamer un prix du lait
décent et correspondant au prix de revient des paysans ainsi qu’une véritable
politique laitière. Les actions s'enchaînent à un rythme effréné :
En mai, blocage de la préfecture de la
Loire puis des usines Lactalis et Sodiaal.
En juin, actions à la MSA1, blocages
d'usines Sodiaal dans la Loire et l'Isère,
nouveaux blocages chez Lactalis, nouvelle action à la préfecture.
INFORMATIONS SYNDICALES
Face à nous, un État silencieux plus
prompt à envoyer la troupe plutôt qu’à
négocier et des industriels laitiers qui
ne veulent surtout pas remettre à plat
la répartition des marges au sein de la
filière laitière. Pendant ce temps, la
contestation prend de l'ampleur, les
rangs des manifs grossissent, les gens
désespérés sont de plus en plus déterminés.
Fin juin, nouvelle action à la MSA qui
sera suivie d'une grande marche silencieuse à travers les rues de St Etienne.
En juillet, nouvelle action pour tirer la
sonnette d'alarme à la MSA et toujours
pas de réponses à la hauteur des enjeux.
Puis, c'est au tour du Crédit Agricole
d'être visé, sans succès, le dialogue ne
s’installe pas
.../...
- La Mauvaise Herbe - Mai 2012
du Syndicat
La vieLa
duvie
Syndicat
.../...
Arrive le mois d'août.
Nous décidons alors collectivement de
sensibiliser les citoyens et les élus en
installant une ferme place Jean Jaurès à
St Etienne. Dans l'Ouest, la Conf’ de
Loire-Atlantique entre à son tour en action. Durant trois semaines, les paysans
se relayent dans le centre de St Etienne.
Des milliers, de citoyens viennent apporter leur soutien à la cause des
producteurs de lait et signent la pétition.
Pendant ce temps, le bras de fer avec
l’administration et la direction de Sodiaal
se poursuit. Gérard Budin refuse obstinément de venir au-devant des paysans,
expliquer le système de contractualisation qui est dans les cartons et est censé
prendre la suite des quotas laitiers.
C'est le grand résumé de l’année
2009 : d'un coté, des paysans déses-
pérés, désemparés, sans aucune
confiance dans l’avenir et de l’autre
l'arrogance de ceux qui sont censés
nous représenter.
Fin août, sous le kiosque place Jean
Jaurès, la Conf’ invite l’ensemble des
OPA2 à débattre et à échanger avec les
paysans. Sous la pluie de très nombreux
paysans débattent et échangent, sans les
OPA dont le silence interpelle.
Pendant ce temps, dans l'Ouest, les
producteurs de lait indépendants structurés à l'APLI3 se préparent à lancer la
grève du lait. Dès le lancement de celleci, dans la Loire et le Rhône, nous
décidons d’accompagner symboliquement celle-ci en organisant une
opération de dégonflage de pneus de camions de collecte de lait. Rapidement
cependant, il nous apparaît insupportable de ne pas être solidaires de celles et
ceux qui jettent leur lait. Un mot d'ordre
cependant, il n’est pas question de
laisser un paysan vider seul son tank
ou comment replacer l'humain au centre du débat. Apres les moments forts
que nous avions vécus tous ensemble à
Jean Jaurès dans l’été, nous avions
perçu plus que quiconque le malaise et
le désespoir des paysans…
Etre au plus près de ceux qui souffrent
et qui galèrent, c’est ça aussi le rôle du
syndicat.
Le 16 septembre, le lait de la grève est
épandu chez Sodiaal à La Talaudière et
chez Lactalis à Andrézieux-Bouthéon puis
à Sauvain. Le lendemain, c’est au tour
des élus réunis autour des petits-fours et
du champagne au centre de thalassothérapie de Montrond-les-Bains de recevoir
la visite des producteurs de lait. Deux
mondes se télescopent : des élus incompétents et qui se foutent royalement
du désarroi grandissant des producteurs de lait.
Dialogue de sourds : « Nous sommes
assis sur un baril de poudre et personne
n'en a conscience ». Le ton monte, les
paysans semblent prêts à tout même au
pire. Le désespoir n’est jamais de bon
conseil !
Le 21 septembre 2009, 300 à 350 producteurs de lait de tous horizons
syndicaux se réunissent au musée l’Art
Moderne, tonnes à lisier remplies de
lait. La cible du mécontentement… une
crise qui n’en finit pas, des élus autistes,
une administration qui applique avec zèle
la politique d'élimination des paysans ini.../...
INFORMATIONS
INFORMATIONS
INFORMATIONS
SYNDICALES
SYNDICALES
SYNDICALES
Septembre
2008
2008
La-Mauvaise
Mauvaise
Herbe
La Mauvaise
Herbe
-3 Mai 2012
-- La
Herbe
-- Septembre
11
.../...
tiées par Mariann Fischer Boel et relayé
par le gouvernement français.
Alors, tout le monde se dirige vers la
Cité de l'agriculture ou les paysans déversent le lait de leur colère... pas de
cri de joie ou de victoire mais le sentiment de désespoir, d’épuisement, de
refus de la fatalité... Le combat de la
dignité et de la vie.... puisqu’à ce moment-la, c’est de bien de cela dont il est
question... la dignité et la vie…
Aujourd'hui, neuf paysans sont donc
traduits en justice pour cette action. Il me
semblait nécessaire de replacer celle-ci
dans son contexte.
La MSA, Groupama, l’ADASEA4, la
Chambre d’agriculture ont donc fait le
choix de désigner et de poursuivre neuf
paysans, neuf hommes parmi 350 qui
étaient présents ce jour-là. Je tiens à
rappeler que dans le même temps où les
paysans se serraient la ceinture, se grattaient la tête pour savoir comment
assurer avec dignité la rentrée scolaire de
leurs enfants, la MSA se permettait le
luxe de voir partir son directeur avec
400 000 euros d’indemnité. Elle est où la
violence ? ils sont ou les voyous dans ce
cas-là ?
Les sentiments d’abandon et d’injustice ont conduit à cette action… Nous
l’assumons collectivement et nous ferons face le 3 mai.
Depuis 2009, près de 20 000 producteurs de lait ont disparu. Tous les ans,
près de 400 paysans se suicident et le silence assourdissant des OPA, leur
indécence et leur indigence dans ce procès sont effarant !!!
Le 3 mai, nous serons au tribunal correctionnel de St Etienne pour défendre
une fois de plus les producteurs de
lait… Inlassablement… Rien, même
pas l’acharnement aveugle de certains
ne nous détournera de cette volonté.
A la répression,
nous répondons solidarité.
Au tribunal, nous exigerons la justice,
celle qui doit protéger les personnes les
plus exposées et les plus fragiles. A la
convocation devant le tribunal, nous en
appelons à la justice, celle qui doit permettre à chacun de vivre de son métier,
simplement et dignement.
Comme en 2009, nous refusons,
nous, producteurs de lait, syndiqués ou
non, d’être la variable d’ajustement des
appétits voraces de profits de l’agro-industrie.
Nous réaffirmons que nous lutterons,
pied à pied contre les politiques d’éliminations des paysans mises en place tant
au niveau européen qu’au niveau français.
Résister, c’est exister !!! Mobilisonsnous, notre avenir est dans nos mains !!!
Laurent Pinatel,
paysan à St Genest Lerpt (42)
Article écrit fin avril 2012
(1) Mutualité Sociale Agricole
(2) Organisations Professionnelles Agricoles
(3) Association des Producteurs de Lait Indépendants
(4) Association Départementale pour l'Aménagement des
Structures des Exploitations Agricoles
Comité d’Action Juridique
10 AVRIL 2012
Assemblée Générale du CAJ régional
C'était mardi 10 avril 2012, au Lycée Agricole de la Cote Saint
André en Isère.
Tout d'abord un petit rappel sur le fonctionnement du Comité
d'Action Juridique Rhône-Alpes. Le CAJ Rhône-Alpes est composé de deux représentants de chaque département ainsi que
des animateurs-trices de ces mêmes départements. Depuis
2011, Quentin Hecquet est salarié à plein temps comme animateur et technicien juriste ; et depuis ce début d'année, Delphine
Gavend est présente parmi nous pour un mi-temps comme juriste et pour assurer les formations. Ce collectif se réunit 6 à 7
fois par an, soit à la Tour du Pin, ou plus généralement à Lyon.
Les missions du collectif sont la mise en commun des expériences, pratiques, de chaque CAJ départemental, la gestion
financière des fonds attribués par la région Rhône-Alpes pour
assurer en partie les salaires des animateurs-trices juristes, organiser les formations et mutualiser les outils juridiques au
service des équipes départementales.
Cette assemblée générale nous a permis, à l'occasion du rapport d'activité, de constater l'importance prise par le CAJ dans
les différents départements. Les procédures sont en diminution
et beaucoup de situations ont abouti par des conciliations. Les
thèmes principalement rencontrés vont du statut du Fermage
12
aux problèmes d'acquisition du foncier (Safer, Contrôle des
structures) sans oublier toutes les servitudes (eau, passages) ;
et de plus en plus aujourd'hui des problèmes rencontrés avec
les permis de construire et la mise en place des plans locaux
d'urbanisme.
Les thèmes des formations dispensées durant cette année correspondent à des problèmes quotidiens. Fermage, permis de
construire, droits de passage, régimes matrimoniaux et successions ; avec bien sûr des bases nécessaires sur l'approche du
droit et le statut du fermage.
Les échanges de l'après-midi ont été particulièrement importants et riches. Il s'agissait de travailler sur le déroulement de
nos rendez-vous juridiques. L'analyse point par point de nos façons de faire, de nos capacités à écouter les personnes en
demande, a permis un regard critique sur nos pratiques. L'ensemble de ce travail s'est fait aussi en se rappelant les bases
fondamentales qui nous lient avec la conception sociétale de la
Confédération paysanne.
Une assemblée générale pleine d'idées riches et nouvelles à
faire vivre comme nous l'avons conclu.
Bruno Clavel
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2012
- La Mauvaise Herbe - Mai
INFORMATIONS SYNDICALES
J
d
d
Dô
Comité d’Action Juridique
12 MARS 2012
Assemblée generale du CAJ Drôme
L’assemblée générale du Comité d’action Juridique
de la Drôme a eu lieu le Lundi 12 Mars à Eurre.
Une quinzaine de personnes étaient présentes autour des membres du collectif malgré l’heure
décalée à 15h pour des raisons de planning de salle.
L’assemblée générale du Comité d’action Juridique de la
Drôme a eu lieu le Lundi 12 Mars à Eurre.
Une quinzaine de personnes étaient présentes autour des
membres du collectif malgré l’heure décalée à 15h pour des raisons de planning de salle.
Autour d’un café nous avons commencé l’après-midi par le
bilan d’activité. L’année 2011 a vu une baisse d’activité avec le
nombre de nouveaux dossiers qui est passé de 30 à 24 . Malgré cela le rythme est soutenu tout au long de l’année car il y a
en plus le suivi d'une vingtaine de dossiers débutés les années
précédentes.
