dois-je accepter ? Comment l`organiser
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dois-je accepter ? Comment l`organiser
Le médecin prescrit un temps partiel thérapeutique pour mon salarié : dois-je l’accepter ? Comment l’organiser ? Quelles conséquences pour la rémunération ? 44-4 9 9-53-72-85 En Bref Lorsqu’un salarié voit ses capacités altérées (notamment après un arrêt maladie), le médecin traitant peut conseiller un allègement d’horaires avec l’accord du médecin conseil. Cette réduction d’horaires a dans tous les cas une durée limitée qui pourra aller jusqu’à 4 ans en cas d’affection de longue durée. L’employeur est tenu de prendre en considération cette demande et, en cas de refus, de faire connaître les motifs qui s’y opposent. Durant le temps partiel thérapeutique, le salarié peut continuer à percevoir en partie des indemnités journalières. En revanche, la convention collective qui prévoit le maintien de salaire en cas d’arrêt de travail ne lui est pas applicable. Définitions Réactions Visite de reprise La reprise en temps partiel thérapeutique correspond à un aménagement temporaire de la reprise du travail. Elle ne peut concerner que les salariés qui ont fait préalablement l’objet d’un arrêt de travail indemnisé par la MSA. La mise en œuvre du temps partiel thérapeutique requiert le respect d’un certain formalisme qui se traduit par les phases suivantes : - en premier lieu : la reprise en temps partiel thérapeutique doit être prescrite par le médecin traitant, - l’employeur établit alors une attestation qui indique son accord de principe sur la reprise, sur la nature de l’emploi et la rémunération correspondante. Le médecin du travail ne s’étant pas encore, à ce stade de la procédure, prononcé sur une reprise du travail, cette attestation est émise sous réserves de l’avis du médecin du travail, - le dossier est ensuite transmis à la caisse de MSA et soumis à l’avis du médecin conseil, - la MSA notifie alors au salarié sa décision d’accepter le maintien du paiement des indemnités journalières (en tout ou partie). Quelles possibilités pour l’employeur ? L’objectif de la reprise en temps partiel thérapeutique est de favoriser l’amélioration de l’état de santé du salarié. Dans ce cadre, il est très difficile pour l’employeur de refuser le temps partiel thérapeutique sauf à justifier de motifs incontestables. En effet, l’avis de reprise pour motif thérapeutique émis par le médecin du travail s’impose à l’employeur au même titre qu’un avis de reprise avec réserves. L’employeur est ainsi tenu de se conformer aux obligations prévues en matière de reclassement. Ainsi, la décision de refuser le reclassement en temps partiel thérapeutique (et, par conséquent, la notification de la rupture éventuelle du contrat de travail) doivent impérativement être motivées par l’échec d’une véritable recherche de reclassement. Conséquences pour l’entreprise Pas de coût pour l’entreprise L’indemnisation du temps partiel thérapeutique par l’employeur n’est pas prévue par la loi. En effet, la reprise en temps partiel thérapeutique s’analyse juridiquement comme une reprise du travail : il en résulte que le contrat n’est plus suspendu et que l’employeur n’est donc pas tenu de compléter les indemnités journalières pour la fraction du temps non travaillé. En matière de congés payés Pour le calcul de l’indemnité de congés payés, l’employeur doit retenir la solution la plus favorable entre le maintien de salaire et 10% de la rémunération perçue durant la période de référence précédente. Il en résulte que, dans la plupart des cas, le temps partiel thérapeutique n’aura pas d’incidence sur le montant de l’indemnité de congés payés perçue par le salarié. En pratique, ce n’est que dans le cas où le temps partiel thérapeutique durerait plus d’un an que le montant de l’indemnité serait baissé. Points de vigilance La reprise à temps partiel thérapeutique constitue une modification temporaire du contrat de travail : il est donc conseillé d’établir un avenant au contrat de travail qui en précise les conditions (l’avenant étant établi pour une durée déterminée qui prendra fin à l’issue de la durée du temps partiel admise par la MSA). La reprise en temps partiel thérapeutique peut entraîner de la part de l’employeur des conditions de travail différentes : dans ce cas, un refus de reclassement du salarié ne constitue pas une faute disciplinaire et n’est pas un motif de licenciement. Des contraintes organisationnelles En fonction de l’effectif de l’entreprise et du poste tenu à l’origine par le salarié concerné, une reprise en temps partiel thérapeutique peut causer de réelles difficultés d’organisation du travail. Il peut en effet s’avérer difficile de trouver un remplaçant à temps partiel. ( Témoignage Georges - Élevage (Mayenne) ( « Dans le cadre du groupement d’employeurs dont je suis président, nous avons eu à gérer le mi-temps thérapeutique d’un salarié. Suite à une maladie privée, notre salarié a été arrêté pendant plusieurs semaines et à son retour il a repris en mi-temps thérapeutique, à 50%. Attention cela ne veut pas dire que le mi-temps thérapeutique corresponde forcément à un temps partiel à 50% ! J’ai vu tout l’intérêt du mi-temps thérapeutique dans sa situation. C’était un salarié fragile qui revenait après un arrêt de plusieurs semaines, il ne fallait pas que son retour au travail soit trop brutal. Le mi-temps thérapeutique lui a permis de remettre le pied à l’étrier, à son rythme. Cette formule lui a donné la possibilité de se réapproprier ses outils de travail, progressivement. Le retour au travail peut être perçu comme angoissant pour des personnes arrêtées pendant plusieurs mois. Gérer un retour au travail est déjà difficile, je suis content qu’il ait pu revenir dans de bonnes conditions. » Voir aussi • Fiche n° 10 : Mon salarié a été déclaré inapte par le médecin du travail : quelles conséquences ? Octobre 2012