Indices d`efficacité zootechnique des géno

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Indices d`efficacité zootechnique des géno
Indices d’efficacité zootechnique des génotypes caprins issus d’un croisement dans
les oasis du sud Tunisien
A. GADDOUR* et S. NAJARI
Institut des Régions Arides.4119 Djorf- Médenine, TUNISIE.
* Auteur chargé de la correspondance : [email protected] ou [email protected]
RÉSUMÉ
La comparaison des races pures caprines et des génotypes issus de croisement d'absorption de la population caprine locale par des races amélioratrices a pour but de déterminer les meilleurs génotypes caprins qui permettent
la valorisation des ressources des oasis. L'étude des performances individuelles de la croissance et de la production laitière des races Alpine,
Damasquine et Murciana, est insuffisante pour conclure sur l’intérêt génétique et économique lors du choix de la race amélioratrice. L'étude propose
l'élaboration de deux indices d’efficacité zootechnique pour évaluer la productivité des groupes génétiques purs et croisés. L'indice laitier préconise
une correction des performances laitières par les paramètres de reproduction
et de mortalités des chevreaux. L'indice viande corrige les performances de
la croissance par le poids métabolique des adultes et les taux de productivité numérique. L'analyse des indices, élaborés sur un fichier des données de
16 campagnes de contrôles des performances, a conduit à des évaluations
des génotypes assez différentes de celles établies à partir des comparaisons
des performances individuelles. Il serait nécessaire d’élaborer des indices
plus complets, qui permettent de mieux considérer la productivité ainsi que
les charges de l’élevage caprin intensif, et de les appliquer à l’ensemble des
données afin de répondre aux objectifs génétiques et économiques du projet
de croisement d’absorption de la population caprine locale.
SUMMARY
Efficiency indexes of pure and crossed genotypes caprine in oases of
southern Tunisia
The pure and crossed caprine breeds comparison aims to identify the better
genotypes allowing the oasian resources valorization through a local goat
crossbreeding. The individual growth and dairy performances of Alpine,
Damascus and Murciana breeds are insufficient to conclude on the genetic
and economic interest for the paternal breed choice. The study attempts to
classify the pure and crossed genotypes by using two productive indexes.
The dairy index advocates a dairy performances correction by reproductive
and kid’s mortality parameters. The meat index corrects kid's growth by the
adult metabolic weights and the productivity ratio. The analysis of these
indexes, elaborated on 16 years periodical animal survey results, showed the
genotypes evaluation was different for the classification based on individual
productive performances. Thus, it would be necessary to elaborate a more
completed index to consider the whole productivity and breeding costs before
to follow the genetic and economic objectives of the local goat crossbreeding
in Tunisian oases.
Keywords: Goat, cross breeding, efficiency, goat milk,
kid growth, oases, Tunisia.
Mots-clés : Chèvre, races amélioratrices, croisement,
efficacité, lait, oasis, Tunisie.
Introduction
Les caprins restent parmi les animaux d’élevage les plus
répandus sur le globe [11]. En effet, les chèvres se trouvent
depuis l’équateur jusqu’aux zones climatiques les plus froides
[36]. Par ailleurs, cette espèce est représentée au niveau de la
plupart des systèmes de production animale. A cet égard, les
caprins sont de plus en plus compétitif aux bovins et aux
ovins même dans les systèmes les plus intensifiés et ce grâce
à leur productivité et la qualité organoleptique et hygiénique
des laits et des viandes caprins [1, 28, 31]. Par ailleurs, la
chèvre reste l’animal le plus compétitif dans les zones marginales où les conditions naturelles exigent un minimum de
potentialités d’adaptation et de production chez les ressources
animales [10]. La large distribution des caprins est le fruit
d’une longue évolution génétique qui a abouti à l’élargissement de la variabilité génétique depuis sa domestication qui
remonte à plus de 10 000 ans [36, 10]. Le grand nombre de
races caprines, spécialisées ou mixtes, offre la possibilité
d’exploitation de la plupart des ressources des systèmes de
production par le choix de la race ou du génotype croisé propice
Revue Méd. Vét., 2010, 161, 6, 255-263
eu égard des disponibilités techniques et naturelles de
chaque zone [10]. Toutefois, l’adaptation des populations et
des races locales envers leurs milieux favorise leur utilisation
dans les systèmes à faibles intrants [33].
Les systèmes de production des petits ruminants traditionnels
autour du bassin méditerranéen subissent les impacts des
mutations importantes au sein de la société. La pression du
marché, l'évolution de la demande des consommateurs,
contribuent à modifier rapidement leur organisation [8]. De
nos jours, la rentabilité économique est devenue le principal
critère de continuité de tout système de production animale.