Les thèmes abordés restent sensiblement les mêmes que les
années précédentes avec des questions relatives au statut du
fermage avec des préemptions, des droits de passage, des servitudes et des droits d’eau. Beaucoup de questions aussi sur les
installations et les retraites. Nous avons réalisé aussi quelques
évaluations de ferme. Très peu de procédures au tribunal ont été
menées au cours de l’année mais les médiations ont été nombreuses. Il faut quand même parler d’un cas de contestation de
prix de fermage pour cause de culture en agriculture biologique
que nous suivons depuis de nombreuses années qui est passé
en cassation, nous continuons à suivre ce dossier qui repart en
jugement d’appel.
Suite à ce bilan, un débat sur les baux avec clauses environnementales débute. Il en ressort qu’il faut être vigilant et toujours
continuer le dialogue avec nos partenaires et les propriétaires.
Pour ce qui est du bilan financier, il est positif cette année encore, ce qui a permis de commencer à indemniser Sandrine
Mottet pour des travaux de secrétariat et d’archivage à hauteur
de 10h par mois. Bruno Clavel, trésorier, présente un prévisionnel avec un lissage des indemnités kilométriques pour les
déplacements aux collectifs et sur le terrain à 0.30 € et un montant des cotisations maintenu à 60€, celui-ci est adopté à
l’unanimité.
L’après-midi se poursuit avec la présentation du CAJ RhôneAlpes par Guy Perret et Quentin Hecquet et des dernières
décisions qui y ont été prises comme l’embauche de Delphine
Gavend à 60% pour 2012 et la réalisation du site internet qui
sera bientôt opérationnel.
Ensuite nous avons élu les membres du bureau qui se compose donc ainsi :
Guy Perret
Alain Guidici
Bruno Clavel
Rémy Laborde
Guy Luneau
Gisèle Duchateau
Sandrine Mottet
Bérangère Colomb
Nous nous félicitons de l’arrivée de Bérangère qui vient rejoindre le collectif de bénévoles.
Cette assemblée ne manque pas de se terminer par le verre de
l’amitié et les discussions qui vont avec.
La prochaine permanence du CAJ Drôme aura lieu la première quinzaine de juin au local à Crest.
Sandrine MOTTET
RÉPERTOIRE DU COMITÉ D'ACTION JURIDIQUE DE LA DRôME
Si vous rencontrez des problèmes avec votre bail, avec l'administration, avec vos voisins ou si vous voulez simplement
des renseignements vous pouvez contacter un bénévole de votre secteur qui prendra un rendez- vous avec le collectif.
CAJ 26 : Tél. 04 75 25 10 50 - Fax 04 75 25 36 06 - 62, avenue Jean Rabot 26400 Crest
CAJRA : Quentin Hecquet au 04 81 91 99 04
INFORMATIONS SYNDICALES
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- La Mauvaise Herbe - Mai
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Installation
Longue vie a l'EARL la grenouille
Vous rêvez d'en savoir plus sur l'activité professionnelle du porte-parole de la Confédération
Paysanne Vincent Delmas ? Eh bien, lisez cet article
qui ne vous parlera pas de lui (désolé !) mais de son
associé Ludovic GIRARD. Ensemble et dans le cadre
de l'installation de Ludovic, ils viennent de créer
l' EARL la Grenouille car « la Bio, on y croa ! » . Bienvenue à Ludovic, nouveau paysan drômois et nous
souhaitons de belles aventures à l'EARL la Grenouille.
La Mauvaise Herbe : Peux tu brièvement nous présenter ton parcours vers
l'installation ?
Ludovic : Je suis originaire du Nord de la
Drôme où j'ai grandi dans la ferme de ma
grand-mère. J'ai effectué des études de
commerce, ce qui m'a inévitablement
amené à travailler dans ce secteur. Ainsi,
j'ai travaillé cinq ans dans le monde des
grandes entreprises, notamment chez
Hewlett-Packard dans le commerce international. Assez rapidement, je m'aperçois
que je ne suis pas fait pour être au service
des grandes entreprises et que les règles
du commerce international me rebutent.
Pendant ces années de salariat, je prends
une année sabbatique avec ma femme pour
réaliser du bénévolat associatif en Amérique du sud. Un projet professionnel et de
vie naît... Nous sommes à la recherche de
simplicité volontaire, d'une qualité de vie
meilleure, de plus d'humain dans nos
vies… Autant d'éléments qui m'amènent à
prendre la décision définitive de quitter HP
en 2009.
Il me faut donc me former : je réalise
alors la formation BPREA au Valentin.
LMH : Que t'as apporté cette formation
pour adulte ?
Ludovic : Cette formation diplômante me
permettra de m'installer même si au niveau
technique, elle est insuffisante. Avant toute
chose, elle me permet de rencontrer Vincent. Au départ, ma femme a trouvé un
emploi sur Dieulefit, ce qui m'a amené à rechercher un maître de stage dans ce coin
du département ! J'apprécie sa ferme en
polyculture élevage avec un petit troupeau
de brebis et du maraîchage. J'effectue ainsi
mes trois mois de stage du BPREA chez lui
puis je deviens saisonnier et salarié. Ensuite, je réalise le stage de reprise
d'exploitation pendant un an.
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Voilà ! Nous avons
donc travaillé pendant deux ans
ensemble ! L'envie et
le désir de s'associer sont bien ancrés pour
lui comme pour moi.
LMH : Concrètement, comment se
passe ton installation ?
Ludovic : Nous sommes tous les deux
associés et cogérants de l'EARL, qui a été
créée le 1er mars 2012. Chacun détient
50% du capital.
Pour ce faire, j'ai eu la chance de rencontrer Roland FAURE, maraîcher à
La-Bégude-de-Mazenc, qui arrêtait son activité. Il m'a vendu ses terres et l'ensemble
de son matériel. J'ai aussi acheté une maison toute proche des terres de Vincent
avec un peu de forêt. Ainsi chacun a apporté son matériel et ses terres pour les
mutualiser. Bien sûr, je vais bénéficier du
dispositif de la DJA.
J'ai eu aussi la chance d'être membre
fondateur de Champs Libres (Point de
vente collectif de Dieulefit) bien que n'étant
pas paysan à la création du PVC. J’apporte
ainsi de nouveaux débouchés pour l'exploitation.
Concrètement, j'ai réalisé l'ensemble des
démarches juridiques, fiscales et sociales
de création de la société ce qui nous a permis d’économiser de l'argent. Mais ces
formalités sont d'une lourdeur et d'une
complexité inqualifiables...
LMH : Comment se passe l'organisation
concrète du travail dans votre société ?
Ludovic : Notre but est bien de travailler
ensemble même s'il y a une répartition des
postes de production. Ainsi, je serai plus
présent sur le poste maraîchage et arboriculture, et Vincent aura plus de temps pour
l'élevage avec une augmentation forte du
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troupeau à très court terme et le projet d'un
laboratoire de découpe et de transformation. De fait, mon installation signifie :
- le passage de 1 ha à 1,5 ha de maraîchage (dont 3000 m² sous abris)
- 0,5 ha de culture légumière
- toujours 5000 m² de figuiers et 7000 m²
de pêchers
- le passage de dix à cinquante brebis,
grâce notamment à la création d'un groupement pastoral sur La-Bégude-de-Mazenc
avec trois troupeaux au total, ce qui nous
apportera du pâturage pour l'été
- il y aura une répartition équitable du
temps de vente puisque j'effectuerai les
permanences du PVC de Dieulefit et Vincent celles du PVC de La Laupie « Au plus
pré ». Les marchés sont effectués par des
salariés.
LMH : Quels atouts et quelles limites
peux-tu identifier dans ton projet ?
Ludovic : S'installer en société est pour
moi un atout qui me permet de placer mon
travail au cœur des relations humaines. De
plus, travailler en société permet de faire
des breaks, d'avoir du temps libre et de se
consacrer à sa famille. C'est important
pour moi, puisque j'ai aujourd’hui trois enfants.
Mon projet résulte aussi de la force du
collectif et de la solidarité paysanne : Vincent me propose une installation en
société, Roland me permet d'acquérir du
foncier et du matériel, un groupe de paysans me permet de vendre dans un point
de vente collectif, nous sommes en cours
de création d'un groupement pastoral...
Que chacun en soit ici remercié ! Je suis
- La Mauvaise Herbe - Mai 2012
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Installation
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au cœur d'une vraie dynamique collective et surtout locale, mon
rêve s'accomplit …
J'ai malgré tout conscience que c'est un travail difficile physiquement et surtout qu'il n'est pas rétribué à sa juste valeur.
LMH : Comment vis tu l'engagement de Vincent au sein de la
confédération paysanne et dans ses différents engagements militants ?
Ludovic : Je le soutiens à 200% dans ces engagements.
Quand, il est à la Conf, il représente aussi la société La Grenouille
et moi-même. A l'heure actuelle, je dispose de très peu de temps :
je viens d'avoir un bébé, d'emménager à Salettes, de m'installer,
c'est beaucoup !!
Plus tard, j'aspire aussi à avoir un militantisme fort. Pour l'instant,
c'est Vincent qui défend notre façon d'envisager l'agriculture et ses
évolutions.
Propos reccueillis par Sonia Tonnot
1er MARS 2012 À NYONS
Intervention de l'ARDEAR lors de l'AG de la Conf
ARDEAR : Association Régionale de Développement de l'Emploi Agricole et Rural
ADDEAR : Association Départementale de Développement de l'Emploi Agricole et Rural
Petits rappels: les ADDEAR ont été crées par la Conf, pour
le développement de l'agriculture paysanne ; dans chaque
structure, la Conf a 50% des voix au CA ; dans les départements, le salarié Conf est souvent aussi celui de l'ADDEAR ;
les liens sont très étroits.
Exemple de formations proposées : formation militantes, semences paysannes, traction animale,... ou accompagnement
d'installations. Le but : être plus forts, plus unis, faire vivre
l'agriculture paysanne. Avec une ADDEAR qui assure le volet
formation, on peut avoir plus de financements pour l'action
syndicale. Pourquoi ne pas profiter de l'ADDEAR en Drôme ?
Un débat s'engage, peu de confédérés connaissent vraiment
et la majorité est dubitative... :
- Plus analyser ce que l'ADDEAR a déjà fait ailleurs.
- une telle création demande beaucoup d'énergie...
- on peut créer « une coquille vide » en attendant
- contacter les ADDEAR voisines pour connaître les atouts et
contraintes, leur fonctionnement.
Position de l'assemblée : on garde ça au chaud en attendant
que quelqu'un s'y attèle et soit convainquant...
Christine
15 MARS 2012
Dynamique sur l'installation
Le 15 mars, à Vienne, s'est tenue une réunion pour
construire une parole régionale commune à la Conf
et à l'ARDEAR (et les ADDEAR) sur la politique régionale à l'installation, notamment mettre à plat et
organiser les revendications de porteurs de projets,
paysans, ADDEAR et Conf de la région. Cette rencontre avait aussi pour but de se préparer à un
rendez-vous avec des élus régionaux.
Les différents dispositifs d'accompagnement ou d'aide à l'installation ont été présentés : le dispositif national dans le cadre du
PPP (plan de professionnalisation personnalisé) et le dispositif
du Conseil Régional (dans ou hors du PPP – avec un peu moins
de contraintes en théorie).
