COMMEMORATION DU CESSEZ LE FEU EN ALGERIE 19 MARS
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COMMEMORATION DU CESSEZ LE FEU EN ALGERIE 19 MARS
COMMEMORATION DU CESSEZ LE FEU EN ALGERIE 19 MARS 2015 DISCOURS DE JEAN-MARIE FOSSIER Chers Anciens Combattants, Mesdames et Messieurs les Porte-Drapeaux Mesdames, Messieurs les Elus, Mesdames, Messieurs, Chers Amis, En ce soir du 19 mars 2015, c’est avec solennité et émotion que nous nous réunissons, comme chaque année à la même date, pour commémorer, tous ensemble, la fin des combats de la guerre d’Algérie. Ainsi, il y a 53 ans jour pour jour, à midi, sur ordre du Président de la République, le Général Ailleret proclamait le cessez-le-feu qui mit un terme à ce que l’on appelait par euphémisation les « événements d’Algérie », mais qui en réalité ont été une véritable guerre, avec toute la cruauté et l’horreur que ce mot implique. Oui, puisque ce mot a longtemps été banni, répétons-le ! Ce fut bel et bien une guerre. Le lourd bilan humain ne laisse pas planer le moindre doute à ce sujet : 152 000 victimes dans les rangs du FLN, 25 000 militaires français tués et près de 500 000 morts algériens, qu’ils soient civils ou combattants. Oui, ces soldats et ces appelés sont morts au cours d’une guerre, dans les mêmes conditions que ceux partis défendre la patrie lors de la bataille de la Marne ou sur la plage d’Omaha Beach. A l’instant où j’évoque les soldats, je ne peux m’empêcher de me tourner vers nos amis les Anciens Combattants. J’ai le privilège de partager avec vous de nombreuses commémorations et j’ai eu très souvent l’occasion de vous rendre hommage. Mais malgré la force des mots, je sais pertinemment que je ne pourrai jamais comprendre ce que vous avez ressenti durant ces années de conflit. Aucune personne ne l’ayant elle-même vécu ne peut en effet en prendre la pleine mesure. Souvent très jeunes, vous avez été envoyés de l’autre côté de la Méditerranée pour affronter les combats sans beaucoup d’expérience ni de préparation. Votre meilleure arme pour affronter ce terrible destin était alors votre courage et votre dévouement. Vous avez vu des camarades tomber, vous avez vu des camarades grièvement blessés garder des marques à vie sur leur corps. Et nous avons aussi tous vu et entendu des camarades marqués par des blessures psychologiques et morales. Des blessures invisibles mais dont la cicatrice ne se referme jamais. Pour vous, Messieurs les Anciens Combattants, et pour vos camarades disparus, cette date du 19 mars doit perdurer comme celle du souvenir. Notre histoire nationale est traversée de grandes dates et comme l’a dit Victor Hugo : « Les souvenirs sont nos forces. Quand la nuit essaie de revenir, il faut allumer les grandes dates, comme on allume des flambeaux. » Ces flambeaux, ils sont pour vous. Ils sont pour eux. J’insiste sur ce point. L’heure est au souvenir, elle n’est plus au pardon ou à la repentance. La France, c’est un vécu, c’est une histoire. Je pense que les Anciens Combattants, qui connaissent mieux que quiconque les valeurs d’un patriotisme sain ne me contrediront pas à ce sujet : - aimer son pays, c’est accepter ses heures de gloire mais aussi ses erreurs. - aimer son pays, c’est être fier de sa grandeur et assumer ses manquements. Alors ce soir, au milieu de vous tous, et dans une période perturbée, j’ai envie d’être fier : - Fier de vous voir présent pour commémorer cette page de notre histoire - Fier de voir que la France n’oublie pas ceux qui se sont battus pour elle. - Fier de voir que notre patrie se grandit en célébrant ceux qui ont porté l’uniforme des armées. Je conclurai mon propos sur un souhait simple et plein d’espoir : que ces messages de respect, de reconnaissance et de paix continuent longtemps de nourrir nos générations futures. Vive la Paix ! Vive la République ! Vive la France !