Ainsi, les éleveurs essayent de valoriser au maximum leurs
ressources disponibles, entre autre par le choix d’un cheptel
performant. En effet et en dehors des contraintes et restrictions
naturelles, le recours à de nouvelles races ou génotypes croisés
performants est accessible pour les différentes communautés
d’éleveurs [35]. Plusieurs programmes d’introduction de
nouveaux génotypes ont été appliqués dans plusieurs régions
du monde. La plupart des essais de substitution des ressources
animales locales par l’introduction de génotypes exotiques
256
ou par les croisements se sont soldés par des échecs [48] dont les
causes sont multiples et variées. Le programme d’amélioration
des potentialités génétiques caprines doit s’adapter non seulement aux ressources techniques et naturelles, mais aussi
aux objectifs des producteurs ainsi qu’aux caractéristiques
du matériel animal impliqué dans le programme [9, 32, 34].
Dans les régions arides de la Tunisie, environ 60 % du
cheptel caprin national est élevé sous des conditions naturelles
restrictives et irrégulières [43]. Le cheptel caprin local constitue
une population animale rustique ayant une large variabilité
au niveau de la morphologie et des performances [42, 20,
22, 16, 17]. Dans ces régions arides, la population caprine
locale est essentiellement conduite en mode pastoral ou agropastoral [43, 42, 38, 39]. Toutefois, cette région regroupe plusieurs
oasis où un système de production intensive existait depuis
longtemps autour des ressources hydriques [30]. A coté des
cultures irriguées, l’élevage caprin a toujours fait partie du
système de production au niveau duquel le troupeau de taille
réduite bénéficie d’une alimentation en verdure et contribue
par la production du lait, du chevreau et du fumier [6]. Dans
le système oasien, la chèvre profite d’une conduite intensifiée et peu sensible aux aléas climatiques qui prévalent en
régions à climat difficile [44, 21, 23]. Au niveau de ces systèmes, la chèvre locale ne peut pas valoriser les ressources
par des niveaux de productions élevés. En effet, la chèvre
locale est génétiquement adaptée à l’élevage pastoral nécessitant des capacités particulières de rusticité et où le produit
principal est la viande du chevreau [34]. Par ailleurs, les travaux
de Najari [43] ont montré que le processus de sélection naturelle
subi par la population locale a réduit ses potentialités surtout
laitières. Pour résoudre ce problème, l’une des solutions réside
dans le recours au croisement pour produire de nouveaux
génotypes plus productifs [25, 5, 33]. A cet égard, l’Institut
des Régions Arides de Médenine (Tunisie) a lancé depuis
1980, un projet de croisement d’absorption de la population
caprine locale par des races amélioratrices dans les oasis du
sud Tunisien en vue de produire des génotypes caprins aptes
à valoriser convenablement les ressources oasiennes par de
bonnes performances de croissance et de production laitière
[19]. Plusieurs analyses des données issues du projet ont été
effectuées en vue de déterminer la meilleure race paternelle
ainsi que le niveau de croisement propice [2, 12, 29, 39,
40, 15, 18, 14]. Par ailleurs, les résultats de ce projet ont été
largement diffusés au niveau du secteur par les organismes
de développement de l’élevage). Toutefois, la plupart des
comparaisons des génotypes pures et croisés ont eu recours
aux analyses des performances individuelles (poids des
chevreaux, lactations, …) ; ce qui peut ne pas représenter la
productivité comparative des génotypes qui reste l’objectif
principal de production [13, 14]. En effet, les meilleures performances de croissance ou de lactation ne reflètent pas
nécessairement des bonnes niveaux d’efficacité zootechnique
du groupe animal surtout lorsque les génotypes impliqués
présentent des différences considérables au niveau des caractéristiques productives et nutritionnelles [37]. De ce fait, les
critères d’évaluation des génotypes doivent se conformer à
l’objectif d’amélioration qui est l’efficacité de l’élevage et
non pas le niveau de production individuel.
L’objectif de la présente étude est de réaliser une évaluation
de l’efficacité des différents groupes génétiques issus de
GADDOUR (A.) ET NAJARI (S.)
croisement d’absorption de la chèvre locale, en adoptant des
nouveaux critères de productivité de lait et de la viande. Les
critères proposés synthétisent les performances brutes de lait
et la viande par les paramètres de reproduction et le poids
métabolique de chaque groupe pour tenir compte des produits
et des charges d’élevage. Cette démarche permet d’expliciter
les différences de classements établis sur les performances
moyennes brutes et sur les performances corrigées.
Matériel et Méthodes
MILIEU D’ÉTUDE
La présente partie de l'étude a utilisé les données du
contrôle des performances des différents génotypes caprins
(races pures et croisés) élevés à la chèvrerie de l’Institut des
Régions Arides de Médenine à la station de Chenchou (latitude de 33° 29’ 57,8 nord et longitude de 10° 38’ 37,3). La
station est située dans l’étage bioclimatique aride inférieur ;
la pluviométrie moyenne est autour de 188 mm par an, dont
plus de la moitié est observée aux mois de septembre, octobre
et novembre [16].