Puis les dysfonctionnements ont été énumérés. Ce qui en ressort, c'est que même si les départements ont des disparités,
finalement le parcours à l'installation reste partout un parcours
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d'obstacle, où il faudrait savoir lire entre les lignes pour se dépatouiller (l'information donnée dans les Points Info Installation
n'est pas complète).
Ce qui est particulièrement marquant, c'est que 95 % des subventions régionales vont aux chambres d'agriculture et CER pour
leurs prestations pas toujours cohérentes. Les fonds de la région sont finalement mal gérés et peu efficaces pour soutenir
vraiment l'installation, en particulier pour les installations hors
DJA.
Dans ce cadre difficile, les ADDEAR sont efficaces pour accompagner les porteurs de projets avec une information plus
transparente, leur proposer des formations (ainsi qu'aux paysans installés), rechercher du foncier, suivre la phase
post-installation, souvent délicate.
La Drôme n'a pas d'ADDEAR à l'heure actuelle, et la constitution d'une association locale s’avérerait utile, en parallèle d'un
réseau de tuteurs drômois... Cet article est l'occasion de solliciter les paysans qui seraient intéressés pour participer !
Cécile
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La vie des éleveurs
RATIO DE PRODUCTIVITÉ DANS LES ÉLEVAGES OVINS
Mixture hallucinante de méconnaissance des réalités locales,
refus de la diversité, volonté de concentration des élevages
Encore quelques courriers pas bien clairs dans les
boites aux lettres des éleveurs ovins ce printemps...
Le Ministre et la DDT nous informent que le « ratio de productivité » minimum pour pouvoir prétendre à l'aide aux ovins est
augmenté à 70% en 2012 ( sur les chiffres de 2011 ) , ce qui correspond aux demandes de la fno ( section ovine de la fnsea ).
Un courrier signé par 2 élus de la Chambre d'agriculture de la
Drôme s'inquiète du fait que, d’après les calculs sur le recensement annuel, un tiers des élevages ne respecteraient pas ce ratio ,
nous conseille de « bien noter l'ensemble des agneaux nés ( avortons, morts nés et vivants ) » et de « mettre en œuvre dans votre
élevage les améliorations techniques afin d'atteindre le ratio de productivité exigé »
C'est une curieuse idée, sur le plan technique et économique, de
compter les agneaux morts dans la « productivité » , mais il est
encore plus étonnant de calculer ce ratio en intégrant dans l'effectif de brebis les agnelles de 1 an.
Avec les races rustiques aucun éleveur et aucun technicien ne
songeraient à faire agneler à cet age . Avec 20% de taux de renouvellement , il faut un taux de 0,89 sur les brebis mises à la lutte
pour atteindre les 0,7 demandés en 2012 sur 2011 , et il faudra un
taux de 100% pour atteindre le taux de 0,8 annoncé pour 2013, sur
les chiffres 2012 .
De plus le ministère avait prévu la possibilité d'abaisser le coefficient fixé au niveau national de 0,1% dans les départements qui
en feraient la demande, mais aucune demande en ce sens n'a été
formulée pour la Drôme, notamment par les élus qui nous mettent
aujourd'hui en garde et nous prodiguent leurs conseils.
Plus fondamentalement , rien ne pourra jamais justifier qu'on
écarte des aides certains producteurs. On l'a déjà vu avec la fixation d'un seuil minimum de 50 brebis pour cette aide aux ovins, et
dans l'actualité récente avec la prime à l'engraissement des bovins
réservée aux éleveurs engraissant plus de 50 bovins chaque année.
Ces dispositions sont fortement injustes et discriminatoires vis à
vis des petites fermes , des systèmes pastoraux extensifs comme
ceux en polyculture élevage et/ou en circuits courts , en contradiction totale avec toutes les déclarations d'intention au niveau
français ou européen .
Elles ignorent notamment des pratiques pastorales sur les territoires à faibles ressources, où la seule solution est de limiter les
intrants, ce qui demande autant sinon plus de technicité que d'autres voies plus intensives, qui peuvent bien sûr être
économiquement pertinentes dans certains contextes . C'est aux
éleveurs de définir quelle est la meilleure voie pour eux ou plutôt la
moins mauvaise, en fonction de leur propre réalité agronomique,
économique et sociale .
Et pas du dogme de la fuite en avant dans la spécialisation et
l'augmentation des troupeaux, chacun peut en constater la grande
efficacité sur l'économie ovine et les outils coopératifs de notre région !!
La Conf ne peut donc que s'opposer résolument à ces mesures ,
et à toutes celles du même esprit qui pourraient être introduites
dans la nouvelle pac , ou étendues à d'autres domaines comme
l'ichn ( resserrement de la plage de chargement optimale, en clair
une vache ou une brebis recevraient plus d'aides si elles mangent
sur des surfaces productives, et/ou largement complémentés par
des concentrés produits ailleurs ..)
La défense syndicale passe aussi dans l'immédiat :
- par l'affirmation que le ratio doit être calculé avec les seules brebis mères ( écrit en toutes lettres dans le texte d'application ) et
donc par la défense des éleveurs éventuellement inquiétés sur ce
mode de calcul.
- par la demande fin 2012 de l'abaissement de 0,1 points du ratio
pour 2013, comme cela a été fait par plusieurs départements ces
2 dernières années.
Jean-Marie Bompard
PUÇAGE
Témoignage d'un éleveur refusant de pucer
J'ai côtoyé pendant plusieurs années des paysans indiens boliviens
pour qui l'élevage détermine la gestion de leur territoire et de leurs
ressources naturelles, leurs relations sociales et leur économie. Des
milliers d'animaux se baladent dans la montagne, sans aucune clôture, et pas un ne porte une boucle à l'oreille.
A voir ça, on se demande comment les
paysans font pour reconnaître leurs
bêtes, gérer les espaces de pâturage,
maîtriser la reproduction... Et tout cela
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sans DSV, sans EDE ni vétérinaire... Je
crois que si ils y arrivent, c'est justement
parce que ce sont des paysans, qui
connaissent parfaitement leur territoire et
leurs animaux et que personne ne s'est
mis en tête de penser à leur place. Et surtout, ces éleveurs et bien d'autres dans le
monde sont là pour nous rappeler qu'il
existe autant de systèmes d’élevage que
de contextes différents, et donc que l'élevage industriel n'est pas une fatalité.
Si maintenant je me suis moi-même
installé sur une ferme en polyculture élevage, avec des brebis, c'est entre autre
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pour la fascination que ces éleveurs ont
exercé sur moi. C'est aussi parce que je
crois que l'agriculture paysanne est la
base d'une société plus libre et plus juste.
Et pour plein d'autres raisons. Mais je ne
suis certainement pas devenu paysan
pour qu'on m'impose des pratiques qui
n'obéissent qu'à une logique industrielle,
comme c'est le cas avec l'obligation de
pucer nos animaux.
Je m'oppose donc à cette obligation, et
ce pour plusieurs raisons. D'abord parce
qu'on prend les paysans pour des benêts.
Oser avancer des arguments de traçabilité et de sécurité pour justifier une telle
mesure semble aussi convaincant que de
parler de sécurité nucléaire. Si on ne
remet pas en cause l'élevage industriel et
les logiques du marché, on pourra bien
prendre les mesures que l'on veut, ça ne
changera rien. Sauf peut-être pour les
marchands de puces...
Ensuite, je m'inquiète de l'idéologie qui
sous-tend le puçage électronique. On
considère que seules des solutions technologiques peuvent résoudre des
problèmes engendrés par l'homme lui
même. Vu l'état dans lequel on a mis la
planète on peut certes douter de l'humanité mais de là à penser que remplacer
l'homme par des machines améliorera la
situation, on peut aussi en douter. Et
comme il semble que nos libertés reculent en même temps que la technologie
se substitue à l'homme, on a matière à
s'inquiéter.
Enfin, les méthodes employées pour
imposer une mesure dont presque personne ne veut sont assez éloignées d'un
esprit démocratique. Tout en cherchant à
nous transmettre un sentiment de culpabilité (nous n'apporterions pas les
garanties sanitaires suffisantes, comme
pour la FCO), on profite de la dépendance
quasi totale des éleveurs vis-à-vis des
primes pour nous obliger à pucer nos
bêtes. Et les contrôles qui iront de pair
avec ce système autoritaire n’annoncent
rien de bon. Menacer de couper les revenus des paysans s'ils n'obéissent pas
gentiment est un système de pression
inacceptable et avilissant. Il relève de la
même logique que la dette imposée par
quelques pays riches à la plupart des
pays pauvres pour mieux les contraindre
à se plier à des mesures libérales qui finissent de les ruiner.
Bref, autant dire que ces puces électroniques et tout ce qu'elles véhiculent, on
n'en veut pas. Et que mes brebis non
plus.
Christophe Morantin,
paysan à Glandage
REFUS DU BOUCLAGE ÉLECTRONIQUE DU TROUPEAU
Premières menaces de sanctions économiques
(suppression des primes PAC) dans les Baronnies
Irène Bordel et Etienne Mabille, paysan(ne)s à Mévouillon, élèvent un
petit troupeau ovin d'une soixantaine de têtes. Ils produisent aussi des
céréales, notamment du petit épeautre (Etienne est vice-président du
syndicat du petit épeautre). Toute l'exploitation est conduite en agriculture bio depuis de nombreuses années. Comme nombre d'éleveurs,
ils ont de bonnes raisons pour refuser la pose de boucles électroniques sur leurs bêtes.
Aussi, lorsque le représentant de
l'Agence de Paiement est intervenu pour
un contrôle sur les animaux, il n'a pu que
constater l'absence d'identifiants électroniques réglementaires (pour les bêtes
nées après juillet 2010). De même, il
manquait le deuxième identifiant pour les
bêtes nées après 2005. Le contrôleur
l'avertit qu'il n'était pas en conformité
avec la réglementation.
A la requête de l'éleveur lui demandant
la présentation des textes réglementaires
sur lesquels il s'appuyait, le contrôleur lui
répondit qu'il n'avait pas à les lui fournir !
Irène et Etienne risquent de subir des
sanctions financières (écoconditionnalité
des aides PAC). Ils ne souhaitent pas que
des anomalies ou irrégularités constatées
au troupeau entrainent des sanctions qui
mettraient en péril l'ensemble de leur exploitation. Ils veulent pouvoir faire
sereinement leur travail dans la liberté
d'élever leurs bêtes comme ils le conçoivent, notamment en ce qui concerne
l'identification, et en respectant les
contrôles sanitaires.
La Confédération paysanne soutient
Irène Bordel et Etienne Mabille dans leur
détermination.
Les primes ne devraient pas être considérées comme une gratification dont
bénéficieraient les éleveurs satisfaisant
des règlements contestables.
La prime à la brebis, qu'on appelait
INFORMATIONS SYNDICALES
« prime compensatrice ovine » (attribuée
à tout éleveur détenant un minimum de
10 brebis avant 2011, 50 brebis aujourd'hui *), devait compenser la
faiblesse du revenu ovin, compte-tenu du
dumping sur les prix devant favoriser les
importations des pays tiers.
Les primes environnementales comme
les ICHN et la prime à l'herbe ont été
créées pour favoriser le rôle de maintien
des milieux ouverts par les troupeaux et
leur impact positif sur les paysages.
