discours_cérémonie 19 mars 2013

Transcription

discours_cérémonie 19 mars 2013
DISCOURS DU MAIRE
Commémoration du 19 mars
Mardi 19 mars 2013 - Hôtel de ville
Monsieur le sous-préfet,
Monsieur le député,
Mesdames, Messieurs les élus,
Messieurs les présidents d’associations patriotiques,
Mesdames et Messieurs les anciens combattants,
Mesdames et Messieurs les officiers et sous-officiers,
Chers amis,
Il y a 51 ans, très exactement entrait en en vigueur le cessez-le-feu de la guerre d’Algérie, au
lendemain des accords d'Evian marquant le début du processus de paix.
Solennellement, la Ville de Châteaudun commémore aujourd’hui la fin de ce conflit.
C’est l’occasion pour moi de vous rappeler mon attachement et celui de la ville à cette date
anniversaire, qui plus est aujourd’hui, la loi du 6 décembre 2012 ayant fait officiellement du
19 mars une journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes
civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc.
Il aura fallu attendre plus de 10 ans avant que le Conseil constitutionnel déclare le texte
conforme à la Constitution, le Sénat ayant adopté le texte que l’Assemblée nationale avait
elle-même adopté en première lecture le 22 janvier 2002 !
Le texte de la proposition de loi est issu de trois propositions de loi déposées par M. Alain
Bocquet et plusieurs de ses collègues le 28 mars 2000, par Alain Néri et plusieurs de ses
collègues le 16 mai 2001 et par M. Bernard Charles et plusieurs de ses collègues le 5
décembre 2001.
Aujourd’hui encore, certains au sein des anciens combattants d’Afrique du Nord contestent
ce choix.
Ils argumentent d’une part qu’une date d'hommage aux combattants morts pour la France en
Afrique du Nord a déjà été fixée au 5 décembre, fin 2003, et que depuis l’année dernière le
11 novembre est considéré comme une commémoration nationale pour tous les morts.
Ils jugent d’autre part que le 19 mars est le symbole d'une "trahison" et que les "massacres"
perpétrés par les combattants du FLN ont continué bien après cette date.
C’est un débat politique, posé de longue date, sur la commémoration de la guerre d'Algérie.
Reste que la date du 5 décembre s’est avérée être sans racines, sans véritable réalité
historique.
Pour la principale association de vétérans, la Fédération nationale des anciens combattants
en Algérie, au Maroc et en Tunisie (FNACA), le 19 mars 1962 marque le début du processus
de « paix » et doit donc rester la date de référence. C’est la date du cessez-le-feu, une date
qui avait été tant espérée par les jeunes appelés et par les peuples français et algériens.
Je retiendrai qu’après de longues années de silence, la société française fait face à son
histoire, à l’histoire de cette guerre qui fut bien plus qu’une simple opération de maintien de
l’ordre comme on s’est plu à le dire pendant si longtemps en évoquant pudiquement « les
événements d’Algérie ».
Le combat des associations patriotiques, des élus et des historiens, a abouti à la
reconnaissance du caractère particulier de ce conflit et à sa dénomination.
Il s’agissait bien d’une guerre qui a tué, mutilé, massacré, marqué, indigné.
Cette guerre méritait d’être traitée comme telle. Reconnaître le cessez-le-feu du 19 mars,
c’est aussi reconnaître tout ce qui s’est passé en Algérie entre le 1er novembre 1954 et le 19
mars 1962.
Cher amis, en ce jour, je vous invite à vous recueillir à la mémoire de tous ceux qui sont
tombés lors de ce conflit. A rendre hommage à l’ensemble des morts de cette guerre. A
vous souvenir que des milliers d’appelés du Contingent ont traversé la Méditerranée pour
aller se battre sur des terres inconnues.
Assumons le passé, tirons profit des expériences douloureuses pour mieux préparer l’avenir,
pour mieux préserver la paix.
Et n’oublions jamais que devoir de mémoire et devoir d’histoire sont indissociables, et ce
quels que soient les faits. La date du 19 mars 1962 appartient à notre histoire, ne l’oublions
pas.
Je vous remercie de votre attention.

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