sur le voyage dans les fleurs du mal de baudelaire

Transcription

sur le voyage dans les fleurs du mal de baudelaire
Alexandre DUMUR
Jonathan GUISOLAN
le 29 septembre 2012
Français
Etude théma+que sur le voyage chez Charles Baudelaire
Dans ce recueil de poèmes, nous allons découvrir un thème fréquemment rencontré dans les œuvres de Charles Baudelaire qui est celui du voyage. Au XIXe siècle les voyages n’étaient pas accessibles à tous et nourrissaient l’imaginaire de nombreux écrivains c’est pourquoi nous avons choisi ce thème. Les contrées lointaines étaient encore pleines de mystères et incitaient à l’évasion spirituelle. L’auteur est un poète moderne qui choisit ses sujets dans le présent, il a lui-­‐même été dans sa vie contraint à voyager et nous pourrons ressenWr à travers cinq poèmes que nous allons étudier, l’inspiraWon que lui ont transmis ces expériences. En effet, pour mieux comprendre ce thème nous allons tout d'abord en quelques lignes rappeler quelques faits importants de la vie de cet auteur.
Charles Baudelaire né à Paris en 1821 a perdu son père à l’âge de six ans et a mal vécu le remariage précoce de sa mère. Ses parents ont toujours souhaité le protéger et voyant le jeune Charles fréquenter des milieux arWsWques parisiens qui pouvaient l’inciter à la débauche l’on fait embarquer sur un voilier à desWnaWon des Indes. Mais Charles sera pris de nostalgie et s’arrêtera à l’ile de la Reunion. Cependant ce voyage enrichira sa sensibilité et il sera touché par l’exoWsme et par la mer ce qui se senWra dans ses poèmes futurs.
Pour illustrer le thème du voyage, nous avons choisi cinq poèmes, « L'invitaWon au Voyage », « Parfum exoWque »,« Bohémiens en Voyage », « Le Voyage », « Le voyage à Cythère », à travers lesquels nous découvrirons différentes foncWons du voyage. Tous ces poèmes sont issus du même ouvrage inWtulé Les Fleurs du Mal écrit par Charles Baudelaire et publié en 1857.
Pour commencer, dans « L’invitaWon au Voyage » extrait de la secWon « Spleen et Idéal » Baudelaire suggère à une bien-­‐aimée un départ vers un pays où ils pourraient vivre ensemble (« Songe à la douceur d’aller là-­‐bas vivre ensemble ! »(Vers 2,3)). Ce lieu idéal chargé d’exoWsme imaginé par Baudelaire met en correspondance les paysages lointains et la femme. Il est rythmé par le refrain qui se répète le long du poème (Là, tout n’est qu’ordre Alexandre DUMUR
Jonathan GUISOLAN
le 29 septembre 2012
Français
et beauté, Luxe, calme et volupté.) Une impression de paix et de tendresse floje tout le long du poème (« Le monde s’endort dans une chaude lumière » (Vers 39,40)). Baudelaire nous propose donc dans ce poème une rêverie, une évasion vers l'ailleurs, où le lecteur se fait transporter dans un bonheur idéal.
Dans le deuxième poème qui est extrait de la secWon « Spleen et Idéal »: « Parfum exoWque ». A travers ce poème nous découvrons les saveurs exoWques de la femme. En effet, Baudelaire relie ici l'exoWsme, la rêverie, la femme exoWque (« Quand, les deux yeux fermés […] je respire l'odeur de ton sein chaleureux » (Vers 1,2)). Les yeux fermés correspondent à la rêverie, la chaleur à l'exoWsme et le sein à la femme. Le Wtre nous montrant toute l'envergure de ce poème en est le meilleur exemple. En effet, il est lié à l'éroWsme du parfum et à l'exoWsme de l'Orient. Il a encore une fois une façon de nous faire rêver à l'exoWsme de la femme.