MATÉRIEL ANIMAL
Pour réaliser le croisement de la chèvre locale, trois races
amélioratrices ont été choisies : la race Alpine, la race
Murciana-Granadina et la race Damasquine. Les lots de
boucs ont été importés de la France, de l’Espagne et de la
Chypre respectivement [46, 17].
Le choix des races amélioratrices était guidé par l’objectif
du projet d’amélioration. En effet, des races du bassin
Méditerranéen possédant des aptitudes différentes ont été
utilisées; l’Alpine à vocation laitière [4, 49, 24], la
Damasquine pour les performances bouchères [4] et la
Murciana-Granadina [49] pour améliorer la reproduction.
Toutefois, l’usage d’autres races caprines, à l’instar de
l’Anglo-nubienne, pourrait être suggéré, mais ce choix reste
tributaire de l’état d’information des années 1980 sur les ressources caprines exploitées.
Chèvre locale
Le cheptel caprin local constitue une population animale
rustique et à large variabilité au niveau de la morphologie
comme au niveau des performances. Cette population
regroupe plusieurs types pigmentaires [42] probablement à
cause de l’intégration de plus d’une race ou groupe génétique
dans ses origines, à l’instar de la race Nubienne considérée
disparue et diluée dans la population locale [43].
La chèvre locale est de petite taille et de poids adulte léger
(hauteur 76 cm pour le mâle et 60 cm pour la femelle) à l’instar
de la plupart des populations caprines des zones chaudes
[16]. En vertu de sa grande variabilité morphologique, la
population locale est classée dans les groupes animaux à
déterminisme génétique irrégulier [42, 47]. Au niveau du
système pastoral, le poids à la naissance est de 2,41 kg et le
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INDICES D’EFFICACITÉ DES CAPRINS EN TUNISIE
chevreau atteint à 90 jours le poids de 10,6 kg [39]. La
moyenne de la production laitière par lactation est de 98 kg [43].
Schéma de croisement
Le croisement d’absorption de la population caprine locale
consiste à la réalisation d’un accouplement, à chaque génération, entre les femelles croisées (à la première étape, il s’agit
de populations caprines locales) avec des boucs de la race
amélioratrice introduite ; ce qui se traduit par une augmentation
progressive du pourcentage des gènes de la race amélioratrice
d’une génération à l’autre [45, 16, 13, 14]. Le schéma de
croisement d’absorption est présenté par la figure 1.
257
reçu une alimentation à l'auge composée de 2 à 3 kg de verdure produite en station (luzerne, orge en vert, sorgho) plus
une quantité de foin qui varie de 0,5 à 1,2 kg /tête/jour et
environ 500 g de concentré pour toutes les chèvres. Les chèvres
ont reçu, en plus, une complémentation d’environ 300 g en fin
de gestation et au début de la lactation.
Les animaux, jeunes et adultes, ont été identifiés dès la
naissance. Un programme d'hygiène a été rigoureusement
appliqué par l'équipe vétérinaire du projet. Les maladies
parasitaires sont les plus signalées. Par ailleurs, des problèmes
de pneumonie ont sérieusement touché les jeunes et les adultes
des races importées, faisant ainsi des dégâts considérables [43].
COLLECTE DES DONNÉES
Les animaux ont été sujets à des contrôles périodiques et
individuels de la croissance pour les chevreaux et des lactations
pour les chèvres. Les performances de reproduction (lutte,
stérilité, mise bas, avortement,..) et la mortalité sont régulièrement enregistrées.
CONDUITE DES ANIMAUX PURS ET CROISÉS
La base de données utilisée pour l’étude est celle établie
par l’Institut des Régions Arides de Médenine durant la
période du 1980 à 1996. A cet égard, il faut souligner l’importance de la création d’une base d’information four faciliter
l’accès à l’information. En effet, il a fallu regrouper plusieurs
fichiers de différents formats et sources pour maximiser le
profit scientifique des contrôles de performances réalisés.
Actuellement, chaque chercheur dispose d’une information
qui ne correspond qu’aux thèmes qu’il traite. La diversité de
l’information relative aux animaux (alimentation, reproduction,
production, hygiène,..) incite à créer une banque de données
assez complète, régulièrement mise à jour, et qui sert comme
référence pour les organismes de recherche et de développement.
Dès le démarrage du projet, les animaux ont été conduits
en stabulation avec séparation des sexes et des groupes génétiques pour assurer le contrôle de la parenté. Les chèvres ont
1654 fiches de croissance des chevreaux et 993 fiches de
lactation de différents groupes génétiques ont été élaborées
après les vérifications du ficher de base (Tableau I).
FIGURE 1 : Schéma de croisement d’absortion de la population caprine locale
par des races amélioratrices.
