Plan commentaire compose racine plan commentaire compose

Transcription

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Pla détaillé établi à partir de la « GRILLE POUR LE COMMENTAIRE COMPOSE ».
Racine, Britannicus, acte IV, scène 2, tirade d’ Agrippine :
de « Moi, le faire empereur … ce qui m’a tant coûté » ;
•
L’INTRODUCTION
Etape
Amorce
Problématique
Annonce
du plan
Rédigée :
Racine, auteur de tragédies tragiques au XVII° siècle, comme
Andromaque, Iphigénie, Bérénice, ou Phèdre, écrit une tragédie romaine
en 1665, intitulée Britannicus, tragédie dans laquelle il évoque « la
naissance du monstre Néron », empereur de Rome, face à ses difficultés
pour s’affirme.
L’extrait qui va être étudié se situe à l’acte IV, scène 2 ; scène capitale
car elle met en présence les deux « monstres » : la mère, Agrippine, et le
fils, Néron.
Lors de cette entrevue, la plus longue et la seule de la pièce, après avoir
rappelé à Néron ses agissements l’amenant à être l’empereur, Agrippine
lui reproche, dans une deuxième longue tirade, correspond à ce
commentaire, de la délaisser et d’oublier qu’elle reste sa mère.
Néanmoins, cette tirade soulève le problème fondamental du rôle de la
mère et plus généralement la place de la femme dans le théâtre tragique
racinien.
Dans un premier temps, nous révèlerons que cette tirade amène une
tension dramatique entre la mère et le fils. Ensuite, dans une deuxième
partie, nous nous demanderons si ce sacrifice d’Agrippine est sincère.
! Sauter deux lignes entre la conclusion et le développement.
•
DEVELOPPEMENT
Etape
Premier axe
Une tirade proche
d’une tension
dramatique :
Agrippine montre
deux visages opposés
Développement détaillé :
1/ premier paragraphe : une mère aimante face l’ingratitude de son fils :
a) utilisation du langage affectif (champ lexical de l’amour maternel) en
vue de lui rappeler qu’elle est sa mère ;
b) questions rhétoriques amenant des interrogations non pourvues de
réponses avec un effet d’insistance ;
c) répétition deux fois du mot « ingrat », mis en valeur, soit entre deux
virgules (vers 1258), soit à la fin du deuxième hémistiche (vers 1270),
ayant pour but d’émouvoir le jeune empereur ;
2/ deuxième paragraphe : une mère emprisonnée :
a) insiste sur l’idée de prison et d’être surveillée (hypothèses anaphoriques
aux vers 1261-1263) ;
b) se trouve seule dans une cour « étrangère », a donc suivi son fils par
amour maternel (question rhétorique au vers 1265);
c) rythme ternaire du vers 1279 soulignant sa soumission et son
abnégation ;
3/ troisième paragraphe : une mère en reconquête de son fils :
a) utilisation des pronoms « on » (la mère envers le fils) et « vous »
(adresse à l’empereur) en vue de l’amadouer ;
b) rappelle de toutes les actions effectuées pour lui permettre d’accéder au
pouvoir (résume dans une synecdoque, vers 1281, et rythme binaire du
vers 1282) ;
c) emploie la pitié avec des antonymes (vers 1283 : « liberté » et « ravir »,
synonyme de « prison ») en vue d’insister sur le fait qu’elle est
prisonnière malgré elle;
Transition
Dans cette deuxième longue tirade, Agrippine montre un visage ambigu
en vue d’émouvoir son fils ; seule attitude qui lui reste, mais démontrant un
manque évident de sincérité et de fidélité.
Deuxième axe
Une mère prête à se
sacrifier ?
1/ premier paragraphe : un manque évident de sincérité :
a) les arguments qui vont crescendos vers la proposition de la mort: les
reproches (vers 1258 à 1266) /les crimes commis (vers 1267 à
1268)/l’ingratitude (vers 1269 à 1274) /le malheur (vers 1275 à 121282)/la
mort (vers 1283 à 1286) suggérés ;
b) utilisation systématique du « je » en vue de se mettre en valeur et de tout
ramener à sa personnalité ; elle devient la seule personne qui peut redonner
confiance à l’empereur ;
c) des hyperboles : « des cris impuissants » (vers 1265) ; « des desseins
étouffés aussitôt que naissants » (vers 1266) ; « n’ont arraché de vous que
de feintes caresses » (vers 1272) ; « prenez encore ma vie » (vers 1284) ;
Agrippine se présente comme une victime ; il est évident qu’elle joue la
victime, et avec les sentiments de Néron ;
2/ deuxième paragraphe : une mère coupable ?
a) rappel de la dureté et du mensonge de son fils, même enfant,
conséquences de son éducation (vers 1271-1274 : rimes « tendresses » et
« caresses » s’opposant à « dureté » et « fausse » bonté) ;
b) devient importune (vers 1276) donc inutile : Agrippine considère qu’elle
s’offre en sacrifice expiatoire ;
c) anticipe en lui suggérant qu’il peut la tuer (vers 1284-1286) : périphrase
et mot « mort », ce qui annonce la fin de la pièce après la mort de
Britannicus, elle sera la victime suivante ;
3/ troisième paragraphe : une héroïne tragique ?
a) Agrippine se montre aux yeux de son fils et des spectateurs comme une
héroïne tragique, mais fausse : vers 1275-1276 : rythme binaire des
vers mettant mieux en valeur les mots « malheureuse », « infortune »,
« importune », chacun à l’hémistiche ou bien à la rime;
b) champ lexical de la tragédie mais détourné de sa valeur
intrinsèque (« étrangère », « crimes », « « bonté », « malheureuse »,
« remords, crainte, périls », « ma mort » ;
c) héroïne vivant dans la douleur, la crainte et l’amour destructeurs, mais si
complaisant : phrases négatives et restrictives (vers 1261, 1268, 1269, 1272,
1286) et la forme négative « rien » (vers 1273 et 1279), ces tournures
phrastiques révèlent et insistent sur le fait qu’Agrippine expie sa faute
depuis l’enfance de Néron et suggère que cette situation va perdurer encore
longtemps, même si tout ce qu’elle dit apparaît calculé et manipulé.
Transition
En fin de compte, Argippine se présente comme une héroïne tragique,
capable de sacrifier au nom de l’amour maternel. Mais elle perd de sa
crédibilité, car elle semble peu sincère et peu convaincante. Elle ne peut
admettre que son fils la rejette. De guerre lasse, Néron va abonder dans son
sens, mais surtout afin de mieux la rejeter.
! Sauter deux lignes entre le développement et la conclusion.
•
CONCLUSION
Etape
Résumé
Rédigée :
Par conséquent, cette deuxième longue tirade d’Agrippine démontre
ses qualités argumentatives afin de convaincre et d’émouvoir son fils,
l’empereur Néron.
Racine souligne des aspects tragiques, teintés de jansénisme, car son
Ouverture
héroïne est condamnée d’avance suite à tous les forfaits commis, comme
son fils d’ailleurs. Les dieux ont décidé qu’elle devait être l’archétype de
la victime expiatoire, d’où la cathartis à partir de laquelle les spectateurs
doivent se référer en vue de réfléchir à leurs actes futurs.
Ce passage peut être mis en relation avec une autre pièce de Racine,
Phèdre, où la mère coupable tombe amoureuse de son beau-fils,
Hippolyte, et finit par se suicider par culpabilité.

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