Le poème « Bohémiens en Voyage » apparWent à la secWon « Spleen et Idéal ». Baudelaire dans une vision nouvelle nous décrit les Bohémiens comme des représentants de l’idéal. Ils sont l’arWste en marge de la société, ils vivent en parfait accord avec la nature, Cybèle déesse de la nature les reconnaît. (« La tribu prophéWque aux prunelles ardentes » (Vers 1), « Cybèle, qui les aime, augmente ses verdures » (Vers 11)) Mais cependant ce peuple semble chassé sans savoir où il va et finira lui aussi sa route dans les ténèbres. (« Devant ces voyageurs, pour lesquels est ouvert l’empire familier des ténèbres futures » (Vers 13,14)).
Le poème « Le Voyage » extrait de la secWon « La Mort » décrit l’inuWlité de l’évasion face au désespoir humain. Certains hommes partent pour fuir leur passé ou leur quoWdien ou pour oublier un amour déçu (« Un maWn nous partons, le cerveau plein de flamme, le cœur gros de rancune et de désirs amers» (Vers 5,6), « Les uns joyeux de fuir une patrie infâme ; d’autres, l’horreur de leurs berceaux » (Vers9, 10)). D’autres parWront pour s’ouvrir vers d’autres horizons ou parce qu’ils éprouvent un besoin de liberté.(« Mais les vrais voyageurs sont ceux-­‐là seuls qui partent pour parWr »(Vers 17), « Ceux-­‐là, dont les désirs ont la forme des nues »(Vers 21)). Mais la décepWon ajend le voyageur. («Amour…gloire…
bonheur ! Enfer c’est un écueil ! » (Vers 36)) Baudelaire nous rappelle que le voyage n’empêche pas l’ennui («Amer savoir, celui qu’on Wre du voyage ! « (Vers 111) « Une oasis d’horreur dans un désert d’ennui ! »(Vers 114)) et ne nous permejra pas d’échapper à notre desWnée qui est la mort certaine et qui souvent hante l’auteur (« Ô Mort, vieux capitaine il est temps levons l’ancre ! »(Vers 139)). A tel point qu’à la fin de l’œuvre le poète nous fait ressenWr l’espoir qu’il met dans l’au-­‐delà. (« Verse-­‐nous ton poison pour qu’il nous réconforte ! » (Vers 143)).
Alexandre DUMUR
Jonathan GUISOLAN
le 29 septembre 2012
Français
Enfin, dans le dernier poème qui est une allégorie et qui est extrait de la secWon « Fleurs du Mal » : « Le Voyage a Cythère » l’auteur nous décrit un voyage vers une île de beauté consacrée à Vénus, déesse de l’amour (« Belle île aux myrtes verts, pleine de fleurs écloses » (Vers 13))au lieu de cela, les voyageurs découvrent un gibet où sose un
pendu(« Nous vîmes que c’était un gibet à trois branches »(Vers 27), « Dans tous les coins saignants de ceje pourriture »(Vers 32 )). Le poète y voit sa propre image qui le dégoûte.
(«Qu’un gibet symbolique où pendait mon image… » (Vers 58)) On y retrouve la dualité entre la beauté et le mal qui est le thème fondateur de l’œuvre Les Fleurs du Mal.
En conclusion, Baudelaire nous décrit donc plusieurs sortes de voyages, l’un pour l’amour d’une femme avec « L’InvitaWon au Voyage » qui aspire à la rêverie et nous fait voyager dans un paradis perdu, immatériel. L'autre avec « Parfum exoWque », à pour but de nous faire connaître les saveurs éroWques orientales par la femme exoWque. Un voyage « forcé » avec « Bohémiens en Voyage ». Même si le voyage n'est pas un remède contre l'ennui, avec « Le Voyage », Baudelaire nous fait comprendre que sa foncWon peut aussi être d'oublier et de fuir son passé. Et pour finir celui pour le plaisir mais qui tourne à l’obsession de la mort avec « le Voyage a Cythère ».

Documents pareils