Feuille de Chou Août 2013

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Feuille de Chou Août 2013
Feuille de Chou
Août 2013
Appel à la participation - les réunions de la rentrée
Nous vous invitons très cordialement, toutes et tous, à participer aux
réunions de notre association. Lors de la réunion du Conseil
d'administration, nous traiterons la question de l'adhésion et ce que les
adhérent-e-s attendent de l'association, et nous trancherons sur une
politique vis-à-vis de la publicité/promotion de Floréal.
Mercredi 4 septembre, 17h à Floréal : réunion pour « une éducation à
la nourriture saine et responsable » - quel rôle pour Floréal dans
l'élaboration d'un programme local d'éducation à l'alimentation?
Lundi 9 septembre, 17h à Floréal : Conseil d'administration
Lundi 23 septembre, 17h à Floréal : réunion de la Commission Vie Associative qui planifiera les visites aux
producteurs, établira des priorités dans la recherche de nouveaux producteurs locaux etc.
Et si on parlait bananes... ?!
Suite à l’exposé sur Arté concernant deux structures certifiées bio et équitable en République Dominicaine le
mardi 6 août, Alistair Smith nous parle des filières banane privilégiées par Biocoop.
C'est un sujet qui reste délicat, voire sensible, pour notre coopérative Biocoop, je veux dire au niveau national
où se prennent les décisions sur quelle banane proposer au réseau de 340 magasins bio. Certains défendent
– et non sans justification – une position de « zéro tolérance » vis-à-vis de ce fruit si convoîté pendant plus
d'un siècle de commerce international. Une filière de bananes bio, solidaire, équitable s'avère impossible,
disent-ils. Ce qui est sûr, c'est qu'une banane paysanne est pratiquement exclue du commerce international. Il
faudrait voyager bien loin pour aller goûter une banane « créole » ou paysanne... et ce faisant, consommer
des milliers de kilomètres et émettre des tonnes de GES !
En ce qui concerne Biocoop, ayant flirté fin des années 1980/début 90 avec une banane 'quasi-locale' de
Madère (mais de qualité trop variable pour être acceptable, même à l'époque), la coopérative tranche en
faveur d'un des premiers groupements de petits producteurs bio à être certifiés et pouvant porter un label
équitable. Il s’agissait, depuis la fin des années 90, de la Finca 6, association située dans la vallée d’Azua,
dans le sud ouest de la République Dominicaine, sur des terres transmises aux paysans sans terre lors d'une
réforme agraire quelques années auparavant.
J’ai visité cette Association d'une centaine de petits producteurs - exportateurs de banane en 1999, lors d'une
conférence sur le développement des filières de bananes bio organisée par la FAO, puis en 2000 lors d'une
rencontre Sud-Sud entre organisations de petits producteurs facilitée par l'association pour laquelle je travaille
depuis presque 20 ans (www.bananalink.org.uk). De toutes les organisations de producteurs certifiés (à
l'époque la République Dominicaine était l'unique pays où des petits producteurs bio étaient en mesure
d'exporter), j'avais constaté que la FINCA 6 était la meilleure en matière de distribution des bénéfices du
commerce équitable et de conditions de travail des salariés, quasiment tous des haïtiens ayant quitté un pays
dévasté par l'inégalité, le mal-développement, la déforestation et une pauvreté extrême pour chercher un
revenu certes insuffisant mais régulier.
Aujourd'hui, suite paraît-il à des problèmes de qualité, mais certainement aussi à cause de l'augmentation de
la demande ayant atteint plusieurs containers par semaine, Biocoop ne se fournit plus auprès de la Finca 6.
Selon ce qui a été observé dans le magasin depuis quelques mois et ce que je sais des organisations de
producteurs concernées, l'approvisionnement se fait principalement par l'intermédiaire de
l’importateur-mûrisseur BROCHENIN (siège à Rungis), qui lui-même s'approvisionne auprès d'un groupement
de petits producteurs. ASEXBAM est une association de petits producteurs/exportateurs Asociación de
Exportadores de Banano Montecristeño, au nord-ouest de la République dominicaine; j’ai rencontré le
NE PAS JETER SUR LA VOIE PUBLIQUE
président et quelques producteurs (lors d’un match de foot!) en 2011, au moment où ils se séparaient de
BANELINO, l’association de petits producteurs qui a été le sujet de l’émission Arte, mais nous n'avons pas eu
le temps de visiter les fermes et/ou de parler avec les travailleurs haïtiens.