Nous refusons le chantage au bénéfice
de la prime qui est une atteinte directe à
notre revenu d'éleveur pour nous obliger
à nous conformer aux règles de l'élevage
industriel, cela tout en ayant les soucis
quotidiens de la protection de nos bêtes
face aux attaques des loups.
JLM
* Lors d'une réunion au ministère de l'Agriculture à propos de la prime à la brebis, le représentant
de la Fédération Nationale Ovine (affiliée à la FNSEA)
demanda que l'effectif minimum pour pouvoir en
bénéficier soit porté à 100 brebis. Le représentant
de la Confédération paysanne demanda le maintien
à 10 brebis, le ministère a tranché : 50 brebis
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La vie des éleveurs
IDENTIFICATION ELECTRONIQUE
Le point au printemps 2012
L’identification électronique est obligatoire pour les agneaux et les cabris depuis le 1er juillet 2010. La pose de ces boucles sur le « cheptel
de souche » (les adultes) devra être réalisée au plus tard au mois de
juillet 2013.
Dans la Drôme comme dans d’autres départements, des éleveurs s’opposent à
cette nouvelle réglementation. Les raisons
sont diverses et ont déjà été développées
dans les précédents numéros.
Où en sommes nous aujourd’hui alors
que nous sommes en pleine période de
contrôles administratifs (période de détention obligatoire de 100 jours soit du 1er
février au 10 mai) ? Les commandes de repères non électroniques ayant été refusées
par la Chambre d’Agriculture, les éleveurs
réfractaires se sont débrouillés comme ils
le pouvaient pour identifier leurs nouveaux
nés :
- Vieilles boucles en stock.
- Boucles vierges où on écrit le numéro
de travail et le numéro de cheptel au feutre
indélébile.
- Commande de boucles classiques (chez
Chevillot ou ailleurs mais ça semble le
moins cher) avec nos numéros personnels.
Les vendeurs peuvent imprimer ce que l’on
veut sur les boucles (dans la limite de la
place) excepté le sigle FR. Ces boucles ne
sont donc pas des boucles officielles.
Lors d’un éventuel contrôle, nous serons
dans tous les cas dans l’illégalité car le 1er
identifiant doit être électronique. Toutefois,
la pose de ces boucles, en plus de nous
permettre le suivi de nos animaux, pourrait
nous servir à nous défendre devant un tribunal et à justifier que nous sommes
contre l’identification électronique et non
contre l’identification.
Nous invitons les éleveurs, lors d’un
contrôle, à se faire accompagner par un ou
plusieurs voisins. Le but n’est pas de faire
pression ou d’intimider le contrôleur. Toutefois, se faire accompagner peut présenter
plusieurs avantages :
- Présence de témoins en cas d’excès de
zèle du contrôleur.
- Calmer la situation au cas où la tension
monte et éviter tout dérapage de la part de
l’éleveur contrôlé.
- Etre plus persuasif dans l’explication de
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nos positions sur l’Identification Electronique lors de la discussion avec le
contrôleur (même si celui-ci vient surtout
pour appliquer des règles et non pour les
discuter). Si les contrôleurs ont un tant soit
peu de marge de manœuvre, il est important d’être convaincant et de défendre nos
positions de la meilleure façon.
- Enfin, même si le but n’est pas de faire
pression, le comportement de la personne
sera certainement différent s’il a affaire à 1
éleveur seul ou à 2 ou 3 personnes bien
renseignées sur les questions agricoles et
la problématique de l’identification électronique.
Toutefois, nous ne pourrons éviter qu’il y
ait des contrôles et des pénalités appliquées aux éleveurs résistants. Ceci doit
nous permettre de rebondir et de continuer
la lutte : en plus d’être solidaires des
amendes (caisse coup dur, actions pour récolter des fonds et aider les personnes
ayant eu des pénalités), il faudra contester
judiciairement ces pénalités. De la même
façon que la justice a permis, par la tenue
de procès, de continuer la lutte contre les
OGM (soutien de l’opinion publique au travers des médias), il nous faudra utiliser ces
procès pour faire entendre notre discours
et nos revendications pour l’élevage de demain.
Nous avons vu ces derniers mois que
nous ne ferons pas bouger les choses au
sein du monde agricole. La FNSEA verrouille tout et n’est pas prête à revenir en
arrière sur des réformes qu’elle a largement soutenues. La pression sur les
hommes politiques est également un levier
de manœuvre mais on sait tous que les
promesses de ces gens là ne sont
que…..des promesses.
Contester les amendes pour non-conformité à l’identification électronique semble
donc un moyen pour poursuivre le combat.
Ceci nous permettra de contester plus largement une politique d’industrialisation de
l’élevage, débutée avec l’obligation de vacciner contre la FCO et qui se poursuit avec
la réforme de l’identification et l’utilisation
de béliers certifiés pour 2015. On peut également rajouter dans ce triste tableau la
télédéclaration obligatoire, le relèvement
des taux de productivité par brebis (voir article de Jean-Marie Bompard page 16)…. Il
est grand temps de se bouger et de refuser le caractère obligatoire de ces
réformes. Il est temps que le Ministère de
l’Agriculture reconnaisse le « droit à la différence », c'est-à-dire la diversité des
pratiques et des méthodes d’élevage. Il en
va de l’agriculture que l’on souhaite pratiquer demain, et de celle que l’on veut
laisser à nos enfants…..
LA REGLEMENTATION
En décembre 2011, il a été annoncé dans
la presse agricole que l’Europe repoussait
à 2015 la réforme de l’identification des
animaux. Suite aux pressions exercées par
des pays comme l’Angleterre, l’Irlande et
certains pays de l’Europe de l’Est, Bruxelles
aurait laissé la possibilité aux Etats de reculer l’application de cette directive. Chez
nous, l’annonce a suscité un espoir. Même
si elle n’était que repoussée, cette modification de la réglementation nous laissait du
temps pour nous organiser et nous mobiliser de la meilleure façon. Toutefois, après
plusieurs recherches, nous ne trouvons
aucun texte Européen officiel traduisant
cette annonce. Il y a plusieurs explications
possibles :
- Le texte n’est pas encore sorti.
- Le texte est sorti mais nous ne l’avons
pas encore trouvé.
Ce report à 2015 n’est peut être pas un
texte réglementaire mais le résultat d’une
négociation entre les différents Etats membres lors de discussions au sein d’une
commission agricole ou autre commission
européenne (j’ai un peu tendance à m’embrouiller avec le fonctionnement des
différentes institutions européennes…).
Ce cas de figure serait forcement moins
intéressant pour nous car il serait plus difficile de s’appuyer sur ce report de 2 ans
devant un tribunal, si ceci n’est pas traduit
en terme réglementaire. Nous recherchons
toujours des infos sur ce sujet et nous
sommes preneurs de toute avancée.
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La vie des éleveurs
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Règlement d’Exécution UE N° 147/2012 de
la Commission du 20 février 2012
Cette modification du Règlement
65/2011 peut paraître intéressant au premier abord. Il explique, entre autre, qu’un
bovin ayant perdu une boucle, voire ses 2
boucles, « est considéré comme appartenant aux animaux déterminés » (en clair
aux animaux de la ferme donc primable) à
condition qu’il soit « identifié clairement et
individuellement à l’aide d’un autre système d’identification » et à condition que le
détenteur « puisse apporter la preuve qu’il
a déjà pris des mesures pour remédier à la
situation avant l’annonce du contrôle sur
place ».
C’est à peu près la même chose pour les
ovins ou les caprins : « un animal ayant
perdu une marque auriculaire est considéré
comme appartenant aux animaux déterminés pourvu que l’animal puisse encore être
identifié par un premier moyen d’identification conformément à… ». Par contre,
chez les ovins ou les caprins, un animal
n’ayant plus de boucle (ayant donc perdu
ses deux boucles) ne semble pas pouvoir
être comptabilisé parmi l’effectif primable,
alors qu'une vache ayant perdu ses deux
boucles est encore primable, avec les
conditions précitées.
Ce texte aurait pu aider celles et ceux qui
depuis juillet 2010, n’ont mis qu’une boucle (non électronique) à leurs animaux
(jeunes et animaux de renouvellement).
Toutefois, il est bien spécifié « les animaux
ayant perdu » une marque auriculaire. Il
doit donc y avoir la trace sur l’oreille (trou
ou oreille déchirée).
Ce règlement d’Exécution ne semble pas
une avancée en terme de contestation juridique de l’identification électronique. C’est
toutefois une bonne chose pour les éleveurs
dont les animaux ont perdu des boucles.
Sébastien Pelurson
UNION DES COOPÉRATIVES VALCREST « Pour une coopérative au service de ses adhérents »
Une crise qui couvait depuis plusieurs mois :
quand les éleveurs et les salariés se mêlent de
leur coop, ça fait des étincelles !
L’Assemblée Générale de la coopérative laitière de
Crest réunie le 23 avril n'a pas pu conclure ses travaux : l'AG a refusé d'approuver les comptes et de
donner quitus au Conseil d'Administration. Les
membres du CA ont quitté la réunion ; le Président
a prétendu annuler la réunion refusant ainsi le débat
et la confrontation avec les producteurs adhérents,
alors que seule l'AG, souveraine, peut prendre une
telle décision.
Nous reproduisons ci-après une lettre ouverte du
collectif des éleveurs qui expose le contexte économique de la crise actuelle (baisse du prix du lait) et
la façon dont la direction de la coopérative Valsud et
de l'union de coopératives Valcrest se comporte envers les producteurs et les salariés.
Lettre ouverte à Monsieur le Président
de la coopérative de Crest et de l'union Valcrest
« J'ai 59 ans et je n'ai jamais été aussi dégoûté d'être paysan
qu'en ce moment », déclarait un producteur de lait de Tarare lors
d'une récente réunion de l'union des coopératives Valcrest. Ce dégoût et cette colère animent aussi bon nombre de chevriers de
Valsud, la coopérative laitière de Crest, membre de l'union Valcrest.
Depuis le mois de mai 2009, nous avons dû accepter une baisse
du prix du lait de chèvre de 28€ les 1000 litres en hiver et au printemps, et de 40€ les 1000 litres en été et en automne, puis une
autre baisse surprise sur l'aide du contrôle laitier, le tout sans débat
possible au sein de la coopérative. De plus, nous savions dès le
mois de décembre 2011, avant que le conseil d'administration n'en
ait débattu, qu'un poste de technicien serait supprimé au sein de la
INFORMATIONS SYNDICALES
coopérative, ce qui n'a pas manqué de se produire, alors même
qu'aucun courrier n'en a seulement averti les adhérents. La disparition de ce poste technique fait d'ailleurs suite à sa réduction à un
mi-temps qui s'était opérée à l'été 2010 au préjudice et à l'insu des
éleveurs.
Aujourd'hui, nous apprenons par la presse, que notre paie de lait
va être ponctionnée dès ce mois de février d'une « contribution au
redressement de Valcrest » et que les salariés de la coop seront
sollicités. C'est le directeur général de Valcrest qui le déclare devant
les éleveurs de Tarare en précisant que le trou –on pourrait dire le
gouffre- à combler en 2012 serait de 4 à 8 millions d'euros, soit 9
à 18 % du chiffre d'affaire de Valcrest (45 millions d'euros). Les
baisses du lait en 2009 et 2010 ont déjà provoqué la cessation d'activité de 14 % des coopérateurs de Crest. Ce « plan de
redressement » annoncé qui ressemble plutôt à une restructuration
brutale conduirait à coup sûr à la disparition d'un autre lot de chevriers drômois et ardéchois. Et les plus fragiles sont à nouveau les
plus menacés : petits éleveurs, exploitants endettés, jeunes installés.
