Charte de mobilisation - Excision, parlons-en

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Charte de mobilisation - Excision, parlons-en
Charte de mobilisation
La mobilisation Excision, parlons-en ! Excision, parlons-­‐en ! rassemble des associations et des organisations publiques, comme privées, engagées sur la thématique de l’excision/MSF (Mutilations sexuelles féminines) en France et/ou à l’international, ainsi que des actrices et acteurs de la société civile impliqué-­‐e-­‐s dans la défense des droits humains et des droits des femmes en particulier. Les objectifs de la mobilisation • accroître la compréhension de la pratique de l’excision en France et dans le monde en diffusant de l’information sur la réalité du phénomène (chiffres, pratiques, fondements, actions et actualité) ; • permettre une meilleure visibilité et synergie des associations et des initiatives en faveur de l’abandon de l’excision ; • favoriser la mobilisation des acteurs institutionnels internationaux et nationaux, la lutte contre les préjugés et le renforcement des réseaux de soutien aux activistes locaux. Les outils de la mobilisation • Le site www.excisionparlonsen.org, ouvert, depuis le 1er février 2013, aux organisations partenaires qui y contribuent en publiant leurs analyses, initiatives, témoignages, événements relatifs à l’excision. Ce site a vocation à devenir une référence francophone en matière de sensibilisation et d’information des publics sur les modalités d’action en faveur de l’abandon de l’excision. Les informations présentes sur le site ainsi que d’autres articles, vidéos, photographies sont sélectionnés rigoureusement • La charte de mobilisation. • Le colloque du 6 février 2014 à Paris, organisé à l’occasion de la journée internationale contre l’excision/MSF. Il vise à faire le point sur les évolutions et les initiatives en France et dans le monde pour promouvoir l’abandon de l’excision et comprendre les clés de réussite mais également les freins aux projets. Il rassemblera des intervenant-­‐e-­‐s français-­‐e-­‐s, européen-­‐ne-­‐s et internationa-­‐les-­‐ux et sera destiné à un public averti (professionnels du secteur humanitaire, bénévoles associatifs, réseaux de défense des droits humains, étudiants… ) et aux médias, relais pour informer le grand public. Les objectifs de la Charte :
Rédigée en concertation avec les principaux acteurs de la mobilisation en faveur de l’abandon de l’excision/MSF, la charte Excision, parlons-­‐en ! a pour objectifs de : • définir un référentiel commun déclinant les visions, valeurs, engagements des institutions, des organisations, des associations et des actrices/eurs de la société civile adhérant à Excision, parlons-­‐en !. • promouvoir des pratiques de collaboration au sein des membres d’Excision, parlons-­‐en : synergie des actrices et des acteurs, mutualisation des compétences, amélioration des modalités de partenariats, organisation conjointe d’événements. • mobiliser et informer l’ensemble des acteurs (Etat, ONG, collectifs associatifs et fondations). A qui s’adresse la Charte ? Aux associations membres ; aux associations de défenses des droits humains et plus spécifiquement des droits des femmes ; aux pouvoirs publics (ministère des Affaires Etrangères, ministère déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée de la Francophonie, ministère délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé du Développement, ministère des Droits des Femmes, ministère de la Santé, ministère de l’Intérieur…) déjà engagés sur ce sujet ; à l’Organisation Internationale de la Francophonie ; aux Agences des Nations Unies (UNHCR, UNESCO, etc.) ; aux autres partenaires – associations, plateformes et collectifs de solidarité internationale – partageant une même vision de l’engagement en faveur de l’abandon de l’excision/MSF. www.excisionparlonsen.org
Charte de mobilisation
1. Notre objectif commun : l’abandon de l’excision/MSF
Nous, associations et organisations publiques ou privées adhérentes à la présente Charte, estimons qu’il existe, au-­‐
delà de la diversité de nos pratiques, un objectif commun – l’abandon de l’excision/MSF – pour lequel nous sommes prêts à travailler de concert. 1.1. L’action en faveur de l’abandon de l’excision/MSF L’excision/MSF est encore pratiquée dans une trentaine de pays d’Afrique et du Moyen Orient et, dans une moindre mesure, dans certaines communautés en Asie, en Amérique du Sud ainsi que parmi les communautés de la diaspora dans les pays industrialisés, dont la France. Le mouvement croissant visant à mettre fin à l’excision s’est amplifié ces dix dernières années. De nombreuses ONG et Organisations Internationales travaillent avec les communautés et les gouvernements nationaux pour trouver ensemble les meilleurs messages et actions à mener pour favoriser un abandon définitif de cette pratique traditionnelle néfaste. Au regard des efforts restant à réaliser, le mouvement doit être entretenu et amplifié afin de cheminer vers l’abandon total de la pratique d’excision/MSF. 1.3. La nécessité d’en parler La mobilisation en faveur de l’abandon de l’excision/MSF implique d’aborder des sujets généralement tabous – la sexualité, la domination masculine, les rites de passage… – qui restent, par définition, peu discutés. Le silence entretient la méconnaissance des effets néfastes de l’excision/MSF et, en conséquence, sa perpétuation. Oser en parler, en particulier pour les victimes de cette pratique coutumière, c’est entreprendre une étape décisive vers son abandon définitif. 