Néanmoins, selon une collègue fiable au siège de Fairtrade International, ASEXBAM a un des meilleurs
programmes de légalisation de leurs salariés haïtiens et est plus avancée sur cette question clé que les autres
associations de petits producteurs certifiés bio et équitable du nord-ouest dominicain. J’irai les voir en
novembre.
Entre temps, nous établissons une ligne de communication régulière avec la personne qui a pris la relève de
l'ancien responsable commercial pour les fruits tropicaux à Angers, aujourd'hui Secrétaire Général de la
Coopérative au niveau national (ah, le pouvoir de la banane!)...
Pour en savoir plus, voir:
- le blog de Brochenin: http://bio-banane.blogspot.fr/2013/03/la-republique-dominicaine-est-un-pays.html
- et, en espagnol :
http://www.monografias.com/trabajos94/situacion-actual-y-prospectiva-del-proceso-produccion-y-exportacionasexbam
A travers un autre importateur-grossiste bio, Pronatura (de Carpentras), nous
avions aussi jusqu'à récemment des bananes provenant d'une association de
micro-producteurs (souvent avec des parcelles de 0,2–0,3 ha), « héritiers » d'un
autre projet de réforme agraire au Nord du Pérou où les coopératives de coton ont
échoué : BOS – Asociacion de Bananeros Organicos Solidarios de la Vallée
de Chira, province de Piura, Pérou.
En 2012 cette association a été suspendue de la certification FLO-CERT pendant
six mois pour des violations aux droits des travailleurs de l’Association (au nombre
de 300), mais a été ré-acceptée par FLO-CERT très récemment, suite à la mise
en place de mesures correctives. Pour l’instant les producteurs emploient
collectivement la main d’œuvre, dont une majorité sont syndiqués au Syndicat des
Travailleurs Agraires du Pérou (SITAG), partenaire de Banana Link depuis sa
création en 2006. Leur manager basque pratique un anti-syndicalisme classique,
tout comme ses prédécesseurs. Début août, une grande partie des ouvriers
syndiqués les plus actifs voient leurs contrats terminés, pour certains juste avant
d'atteindre les cinq ans de service... au delà desquels on acquiert le droit
automatique à un contrat permanent.
Pour l'instant, nous ne recevons pas les bananes de BOS. Mais dans les cas de ces deux associations et les
filières d'importation, nous avons formulé des questions à Biocoop nationale. Nous vous tiendrons au courant
des réponses, ainsi que des résultats de la visite sur place en République dominicaine.
Sommes-nous tous des Penn Sardin ?!
Merci à l'adhérent qui nous a fait le constat de pourquoi il n'achète pas ses sardines de la marque Phare
d'Eckmühl (Conserverie Chancerelle, Finisterre) à Floréal... tout simplement parce que les mêmes sardines,
préparées avec une sauce à partir d'ingrédients certifiés bio, sont vendus moitié prix par les Bretons de la
grande distribution, inventeurs du modèle hypermarché...
Sur le site de cette entreprise à la pointe, dont la marque bio prospère (parce qu'ils travaillent en
conventionnel aussi), on trouve : « Nous travaillons le poisson depuis 150 ans en Bretagne, à la pointe du
Finistère, à proximité du Phare d’Eckmühl. Notre conserverie est implantée à Douarnenez, un pays où la
sardine est une tradition telle que les habitantes ont hérité du nom de 'penn sardin' littéralement 'tête de
sardine' en Breton, appelées ainsi à cause de la forme de leur coiffe. »
Serait-il possible que ces gentils penn sardin (habitantes employées à l'usine, semble-t-il) acceptent la
pression de Michel-Edouard et ses avatars et leur vendent les sardines entières dans une salsa marque bio à
un prix qui défie toute concurrence loyale ? Enquête en cours...
NE PAS JETER SUR LA VOIE PUBLIQUE