risques naturels

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risques naturels
DIRECTIVES OPERATIONNELLES DE LA BOAD
RISQUES NATURELS
1. D’importantes régions dans le monde sont exposées à des risques naturels.
Les pays l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) ne
sont pas exempts des ces risques naturels. Les effets directs, indirects et
cumulatifs des inondations, des sécheresses et parfois des tremblements
de terre1, entravent le développement. Le rapport direct qui existe entre la
détérioration de l’environnement et les risques naturels est à double sens;
d’une part, l’érosion des sols, le déboisement, la désertification et la
dégradation du littoral accentuent les risques de catastrophes et d’autre
part, les risques naturels aggravent la détérioration du milieu. De surcroît, les
pertes humaines et économiques que peut subir une région sont
directement liées à sa vulnérabilité devant les dangers naturels.
2. Il est possible de favoriser la poursuite du développement si l’on arrive à
diminuer cette vulnérabilité. Des stratégies de développement et une
gestion pertinente permettent de réduire les pertes dues
à des
catastrophes naturelles. Il importe qu’une planification et une gestion qui
puissent se parer contre les catastrophes reposent sur une réelle
compréhension de ces risques et que ces connaissances soient intégrées
dans les plans sociaux et économiques. Par ailleurs, les pronostics
concernant les changements climatiques indiquent une élévation du
niveau de la mer, l’arrivée de sécheresses plus sévères, le déplacement de
territoires agricoles. Les populations les plus exposées sont celles des pays
en développement dont les Etats de l’UEMOA. Ceci met en évidence la
Pour le moment l’Afrique de l’ouest n’a pas encore enregistré un tremblement de terre de
grande magnitude.
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nécessité de mettre en place des mesures et une organisation efficaces en
prévision de ces changements2.
Pertinence par rapport aux investissements de la BOAD
3. Dans ces dernières années, le nombre
et les conséquences des
catastrophes naturelles dans le monde, notamment en Afrique de l’ouest
se sont multipliés. Elles ont sérieusement entravé la croissance du
développement en occasionnant une importante réaffectation de
ressources vers les secours d’urgence et la reconstruction. La vulnérabilité
de certaines régions exposées à des catastrophes naturelles s’accentue en
raison de la dégradation continuelle de l’environnement, de la croissance
démographique, et de la concentration d’infrastructure dans des régions
sujettes aux catastrophes. L’ampleur des investissements des Etats
membres pour réparer les dommages causés par les catastrophes indique
combien il est nécessaire de : (a) renforcer la protection des Etats
membres contre les catastrophes et (b) d’incorporer une gestion des
risques naturels dans les projets d’investissement.
4. Les investissements que la BOAD finance – qu’il s’agisse du secteur de
l’énergie, de l’éducation, de la santé, de l’agriculture, de l’industrie et du
développement urbain – sont exposés aux catastrophes. La capacité pour
le secteur public et privé de faire face aux risques naturels et d’intégrer
dans les programmes de développement des mesures de prévention et
d’atténuation est, à l’heure actuelle, limitée dans les Etats membres. De
plus, l’incidence que ces risques naturels peuvent avoir sur la situation
économique et financière n’est pas suffisamment maîtrisée.
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Les présentes lignes directrices ont été préparées sur la base des documents similaires des institutions
internationales notamment le Groupe de la Banque mondiale et le Groupe de la Banque africaine de
développement.
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5. Les raisons essentielles pour lesquelles les risques naturels
ne sont pas
intégrés dans les programmes de développement tiennent à : (a) un
manque de compréhension des mesures d’atténuation qui permettraient
de prévenir ou réduire les pertes causées par les catastrophes, (b) la
faiblesse des institutions ; (c) des moyens inadéquats de collecte et de
traitement des informations nécessaires concernant les risques naturels ; (d)
une absence de coordination des secteurs lorsqu’il s’agit d’établir une
politique de réduction des risques ; et (e) à une mise en œuvre et un suivi
des mesures d’atténuation mal dirigés.
