Projet de collaboration entre l`école Sainte

Transcription

Projet de collaboration entre l`école Sainte
Projet de collaboration entre l’école Sainte-Marie et l’AMO Transit en date
du 12.11.2015.
Finalité
Prévenir et diminuer les phénomènes de violence au sein de l’école.
Constats soulevés lors des concertations
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La place de l’image, l’apparence et les répercussions liées aux réseaux sociaux
mettent en difficulté les élèves. Le professeur est souvent démuni face à ce
phénomène.
Un fossé de plus en plus grand se creuse entre la famille et l’école : les enseignants
ressentent un sentiment d’impuissance lorsqu’ils perçoivent les familles
démissionnaires dans leur rôle éducatif. Ils se sentent en difficulté lorsque les valeurs
dans la famille sont parfois très différentes de celles de l’école. La fonction de
l’enseignant, le rapport à l’autorité a également changé, cela devient de plus en plus
difficile de se faire respecter et d’être écouté.
Souvent, les élèves se comportent bien en classe mais c’est à la récréation qu’ils
posent problème. Beaucoup de conflits s’y produisent. Les enseignants n’ont pas
assez de temps pour aborder ces conflits en classe.
Les enfants ont beaucoup de mal à identifier leurs émotions.
Le carnet disciplinaire ne tient pas assez compte du contexte et de l’âge des enfants.
Les sanctions seraient à réfléchir car elles provoquent parfois des situations
d’injustice.
La plupart des enseignants mettent en place des outils permettant de prévenir la
violence notamment dans le cours de religion.
Objectifs
- Diminuer la violence dans la cour de récréation
- Aider les enfants à pouvoir identifier et exprimer leurs émotions dans le but de favoriser la
confiance en soi et l’empathie.
- Aider les enfants à devenir autonomes et responsables.
- Favoriser l’échange entre les enseignants pour partager leurs expériences et construire des
projets communs.
- Améliorer le lien entre l’école et la famille
Les pistes de travail
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Aménagement de la cour d’école
Un projet a été élaboré par Bruno Humbeeck de l’Université de Mons pour diminuer la
violence dans la cour de récréation.
Il consiste à diviser l’espace de récréation en trois petits territoires dans des couleurs
différentes (vert, jaune, bleu). Un dernier espace « rouge » montre les lieux interdits.
- Le premier espace (peint en vert) permet de jouer au ballon en courant. Cette zone est
aménagée spécifiquement à cet effet (mini buts de football, mini paniers de basket).
L’enseignant intervient pour stimuler la pratique d’un jeu et/ou faire appliquer les règles
d’un sport.
- Le deuxième espace (peint en jaune) permet de jouer en courant mais il est interdit de
jouer au ballon. Au sein de cet espace, spécifiquement adapté (jeux de mouvements),
l’enseignant intervient pour stimuler un jeu ou pour réguler les jeux de mouvements.
- Dans le troisième espace (peint en bleu), il est possible de « jouer sans courir ». Dans cette
zone, l’enfant peut se livrer à des jeux en marchant, en s’installant autour de tables ou en
étant assis sur des bancs. Dans cet espace, il est interdit de courir ou d’importer des ballons.
L’enseignant intervient dans cet espace pour stimuler des jeux sans mouvements (cartes,
jeux de société) ou pour participer aux conversations des enfants.
- Le quatrième espace (en rouge) montre les espaces où il est interdit d’aller.
Les zones sont ainsi associées à des règles suffisamment simples pour autoriser une
sanction incontestable.
Les enseignants ou les éducateurs sont amenés à sanctionner strictement et
systématiquement les enfants qui ne respectent pas ces différentes règles en fonction de
sanctions préétablies. Pour les autres comportements, il est davantage question de les
envisager sous forme de normes et d’ouvrir dès lors des espaces de parole, strictement
régulés en suivant les principes de la médiation, qui permettent de stimuler l’intelligence
émotionnelle et collective du groupe.
L’objectif de la médiation par le groupe consiste à favoriser la résolution de la situation
conflictuelle et/ou problématique en s’appuyant sur les ressources du groupe. Il s’agit
concrètement de stimuler au sein du groupe-classe l’intelligence émotionnelle et collective
de chacun en favorisant l’expression des émotions et en cherchant avec les autres élèves à
trouver les solutions susceptibles d’y apporter une réponse adéquate.
Instaurer des espaces de paroles régulés en classe permet à chaque enfant de disposer d’un
moment de parole au cours duquel il apprend à parler de ce qu’il vit et à gérer, sans
violence, les conflits dans lesquels il est impliqué. Il s’agit concrètement d’aider les élèves à
identifier leurs émotions, à parler d’eux-mêmes. La médiation suppose en effet l’aptitude à
évoquer ses propres besoins psychosociaux mis en difficultés dans la relation plutôt que
d’accuser les comportements d’autrui. L’intention est donc de gérer pacifiquement les
conflits.
Déroulement : chaque élève choisit l’émoticône qui correspond à son état émotionnel (5
émotions de base : tristesse, joie, dégoût, colère et peur). Dans le cas d’une émotion
négative, les élèves s’en expliquent. L’enseignant-animateur peut également exprimer ses
émotions et il rappelle que la situation sera évoquée lors de la prochaine séance pour vérifier
son évolution. La date de la séance sera impérativement fixée au terme de la rencontre
(1h/semaine ou 15 min/jour).