C'est ce même directeur général qui pousse vers la sortie de Valcrest plus de 130 producteurs de lait de vache en s'adressant à eux
comme un PDG arrogant le ferait à l'égard de ses employés. C'est
lui encore qui va sacrifier les 80 salariés de l'usine de Tarare. C'est
lui toujours, qui jouit au sein de notre coopérative d'un pouvoir
sans limite, qui répond quand on interroge le président, qui dirige
nos réunions, qui y admoneste au besoin les coopérateurs récalcitrants. Serait-ce quelqu'un d'autre, enfin, qui a conduit Valcrest à
la situation catastrophique qu'il nous annonce ? Et tout cela seraitil possible sans la complaisance passive du conseil d'administration ?
Il est grand temps de remettre les choses à leur bonne place.
Notre coopérative laitière est l'outil de collecte, de transformation
et de commercialisation du lait des coopérateurs. Le directeur est
notre salarié, pas notre patron. La fonction du conseil d'administration ne doit plus se contenter d'être assimilé à celle d'une
.../...
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2012
- La Mauvaise Herbe - Mai
19
La vie des éleveurs
.../...
chambre d'enregistrement. La rémunération des producteurs ne
peut pas être la variable d'ajustement de l'équilibre financier de Valcrest. Si la situation financière est à ce point compromise, nous
voulons savoir dans tous les détails comment on en est arrivé là,
et, pour en tirer les conséquences, à qui en incombe la responsabilité. Et si nécessité de redressement il y a, c'est aux coopérateurs
d'en décider les modalités, pas au directeur. Enfin, pour que les
producteurs et les salariés retrouvent l'espoir en la coopérative, il
faut remettre du dialogue en son sein, et cesser de procéder par
diktats et par injonctions.
En conséquence, nous tenons à exprimer notre détermination à
nous engager activement dans une re-dynamisation de notre coopérative, pour qu'elle serve mieux les intérêts des tous les
adhérents, et à la condition d'en rejeter clairement la logique suicidaire d'élimination des éleveurs et des salariés.
Fait à Crest, le 06 février 2012
Cette lettre ouverte a été élaborée en tout début du mouvement par un petit groupe d'éleveurs qui avaient été informés du projet
de plan de restructuration par quelques salariés. Elle a été présentée à l'ensemble des éleveurs au cours de trois réunions de secteur successives organisées par la direction suite à la pression des éleveurs, pour essayer de donner des explications sur ce plan.
Au cours de ces réunions un nombre croissant d'éleveurs se sont informés et ont donné leur adhésion au contenu de cette lettre.
L'union VALCREST : constituée de coopératives VALSUD (site de Crest) et de MONTS LAIT
Sites de productions
Productions annuelles
Crest - 80 salariés (CDI et intérim)
1800 tonnes de fromage fabriqués
VINAY (Isère) - 30 salariés
600 tonnes de fromages fabriqués
La Chapelle St Laurent (Deux Sèvres) - 40 salariés
400 tonnes de fromages fabriqués
TARARE (Rhône) - 80 salariés (CDI et intérim)
2150 tonnes de fromages
GIVORS (Rhône) - 53 salariés
pas de fabrication ; salariés du conditionnement et
de la logistique, services administratifs, commercial et la direction.
UNION DES COOPÉRATIVES VALCREST La fermeture du site de production de TARARE (Rhône)
Confédération Paysanne) transmettait au
collectif des éleveurs un document confidentiel émanant de l'union SODIAAL.
Dans ce courrier, SODIAAL pose ses
La direction prétend qu'il faut fermer le
d'une certification nationale qui atteste du
conditions à la reprise de la collecte de lait
site de Tarare après que la collecte du lait
respect des normes d'hygiène et des propar son union :
de vache soit orientée vers l'union laitière
cédures qualités pour le matériel et les
- prix d'achat du lait de chèvre en 2013
SODIAAL*. Dans cette option, la collecte
fabrications. D'autre part, l'argument de la
au prix minimum payé par VALCREST à
du lait de chèvre traitée par Monts Laits sedirection prétendant une perte imminente
ses producteurs
rait transformée par le site de Crest. La
de la possibilité d'utiliser l'appellation St
- collecte du lait de vache aux mêmes
réalisation de ce projet est suspendue suite
Marcellin ne tient pas : une fois le décret
conditions que celles pratiquées par SOà l'action des salariés en liaison avec les
signé, il reste un délai de 5 ans pour pouDIAAL vis à vis de ses coopérateurs
éleveurs :
voir s'y adapter !
- surtout entrée des représentants de SOles salariés du site de Tarare se sont mis
Actuellement, l'action commune entre les
DIAAL au conseil d'administration de
en grève et ceux de Crest, de Vinay et la
producteurs et les salariés a bloqué la réaVALCREST
Chapelle Saint Laurent également en solilisation de ce plan de restructuration
En fait il s'agit d'une main-mise du sedarité pour ne pas casser le mouvement.
injustifié élaboré dans l'opacité et en
cond groupe laitier français sur l'union de
100 % de grévistes sur une dizaine de jours
contradiction avec les intérêts généraux
coop VALCREST exprimé avec le souci de
de grève à Tarare !
des éleveurs et des salariés.
maintenir la confidentialité et de contrôler
Le 29 mars à Mirabel et Blacons les
L'intervention de SODIAAL : la révélala communication.
salariés des différents sites se sont réunis
tion d'un accord secret scélérat entre la
Des objectifs qui nécessitent une forte
avec les producteurs des coop Valsud et
direction de VALCREST et SODIAAL.
mobilisation des éleveurs et des salariés.
Monts Laits. Les salariés ont défendu leur
Fin avril, dans le cadre d'un travail d'enLes éleveurs et les salariés refusent la reoutil de travail : ils ont montré que loin
quête sur la coopération, la rédaction de
structuration de l'union de coop
d'être vétuste, l'usine de Tarare bénéficie
Campagnes Solidaires (mensuel de la
VALCREST qui se traduirait par la ferme.../...
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INFORMATIONS SYNDICALES - La Mauvaise Herbe - Mai 2012
Un objectif de la direction de l'union Valcrest compromis par l'action
conjointe des éleveurs et des salariés.
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La vie des éleveurs
.../...
ture du site de Tarare et la main-mise de
SODIAAL sur l'union. Cela signifierait aussi
une politique de prix désastreuse.
La première étape pour eux est d'obtenir
la tenue d'une (nouvelle) Assemblée Générale qui se conclurait par l'élection d'un
nouveau CA porteur de leurs revendications principales (voir à la fin du texte). Ce
CA désignera des représentants au CA de
l'union VALCREST.
Il leur faut aussi obtenir le départ de
Monsieur COURONNE, l'actuel directeur
général dont ils remettent en cause les
pouvoirs qu'il s'est arrogés (alors que ce
sont les coopérateurs qui sont les patrons !) et les relations méprisantes
établies envers les éleveurs et les salariés.
Il faut observer à ce sujet que dans de
nombreuses coopératives agricoles le directeur général bénéficie d'un statut, d'un
niveau de salaire et de pouvoirs qui semblent excessifs sinon exorbitants. C'est la
marque de l'union « Coop de France »
créée sous l'égide de la FNSEA qui impose
une restructuration managériale de la main
d’œuvre (pardon, on dit maintenant des
ressources humaines !). Quand le directeur
est licencié il part avec un confortable parachute doré : une indemnité de plusieurs
centaines de milliers d'euros. C'est une
autre façon de ruiner la coopérative !
Seule l'union et la détermination des
salariés et des paysans permet de trouver des solutions aux difficultés qui
marquent les coops.
Résumé des propositions du collectifs
des éleveurs (22 mars 2012), 3 volets :
1) Structuration et fonctionnement
- consulter les adhérents pour toute décision importante pour l'avenir de la coop
- pratiquer un dialogue sincère avec les
salariés.
- annuler le plan de restructuration ; ne
prévoir que les investissements pratiqués
sans nouvelle baisse du prix du lait.
2) Production :
- suppression de la baisse de 6 euros les
mille litres (participation au redressement
de VALCREST)
- améliorer la qualité de rémunération du
lait sans pénalité liée aux taux de cellules
(pas d'impact financier et technique réel
sur la fabrication des fromages)
- rétablir le 2ième poste de technicien
(mission de soutien aux producteurs)
3) Choix commerciaux :
- réorienter la politique commerciale de
VALCREST vers des produits de qualité et
de terroir (mieux impliquer la coop dans
l'AOC Picodon)
- rechercher de nouveaux débouchés
Position de la FDSEA :
Monsieur ROYANNEZ, président de la
FDSEA et de l'Etablissement Départemental
de l'Elevage, dans un article paru dans
l'Agriculture Drômoise, a prétendu que lors
des réunions de secteur, les adhérents de
VALSUD ont approuvé à l'unanimité le plan
de restructuration ; or aucun éleveur ne
s'est exprimé dans ce sens. Monsieur
ROYANNEZ a refusé de publier un rectificatif dans l'A.D. à la suite des protestations
des éleveurs.
Position de la Confédération paysanne :
La Confédération paysanne soutient les
éleveurs de l'union de coopératives VALCREST dans leur lutte pour un prix du lait
permettant de leur assurer un revenu correct, contre les restructurations avec
fermetures d'usines et arrêt ou transfert de
la collecte, ainsi que pour l'ensemble de
leurs propositions énoncées en trois volets.
Elle souligne l'importance de maintenir localement les sites de production pour
l'emploi salarié et l'implication nécessaire
des éleveurs coopérateurs dans l'orientation et la gestion de leurs coopératives.
JLM
*SODIAAL : 1er groupe laitier coopératif français ; 2ième
entreprise française pour la collecte (après Lactalis)
Conseil de lecture
Agricultures singulières
Eric MOLLARD, Annie WALTER. IRD éditions, 2008
La maîtrise de l'eau, qu'elle soit en excès ou
trop rare, est un défi majeur de l'agriculture. Depuis des millénaires, les paysans du monde
expérimentent, élaborent des techniques parfois
complexes, toujours ingénieuses, pour adapter
leurs pratiques agricoles aux milieux les plus extrêmes.
On découvre ainsi dans cet ouvrage, présenté
sous forme de fiches synthétiques bien illustrées, la culture de décrue à Madagascar ou dans
la vallée du Sénégal, les jardins flottants de Birmanie et les « chinampas » mexicains,
l'aménagement des étangs de la Dombes, les
pratiques de collecte des pluies un peu partout
dans le monde, voire même des techniques pour
retenir l'eau des brouillards, freiner l'évaporation
ou capter les eaux souterraines...
Ces formes d'agriculture « singulières » ne se
situent pas en marge des grandes évolutions de
l'agriculture. Elles sont le témoignage bien vivant
et toujours actuel de la créativité paysanne. Elle
a su imaginer des conduites culturales aussi diverses qui sont autant de réponses à la sévérité
des contraintes physiques et aux aléas de l'histoire.
