Observatoire du Tourisme de la Manche

Observatoire du Tourisme de la Manche
Une météo exceptionnelle en juillet propice au tourisme dans la Manche
Cette note de conjoncture a été rédigée à partir de 42 témoignages de professionnels (hôteliers, hôteliers-restaurateurs,
campings, sites et offices de tourisme) sur leurs impressions du mois de juillet et leurs prévisions du mois d’août, des
chiffres de la Centrale de réservation des meublés Gîtes de France et Clévacances du mois de juillet ainsi que sur un panel
de professionnels hébergeurs de la baie du Mont Saint-Michel élargi pour l’étude d’impact du passage du Tour de France.
Les professionnels interrogés dressent un bilan globalement positif du mois de juillet. Les conditions
météorologiques exceptionnelles dans la Manche ont favorisé les réservations de dernière minute. Des
divergences sont cependant constatées en fonction du secteur d’activité ou de la localisation géographique.
Un début de mois de juillet particulièrement bon
Après un printemps très maussade, il semble que les touristes se soient réjouis de l’arrivée du soleil début juillet et
en aient profité pour venir dans la Manche.
Les professionnels interrogés ont donc pu, comme ils l’espéraient, bénéficier de réservations de dernière minute
pour lancer la haute-saison touristique.
Cependant, dans un contexte de crise économique, tous les professionnels constatent une baisse des dépenses
moyennes des visiteurs. Ils remarquent également une évolution du profil des clientèles, avec un resserrement du
tourisme de proximité pour les français et l’apparition de nouvelles clientèles étrangères venues de pays plus
stables économiquement, nécessitant une adaptation constante de l’offre.
Ainsi, les hébergeurs notent presque unanimement une baisse de la clientèle française au mois de juillet par rapport
à la même période en 2012. En effet, les clientèles de proximité sont plus enclines à effectuer de courts séjours
voire des allers-retours à la journée au détriment de l’hébergement marchand.
Quant aux clientèles étrangères, juillet marque leur grand retour après des mois d’absence. C’est même souvent
grâce aux étrangers que certains professionnels ont réalisé un bon mois de juillet. Cette clientèle est en
augmentation dans tous les secteurs d’activité, excepté l’hôtellerie.
Les principaux pays émetteurs demeurent, en ordre d’importance, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, l’Allemagne et la
Belgique bien que l’on constate de nouveau un repli global de la clientèle britannique (excepté en camping),
notamment dans des secteurs géographiques comme le Val de Saire où elle était auparavant très présente.
Cependant, de nouveaux marchés émetteurs font leur apparition dans tout le département de la Manche et dans
tous les secteurs d’activité, se rapprochant ainsi des tendances nationales. Il s’agit de pays émergents ou moins
touchés par la crise économique comme la Scandinavie, l’Europe de l’est (Russie, Pologne, Roumanie, République
Tchèque,…) ou les pays plus lointains comme les Etats-Unis, l’Australie, la Chine ou encore le Brésil.
De manière générale, tous les sites, animations ou activités gratuits ou peu chers sont très demandés et
fonctionnent, alors que les prestations plus onéreuses doivent être très originales ou d’un bon rapport qualité/prix
pour se vendre.
L’avis des professionnels
Par rapport au mois de juillet 2012, les avis sont mitigés en fonction du secteur d’activité. 60 % des professionnels
interrogés jugent leur fréquentation bonne en juillet.
Les hôteliers ne partagent pas un avis unanime sur la fréquentation du mois de juillet, traditionnellement le 2ème
mois le plus fort de l’année. En effet, certains qualifient cette période comme mauvaise voire « catastrophique »,
alors que d’autres estiment au contraire que les résultats sont plutôt bons.
Cependant, peu d’établissements ont fait le plein en juillet alors que c’était une situation courante il y a quelques
années. Le taux d’occupation mensuel s’en ressent et perd, chez certains, jusqu’à 6 à 10 points par rapport à juillet
2012.
Tous s’accordent sur un point : le « ticket moyen », c’est-à-dire les dépenses moyennes des clients, est en chute. La
tendance observée ces derniers mois de modification du comportement des clients se confirme : ils recherchent les
promotions et consomment moins au restaurant, privilégiant les plats uniques ou les moins chers (comme les
moules-frites par exemple) accompagnés d’eau en carafe ou de vin au pichet.
Les hôteliers-restaurateurs continuent d’essayer de trouver des moyens de s’adapter à la crise économique et ses
conséquences mais certains craignent que la « haute-saison » ne suffise pas à rattraper un début d’année 2013
difficile pour le secteur d’activité.