Travailler le thème de la citoyenneté
- Dans le cours de religion
Le savoir-être d’un enfant est un élément crucial qui déterminera son avenir professionnel.
Pour bien apprendre à l’école, l’enfant doit s’y sentir bien. Il est donc important de
renforcer la confiance dans le groupe-classe, aborder des habiletés sociales fondamentales
et permettre aux enfants d’expérimenter la collaboration avec les autres. Travailler toutes
ces questions est un moyen de prévenir la violence.
Favoriser une ambiance de classe positive et axée sur la coopération ainsi que sur les
compétences sociales sont des éléments clés dans le développement de l’enfant et son
engagement dans les apprentissages.
- Mise en place d’un conseil de classe
Au sein de la pédagogie de Freinet, le conseil de classe constitue un « outil de régulation de
la vie collective » qui sert à instituer des lois et des moyens d’organisation de la classe. Cette
forme de « citoyenneté participative » vise à apprendre aux élèves à respecter des règles
collectives mais aussi à se poser des questions sur leur possible évolution. Le but est de
satisfaire les besoins du collectif de la classe, défendre certaines valeurs et structurer le
travail scolaire.
Il est important d’encadrer les élèves dans ce dispositif et de réfléchir à la manière dont il
sera mis en place afin que chacun soit entendu.
Le conseil est un lieu de construction de la loi et de régulation, un lieu où l’on revient sur des
problèmes mais il doit aussi être le moment où l’on propose, où l’élève devient réellement
acteur de la vie de la classe et de l’école.

Travail sur la discipline et le lien école-famille
Certains parents, pourtant très concernés par la réussite scolaire de leurs enfants,
coopèrent difficilement avec l’école. Leur attitude est le plus souvent défensive, inquiète ou
revendicatrice. L’école actuelle est parfois perçue comme une contrainte exercée sur l’élève
et sur la vie familiale.
Comment améliorer le lien entre l’école et les parents ? Un travail autour de la discipline
pourrait améliorer ce lien. Il a déjà été entamé par la mise en place du carnet disciplinaire.
On constate un fossé dans la manière dont s’exerce la discipline entre la famille et l’école.
Les adultes, tant les parents que les enseignants, ne sont plus pour les enfants des exemples
de soumission et d’obéissance. Les modèles d’autorité sont aujourd’hui en mutation, en ce
sens que l’autorité s’exerce autrement. Tout le monde revendique activement ses droits à
l’équité et à la dignité. Les enfants ne font que suivre les exemples qu’ils observent autour
d’eux. Comme ils grandissent dans un modèle égalitaire, ils ne réagissent plus comme les
générations précédentes. Ils souhaitent eux aussi, être traités avec respect et dignité. Il est
donc essentiel que les adultes les éduquent à la responsabilité (et que les jeunes ait donc
une autorité sur soi) en étant porteur de repères éducatifs tout en leur garantissant respect
et dignité.
Les enfants ont besoin qu’on leur donne l’opportunité d’acquérir les compétences de vie
nécessaires à leur épanouissement, plutôt que d’évoluer dans une atmosphère répressive
chargée de reproches et de culpabilité.
Apprendre est un processus qui s’inscrit dans le temps. Les enfants ne deviennent pas
responsables au contact de parents et d’enseignants faisant preuve d’un excès de sévérité
et de contrôle, ni avec des parents et des enseignants permissifs. Ils acquièrent
progressivement le sens des responsabilités lorsque leurs apprentissages se déroulent dans
un cadre où fermeté et bienveillance garantissent dignité et respect mutuel.
Il est évident que se détourner des punitions ne signifie en aucun cas autoriser les enfants à
faire ce qu’ils veulent. Toutefois, les punitions n’ont de nos jours pas les effets escomptés (à
long terme), c’est-à-dire une prise de responsabilité. L’enfant puni vit souvent cela comme
injuste, humiliant, se sent exclu, souhaite parfois s’opposer ou se venger. Néanmoins, les
enfants doivent pouvoir assumer les conséquences de leurs actes. Mettre en place des
sanctions réparatrices ou trouver des solutions aux problèmes avec les enfants leur
permettrait :
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D’assumer les conséquences de leurs actes
De réparer
De se sentir intégré
D’avoir un regard positif sur soi (estime de soi)
Très concrètement, proposition de commissions de travail sur les thématiques suivantes :
1) La discipline et la relation école-famille par :
Une réflexion sur le carnet disciplinaire qui devra être retravaillé afin de :
- revoir la présentation (forme) pour aboutir à une nouvelle « mouture ».
- réactualiser les sanctions, en rapport avec les fautes commises, dans un esprit de
justice.
- tenir compte du contexte et de l’âge des enfants.
- être plus facile à compléter.
- promouvoir son utilisation par toute l’équipe éducative (la philosophie soutenant
ce carnet n’est pas toujours perçue).
En attendant la nouvelle version, le carnet reste en place, pour ne pas créer de
« vide juridique ».
2) La citoyenneté abordée par :
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Le cours de religion agrémenté éventuellement d’autres animations de notre boîte à
outils.
La mise en place d’un conseil de classe voire d’un conseil d’école.
3) L’aménagement de la cour d’école.