En somme, un joli livre à feuilleter et à lire doucement pour bien se rappeler qu'il existe des
alternatives à ce qu'on nous présente comme le
modèle dominant de l'agriculture.
INFORMATIONS SYNDICALES
Margot Jobbé duval
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- La Mauvaise Herbe - Mai
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Agriculture paysanne
PAC
Pour un soutien spécifique aux petites fermes
Pour la première fois, le projet de réforme de la Pac
inscrit une aide pour les petites fermes. Mais ridiculement petite. Proposition de la Confédération
paysanne pour prendre en compte véritablement la
valeur ajoutée qu’elles apportent au secteur agricole
et à l’ensemble de la collectivité.
Les résultats du Recensement général agricole le confirment tous les dix ans : les petites fermes disparaissent à un
rythme plus élevé que les autres. Et pourtant, elles sont nombreuses à résister et à étonner par leur efficacité économique
et attractivité auprès des jeunes…
Pourtant, rien ne justifie qu’elles soient encore là : tout est
en leur défaveur ! Tout est fait contre ces « petits paysans » !
Ainsi, quand ils achètent ce qui est nécessaire au fonctionnement de leur ferme, ils échappent aux remises accordées
pour les grosses quantités, et donc, les paient plus chers.
Quand ils vendent leurs produits, ne bénéficiant pas des
primes de quantité plus ou moins déguisées, les prix qu’ils
perçoivent sont plus bas. Quand ils paient leurs cotisations
sociales, ils paient proportionnellement plus. Quand ils font
leurs déclarations Pac, ils savent que la règle bête et méchante des aides indexées sur le nombre d’hectares et
d’animaux, les condamnent à des sommes annuelles qui correspondent à celles perçues chaque mois par d’autres (sans
parler des montants scandaleux attribués à certains.). Si un
de leurs enfants ose s’installer, et demande la DJA (dotation
jeune agriculteur), ça provoque quelques grincements ou ricanements autour de la table de la commission départementale d’orientation agricole qui, généralement, décide de
lui accorder un taux inférieur à la moyenne puisqu’il « n’a pas
d’ambition » ! Lorsque des mesures de soutien sont mises en
place dans des situations de crise (sécheresse, marchés déprimés…), les petites fermes passent à travers, elles ne
remplissent pas les conditions d’endettement ou de spécialisation exigées pour des aides ou des prises en charge
diverses. Par contre, les petites fermes sont prioritaires pour
tout ce qui concerne les primes de cessation d’activités !
Non, décidément, rien ne justifie qu’elles soient encore là…
Et pourtant, tout justifie qu’elles continuent à être là, et que,
pour cela, il y ait enfin un cadre politique qui les reconnaisse
et reconnaisse toutes les formes de valeur ajoutée qu’elles
apportent au secteur agricole et à l’ensemble de la collectivité.
Pour mille hectares de petites fermes, il y a plus d’emplois
paysans, de valeur ajoutée, de vie culturelle, de paysages, de
biodiversité, d’entretien de territoire que pour mille hectares
de grosses exploitations. Contrairement aux idées reçues, les
petites exploitations ne sont pas moins performantes que les
autres, bien au contraire ! Diverses études montrent que
l’écart de revenu entre les grosses et les petites fermes est lié
22
au différentiel du montant des aides perçues par les unes et
les autres. Ce qui signifie qu’à l’unité produite, l’efficacité économique est meilleure dans les petites fermes que dans les
grosses, et ce, malgré tous les handicaps cités plus haut.
Dans les petites fermes, il faut raisonner au plus près l’ensemble des facteurs de production. Dans les grandes fermes,
l’importance des aides vient souvent corriger les erreurs de
gestion…
Pour la première fois, le projet de réforme de la Pac inscrit
dans le premier pilier une aide pour les petites fermes. La
brèche est peut-être ouverte, mais le contenu de la proposition est inacceptable : il s’agit de proposer un montant de 500
à 1 000 euros, solde de tout compte, aux petites fermes, avec
l’argument de la simplification administrative ! Si cela peut
avoir un sens en Roumanie, la copie est à revoir ailleurs.
Les situations étant tellement différentes d’un Etat à l’autre, il faut obtenir de Bruxelles que chaque Etat membre
puisse, en fonction de ses réalités, définir la petite ferme, et
le niveau du soutien. Ensuite, le débat revient aux Etats membres.
La France, en 2002, dans le cadre des Contrats territoriaux
d’exploitation (CTE), avait défini la petite ferme : moins de
45 000 euros de chiffre d’affaires et moins de 12 000 euros
d’aides du premier pilier. Aujourd’hui, cette base pourrait être
reprise et adaptée jusqu’à deux actifs par ferme, pour attribuer 5 000 euros pour le premier actif plus 50% pour le
deuxième actif:
Il s’agit là, pour la collectivité, de reconnaître tout ce que
les petites fermes lui apportent, tout en inscrivant la répartition des aides sur des bases un peu plus équitables
qu’actuellement.
Michel Berhocoirigoin, paysan dans le Pays-Basque
Article extrait de Campagnes Solidaires n°270 - février 2012
En France,
il y aurait 122 000 "petites fermes"
de moins de 40 UDE (unité de dimensions économique), autrement dit
de moins de 60 ha équivalents blé
ou 34 vaches laitières.
Elles représentent 1/3 des exploitations professionnelles.
(Aubert, Perrier-Cornet, Inra 2010)
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2012
- La Mauvaise Herbe - Mai
INFORMATIONS SYNDICALES
J
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Agriculture
La vie du Syndicat
paysanne
SÉMINAIRE
Quel avenir pour les producteurs de fruits
et légumes en Europe ?
Le 21 et 22 mars s'est tenu le séminaire fruits et légumes au Lycée Horticole de Romans sur le thème :
Quel avenir pour les producteurs de fruits et légume
en Europe selon les différents mode de production
et de commercialisation. Quelle PAC pour ces productions ?
Deux journées ouvertes à un large public, jeune,
avec des classes de BTS du lycée horticole, varié,
avec des participants non paysans(nes) et d'origines géographiques diverses avec un bon maillage
du territoire national.
Merci aux paysans(nes) drômois de s'être déplacés en
nombre, même si on peut toujours mieux faire.
La première partie du séminaire a porté sur le diagnostic
de la situation en Fruits et Légumes. Jean Pluvinage, ancien
directeur de recherche et coordonnateur de ces deux journées, et Julie Barat de FranceAgriMer, ont débuté la journée
sur le thème : Comment est structurée la filière.
50% de la production est « organisée », certains secteurs
plus que d'autres, avec des Organisations de Producteurs
(OP) sur des schémas d'organisation industrielle (gros volumes) à destination de la grande distribution ou de l'export
et des particularismes comme les marques ou les clubs. Le
reste de la production est assurée par des producteurs indépendants sur des exploitations de toutes tailles avec des
systèmes de commercialisation basés sur des circuits courts
(expéditions, ventes directes aux particuliers, aux détaillants,
aux collectivités).
Cette présentation a été assurée par Cécile Praly à partir
d'une thèse réalisée avec l'ISARA.
Les ateliers de réflexion qui suivirent avaient pour but de
traiter des avantages et inconvénients de chaque mode de
commercialisation, leur complémentarité selon les modes de
production sans chercher systématiquement à les opposer.
La seconde journée a été plus axée sur l'analyse et la compréhension des enjeux de la compétitivité pour l'accès au
marché, en essayant de redéfinir cette notion.
Les différentes interventions ont porté sur les coûts de production et les différents paramètres s'y rapportant (coût du
travail, conditions de production et conséquences sur les
conditions de travail et la rémunération des salariés agricoles
et migrants). Puis s'est engagé un débat animé avec un représentant des producteurs espagnols.
Les ateliers de réflexion ont insisté sur l'importance de l'alignement du prix de marché sur le prix de revient, ce qui
passe aussi par l'intégration de la production de fruits et légumes dans la PAC, mais selon des critères d'ajustement des
aides qui effacent les disparités entre productions et pays
producteurs et en intégrant la quantité de travail et d'emplois
par une revalorisation de l'aide de base sur les premiers hectares.
En conclusion, grâce à la qualité des échanges, ces deux
journées auront permis d'apprécier la justesse de nos revendications, mais aussi le besoin de les porter vers les
producteurs.
Pierre Veyrat, Thierry Perrot-Minot
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INFORMATIONS
2012
INFORMATIONSSYNDICALES
SYNDICALES - -La
Mai 2012
LaMauvaise
MauvaiseHerbe
Herbe- - Février
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Questions
La vie du Syndicat
sociales
DE LA SÉLECTION À L'EUGÉNISME
Regard croisé sur la médecine
et l'élevage modernes
Aujourd'hui, les progrès concernant la reproduction et la
génétique humaine alimentent les recherches sur la génétique
animale. Et demain on proposera aux éleveurs des reproducteurs sélectionnés à la carte... comme des enfants.
Tels sont les enjeux de la génomique.
Dans un article récent (cahier du Monde n°20906
daté du 7 avril 2012), le Dr Laurent Alexandre (chirurgien urologue, président de DNAVision) faisait
brièvement le point des techniques médicales qui
entourent la naissance de l'enfant. On peut dès à
présent réaliser un diagnostic génomique du fœtus
à partir d'une simple prise de sang chez la future
maman. Grâce aux progrès techniques, le coût du
séquençage de l'ADN du futur bébé a été divisé par
3 millions en 9 ans. C'est ainsi que les médecins
vont pouvoir maîtriser la technique du dépistage
systématique de milliers de maladies pendant la
grossesse. En cas de risque avéré, ils pourront proposer un avortement thérapeutique (comme ils l'ont
fait depuis quelques années à propos de la trisomie
21 après un dépistage très ciblé de cette maladie).
Certains éleveurs, notamment en production laitière, pensent qu'on n'en est pas là : les développements de la
génomique seraient trop coûteux et cela prendrait du temps
avant que nous connaissions les applications en élevage.
Cette objection ne tient pas. En effet, l'organisation et le
fonctionnement actuels de la recherche sont sous-tendus par
l'impératif de générer avec la plus grande efficacité les développements dans la production des biens et des services : ce
qui veut dire augmenter la richesse produite à moindre coût
pour pouvoir augmenter les profits au maximum (notion de
compétitivité).
Les patrons de la recherche sont soumis aux lois de l'économie capitaliste. Le monde des affaires est entré dans les
laboratoires qu'il s'agisse de santé humaine ou d'élevage.
Le propos du Dr Laurent Alexandre est de montrer la portée générale de ces progrès médicaux et les enjeux
concernés. « De la prévention du pire à la sélection de l'enfant il n'y a qu'un pas qui sera allègrement franchi. On offrira
bientôt aux parents le rêve d'un enfant configuré à la carte. »
Il ne s'agit plus seulement de dépister des malformations et
de les éliminer par un avortement provoqué. Il s'agit de sélectionner des êtres humains sur la base de la connaissance
de leur génome.
C'est de l'eugénisme : donner une orientation précise à
l'évolution du patrimoine génétique dans un cadre social
donné. Ce pourrait être une arme redoutable aux mains du
pouvoir politique pour façonner la société en agissant sur les
types humains reproduits.
Sur un autre plan, on peut percevoir les conséquences de
ces « progrès » de la biologie humaine dans le domaine de
l'élevage.
