Le Solex est de retour - Pagesperso

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Le Solex est de retour - Pagesperso
Le Solex est de retour
L'engin qui sera présenté lors du prochain Mondial du deux-roues (1), s'appelle «e-SOLEX»;
le «e» souligne encore la présence du moteur électrique dans le moyeu de la roue arrière
Dessiné par Pininfarina, couturier des Ferrari, e-SOLEX possède au-dessus de la roue
avant un petit coffre noir qui évoque le bon vieux moteur à galet d'autrefois. Ce
rangement accueille la prise de recharge. L'autonomie annoncée est de 30 kilomètres, la
batterie (lithium-ion) d'une durée de vie d'environ six ans se recharge en trois heures;
une deuxième en option est prévue sous le porte-bagages.
«Son prix sera de 950 euros, explique Hervé Lacroix directeur du développement de Sinbar (groupe
Cible), et nous prévoyons de vendre 100?000 exemplaires entre la mi- 2006 et 2010.» Mais attention un
Solex peut en cacher un autre...
Propriétaire depuis 2004 de la marque Solex (achetée à l'équipementier italien Magnetti-Marelli), JeanPierre Bansard, président du groupe Cible (Usines Center) ne s'offusque pas de la fabrication du Black'N
Roll, réplique à l'identique du célèbre cyclo, moteur à galet compris. Celui-ci est assemblé et vendu
actuellement par la société Mopex dirigée par Dominique Chaumont dans le Pas-de-Calais. «Nous ne lui
en voulons pas, sourit Jean-Pierre Bansard, il nous a fait beaucoup de publicité...»
Mopex a en effet quelques mois d'avance. Son fondateur, un entrepreneur de 59 ans qui détient une
partie des plans du célèbre cyclo, dévoile son Black'N Roll en avril dernier. Et, si Dominique Chaumont
n'a pas le droit d'utiliser la marque, rien ne l'empêche de commercialiser des répliques vendues 900
euros. «Ce sera peut-être un cas étudié un jour dans les écoles de commerce, dit-il, Préférera-t-on le
produit original ou la marque ? La clientèle tranchera !»
Le Mondial du deux-roues (1) opposera donc deux héritiers rivaux d'une même légende. Où les
représentants des deux sociétés n'hésiteront pas à narrer les rebondissements des dernières années au
cours desquelles l'on croise, pêle-mêle, des intervenants chinois, hongrois, japonais... Le gotha de
l'industrie a été en effet impliqué, à des degrés divers, dans cette aventure lorsque, en 1973, le groupe
Solex est scindé plusieurs parties : les carburateurs sont repris par Matra qui les cède à MagnettiMarelli. L'équipementier italien se retrouve ainsi propriétaire de la marque Solex jusqu'au rachat par le
groupe Cible l'an dernier. En 1974, Motobécane fabrique alors les Vélosolex et continue de les assembler
sous la marque MBK, lorsque l'entreprise française passe dans le giron de Yamaha au milieu des années
80. La production de Solex à Saint-Quentin s'arrêtera en 1988. Le changement des normes européennes
a eu raison du vélo à moteur. Des machines, les outillages et les plans sont vendus à des sociétés
d'ingeniérie dont une partie échoit à Dominique Chaumont. Il participe en 1995 à une première tentative
de relance en Hongrie qui se termine par une faillite. Une autre relance est menée en Chine. La marque
Ongdu en fabrique 500 000 exemplaires. Mais, en 2001, l'interdiction des moteurs deux temps stope la
production... Dominique Chaumont n'en démord pas. Il utilise les pièces chinoises pour assembler les
Black'n Roll en France en l'équipant de pot catalytique pour le remettre aux normes. Après plus de
quinze d'absence, le célèbre engin revient donc «doublement».
(1) Mondial du deux-roues du 1 au 9 octobre 2005. Paris expo. Porte de Versailles.
IM
25/09/2005
Source :
http://www.universalpressagency.com