Groupe génétique
Locale
Alpine
Damasquine
Murciana
F1A
F1D
F1M
F2A
F2D
F2M
Total
Effectifs de chevreaux
qui ont subi le contrôle
de la croissance
148
767
169
148
137
49
15
176
28
17
1654
Effectifs de chèvres
qui ont subi le contrôle
laitier
150
521
90
111
54
14
7
14
19
13
993
Nombre de campagnes
de suivis des paramètres
zootechniques
12
15
11
13
12
8
5
8
5
2
91
F1A, F2A: croisés Alpine x locale ; F1D, F2D: croisés Damasquine x locale et F1M, F2M : croisés Murciana x locale. F1 : première génération de croisement ; F2 deuxième génération.
TABLEAU I : Récapitulatif des fiches de croissance, de lactation et du nombre de campagnes de suivis des paramètres de reproduction
et des taux de mortalité des chevreaux par génotype étudié.
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258
Les contrôles des performances varient avec les génotypes
qui ont été différemment représentés dans le troupeau expérimental. Les données relatives aux performances de la
reproduction et à la mortalité des chevreaux correspondent à
des informations annuelles enregistrées sur les fiches de chaque
groupe génétique.
EVALUATION DE L’EFFICACITÉ
Compte-tenu des objectifs du projet, le choix de la meilleure
race amélioratrice et le niveau propice de croisement ont fait
appel à plusieurs paramètres et indices de production.
Plusieurs travaux ont été élaborés à travers la comparaison
des performances individuelles des animaux purs et croisés.
Certaines études ont comparé les poids aux âges types des
chevreaux et les gains moyens quotidiens [43, 20, 21] ; d’autres
ont analysé les performances de lactation des chèvres [16].
L’efficacité de chaque génotype peut être estimée par la
correction des performances individuelles moyennes, par
étapes, en tenant compte des charges d’élevage et des paramètres de la reproduction et de la conduite. Quant aux charges
d’élevage, la différence principale entre les groupes génétiques peut être représentée par le poids métabolique adulte.
En effet, le coût de l’alimentation est directement proportionnel au poids de l’animal.
L’objectif de la correction des performances est de permettre une comparaison des groupes génétiques en tenant
compte de leur efficacité économique [3].
Pour la production laitière, on doit considérer la production
totale par lactation, la durée de la lactation et la moyenne
journalière, le taux de fertilité tient compte des chèvres présentes et non en lactation [43].
La production de la viande par campagne d’élevage
dépend de la reproduction, de la conduite sanitaire et de la
croissance individuelle des chevreaux. L’efficacité de la
reproduction peut être estimée par des paramètres comme la
fertilité, qui permet de tenir compte des charges relatives aux
animaux stériles et, également, par les taux d’avortement et
de la prolificité qui sont en relation directe avec la taille de la
portée. Enfin, le nombre des chevreaux produits et sevrés
dépend également du taux de mortalité des jeunes. La multiplication de la production en nombre des chevreaux par les
performances de la croissance individuelle, permet de définir
la production de la viande de chaque groupe génétique pour
tous les animaux présents dans la station.
GADDOUR (A.) ET NAJARI (S.)
N2 = nombre des chevreaux produits par femelle mise à la
lutte relative à l'âge de 90 jours = (taux de fécondité - taux de
mortalité sevrage)/100.
Les indices N1 et N2 seront utilisés pour pondérer le poids
moyen des chevreaux par génotype à chaque âge considéré, soit :
V1 = production de la viande par femelle mise à la lutte au
moment de mise bas = N1 * poids moyen des chevreaux à
la naissance.
V2 = production de la viande par femelle mise à la lutte
relative aux chevreaux à l'âge de 90 jours = N1 * poids
moyen des chevreaux à 90 jours.
Calcul de la production laitière totale corrigée
Pour chaque génotype, seules les chèvres qui ont mis bas
auront une lactation ; c'est pourquoi, on a corrigé par le taux
de fertilité qui tient compte des charges induites par les
femelles stériles.
L1= production totale par femelle mise à la lutte = production totale brute * taux de fertilité /100.
Correction par le poids métabolique
Ces charges sont essentiellement dues à l'alimentation et
sont directement liées au poids de l'animal [3]. A cet égard,
nous avons choisi le poids métabolique (P0.75) pour corriger
les charges par génotype. D’ailleurs, en raison des différences
importantes de poids des différents génotypes, la correction
sur ce critère devient nécessaire pour pouvoir comparer les
performances.
Indice de la production de la viande corrigée par les charges
V'1 = quantité de la viande produite par kg métabolique
d’une femelle mise à la lutte au moment de mise bas = V1 /
poids métabolique.
V'2 = quantité de la viande produite par kg métabolique
d’une femelle mise à la lutte relative aux chevreaux à l'âge de
90 jours = V2 / poids métabolique.
Indice de la production laitière corrigée par les charges
L'1 = production totale par kg de poids métabolique de
femelles mises à la lutte = L1 / poids métabolique.