Si on assiste aujourd'hui aux préparatifs pour un développement rapide et massif de la génomique dans le monde de
l'élevage, il ne s'agit pas pour autant d'eugénisme, lequel
concerne l'action spécifique sur le patrimoine génétique humain, avec sa signification éthique et politique propre.
En revanche, ce qui est commun à la société humaine et au
monde de l'élevage, c'est la marchandisation de l'ensemble
des processus : qu'il s'agisse de la naissance des enfants ou
du renouvellement des troupeaux, des soins aux humains ou
aux animaux, toutes ces actions doivent être source de profit pour les entreprises qui sont parties prenantes. Ces
dernières s'installent au cœur des processus du vivant par le
truchement de l'adoption de procédés conformes à la rationalité scientifique. C'est ainsi que le Dr Alexandre évoque de
la « technomaternité » : la naissance n'est plus une affaire de
femmes mais de spécialistes ! Certains éleveurs évoquent
des calculs d'index ou la sélection génomique. Très largement dans la société, c'est le savoir technoscientifique qui se
généralise à toutes les sphères de la production et de la vie
sociale. Cela s'accompagne d'un pouvoir grandissant de ses
agents, ceux qu'on appelle « les spécialistes ». C'est ainsi
que nous, producteurs et bergers, sommes dépossédés de
notre culture, de nos savoir-faire : forme ultime d'aliénation.
L'élevage a souvent été le grand laboratoire où ont été mis
en pratique des techniques dont certaines applications
concernent la vie humaine. C'est ainsi que les recherches sur
la physiologie de la reproduction animale ont été fortement
stimulées par des motivations de mise au point des techniques de l'insémination artificielle utilisée massivement dans
les élevages. En retour, les recherches sur la physiologie de
la reproduction humaine ont bénéficié des connaissances et
des pratiques mises en œuvre en élevage : insémination artificielle, fécondation in vitro, transfert d'embryon, etc.
24
Jean-Louis Meurot
3 Mai 2012
Journal
Paysans
dedelalaDrôme
INFORMATIONS
INFORMATIONS
SYNDICALES
SYNDICALES
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-Setembre
Journal
Paysans
Drôme
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Décembre
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2011
- La-desdesLa
Mauvaise
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- Septembre
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La vie du Syndicat
International
Dépendance protéique au Nord et monoculture
de soja au Sud : les conséquences de notre modèle
agricole sur les paysanneries du Sud
Avec 34 millions de tonnes de soja (en équivalent
tourteau) importées chaque année pour nourrir ses
élevages, l'Europe est dépendante de l'extérieur
pour près de 80% de ses besoins en protéines.
L'essentiel de ce soja provient d'Amérique du Sud
(Argentine, Brésil, Paraguay), et est lié à des conditions de production qui ne sont pas sans poser de
questions sur les plans environnementaux, sociaux
et économiques.
Comment est née la dépendance protéique de l'Europe ?
Les importations européennes de soja ont été multipliées par
cinq depuis le début des années 1970. Au moment de la mise en
place de la PAC, les Etats-Unis, alors principal producteur mondial
de soja, ont négocié avec l'Europe les accords du Dillon Round du
GATT (1961-1962) : les Etats-Unis acceptaient ainsi la constitution de la « forteresse agricole » européenne, mais exigeaient
qu'en retour aucun droit de douane ne soit appliqué aux importations de soja.
Ces importations à bas prix rendent rapidement peu compétitives les productions de protéagineux par les agriculteurs
européens, alors que par ailleurs se développent les activités d'élevage. Dans le modèle mis en place à partir des années 1960, ce
développement se base sur une intensification des élevages, avec
un recours de plus en plus important aux aliments concentrés, aux
dépens des pâturages et des fourrages séchés.
Les importations de soja augmentent ainsi rapidement au cours
des années 1960 et 1970. Même si certains efforts ont été consentis par l'Europe à partir de 1978 pour soutenir la production locale
de protéagineux, les réformes successives de la PAC, en ratifiant
la libéralisation des marchés et l'alignement des prix intérieurs sur
les cours mondiaux, ne font qu'entériner cette tendance à la dépendance protéique. L'Union européenne est longtemps restée le
premier importateur de soja. Depuis quelques années, elle est devancée par la Chine, où l'augmentation générale du niveau de vie
de la population s'est traduite notamment par une augmentation
fulgurante de la consommation de viande, liée à un développement de l'élevage sur le même modèle qu'en Europe.
En parallèle de l'évolution européenne, la production mondiale de
soja ne cesse d'augmenter, elle est multipliée par huit entre 1960
et 2010, passant à plus de 212 millions de tonnes de soja grain aujourd'hui. A partir des années 1970 la production se délocalise
progressivement en Amérique du Sud (principalement Brésil, Argentine et Paraguay). Pour les Etats-Unis, la rentabilité du
« modèle soja » passe dorénavant par la mainmise sur le matériel
de base (semences, notamment OGM, et intrants) et par la vente
des services qui leur sont associés. Les quatre principaux exportateurs de soja sont donc le Brésil (32% des exportations), les
Etats-Unis (31%), l'Argentine (25%) et le Paraguay (environ 10%).
Mais c'est ce dernier pays qui occupe le premier rang mondial si
on rapporte la production au nombre d'habitants.
La mise en place du « modèle soja » dans les pays exportateurs
Le Brésil et l'Argentine ont une grande tradition d'élevage. Une
partie de la production de soja est ainsi écoulée en interne. Mais
l'augmentation de la demande en Europe a provoqué l'extension
de la culture de soja au-delà des zones de production traditionnelles (Sud du Brésil, pampa argentine), avec la colonisation de
nouvelles régions occupées par des savanes et des forêts (dont
notamment la forêt amazonienne).
Une nouvelle impulsion est donnée à la fin des années 1990 avec
l'apparition du soja OGM (appelé RR pour « Round-up Ready »
du fait de sa résistance à l'herbicide « Round-up »). Dès 1997,
Monsanto commence à racheter les compagnies semencières brésiliennes. En 2001, la firme ouvre sa plus grande usine de
production de Round-up au Brésil. C'est d'abord de manière illégale, par le biais d'un marché noir de la semence, que Monsanto
introduit le soja OGM RR au Brésil et au Paraguay, avec la complicité des grands sojeros argentins, réputés proches de la firme.
Ainsi, si en 2007 le soja RR n'avait pas encore été autorisé officiellement au Paraguay, il représentait déjà la moitié de la
production nationale. Les gouvernements, brésilien puis paraguayen, ont donc dû céder devant le fait accompli, et autoriser la
culture du soja OGM.
Le cas du Paraguay, laboratoire latino-américain de la libéralisation économique
Le cas du Paraguay, qui sort de 35 ans de dictature militaire et
de 54 ans d'hégémonie d'un même parti, est particulièrement révélateur de ce « modèle soja », avec les conséquences que celui-ci
implique. Dans ce pays, où le secteur agricole représente un quart
du PIB, le soja constitue pratiquement le seul revenu d'exportation.
Les semences (et les principaux intrants) proviennent d'une
source unique, Monsanto les fournissant à hauteur de 85%. L'économie actuelle du pays est donc fortement liée à ce modèle de
production.
Les inégalités foncières sont particulièrement fortes au Paraguay, où 2% de la population détient 70% des terres. Et parmi les
60 000 producteurs de soja, les trois quarts sont des investisseurs
étrangers : Brésiliens et Argentins pour une grande part, mais
aussi Allemands, Japonais... Il faut savoir que l'oligarchie foncière,
principal groupe de pouvoir depuis l'indépendance, a largement
soutenu les dictatures du XXème siècle, qui en retour lui ont permis de consolider son pouvoir. C'est donc tout « naturellement »
que cette oligarchie s'est ralliée au modèle de développement basé
sur le soja. Par ailleurs, il n'existe pas de cadastre national au Paraguay, et la plupart des paysans, issus pour une large part des
communautés indiennes guaranis, n'ont pas de titre de propriété :
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La Mauvaise
Herbe
- Mai
- La -Mauvaise
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ils exploitent les terres selon des modalités ancestrales de droit
coutumier. Ainsi, l'accaparement des terres paysannes par les entrepreneurs agro-industriels s'est faite sans trop de difficultés :
après avoir négocié frauduleusement l'établissement de titres à
leur profit, les nouveaux « propriétaires fonciers » peuvent exiger
l'expulsion des petits paysans devenus « occupants illégaux ». Le
grignotage progressif des terres engendre de nouveaux accaparements. Les paysans qui résistent à l'expropriation ou qui
disposent de titres se voient cernés par les champs de soja et les
épandages massifs de produits chimiques. Ceux-ci, facilement
transportés par le vent jusqu'à 30 km à la ronde, viennent détruire
les cultures vivrières. Harcelés, les paysans finissent par céder et
vendre leurs terres pour une bouchée de pain. Ils viennent alors
grossir le flux des migrants en ville ou à l'étranger (le Paraguay
compte 200 000 immigrants pour une population de 6,5 millions
d'habitants).
Les conséquences environnementales de la culture de soja, qu'il
soit OGM ou non, sont assez faciles à imaginer. Cette monoculture
sur des surfaces considérables (les « petites » exploitations font
rarement moins de 400 hectares, et certains grands domaines atteignent 30 000 hectares) s'accompagne d'un cocktail chimique
mortifère. round-up, glyphosate, paraquat sont épandus sans précaution aucune vis-à-vis de la santé des habitants. La mort du
jeune Silvino Talavera, empoisonné accidentellement alors qu'il
passait à proximité d'une parcelle en cours de traitement, et l'absence de condamnation de l'entrepreneur criminel, sont
emblématiques du niveau de contamination atteint et du mépris
dans lequel sont tenues les population locales.
Ce modèle est par ailleurs indissociable de l'ouverture d'un front
pionnier, soit dans la forêt amazonienne soit dans le fragile écosystème du Chaco, pour renouveler le potentiel de terres arables
rapidement dégradées par cette culture épuisante. Enfin, le remplacement des cultures vivrières par une monoculture
d'exportation pose à très court terme la question de la souveraineté alimentaire du Paraguay.
Quelles alternatives face à ce modèle de développement ?
De plus en plus, des organisations paysannes ou de la société civile d'Amérique latine dénoncent le « modèle soja » et mettent en
avant un modèle d'agriculture familiale respectueuse de l'environnement et destinée avant tout à nourrir les populations locales.
Ces organisations rencontrent encore peu d'échos auprès des
pays concernés, même avec le récent virage « à gauche » des gouvernements latino-américains. Leur combat est d'autant plus
difficile que certains Etats n'hésitent pas à criminaliser la lutte
« anti-soja » au nom des retombées économiques positives pour
le pays (qui sont pourtant à relativiser fortement).
Les alternatives sont aussi et avant tout à trouver en Europe :
tant que nous n'aurons pas infléchi un réel changement dans le
modèle agricole européen, les voix paysannes d'Amérique latine
continueront à avoir du mal à se faire entendre.
Margot Jobbé duval
AGRICULTURE
Les Grecs retournent à la terre
En Grèce après deux ans de politiques d'austérité impitoyables, les
priorités ont changé. Des milliers de personnes tentent le retour à la
terre, pour des productions vivrières mais aussi comme véritable projet professionnel.
