réduire le risque sanitaire lors de la fusion de
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réduire le risque sanitaire lors de la fusion de
60 technique d’élevage vétérinaire RÉDUIRE LE RISQUE SANITAIRE LORS DE LA FUSION DE TROUPEAUX REGROUPEMENT Les GDS bretons propo- sent depuis 2009 aux futurs associés une démarche sanitaire balisée. Ils prennent notamment en charge une série d’analyses sur lait de mélange. L a fusion de deux troupeaux présente un risque sanitaire élevé : transmission de maladies d’un troupeau à l’autre, développement d’agents infectieux, qui étaient jusqu’alors présents à l’état latent, lié au stress dû aux changements. Pour éviter que les premiers mois, voire les premières années d’une fusion de troupeaux ne se transforment en galère sanitaire, les GDS bretons proposent depuis 2009 à leurs adhérents une démarche sanitaire balisée. Celle-ci débute habituellement par un audit d’élevage. « Il est conseillé de le réaliser au moins trois à six mois avant la fusion », explique Philippe Ninet, vétérinaire du GDS du Morbihan. Cet audit a lieu sur le siège de la future exploitation, en présence des futurs associés, d’un vétérinaire du GDS et du (ou des) vétérinaire(s) traitant(s) de l’élevage. Un historique sanitaire des deux troupeaux et de toutes les tranches d’âge est réalisé, en s’appuyant notamment sur les données du registre sanitaire. Celui-ci permet d’identifier les points forts et les points faibles de la future exploitation et de proposer des plans de prévention adaptés (vaccination…). Un avis technique est également donné sur la machine à traire, le logement de animaux et l’enregistrement des données sanitaires. La deuxième étape de la démarche consiste en une série d’analyses destinée à déceler la présence d’agents infectieux. Un protocole a été établie par les GDS bretons. Sont recherchées la BVD, la néosporose, la fièvre Q, la paratuberculose et la douve. C’est le technicien de secteur du GDS qui effectue les prélèvements. Les analyses de lait de mélange (lait de tank et lait des premières lactations) sont faites sur chacun des troupeaux. En cas de résultat positif, un plan de maîtrise est mis en place selon les modalités classiques d’assainissement. DÈS LE DÉPART DU PROJET « Notre objectif est d’intervenir dès le départ du projet de regroupement », souligne Gérard Argenté, vétérinaire du GDS des Côtes-d’Armor. En matière de BVD par exemple, la présence d’animaux IPI (infectés permanents immunotolérants) dans l’un des troupeaux et l’absence d’anticorps chez les vaches de l’autre troupeau représente un MISE EN GARDE cocktail explosif. « Si les IPI ne sont pas détectés et éliminés avant la fusion, ils infectent les embryons des vaches non immunisées et quelques mois plus tard on a, suivant le stade de gestation au moment de l’infection, des avortons ou des animaux nés IPI. On peut alors se retrouver avec une quantité importante de veaux à éliminer », explique-t-il. En cas de néosporose dans l’un des troupeaux, mieux vaut également être averti pour éviter de pérenniser l’infection. « Car la transmission de cette infection parasitaire se fait de mère à fille. Le nouveau propriétaire ne doit pas garder la descendance des mères infectées. » La fièvre Q est une maladie plus facilement maîtrisable, et le plus souvent l’infection reste silencieuse. Le risque n’est pas très important sauf en cas de transformation au lait cru (la fièvre Q est une zoonose). « Si des animaux sont infectés, on trouve des traces d’anticorps dans le lait : la fièvre Q peut alors conduire à un arrêt de livraison. » D’où l’utilité, en présence d’analyse positive, de prévenir toute contagion par la vaccination en cas de transformation de lait cru, et éventuellement de traiter les animaux cliniquement atteints. Les problèmes sanitaires, lors d’une fusion de troupeaux, peuvent aussi venir des terres. Il existe un risque d’acquisition de zones infestées de douves. Ou encore de tiques (vecteurs de l’ehrlichiose). Il s’agit souvent de parcelles éloignées dans lesquelles on met au printemps des génisses pleines qu’on a la désagréable surprise de voir avorter deux mois plus tard. Quant à la paratuberculose, parmi les quatre maladies monofactorielles qui font partie du protocole d’analyses des GDS bretons, elle est sans aucun doute celle qui « s’incruste le plus ». Une fois installée, « c’est un véritable casse-tête pour s’en débarrasser ». PRIS EN CHARGE PAR LES GDS « Le regroupement de troupeaux peut parfois conduire à la catastrophe », met en garde Gérard Argenté, en citant l’exemple d’un élevage où en l’espace de deux à trois semaines, huit animaux étaient morts de diarrhée. L’autopsie avait révélé un double problème de salmonelles mais aussi de BVD. C’est pour éviter de tels scénarios que cette PROTOCOLE D’ANALYSES PROPOSÉ PAR LES GDS BRETONS démarche régioLORS D’UN REGROUPEMENT DE TROUPEAUX nale préventive BVD Néosporose Fièvre Q Paratuberculose Douve a été mise en Elisa Elisa place. Les visites Analyses Elisa PCR Elisa PCR PCR Elisa (Mél.10 Maxi) (Mél. 5) des vétérinaire/ X X X X X 1res lactations technicien du X 2es lactations GDS, et les ana3es lactations lyses sont prises X 4es lactation et plus en charge par Tank X X X X X X les GDS. ■ Aire d’attente RÉUSSIR LAIT ÉLEVAGE • février 2010 • N° 233 X Annick Conté