Résultats et Discussion
Correction par les performances de reproduction
EFFICACITÉ DE LA PRODUCTION DE LA VIANDE
Indice de la production de la viande du chevreau
Performances de la croissance corrigée par les paramètres
de reproduction
Cet indice a été estimé pour deux âges des chevreaux : à la
naissance et à l’âge de 90 jours. Il s’agit du calcul du nombre
moyen de chevreaux vivants à chaque âge par rapport à l’effectif élevé par génotype.
N1 = nombre des chevreaux produits par femelle mise à la
lutte au moment de mise bas = (taux de fécondité - taux de
mortalité naissance)/100.
Suite à la combinaison des taux de fécondité et des mortalités
de chaque génotype, nous avons évalué le nombre moyen par
chèvre mise à la lutte, de chevreaux à la naissance et à l’âge
de 90 jours (Tableau II).
Au sein des races pures, la chèvre locale s'est distinguée
par le nombre plus élevé des chevreaux produits à tous les
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INDICES D’EFFICACITÉ DES CAPRINS EN TUNISIE
Groupe
génétique
Taux de
fécondité
(%)
Alpine (A)
Damasquine
Murciana
Locale (Lo)
F1A
F2A
F1D
F2D
F1M
F2M
127,07
129,71
118,27
142,50
125,07
113,75
153,75
140,67
136,14
105
259
Ecart-type Mortalité Ecart-type Mortalité Ecart-type Nombre des Nombre des
fécondité naissance mortalité
sevrage
mortalité chevreaux à la chevreaux à
naissance
sevrage naissance = N1 à l’âge de
90 jours = N2
22,74
4
3,43
21
1,16
1,23
1,06
19,15
1,37
2,45
17,99
7,76
1,28
1,12
24,16
0,48
1,73
14,05
1,17
1,18
1,04
30,89
1,52
3,01
13,56
7,55
1,41
1,29
27,8
2,94
4,44
14,29
1,35
1,22
1,11
32,2
6,91
1,3
10,68
8,42
1,07
1,04
38,84
0
0
17,45
1,15
1,54
1,36
34
1,82
4,06
13,79
1,32
1,39
1,27
49,31
0
0
14,05
1,07
1,36
1,22
7,05
0
0
0
0
1,05
1,05
TABLEAU II : Taux de fécondité, mortalité naissance, mortalité sevrage et nombre moyen de chevreaux produits aux âges types pour
chaque femelle mise à la lutte.
âges étudiés. Une chèvre locale mise à la lutte donne en
moyenne 1,41 chevreau vif par portée et 1,29 chevreau
atteint l’âge de 90 jours. La productivité numérique assez
élevée reste l’une des caractéristiques d’adaptation des races
locales [33, 7]. Le processus de sélection naturelle a logiquement favorisé la continuité du groupe génétique à travers
la réussite de la reproduction et par conséquence le renouvellement du cheptel local [43]. Quant à la productivité
numérique de la race Alpine, elle a été sérieusement réduite
entre la naissance et l’âge de 90 jours à cause des taux de
mortalité élevés observés chez cette race. Ces taux ont atteint
plus que 40 % durant certaines campagnes. Il s’agit d’une
interaction entre le génotype et le milieu qui s’exprime différemment au niveau de la survie des génotypes importés
[43].
Au niveau des génotypes croisés, seuls les chevreaux F1D
ont dépassé en nombre les chevreaux produits par la chèvre
locale (Tableau III). Cette supériorité exprime un phénomène
d’hétérosis qui était clair avec les Damasquins [26, 25]. Les
croisés ayant des pères Damasquins ont survécu jusqu’à l’âge
Groupes
génétiques
Les poids moyens des chevreaux ont été ajustés par les
indices précédents ce qui a permis d’obtenir la quantité
moyenne de viande produite par femelle mise à la lutte de
chaque génotype (Tableau III).
En race pure, la chèvre Damasquine confirme sa réputation
de race lourde et productrice de la viande. En effet, elle a
produit le plus de viande de chevreau jusqu’à l’âge de 3
mois. Alors qu'on remarque que la chèvre Alpine présente un
indice de production de la viande inférieure à celle de la
population locale, à l’âge de 90 jours, en dépit de la valeur
du poids moyen du chevreau Alpin. Ce résultat reflète la
forte sensibilité de la chèvre Alpine à la conduite du troupeau
et aux aléas climatiques de notre pays. Les plus faibles taux
de productivité correspondent à la race Murciana.
Seuls les croisés Damasquins, F1D et F2D, présentent des
productions de la viande, par chèvre mise à la lutte, supérieures
Poids moyen du chevreau (kg)
Naissance
Alpine (A)
Damasquine (D)
Murciana (M)
Locale (Lo)
F1A
F2A
F1D
F2D
F1M
F2M
de 90 jours, en effet, cet indice numérique a resté supérieur à
1,27 à l’âge de trois mois.
