Club de la presse
Transcription
Club de la presse
Club de la presse Numéro 200 Animateurs - Alice Hakizimana Christian Bigirimana Invités - Jérome Nzokirantevye, Porte-parole du sénat Theddy Mazina, Journaliste et photographe indépendant Evariste Nzikobanyanka, secrétaire de rédaction à la radio Isanganiro Première partie Introduction La première partie a été dominée par la conférence de presse du porte-parole de l’armée sur la récente attaque armée contre la province de Cibitoke. Une sortie médiatique qui a donné lieu à plus d’interrogations que de réponses. On a vu des civils armés aux côtés des militaires et des policiers. Débat Jérôme Nzokirantevye : Les assaillants étaient entre 120 et 150. L’ordre de bataille comportait 121 noms. Les captifs n’ont pas voulu révéler leurs noms. Ce sont peut être les enseignements qu’ils ont reçus. Les neuf qui ont été montrés à la presse. L’armée a mené des opérations de mettre hors d’état de nuire les assaillants. Elle a fait son travail. La population a averti les forces de sécurité mais a-t-elle pris une part active aux affrontements. Les affrontements de Murwi ont divisé les burundais. Quand il y a mort d’homme, c’est en soi une mauvaise chose. Ce qui importe aujourd’hui, c’est d’en finir avec cette rébellion. Evariste Nzikobanyanka : On a eu droit un bilan des dégâts humains de 95 tués. Des personnes ont été exécutées après avoir été capturées vivantes par des jeunes. La police était aussi sidérée par les exécutions sommaires. Une bande armée a attaqué le pays. L’armée a travaillé avec la population et la police. La population a participé dans le cadre de la quadrilogie. Il y avait des jeunes qui participaient, rampaient avec les militaires. On a vu aussi le responsable des imbonerakure qui avait son fusil Kalachnikov au milieu des militaires. J’ai vu trois autres civils en armes qui opéraient avec les militaires. Theddy Mazina : S’il y a un problème de collaboration au niveau de la trilogie, c’est très grave. Imaginez- vous si demain il y a des hostilités en ville de Bujumbura, cela veut dire qu’il y aura des pogroms. Qu’on arrête les responsables qui laissent les civils tués. Que viennent faire des civils avec des machettes dans un pays qui a des institutions sécuritaires normales ? Ce qui est inquiétant, on ne peut pas accepter des civils qui prennent des armes. On est face à un grand danger. Je veux la paix. C’est totalement anormal que des civils aillent combattre ensemble avec les militaires. Seconde partie Introduction La seconde partie a été dominée par le cas de Zubedi Juma de la Radio publique africaine (RPA) qui a essuyé une attaque armée contre son domicile de Ngozi à une heure du matin par des individus non encore clairement identifiés. Jérôme Nzokirantevye : On n’a pas compris pourquoi quatre individus armés ont attaqué. Ca rappelle l’autre sujet de Charlie Hebdo. Quand on n’est pas d’accord avec un journaliste, il y a le droit de réponse ou alors la justice. La violence n’a pas de place dans notre pays. Vouloir en finir avec la vie des autres, c’est anachronique. La protection des journalistes est en cause. Charlie Hebdo était gardé. Nous approchons une période cruciale. Les règlements de compte peuvent aussi exister. Il faut sensibiliser toutes les parties prenantes sur le travail journalistique. Le journaliste devrait faire son travail de façon professionnelle. On ne doit pas balancer toutes les vérités. Il ne faut pas occulter la vérité ou la manipuler. Est-ce que ce qui lui est arrivé est inhérent à son métier ? Theddy Mazina : Les journalistes qui travaillent à la campagne ont du pain sur la planche. Il faut faire aussi attention à la période électorale. Il y a des gens qui veulent saboter le pouvoir en allant intimider les journalistes de la RPA. Evariste Nzikobanyanka : Une visite nocturne n’est pas gratuite. C’est un clin d’œil ; nous sommes dans une période électorale. Des gens de mauvaise foi en veulent aux journalistes. Les journalistes ne doivent pas croiser les bras en même temps qu’ils doivent rester vigilants. Troisième partie Introduction La troisième partie a été dominée par l’attentat contre Charlie Hebdo, un journal satirique français qui a fait 12 tués et plusieurs blessés. Débat Theddy Mazina : Le journal avait beaucoup d’ennemis. La caricature n’épargnait personne. En 2011, les caricatures de Mahomet ont été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. C’est scandaleux. Ca va rendre malheureux les musulmans. C’est comme ce qui s’est passé aux Etats unis avec la destruction des tours jumelles. Il faut continuer son travail au niveau de Charlie Hebdo. Au niveau du travail journalistique, c’est la bonne attitude de courage à adopter. Advienne que pourra. Qu’on n’ait pas peur de dire la vérité. Jérome Nzokirantevye : C’est du terrorisme lié à l’activisme militaire de la France dans le monde. De temps en temps, en entendait de petits attentats jusque- là en France. Il faut saluer l’action du président français et la solidarité du peuple français. Ce qui importe, c’est que l’humanité toute entière doit être solidaire contre le terrorisme. Evariste Nzikobanyanka : Je saluts la solidarité des français en ces moments difficiles. Quand les Etats unis ont été attaqués, les musulmans ont condamné. La France est tricolore. Il faut qu’ils mettent ensemble cette diversité.