1.4. La nécessité d’une mobilisation La diversité des pratiques d’excision/MSF, leurs localisations éparpillées à travers le monde, les données anthropologiques et sociologiques locales donnent à la pratique de multiples visages. En réponse, de nombreuses méthodes ont été envisagées et mises en œuvre. Pour plus de cohérence et d’efficacité, la nécessité de mobiliser les ressources, de mutualiser les moyens et d’échanger sur les « bonnes pratiques » s’impose. 2. Les points qui nous rassemblent
Nous, associations, et organisations publiques ou privées, adhérentes à la présente Charte, estimons que nous nous retrouvons sur des points essentiels en matière d’actions en faveur de l’abandon de l’excision/MSF. 2.1. Appréhender la problématique dans son ensemble La pratique d’excision, la complexité de la problématique -­‐ mêlant croyances, rites, données anthropologiques, vision de la femme et de la famille -­‐ exigent un travail de compréhension et de réflexion. La vision globale des tenants et des aboutissants de l’excision/MSF est un préalable à l’émergence d’actions ajustées. 2.2. Des termes de référence communs L’excision, aussi appelée Mutilations sexuelles féminines (MSF), recouvre « toutes les interventions incluant l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme ou autre lésion des organes génitaux féminins pratiquées pour des raisons non médicales », selon les termes de référence de la Déclaration commune OMS/UNICEF/FNUAP qui distingue 4 types de mutilations sexuelles féminines.
2.3. Une approche positive La condamnation pure et simple de la pratique, le dénigrement des communautés pratiquant l’excision/MSF, ne sauraient constituer des démarches efficaces. Les acteurs de la mobilisation Excision, parlons-­‐en ! souhaitent au contraire reconnaître et souligner les efforts menés de part le monde pour endiguer le phénomène. Cette dimension se retrouve tant dans la manière de mettre en avant les progrès que dans les éléments de langage résolument positifs. 2.4. Une vision commune du partenariat avec les pays et les populations concernées Afin de ne pas engager des actions qui pourraient être perçues par les communautés comme une critique de leurs traditions, il est essentiel de travailler étroitement avec les communautés sur le thème de l’excision et de favoriser leurs initiatives, afin qu’elles et qu’ils soient les actrices et les acteurs de leur propre changement. 2.5. Inclure l’action en faveur de l’abandon de l’excision à l’action globale de la défense des droits humains L’action en faveur de l’abandon de l’excision/MSF ne doit pas occulter l’action globale en faveur de la défense des droits humains et des droits des femmes en particulier. La condition de la femme dans le monde est un enjeu sous-­‐jacent à la mobilisation en faveur de l’abandon de l’excision/MSF. www.excisionparlonsen.org
3. La complémentarité de nos approches
Nous, associations et organisations publiques ou privées adhérentes à la présente Charte estimons que la diversité des approches et des actions en faveur de l’abandon de l’excision/MSF est une richesse pour répondre à la complexité de la problématique, comme de disposer de différentes outils et d’expertises complémentaires. 3.1. Les principales approches L’éducation et la prévention permettent de dispenser de nouvelles connaissances (droits humains, santé) mais aussi d’offrir aux participant-­‐e-­‐s un espace pour échanger sur leurs expériences, d’examiner leurs « croyances » et valeurs relatives à l’excision et imaginer des solutions pour endiguer la pratique. La diffusion organisée, en partant du cas localisé d’un groupe ayant fait connaître son intention d’abandonner la pratique, jusqu’à ce qu’une part importante de la communauté où se nouent les mariages soit prête à abandonner les MSF. Après ce basculement modifiant les attentes sociales, l’abandon devient stable. L’engagement public de groupes pratiquant jusqu’alors l’excision et choisissant de manière collective et explicite d’abandonner la pratique. Cet engagement public permet l’instauration d’un climat de confiance, le basculement de la norme sociale et représente une étape essentielle dans le processus d’évolution durable au sein des communautés. Les programmes et des services de santé pertinents doivent être divulgués afin d’éviter la médicalisation de l’excision. Ces normes en matière d’éthique médicale doivent énoncer clairement que la pratique des MSF constitue une violation des principes professionnels et des droits humains. La législation, les politiques et les mesures juridiques permettent de signifier la désapprobation des autorités face à l’excision/MSF, de jouer un rôle dissuasif et de soutenir celles et ceux qui œuvrent pour l’abandon de la pratique. Ces mesures doivent s’accompagner de campagnes d’information pour garantir l’adhésion de l’opinion publique. Des liens au-­‐delà des frontières nationales doivent être établis. En effet, les efforts et stratégies locales doivent considérer le fait que les groupes ethniques ne s’arrêtent pas aux frontières nationales. Cette diffusion permet au changement social positif de se propager à tous les membres du groupe ethnique. La recherche scientifique – santé, démographie, anthropologie, épidémiologie… – doit être encouragée afin d’acquérir une meilleure connaissance du phénomène et de son évolution. 