La fracture du col du fémur - docteur

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La fracture du col du fémur - docteur
La fracture du col du fémur : un problème grave de santé publique.
Il s’agit d’une fracture rare chez l’enfant et l’adulte jeune, mais qui devient
fréquente chez la femme après 60 ans, survenant lors d’un traumatisme
minime (chute de sa hauteur).
Il y a actuellement 50 000 fractures du col fémoral par an en France. Ce chiffre
tend à s’élever avec le vieillissement de la population.
Il s’agit d’une fracture potentiellement grave, car le risque de mortalité après
fracture du col fémoral est important, et ce d’autant plus que le patient est
âgé. Le risque de décès après fracture est de 10 % pendant l’hospitalisation, et
jusqu’à 30 % dans l’année qui suit ! Les raisons sont nombreuses : la première
est que la chute est souvent le symptôme d’une altération de l’état général.
Puis la perte de l’autonomie, l’intervention, les complications de l’alitement, les
décompensations cardiaques ou pulmonaires d’un état déjà bien fragile sont
d’autres raisons qui peuvent aggraver le pronostic.
Pour éviter tout cela, le patient doit donc retrouver son autonomie le plus
rapidement possible. Il faudra, avant d’envisager une intervention dans les
meilleurs délais, s’assurer que le patient pourra la supporter : c’est l’intérêt de
la consultation anesthésique, mais les contre-indications sont rares car il vaut
toujours mieux opérer !
Les différents types de fractures :
Le col du fémur a une situation particulière, en « porte-à-faux », expliquant la
fréquence de sa fracture, favorisée par l’ostéoporose.
Zones a et b : travées osseuses solides. Zone c : zone de faiblesse
En fonction du déplacement de la fracture, le traitement sera différent.
Il y a 4 types de fractures :
Fracture engrénée
Fracture déplacée en varus
fracture non déplacée
fracture très déplacée
il existe également un autre type de fracture, plus basse que les précédentes,
souvent assimilées aux fractures du col, que sont les fractures du massif
trochantérien.
En rouge, la zone de fracture, plus basse que le col fémoral
Comment fait-on le diagnostic ?
La fracture du col fémoral est causée par une chute, et entraîne une vive
douleur avec impossibilité immédiate de marcher pour les cas déplacés, et une
déformation typique du membre inférieur :
La jambe droite est raccourcie, le pied tourné vers l’extérieur
Pour les fractures engrénées, la marche est encore possible mais douloureuse.
Le bilan radiographique standard suffit à faire le diagnostic. Parfois le trait n’est
pas visible et il est nécessaire de faire d’autres examens complémentaires.
Exemples :
Fracture du col fémoral déplacée
Fracture du massif trochantérien
Traitement des fractures du col fémoral :
Il y a 3 types de traitement :
 Traitement fonctionnel :
Il est réservé aux cas non déplacés, engrénés. Mais le risque de
déplacement secondaire reste important, raison pour laquelle certains
préfèrent fixer la fracture d’emblée.
 Ostéosynthèse :
C’est une technique de fixation qui consiste à mettre en place une plaque et
une grosse vis dans la tête du fémur pour :
 fixer la fracture,
 éviter que la fracture se déplace
 permettre la reprise précoce de la marche.
Une autre technique d’ostéosynthèse consiste à mettre en place un clou à
l’intérieur du fémur, solidaire d’une gosse vis dans la tête fémorale.
Ces 2 techniques sont le traitement de choix des fractures du massif
trochantériens. La vis-plaque DHS est plus indiquée dans les fractures non
déplacées du col du fémur.
 La prothèse de hanche :
Comme pour la coxarthrose, la tête du fémur est enlevée, et remplacée
par la prothèse :
Comment se passent les suites post-opératoires ?
Après l’opération, il faut d’abord prévenir les complications de l’alitement :
- La phlébite : prévenue par la verticalisation précoce, la reprise de la
marche et l’injection d’héparine pour fluidifier le sang.
- Les escarres : la patiente doit donc être pouvoir mobilisée sans risque,
pour changer le plus souvent possible les zones d’appui.
- Les complications pulmonaires : la surinfection, l’encombrement
bronchique : la verticalisation précoce est là aussi nécessaire.
- Les décompensations de maladies préexistantes ….
La rééducation est donc essentielle, et doit être débutée au plus vite. Même si
l’appui est autorisé, la douleur entraîne une boiterie et une impotence qui
peuvent persister 3 mois en cas d’ostéosynthèse, moins s’il s’agit d’une
prothèse.
En général, un centre de rééducation est envisagé après l’hospitalisation.
Comment prévenir les chutes chez le sujet âgé ?
 Il faut maintenir les activités et encourager les personnes âgées à sortir
de leur domicile : marcher au minimum 30 minutes par jour !
 Modifier l’environnement :
o Dégager les espaces de circulations,
o Ranger les fils de téléphone et autres,
o Retirer les appuis instables, les tapis, les objets encombrants,
o Veiller à la bonne stabilité des chaises, des fauteuils (l’assise doit
être rigide et haute, avec accoudoir)
 Prévoir un éclairage suffisant afin de faciliter les déplacements
nocturnes,
 Installer des points d’appui dans les toilettes, salles de bains, couloirs,
 Placer un tapis antidérapant dans la douche et/ou la baignoire,
 Mettre une chaise percée dans la chambre afin d’éviter les grands
déplacements nocturnes,
 Avoir une pince de préhension pour éviter de se baisser, de perdre
l’équilibre et de tomber.
 Ne pas hésiter de prendre une canne pour les déplacements.
 Veiller à ce que les chaussures tiennent bien les chevilles, que les
semelles soient antidérapantes.
 La population féminine étant plus exposée aux risques de fractures par
ostéoporose, renseignez-vous auprès de votre médecin traitant pour
mettre en route un traitement pour « renforcer les os » : il peut s’agir
d’un comprimé à prendre 1 fois par jour, ou 1 fois par semaine, voire 1
seule injection par an !