3,61
3,66
2,38
2,87
3,05
3,35
3,49
3,36
2,61
2,72
Ecart-type
à la naissance
0,68
0,57
0,56
0,72
0,75
0,77
0,54
0,6
0,32
0,43
90 jours
13,14
14,51
11,07
11,89
13,30
14,11
13,87
14,17
11,76
11,99
Ecart-type
à 90 jours
2,92
4,23
2,6
3,04
3,07
3,32
2,61
2,99
2,21
2,93
Quantité de la viande produite
en (kg)
à la naissance à 90 jours
= V1
= V2
4,44
13,93
4,69
16,25
2,80
11,51
4,04
15,34
3,72
14,76
3,58
14,67
5,37
18,86
4,67
18
3,55
14,35
2,86
12,59
TABLEAU III : Poids moyen du chevreau et quantité de la viande produite par femelle mise à la lutte en fonction des génotypes.
Revue Méd. Vét., 2010, 161, 6, 255-263
260
GADDOUR (A.) ET NAJARI (S.)
à celle de la population locale et voire même à celle de la race
pure. La vigueur de l’hybride ou hétérosis est significative avec
la race Damasquine au niveau du poids du chevreau et de
l’indice de productivité numérique.
Performances corrigées par le poids métabolique
L'objectif de cette correction est d'inclure les charges d'alimentation relatives à chaque génotype, à travers le poids
métabolique (Tableau IV).
Suite à la correction par le poids métabolique, on remarque
que la chèvre locale présente le « rendement » le plus élevé
par rapport aux races pures importées. Alors que le rendement
de la F1D est le plus élevé de tous les groupes génétiques
présents. Egalement, les croisés F1M présentent un rendement
supérieur à celui de l'Alpine et de ses croisés en vertu du
poids métabolique élevé de ces derniers. Toutefois, on
remarque que la différence entre le rendement de la F1D et
de la chèvre locale est assez faible (0,04 kg/1 kg du poids
métabolique).
[16]. La conduite de la reproduction n'a pas influencé la
supériorité en production laitière de la race Alpine par rapport
aux autres races pures. Cependant, on remarque que les chèvres
croisées de la première génération (F1A) sont devenues plus
performants que celles de la F2A. En avançant dans l’absorption, les chèvres croisées présentent plus de problèmes
de fertilité et deviennent plus sensibles à la conduite.
D’ailleurs cette remarque est valide quelque soit la race
paternelle.
Performances corrigées par le poids métabolique
A travers cette correction, nous envisageons de tenir compte
des charges d'alimentation relatives à chaque groupe génétique (Tableau VI).
EFFICACITÉ DE LA PRODUCTION LAITIÈRE
La correction par le poids métabolique a abouti à un bouleversement du classement des génotypes par rapport à celui
issu des résultats précédents. A cet égard, le faible poids
métabolique a favorisé la race Murciana vis-à-vis de la
Damasquine. Quant aux génotypes croisés, toutes les chèvres
de la première génération présentent des performances supérieures à celles de la deuxième génération de croisement
respectif.
L'amélioration de la production laitière dans les oasis représente le premier objectif du projet de croisement d’absorption de
la population caprine locale.
Discussion
Les taux de fertilité de chaque génotype ont été utilisés
pour pondérer la production par lactation et tenir compte des
chèvres mises à la lutte et qui n’ont pas réalisé des mises bas
et des lactations (Tableau V).
A l'issu des analyses effectuées des données issues de 16
campagnes de suivis des performances de la chèvre locale,
des races amélioratrices et des groupes génétiques croisées,
on peut conclure que l’évaluation des potentialités des génotypes animaux est tributaire des indices d’efficacité utilisés
comme critères de comparaison. En effet, la correction des
performances brutes a conduit à des classements différents
des races pures et des croisés.
On remarque que, suite aux corrections et pour les races
pures, aucun changement n'a été enregistré par rapport au
classement établi suivant les performances moyennes brutes
Concernant la chèvre locale, l’application des corrections
par les performances de reproduction ainsi que par les charges
d’élevage confirment ses potentialités génétiques réduites surtout
Performances laitières corrigées par les paramètres
de reproduction
Groupes
génétiques
Alpine (A)
Damasquine (D)
Murciana (M)
Locale (Lo)
F1A
F2A
F1D
F2D
F1M
F2M
Poids vifs
adulte (kg)
51,6
47,2
33,2
31,4
36,2
43,9
39,3
39,2
33,3
33
Poids métabolique
(kg) = (Poids vifs adulte)0,75
19,25
18
13,83
13,26
14,76
17,05
15,7
15,67
13,86
13,77
Quantité de la viande produite en kg
par kg du poids métabolique
à la naissance
= V’1
0,23
0,26
0,2
0,3
0,25
0,21
0,34
0,3
0,26
0,21
à 90 jours
= V’2
0,72
0,9
0,83
1,16
1
0,86
1,2
1,15
1,04
0,91
TABLEAU IV : Poids vifs adulte, poids métabolique et quantité de la viande produite en Kg par Kg du poids métabolique de femelle
mise à la lutte.