3.2. Reconnaître la légitimité et l’efficacité de ces différentes approches En raison de la nature complexe de l’excision et des différences régionales, sociétales et historiques, l’action en faveur de l’abandon de la pratique doit s’envisager localement, au cas par cas. Aussi, l’existence d’un panel de réponses est le gage de trouver les moyens les plus appropriés pour intervenir selon les spécificités et les réalités du terrain. Il s’est avéré que les programmes les plus efficaces sont ceux qui incorporent plusieurs éléments à des stratégies coordonnées. Il est impératif, pour venir à bout des MSF, de mettre en place des approches durables, multisectorielles et coordonnées par l’ensemble des membres de la communauté. 4. Nos engagements de signataires
Nous associations adhérentes et organisations publiques ou privées adhérentes à la présente Charte nous engageons à porter la mobilisation Excision, parlons-­‐en ! dans nos actions et auprès de nos équipes. 4.1. Travail en synergie Mettre en réseau les actrices et acteurs français-­‐es, comme francophones pour favoriser les synergies pour le partage d’informations et une mutualisation des ressources. Faire converger les positionnements des membres, pour en renforcer la portée. Relayer les enjeux français à l’échelle européenne, les enjeux européens vers la France, les enjeux français et européens avec ceux des régions d’origine des migrant-­‐e-­‐s et vice-­‐versa. 4.2. Capitalisation des expériences Partager et interroger les pratiques de ses membres et celles de leurs partenaires. Mettre en œuvre une méthode de capitalisation des expertises. Dresser régulièrement un état des lieux sur l’abandon de l’excision/MSF en France comme à l’international. 4.3. Sensibilisation des acteurs institutionnels, humanitaires et du grand public Mettre à la disposition des acteurs humanitaires et du développement, des chercheurs, des journalistes et du grand public, des informations de qualité sur les progrès réalisés et la variété des méthodes. Ces informations seront notamment relayées par les outils de communication mis en place dans le cadre de la mobilisation Excision, parlons-­‐en ! Débattre avec les pouvoirs publics locaux, nationaux et internationaux sur les politiques d’action en faveur de l’abandon de l’excision/MSF. www.excisionparlonsen.org
Mise en œuvre de la Charte
Historique de la mobilisation Excision, parlons-en !
ère
10 octobre 2012 : 1 réunion des partenaires pour envisager la mobilisation er
1 février 2013 : Lancement du site internet www.excisionparlonsen.org er
1 mars 2013 : Présentation de la Charte Excision, parlons-­‐en ! 8 mars 2013 : Mobilisation à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes 14 juin 2013 : Signature officielle de la Charte de mobilisation 6 février 2014 : Colloque international, Paris Les associations et structures adhérant à la Charte : (sous réserve de signature)
Les institutions internationales et nationales qui soutiennent la Charte : (sous réserve de
signature)
Acteurs et actrices de la société civile adhérant à la Charte : (sous réserve de signature)
Modalités d’adhésion à la Charte
-­‐ Adhésion parallèle à l’association Excision, parlons-­‐en ! -­‐ Pour adhérer, outre des critères structurels (existence légale, statuts…), les associations doivent exprimer leur volonté d’inscrire leurs actions dans le respect des valeurs énoncées dans la présente Charte. -­‐ Les demandes d’adhésion sont soumises au bureau de l’association Excision, parlons-­‐en !. La mise en œuvre de la Charte
-­‐ L’adhésion à la Charte Excision, parlons-­‐en ! et sa signature induisent la participation à une dynamique d’échange de pratiques et de mutualisation des compétences. -­‐ L’association Excision, parlons-­‐en !, se réserve le droit de dénoncer toute attitude des membres qui ne serait pas en adéquation avec les présents propos de cette Charte. Les textes de référence : CEDAW (Convention on the Elimination of All Forms of Discrimination against Women), 1979 ; Déclaration inter institutions. HCDH, OMS, ONUSIDA, PNUD, UNCEA UNESCO, UNFPA, UNHCR, UNICEF, UNIFEM, Organisation mondiale de la Santé 2008 ; Rapport : L’Abandon des mutilations génitales féminines et de l’excision, Un examen attentif de pratiques prometteuses. PRP, USAID, 2007 ; Rapport : La Dynamique du changement social, vers l’abandon de l’excision/ MGF dans cinq pays africains. UNICEF, 2010 Contacts : Louis Guinamard, [email protected], 06 62 05 69 64 Date : ….../……/2013 Signature de la structure adhérente Signature d’un représentant de Excision, parlons-­‐en ! www.excisionparlonsen.org

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