6. Les
mesures
de
prévention
et
d’atténuation
des
catastrophes
appartiennent désormais aux objectifs que s’est fixée la Décennie
internationale de la prévention des catastrophes naturelles déclarée dans
les années 1990 par les Nations Unies. Les organismes internationaux et
nationaux développent des programmes qui leur sont destinés et auxquels
participent activement les ONG et le secteur privé. La prévention des
risques naturels fait partie également du domaine d’intérêt de nombreuses
initiatives qui touchent à la question des changements climatiques. Un
certain nombre de colloques internationaux dont le Groupe d’experts
intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et la Conférence sur
l’environnement organisée en 1992 par les Nations Unies ont porté sur ces
questions et sur l’aggravation des sinistres.
Politique et procédure opérationnelle de la BOAD
7. Pour la BOAD, parce que les projets de reconstruction d’urgence doivent
être traités rapidement pour remettre en état des installations existantes, ils
ne nécessitent pas d’évaluation des impacts sur l’environnement et le
milieu social complète mais en revanche, il importe de déterminer les
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pratiques écologiquement impropres appliquées et d’incorporer, dès lors,
les mesures de redressement nécessaires dans le projet de reconstruction
d’urgence qui, éventuellement, pourront faire l’objet d’une future
opération de prêt.
8. Les principaux éléments d’action à prendre en compte pour la mise en
place d’une opération de prêt d’urgence doivent :
• faire porter les interventions sur la reconstruction économique plutôt
que sur les mesures de secours;
• démontrer les bienfaits économiques (même s’ils ne sont pas
aisément quantifiables);
• admettre la nature temporaire de l’intervention même s’il s’agit d’un
projet à grande échelle;
• déterminer l’urgence et l’efficacité des actions à court et à moyen
terme; et enfin,
• indiquer les perspectives qui permettront d’atténuer l’impact des
actions d’urgences futures.
9. Les mesures qui permettent d’atténuer les effets de futures actions
d’urgence visent à : (a) ce que les études de stratégie, de planification et
de programmes d’investissement nationaux se soucient des risques de
catastrophes naturelles de grande ampleur; (b) à ce qu’une étroite
collaboration s’établisse entre les organismes internationaux et les ONG; (c)
à ce que le personnel de la BOAD porte son attention sur les techniques
qui permettent de prévenir les risques naturels et (d) à inclure des moyens
de prévention/atténuation dans des prêts classiques aussi bien que dans
des opérations de prêt d’urgence, le cas échéant.
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10. La présente Directive vise à restaurer aussitôt les actifs et la productivité.
Les aspects qu’il faut examiner dans la préparation de Prêts à la
reconstruction d’urgence comprennent :
• la participation rapide du personnel de la Banque ;
• des objectifs limités et un calendrier réaliste ;
• des exigences qui se rapportent davantage à la situation d’urgence
qu’à la politique macro-économique ;
• des dispositions de mise en œuvre
simples et le déploiement de
toutes les compétences des institutions en place y compris des
agences sectorielles, des ONG et des groupes communautaires, le
recours à des modèles de reconstruction standard qui résistent aux
catastrophes naturelles; et enfin,
• l’insertion de mesures de prévention et d’atténuation pour enrayer
l’incidence de futures catastrophes.
Lignes directrices pour les évaluations des impacts sur l’environnement et sur
le milieu social
11. Le
procédé
de
préparation
d’une
évaluation
des
impacts
sur
l’environnement et le milieu social offre un cadre à partir duquel on peut
étudier les risques naturels et évaluer les coûts et avantages que
représentent les mesures de prévention et d’atténuation des catastrophes.
Il permet également d’analyser les solutions de rechange aux activités de
développement qui comportent moins d’impacts et paraissent moins
fragiles devant des risques naturels, ainsi que de déterminer les mesures de
prévention et de réduction des pertes.
12. Il est important lors de l’évaluation des risques naturels de prendre en
considération les qualités et caractéristiques spécifiques des divers agents
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en cause ainsi que de leurs effets potentiellement directs et secondaires.