Quant aux campings, les espérances des gérants ont été comblées en juillet : la météo exceptionnelle a favorisé les
réservations de dernière minute et permis globalement une augmentation de leur activité. L’effet crise a, pour ces
structures aussi, modifié les habitudes de consommation d’espaces, les clients privilégiant les emplacements nus
aux locations.
De plus, les professionnels ont su s’adapter à la conjoncture en proposant notamment des promotions de dernière
minute ou des activités et produits plus économiques.
Comme pour les autres secteurs d’activité, la clientèle française diminue encore au profit des étrangers qui
augmentent sensiblement. Si les Néerlandais constituent toujours la première clientèle étrangère, on constate
cependant en juillet une forte hausse des Anglais et des Allemands ainsi que des Scandinaves pour ce mode
d’hébergement.
Le taux d’occupation des locations de vacances a perdu 15 points par rapport à celui de l’année passée pour le mois
de juillet, avec, comme dans les autres secteurs d’activité, une baisse de la clientèle française, mais les perspectives
pour le mois d’août sont encourageantes.
Les offices de tourisme sont globalement très satisfaits de la fréquentation du mois de juillet, surtout ceux qui
proposent des animations et des billetteries. Ils constatent tous un retour des touristes étrangers avec une
augmentation nette des demandes d’origines inhabituelles (citées précédemment). En revanche, ils notent un
retrait des demandes françaises (à part celles des Manchois).
Quelques disparités existent parmi les offices de tourisme interrogés, principalement en raison de la localisation
géographique et des animations proposées. Ainsi, les offices situés sur le littoral et ceux proposant des animations
comme des visites guidées thématiques ou des sorties extérieures par exemple, ont connu un gros succès. C’est le
cas, par exemple, du circuit urbain « Les Parapluies de Cherbourg » qui a, en outre, bénéficié d’une très bonne
médiatisation, de la Régate du Ronquet, du festival « chants de marins » et des animations au château pour le
canton de Montmartin-sur-Mer, des visites en calèche à Saint-Lô, des animations nocturnes contées à Villedieu-lesPoêles ou des sorties randonnées et du festival « Tintamarre » à Mortain,… Enfin, on note une augmentation des
cyclotouristes et des demandes liées au vélo dans la Manche, principalement dans les offices situés à proximité des
grands circuits et voies vertes.
Les sites et lieux de visite sont mitigés quant à leurs résultats de juillet. Certains bénéficient d’une exposition ou de
conditions attractives (ex : exposition « Dior et l’impressionnisme » au Musée Christian Dior, parkings gratuits en
soirée et début des « Nocturnes de l’Abbaye » au Mont Saint-Michel, beau temps très favorable à la visite de l’île
Tatihou,…) tandis que d’autres ont connu une baisse de leur fréquentation. De manière générale, le pouvoir d’achat
restreint des touristes et une météo plus favorable aux activités balnéaires qu’aux visites expliquent ce phénomène,
par ailleurs comparable au niveau national.
Les professionnels espèrent une météo favorable en août pour augmenter leur fréquentation
Les professionnels interrogés sont unanimes : le mois d’août est traditionnellement le meilleur de l’année. Ils
espèrent tous que ce soit toujours le cas cette année, même s’ils éprouvent beaucoup de difficultés à se projeter
compte tenu des nouvelles habitudes de réservations en dernière minute et des aléas de la météo.
L’impact du Tour de France dans la baie du Mont Saint-Michel
Les professionnels de la baie du Mont Saint-Michel, qui espéraient beaucoup de retombées suite au passage du
Tour de France le 10 juillet grâce à la médiatisation faite le jour J ne constatent encore aucun résultat sur leurs
réservations.
Bien sûr, le jour J la plupart des hôtels et chambres d’hôtes situés aux abords immédiats du parcours ont bénéficié
de taux d’occupation exceptionnels mais ce n’est pas le cas des locations de vacances et des campings interrogés
(sauf ceux disposant d’aires de camping-car) qui n’ont remarqué aucune réservation pour l’évènement.
Les offices de tourisme d’Avranches et de Pontorson en revanche ont connu des pics de fréquentation durant les 15
jours précédents, avec des demandes concentrées autour de l’accès, des parkings, du parcours et des accueils de
camping-cars mais aucune retombée depuis le 10 juillet.
Tous les professionnels interrogés espèrent des retombées à plus ou moins long terme notamment en termes de
notoriété pour la destination.