FEMME ENCEINTE brochure
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FEMME ENCEINTE brochure
FEMME ENCEINTE EN ACTIVITE PROFESSIONNELLE PROTECTION RESTRICTIONS ET TRAVAIL RISQUES PROFESSIONNELS Association de Santé au Travail de Lorraine Nord 1 rue Marie-Anne de Bovet - 57000 Metz T. 03 87 63 36 15 / F. 03 87 55 02 25 Toute reproduction est interdite sans l’autorisation de l’A.S.T. LOR’N 1) Protection La femme enceinte en activité professionnelle fait l’objet d’une protection renforcée vis à vis des risques professionnels. Cette protection a donné lieu à publication de nombreux textes législatifs et règlementaires : décrets, arrêtés, articles des Codes du travail et de la sécurité sociale. En examinant toute cette législation, extrêmement précise, il paraît peu probable qu’une femme enceinte puisse encore se trouver exposée à un risque professionnel ayant des conséquences sur sa grossesse, et pourtant il arrive que, rétroactivement, les médecins du travail soient sollicités pour préciser la part des facteurs professionnels qui auraient pu perturber la grossesse, et pire avoir des conséquences délétères sur l’enfant. 2) Restrictions Les restrictions par rapport au travail découlent de la connaissance des risques professionnels qui peuvent exister au poste de travail. Il est nécessaire de préciser tout de suite que les risques professionnels sont de la responsabilité de l’employeur. Depuis le décret du 05/11/2001, en effet, les employeurs doivent retranscrire dans le document unique les risques auxquels les salariés sont exposés. Cette évaluation des risques doit permettre d’identifier, d’analyser, d’informer, de prévoir une limitation / correction de ces risques. Cette évaluation doit être à la disposition des salariés, des membres du CHSCT, et des acteurs de prévention (médecins du travail, inspecteurs du travail, contrôleurs CRAM). En l’occurrence, une travailleuse enceinte informée des risques professionnels auxquels l’expose son activité devrait pouvoir : • le signaler à son médecin traitant / médecin spécialiste, • le signaler au médecin du travail de l’entreprise afin de pouvoir bénéficier d’un aménagement de poste éventuel, d’un reclassement, d’une suspension du contrat de travail … Les salariées enceintes relèvent d’une surveillance médicale renforcée. Or, bien souvent, l’état de grossesse est connu tardivement, l’employeur ne recevant la déclaration de grossesse qu’au 3ème mois, ce qui veut dire que la période d’embryo-genèse peut ne pas faire l’objet de précautions particulières vis à vis de substances toxiques pour la reproduction. 3) Risques professionnels Ils sont classiquement bien répertoriés : - physiques, - chimiques, - biologiques, - certaines conditions de travail. Ces risques peuvent provoquer des anomalies congénitales et des avortements spontanés. Les professions exposées sont entre autres : - le personnel soignant ; - les personnels travaillant dans : • des laboratoires, • des crèches, • chez des vétérinaires, • dans des industries chimiques – laboratoire, • dans des pressings, • dans l’imprimerie, • dans le secteur de la peinture, • dans l’agriculture, • dans la grande distribution… a) Travaux interdits aux femmes - éthers thiophosphoriques - mercure - silice - travaux nécessitant l’emploi d’outils vibrants type marteau piqueur à air comprimé - hydrocarbures aromatiques : dérivés du benzène, ditritrophénol, amines, benzidine, naphtylamines b) Travaux interdits aux femmes enceintes - - chimiques : • CMR • Benzène • Pb métalliques et ses composés • Certains produits antiparasitaires CMR physiques : • rayonnements ionisants : expo < 1mSv pendant la durée de la grossesse • si risque d’irradiation interne, retrait des femmes allaitante • - biologiques : • - travaux hyperbare (>1,2 bar) rubéole et toxoplasmose conditions de travail : • emploi aux étalages extérieurs : interdit après 22 heures ou lorsque la température est inférieure à 0°C • travail de nuit : affectation à un poste de jour si la salariée le demande ou si le médecin constate l’impossibilité du poste de nuit c) Situations restantes : preuves insuffisantes - agents chimiques : • solvants : toluène, xylène, sulfate de carbone, tétrachlorure de carbone, trichlo, tétrachlo, méthyléthyl, cétone, éthers de glycol • gaz anesthésiques : halothane, protoxyde d’azote, enflurane • médicaments à visée chimiothérapique • arsenic - agents physiques : bruit, champs électromagnétiques - agents biologiques : - • virus : hépatites, sida, cytomégalovirus, parvovirus B19, varicelle • bactérie : listéria conditions de travail : • efforts physiques intenses et répétés • station debout prolongée • port de charges • trépidations 4) Conclusion Rôle du médecin du travail : sa connaissance de l’entreprise doit lui permettre de : - préciser un risque ou des conditions de travail : étude de fiches de données de sécurité / étude ergonomique… ; - définir une conduite à tenir : aménagement de poste ; reclassement/mutation (en relation avec l’employeur) ; - en cas d’impossibilité : il existe la possibilité de suspendre le contrat de travail (circulaire datant de 1999), procédure peu utilisée car lourde et devant être porté à la connaissance de l’inspecteur du travail • • • • certificat médecin traitant / spécialiste, certificat médecin du travail, certificat de l’employeur confirmant l’impossibilité de reclassement ou d’aménagement, et prise en charge financière par la sécurité sociale avec complément de l’employeur (évite les arrêts maladie). Dans les faits : arrêt maladie, très souvent le médecin du travail se met en rapport avec le médecin traitant ou le médecin spécialiste pour confirmer l’absence d’aménagement ou de reclassement. Les relations entre médecins du travail et médecins spécialistes paraissent nécessaires dans l’intérêt de la salariée enceinte et de son enfant. Ces relations doivent pouvoir se faire facilement et surtout, elles sont à mettre en place dès le début de la grossesse (cf. proposition de la plaquette explicative à remettre en début de grossesse). En cas de question ou de doute, vous pouvez vous adresser au médecin du travail en charge de l’entreprise dans laquelle vous êtes salariée.