Les dégâts causés par les inondations par exemple peuvent être dues,
d’une part, à l’effet direct de la force de l’eau et d’autre part, à la
vulnérabilité des populations (mode de construction). Les tremblements
de terre peuvent également avoir des effets directs et indirects tels des
tsunamis, des incendies et des glissements de terrain. Il est également
essentiel d’identifier les activités qui sont susceptibles d’intensifier ces
phénomènes naturels. Le déboisement, par exemple, détériore les bassins
versants, accélère l’érosion et la dégradation des sols et amplifie les
inondations. La compilation des informations portant sur l’interaction des
risques naturels et du développement devrait aboutir à un bilan descriptif
pouvant s’appliquer à une évaluation des risques et servir à la mise en
place d’actions d’urgence.
13. Une évaluation des impacts sur l’environnement et le milieu social des
risques naturels comporte les aspects suivants :
(a) Déterminer les risques naturels et leurs caractéristiques, leur intensité,
leur répartition ainsi que leur fréquence et leur probabilité
d’occurrence en consultant les archives et les statistiques.
(b) Identifier les secteurs critiques de l’économie et des ressources
naturelles susceptibles d’être touchés par des risques naturels,
analyser les contraintes et les conflits que ces risques peuvent infliger
à chacun de ces secteurs et aux ressources naturelles et examiner
les mesures structurelles et non structurelles qui peuvent permettre
de les diminuer.
(c) Évaluer la vulnérabilité de chaque secteur ou région à risque en
tenant
compte
des
installations,
de
l’infrastructure
et
des
populations exposées et spécifier les moyens qui permettraient de la
diminuer.
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(d) Pour chaque secteur ou région à risque, examiner les normes de
pratiques, leurs critères de conception et d’entretien qui peuvent les
exposer et apporter les changements nécessaires pour y remédier.
(e) Déterminer l’emplacement des installations telles que les stations
hydroélectriques, les installations de stockage du pétrole et du gaz,
ou les industries exposées aux risques naturels.
(f) Pour les installations ou industries à risque, spécifier des stratégies de
prévention en proposant également d’autres emplacements et
procéder à l’analyse du rapport coût efficacité de ces différentes
possibilités.
(g) Examiner la capacité des institutions locales, régionales et
nationales de se doter de mesures de prévention et d’atténuation
en accordant une large place aux mécanismes de coordination
entre ces diverses institutions et aux régions qui nécessitent un
renforcement.
(h) Examiner le rôle du secteur privé (p. ex. ONG, compagnies
d’assurances, banques, promoteurs) en se demandant s’il contribue
à augmenter ou à diminuer la vulnérabilité des secteurs ou des
régions en question.
(i) Dégager les capacités spécifiques des ONG locales à développer
des mesures de prévention en insistant sur la participation des
communautés, les programmes de sensibilisation et de formation.
(j) Examiner les réglementations et les mesures de prévention et
d’atténuation en vigueur à l’échelon national et local et déterminer
les besoins.
(k) Étudier les options de développement par rapport à leur incidence
sur les risques naturels.
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14. La plupart des informations dont disposent les pays sujets à des
catastrophes dont les plus fréquentes dans les Etats de l’UEMOA sont des
inondations et qui pourraient servir à prévenir les effets des risques naturels
ou à prévoir un plan d’action après une catastrophe n’ont pas été
recueillies dans cette optique. Pour cette raison, il faudra adapter ces
données disparates et les appliquer en ce sens.
15. Il importera d’évaluer, pour chaque analyse de cas, la capacité des
institutions en place à développer et à mettre en œuvre une politique des
risques naturels en faisant appel à des réglementations (arrêtés), à des
incitations/éléments dissuasifs économiques (fiscalité, crédit, subventions),
à des contrôles de l’occupation des sols et de la construction. Il
conviendra, de la même façon, d’examiner la capacité des institutions à
développer et à réaliser des programmes de sensibilisation et de formation.
Des
recommandations
judicieuses
en
matière
de
renforcement
institutionnel et de programmes éducatifs qui permettent d’impliquer les
organismes et les populations concernés dans la préparation d’un
programme de prévention contre les catastrophes devraient faire partie
du plan.
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