Les Grecs ne font plus les magasins,
ne partent plus en voyage à l'étranger,
ne prennent plus la voiture. Avec leurs
maigres salaires - pour ceux qui ont un
emploi - ou les ridicules retraites et indemnités de chômage, les gens
essayent de se loger, de se soigner
mais surtout de se nourrir.
Dans ce pays où les prix ne cessent
d'augmenter (le carburant est à 2 euros
le litre), des initiatives « citoyennes »
voient le jour quotidiennement : covoiturages, coopératives et occupations
de sites de production, banques du
temps, troc ou tout récemment le
« mouvement des patates » !
Tout est parti début 2012 d'une association d’habitants de Pieria, dans le
nord du pays et de son constat : les
pommes de terre pourrissent dans les
caves des paysans pendant que de plus
en plus de gens sont obligés d'aller aux
soupes populaires. A réserver sur internet, les stocks ont été vendus en
quelques heures. Les pommes de terre
sont proposées à 25 centimes d'euro le
kilo contre 70 au moins au supermarché, un prix également favorable aux
agriculteurs auxquels les intermédiaires proposaient 10 à 15 centimes le
kilo. Le mouvement s'est depuis
étendu à d'autres produits : légumes
secs, fruits, huile d'olive, vin, fromages, viandes et même poissons. Il
concerne aussi de plus en plus de mairies, qui avec les associations amènent
cette pratique dans les grandes villes.
Une vraie alternative à la grande distribution émerge.
Au même moment, les Athéniens
quittent la ville(1). Certains s'installent
en agriculture(2). Des communes et depuis peu le ministère de l'Agriculture,
contraint par l'ampleur du phénomène,
mettent à disposition des terres. L'agriculture devient, après cinquante ans
d'exode rural, une piste de survie. Mais
pendant que les jeunes assiègent les
rares formations agricoles, les nouveaux paysans sont orientés - par l'Etat
ou des investisseurs privés - vers des
projets sans lendemain : escargots
pour le marché français, goji ou myrtille pour d’autres destinations ou
installations photovoltaïque sur des
terres agricoles (toujours pour l'exportation, ici de l’électricité).
Dans un pays où il y a peu de structuration paysanne en dehors des
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-3 Mai 2012
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coopératives(3), où l'agriculture est peu
compétitive dans le marché mondial,
où on a convaincu les gens depuis
1945 qu'il valait mieux aller travailler à
l'usine en Allemagne, tout reste à faire.
Mais qui va former les nouveaux paysans et surtout pour faire quoi ?
Comment approvisionner les grandes
villes, s'organiser entre paysans, et ensemble avec les consommateurs ?
Mais aussi comment produire mieux et
réussir à devenir autonome (quand on
sait que toute la propriété des agriculteurs grecs est sous hypothèque au
Crédit Agricole français) ?
A La Via Campesina, on sait où mènent ces questionnements et ces
pratiques alternatives : aujourd'hui, en
Grèce, c'est la souveraineté alimentaire
qu'il faut construire.
Roxanne Mitralias,
animatrice nationale de la
Confédération paysanne
Extrait de Campagnes Solidaires n°273
(1) Baisse de 3% de la population en 2011 selon la
mairie d'Athènes et l'institut national des statistiques
(2) La population agricole a augmenté de 7% en
2010 selon PASEGES (union des coopératives
grecques)
(3) Malgré le fait que les agriculteurs professionnels représentent 12% de la population, auxquels il
faut rajouter de très nombreux pluriactifs.
Vente directe de pommes de terre dans le Péloponnèse, début mars 2012
Témoignage d’un paysan
Thodoris Arvanitis est paysan près d'Athènes depuis 18 ans. Il travaille avec quatre membres de sa famille et quelques salariés sur l’ancienne ferme familiale. Ils
cultivent en bio sur 50 hectares (dont 3 sous serre) des légumes et élèvent 300 brebis pour le lait, le fromage et la viande. Les semences et races sont locales, les
produits vendus en direct, sur des marchés de producteurs ou depuis peu à la ferme.
Thodoris est porte-parole de la fédération grecque des producteurs bio.
« La crise économique se voit tous les jours », témoigne-t-il. « Les agriculteurs
sont surendettés à un moment où les banques ne prêtent plus ». Pour Théodoris, la
vente directe est la seule manière pour que les paysans grecs aient des prix rémunérateurs, dégagés de l'emprise des intermédiaires. Pour les Grecs qui veulent
s'installer, « l'Etat cède des terres à 50 euros/hectare. Il n'y a pas réellement de problème d'accès au foncier, mais ce qui va poser problème, c'est le manque de
formation agro-écologique et surtout l'accès au marché. Il faudrait aussi construire
de véritables coopératives pour assurer par exemple la vente d'huile d'olive en Europe,
à des prix beaucoup plus bas pour les consommateurs. Sinon, les milliers de nouveaux agriculteurs vont se retrouver dans la même situation que la majorité de leurs
prédécesseurs. »
Conseil de lecture
Surveiller et punir, la naissance des prisons
Michel FOUCAULT. Gallimard, 1975
Autrefois, sous l'Ancien Régime, les exécutions avaient lieu sur la place publique.
Le peuple était convié à se remplir d'épouvante face aux supplices atroces infligés
aux condamnés. Et puis les choses ont
changé, au début du XXème siècle. Celui
qui a enfreint la loi n'est plus roué de
coups, mais se voit désormais privé de liberté, et incarcéré dans des prisons où il
est en permanence sous la surveillance
d'un gardien. Le système carcéral, avec
cette surveillance continuelle, cherche à
créer la culpabilité dans la conscience de
chacun. Il a pour mission (mais est-elle
bien remplie?) de redresser moralement,
par cette culpabilisation, les personnes incarcérées. Il s'agit en fait de
« normaliser ». L'institution de la prison
apparaît en effet en même temps que les
usines, les internats ou les casernes militaires, dans ce grand mouvement
d'uniformisation de la Révolution industrielle. Tout doit maintenant rentrer dans
les normes érigées par la Loi, et il importe
de corriger la moindre déviance.
Ne voit-on pas là un parallèle saisissant
avec ce qui cherche à être imposé à l'agriculture ? La croyance dans un progrès
tout-puissant
nous demande
de rentrer dans
des normes de
productivité, de
rendement,
d'identification... Et ceux qui refusent, ou
se rebellent ne sont pas seulement
condamnés à rester des laissés-pourcompte du progrès, ils deviennent même
de dangereux délinquants qu'il faut à tout
prix punir...
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Petites annonces
Exploitation à vendre : exploitant cède son activité à la fin de l'année 2012
pour 130 000 € : 1 maison de 90 m² habitables, sur deux étages, située
dans le village, 2ha et demi de terrain, 1 bergerie tunnel de 480 m², 1 hangar à matériel de 156 m², 1 hangar à foin de 240 m², 1 local annexe de
20,72 m². Il y a une petite vingtaine d'hectare en fermage en plus. Ces
terres seraient disponibles au départ de l’exploitant.
Coordonnées: Mr Malcles, Le Village, 26510 Chauvac - T. 06 78 75 02 10
Exploitations à vendre : Deux fermes sont ou seront prochainement disponibles dans la Drôme (vente ou location), l'une vers Saint Donat sur
l'Herbasse, l'autre à Montmeyran. Il s'agit à chaque fois de structures disposant d'une petite surface (3 à 6 hectares), avec des terres plutôt
indiquées pour du maraîchage ou de l'arboriculture. L'irrigation est en
place au moins sur les terres de Saint-Donat. A Montmeyran, la ferme
comporte une grande quantité de bâti, à rénover en grande partie. Si vous
êtes intéressés, n'hésitez pas à me contacter, afin qu'on étudie le dossier.
Des paysans sont référents sur place. Dans le cas d'un achat, il peut être
envisageable de réfléchir avec Terre de Liens.
Terres à vendre : Nous sommes maraichers à Réallon dans le 05 et nous
sommes propriétaires de terres agricoles labellisées en bio (montagne,
1250m). Nous avons le projet de nous associer avec des amis dans le
Trièves, et donc, nous souhaitons revendre les terres avec du matériel
(serres, irrigation ...) et un circuit commercial développé en AMAP (sous
réserve d'acceptation de l'amap pour un changement de producteur), bio
coop et marché.
Nous avons un peu plus de 10 hectares à proposer, tout n'est pas à l’irrigation et il y a des bois ou des parcelles un peu en pente. Pour le
maraichage, nous avons à peu prés 3 hectares à l'arrosage, bien exposés.
Il est urgent pour nous de trouver un candidat, car nous souhaitons vrai-
ment installer quelqu'un en maraichage, les terres risquent sinon de partir à l'agrandissement d'autres fermes.
Pour qu'un candidat soit prioritaire vis à vis de la SAFER, il serait judicieux de pouvoir accueillir un stagiaire PPP qui ferait la reprise, ou trouver
à embaucher quelqu'un avec un contrat de reprise, nous devons nous
renseigner sur ce point.
Nous tenons à souligner que l'affaire tourne bien, qu'elle est encore à développer, et que nous partons pour un projet, pas à cause du lieu actuel.
Merci de faire passer le message aux futurs installés en recherche de foncier et de stage.
Coordonnées : Cécile et Laurent Saulnier, Les Rousses, 05160 Réallon
04 92 44 37 30 - [email protected]
À vendre poêle à bois : de marque Jötul, de puissance 400 mètres cubes.
Contact : Robert VOGE, Quartier Bressac, 26800 Portes-lès-Valence
tel : 04 75 57 04 80 - email : [email protected]
À vendre un extracteur radiaire : 16 cadres de hausse, cuve inox, cage
support aluminium, motorisé 220 volts ; ainsi que deux maturateurs 200
kgs, un filtre, tout en inox, divers fûts, pour 40 et 20 kgs. Prix à débattre
Contact : Robert VOGE - Quartier Bressac - 26800 Portes-lès-Valence
tel : 04 75 57 04 80 - email : [email protected]
Recherche d’emploi : Frédéric VAIR-PIOVA (du Rhône) recherche un emploi CDI en Agriculture (bio si possible), logé sur place si possible.
Actuellement au RSA, célibataire sans enfants. Il est prêt à démarrer de
suite, dans tout le département. Il a déjà travaillé en agriculture bio pendant un stage de 6 mois dans le Vercors (production de fromages de
chèvres et brebis). Vous pouvez prendre contact directement avec lui au
06 65 74 14 33.
Confédération Paysanne - 62, avenue Jean Rabot 26400 CREST
Tél: 04 75 25 21 72 - Fax: 04 75 25 36 06 - [email protected]
Commission Paritaire en cours de renouvellement. Directeur de publication: Jean-Louis Meurot - Imprimerie du Crestois, 52 rue Sadi Carnot, 26400 Crest
Ont participé à ce numéro : Jean-Marie Bompard, Sonia Tonnot, Margot Jobbé Duval, Christine Riba, Pierre Veyrat, Thierry Perrot Minot,
Jérôme Mougnoz, Martin de Douhet, Sandrine Mottet, Bruno Clavel, Sébastien Pelurson, Cécile Grigoryev, Anaïs Hammel, Roxanne Mitralias,
Michel Berhocoirigoin, Christophe Morantin, Laurent Pinatel, Jean-Louis Meurot, merci à Campagnes Solidaires.
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