Revue Méd. Vét., 2010, 161, 6, 255-263
INDICES D’EFFICACITÉ DES CAPRINS EN TUNISIE
Groupes
génétiques
261
Production
totale brute (kg)
Ecart-type
production
totale
Taux de
fertilité (%)
Ecart-type
fertilité
248,44
180,5
189,6
137,53
164,53
226,21
183,41
180,18
179,37
160,82
101
60,93
75,08
45,81
96,45
117,82
75
103,72
85,34
64,14
88,59
95
88,04
92,71
93,38
84,01
98,44
100
95,14
95
1,43
4,46
1,11
6,09
7,96
1,63
4,41
0
7,7
7,07
Alpine (A)
Damasquine (D)
Murciana (M)
Locale (Lo)
F1A
F2A
F1D
F2D
F1M
F2M
Production
totale par
femelle mise à la
lutte (kg) = L1
220,09
171,48
166,92
127,5
153,64
190,04
180,55
180,18
170,65
152,78
TABLEAU V : Taux de fertilité, production totale par lactation brute et par femelle mise à la lutte.
Groupe génétique
Alpine (A)
Damasquine (D)
Murciana (M)
Locale (Lo)
F1A
F2A
F1D
F2D
F1M
F2M
Poids vif adulte
(kg)
Poids métabolique
(kg) = (poids vif adulte)0,75
51,6
47,2
33,2
31,4
36,2
43,9
39,3
39,2
33,3
33
19,25
18
13,83
13,26
14,76
17,05
15,7
15,67
13,86
13,77
Production totale par kg
métabolique de femelles
mises à la lutte (kg) = L’1
11,43
9,53
12,07
9,62
10,41
11,15
11,5
11,5
12,31
11,1
TABLEAU VI : Poids vifs adulte, poids métabolique et quantité du lait produite par kg du poids métabolique de femelle mise à la lutte.
pour la production laitière. En dépit de l’intensification des
conditions d’élevage, les performances de la croissance des
chevreaux et de lactation de la chèvre locale sont restées
réduites. Toutefois, l’amélioration nette des performances
reproductrices en intensif a consolidé la compétitivité de la
chèvre locale en tant de race allaitante et productrice de la
viande. A cet égard, l’élevage d’une chèvre locale dans les
oasis correspond à une production moyenne de plus de 15 kg
de viande du chevreau âgé de 3 mois ; d’ailleurs seule la race
Damasquine, en pure, a pu réaliser des performances supérieures. Les bonnes aptitudes de reproduction ont été confirmées
chez beaucoup de races autochtones des zones difficiles. Dès
que la chèvre locale trouve des conditions d'élevage favorables,
elle répond par la réalisation de hautes performances reproductives ; en effet, le taux de prolificité a atteint en moyenne
153 % chez la chèvre locale. Ainsi, le processus de sélection
naturelle, qui a abouti à l'acquisition des caractères d'adaptation,
a aussi conduit à sédimenter les gènes responsables de la continuité
du groupe génétique sous les conditions difficiles, même en
dépit des gènes de production [45]. L’une des conditions d’aRevue Méd. Vét., 2010, 161, 6, 255-263
daptation de la chèvre locale est d’être capable de se régénérer
même sous les conditions difficiles, et il s’agit bien d’une
qualité génétique. La réduction des potentialités génétiques,
sous l’impulsion de la sélection naturelle, a concerné essentiellement la production laitière, couteuse en énergie et non
sollicitée par le système d’élevage pastoral. D’ailleurs, les
performances laitières de la chèvre locale en intensif n’étaient
que légèrement supérieures à celles réalisées sur les parcours
[43]. Une chèvre locale mise à la lutte, ne donne en moyenne qu’environ 97 kg de lait par lactation ; ce qui consolide le
choix de croisement comme technique d’amélioration des
potentialités génétiques des caprins dans les oasis. A cet
égard, le croisement d'absorption a permis d'améliorer les performances caprines dans les oasis surtout par l’augmentation
des niveaux de production individuelle en viande et en lait.
Par ailleurs, les productions des races introduites sont largement inférieures à celles réalisées dans leurs pays de provenance, il s’agit certainement des effets d’une interaction
génotype*milieu [18] que même l’intensification n’a pu
contourner.
262
La comparaison des potentialités des races pures caprines
et des génotypes issus de croisement d'absorption, sur la base
des performances individuelles de la croissance des chevreaux
et de lactation des chèvres, est insuffisante pour conclure sur
l’intérêt génétique et économique lors du choix de la race
amélioratrice. Des indices d’efficacité ont été élaborés pour
corriger les performances laitières et de la croissance par les
paramètres de reproduction et de la mortalité des chevreaux.
Suite à l'application des indices bioéconomiques, les analyses
ont conduit à des évaluations des génotypes assez différentes
de celles établies à partir des comparaisons des performances
individuelles. Par conséquent, l'intégration des composantes
de l’efficacité, telle que la fertilité, la mortalité et le poids
métabolique, est indispensable pour le choix raisonnable des
races amélioratrices. Toutefois, l'élaboration des indices bioéconomiques doit tenir compte de toutes les composantes et
les facteurs de production pour aboutir à des évaluations
conformes aux objectifs économiques et zootechniques de
croisement d'absorption de la chèvre locale.
De nombreuses études rapportent les résultats de l’utilisation
de croisement pour la production du lait ou des chevreaux de
boucherie [9, 32] ; ces études ont abouti au fait que l’efficacité
d’élevage des animaux croisés dépend d’un ensemble de facteurs
de variation et des objectifs de l’amélioration. Nos résultats
confirment que l’efficacité peut être acquise à travers le phénomène de vigueur hybride individuelle ou maternelle, encore
appelée hétérosis [25], qui s’exprime sur certains caractères
tels que la prolificité, la survie des chevreaux en croissance
[9, 32].
Concernant l’efficacité de production de la viande, les
indices montrent que les races lourdes (Damasquine), enregistrent des normes de productivité légèrement supérieures à
celles de la chèvre locale. Selon Gipson [27], les plus grandes
femelles produisent de plus gros chevreaux mais elles
requièrent également une diète plus riche pour se maintenir
et se reproduire. De plus, les plus grandes femelles ne sont
pas nécessairement les plus productives. Par conséquent, il
est préférable de mettre l'emphase sur la productivité plutôt
que sur la taille des races à croiser. D'ailleurs, Mitcham et
Mitcham [37] mentionnent qu'une production commerciale
de chevreaux de boucherie typique s'efforce à privilégier des
chèvres “de taille moyenne, rustiques, à longévité élevée,
très maternelles, fertiles, très prolifiques, bonnes laitières et une
progéniture très vigoureuse”. Ces auteurs disent également
que les boucs paternels ou terminaux doivent être sélectionnés
pour leur croissance et leur conformation bouchère. Notons
à cet égard, que même dans les oasis de la région, le produit
principal des éleveurs reste la viande [23].
Pour la production laitière, la correction des performances
brutes a conservé la supériorité de la chèvre Alpine en race
pure et en croisement [21, 40]. Toutefois, les marges de profit
se voient plus réduites et limitent les ambitions de création
d’une filière “lait de chèvre” en intensif. Les niveaux de productivité sont restés limités et correspondent surtout aux
croisés de la première génération qui ne peuvent pas servir
comme génotypes stables à élever. En effet, l’avancement
dans les générations de croisement conduit à une réduction
de productivité et pose la question de l’efficacité de l’absorption prolongée de la population locale. D’autres voies
GADDOUR (A.) ET NAJARI (S.)
d’amélioration peuvent, peut-être, constituer une alternative ;
aussi, l’efficacité ne serait-elle en même temps améliorée par
les facteurs non génétiques en fonction de l’importance
reconnue de l’interaction génotype*environnement [18].
L’application des indices d’efficacité a permis une
meilleure analyse des résultats zootechniques du projet
tenant compte des objectifs et des conditions locales de production. Toutefois, l’élaboration d’indice plus complet pour
aboutir à des conclusions plus concrétisées sur les marges
économiques que les éleveurs puissent réaliser, indépendamment
des performances, via les différentes voies d’amélioration
possibles. L’élevage reste enfin un exercice économique et
toute amélioration doit être traduite en termes comptables.
Conclusion
A l'issue des analyses effectuées, on peut conclure que l'évaluation de la productivité des groupes génétiques purs et
croisés, conduit à des constats variables selon l'approche de
la comparaison. En effet, l'usage des indices d’efficacité a
abouti à des classifications des groupes génétiques différentes
de celles issues des études des performances individuelles.
Par conséquent, l'intégration des composantes de l’efficacité,
telles que la fertilité, la mortalité et le poids métabolique, est
indispensable pour le choix raisonnable de la race amélioratrice.
Toutefois, l'élaboration des indices bioéconomiques “complets”
doit tenir compte de toutes les composantes et les facteurs de
production pour aboutir à des évaluations conformes aux
objectifs économiques et zootechniques de croisement d'absorption de la population caprine locale. Il serait par ailleurs,
bénéfique d’évaluer la réponse des éleveurs en terme de
choix des génotypes caprins en fonction des ressources des
différents troupeaux et systèmes. En effet, les génotypes
croisés, issus de ce projet, ont été largement diffusés au
niveau des élevages de la région. L’appréciation des éleveurs
d’un génotype ou de l’autre synthétise la plupart des aspects
relatifs à la productivité et à la conduite sous les conditions
réelles de la région.
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