Le pendule balistique - Olivier Castéra
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Le pendule balistique - Olivier Castéra
LE PENDULE BALISTIQUE OLIVIER CASTÉRA Résumé. Le pendule balistique permet de mesurer la vitesse d’un projectile. Table des matières 1. Premier exemple de pendule balistique 1.1. Introduction 1.2. Relation fondamentale de la dynamique 1.3. Conservation de l’énergie mécanique 1.4. Conservation de l’énergie totale 2. Deuxième exemple de pendule balistique 2.1. Introduction 2.2. Conservation du moment cinétique 2.3. Relation fondamentale de la dynamique 2.4. Conservation de l’énergie mécanique 2.5. Conservation de l’énergie totale 1 1 2 3 3 4 4 4 6 7 8 1. Premier exemple de pendule balistique 1.1. Introduction. Un solide (S) au repos dans le référentiel terrestre, est suspendu par l’intermédiaire d’une corde. y o (p) x (S) v b g Figure 1. Pendule balistique avant l’impact Date: 14 août 2016. 1 2 OLIVIER CASTÉRA Le centre du référentiel (o, x, y, z) est le point d’accrochage de la corde. On désigne par M la masse du solide (S), et par g son centre de gravité. A l’instant t1 , un projectile (p) de masse m et de dimensions négligeables, heurte le solide (S) avec une vitesse v, et s’arrête à l’intérieur du solide (S). L’ensemble (S)+(p) prend alors la vitesse horizontale V . 1.2. Relation fondamentale de la dynamique. 1.2.1. Avant l’impact. Le système étudié est le solide (S). De t0 à t1 , le poids du solide (S) est équilibré par la tension de la corde, T = −P S . La RFD s’écrit : d p = T + PS dt S =0 Le système étudié est le projectile (p), qui ne subit que son propre poids P p : d (mv) = P p dt d (vx i + vy j) = −g j dt qui donne les équations de la trajectoire du projectile avant l’impact, vx = vx (t0 ) vy (t1 ) = −g(t1 − t0 ) + vy (t0 ) 1.2.2. Pendant l’impact. Le système étudié est l’ensemble formé par le solide (S) et le projectile (p), et noté (S) + (p). La RFD s’écrit : X d pSystème = F ext dt De t1 à t+ 1 , le projectile (p) se trouve dans le solide (S), le poids de l’ensemble est noté P S+p . La RFD s’écrit : Z t+1 X F ext dt = ∆t+1 →t1 pS+p t1 Z t+ 1 t1 t+ (T + P S+p )dt = [p(S) + p(p) ]t11 = [p(S) + p(p) ]t+1 − [p(S) + p(p) ]t1 = (M + m)V − mv (1) On projette l’équation (1) sur les axes (ox) et (oy). Nous faisons l’approximation que pendant l’impact, la vitesse du système (S) + (p) est LE PENDULE BALISTIQUE 3 purement horizontale, Vy = 0, et que la composante horizontale de la tension T est négligeable : (M + m)Vx − mvx = 0 Z t+1 (T − PS+p )dt − mvy = t1 Sur l’axe (oy), la tension s’oppose au poids et à la variation de quantité de mouvement verticale du projectile : m vx (2) Vx = M +m m dvy = −T + PS+p dt 1.3. Conservation de l’énergie mécanique. On choisit la position initiale du centre de gravité du système (S) + (p) comme origine de l’énergie potentielle. Juste après l’impact, l’énergie potentielle du système (S) + (p) est nulle et l’énergie cinétique est maximale, et vaut : Ec = 21 (M + m)Vx2 On mesure la hauteur maximale h atteinte par le système (S) + (p) à l’instant t2 . En h, l’énergie cinétique est nulle et l’énergie potentielle est maximale. En négligeant les frottements de l’air et de la corde sur l’axe, la conservation de l’énergie mécanique s’écrit 1 : Eméca (t2 ) = Eméca (t1 ) Ecin (t2 ) + Epot (t2 ) = Ecin (t1 ) + Epot (t1 ) 1 (M 2 et avec l’équation (2), + m)Vx2 = (M + m)gh p Vx = 2gh vx = M + mp 2gh m (3) 1.4. Conservation de l’énergie totale. On peut à présent calculer le transfert de chaleur Q du projectile (p) au solide (S) lors de l’impact. On écrit la conservation de l’énergie totale lors du transfert d’énergie cinétique au moment de l’impact : Q = 21 mvx2 − 12 (M + m)V 2 1. Voir Mécanique classique.pdf 4 OLIVIER CASTÉRA Avec l’équation (2), m2 Q = 21 mvx2 − 21 (M + m) v2 (M + m)2 x m 2 1 = 2 mvx 1 − M +m et avec l’équation (3), M 1 (M + m)2 2gh Q= 2 m M +m M = (M + m) gh m 2. Deuxième exemple de pendule balistique 2.1. Introduction. Un solide (S) au repos dans le référentiel terrestre, peut tourner sans frottement autour d’un axe horizontal (oz). On désigne par M sa masse et par J(oz) son moment d’inertie par rapport à l’axe (oz). A l’instant t1 , un projectile (p) de masse m et de dimensions négligeables, heurte le solide (S) avec une vitesse v, et s’arrête à l’intérieur du solide (S). Le système étudié est l’ensemble solide (S) et projectile (p). y o x z (p) v r l = og l′ = oh α b b g h (S) 2.2. Conservation du moment cinétique. Soit o le point de contact du solide (S) avec l’axe (oz). Le théorème du moment cinétique par rapport au point o appliqué au système (S) + (p) s’écrit : X d L/o Système = M /o (F ext ) dt LE PENDULE BALISTIQUE 5 2.2.1. Avant l’impact. On note R la réaction sur l’axe (oz). De t0 à t1 , le théorème du moment cinétique s’écrit : d L/o Système = M /o (P S ) + M /o (P p ) + M /o (R) dt Les moments par rapport au point o du poids du solide (S) et de la réaction sur l’axe (oz) sont identiquement nuls, car leur direction commune passent par le point o. Par conséquent, d L/o Système = M /o (P p ) dt En notant ρ le rayon vecteur du projectile (p), d (ρ × mv) = ρ × P p dt d ρ × m (vx i + vy j) = ρ × −mg j dt d (vx i + vy j) = −g j dt qui donne les équations de la trajectoire du projectile avant l’impact, vx = vx (t0 ) vy (t1 ) = −g(t1 − t0 ) + vy (t0 ) 2.2.2. Pendant l’impact. De t1 à t+ 1 , le projectile (p) se trouve dans le solide (S). Le théorème du moment cinétique s’écrit : d L/o Système = M /o (P S+p ) + M /o (R) dt Le centre de gravité g ′ de l’ensemble (S) + (p) se place à la verticale du point o, si bien que le poids de l’ensemble a un moment nul par rapport à l’axe (oz). Le moment de la réaction sur l’axe (oz) reste nulle pour les mêmes raisons que précédemment. Par conséquent, le moment cinétique du système se conserve. En notant r le rayon vecteur du point où s’arrête le projectile, d L/o Système = 0 dt L/o Système (t+1 ) = L/o Système (t1 ) J(oz) ω + r × m(ω × r) = r × mv J(oz) ωk + rer × m(ωk × rer ) = rer × m(vx i + vy j) J(oz) ωk + mωr 2 er × (k × er ) = mr(vx er × i + vy er × j) J(oz) ωk+mωr 2[(er ·er )k−(er ·k)er ] = mr[vx sin(er , i) + vy sin(er , j)]k ωk J(oz) + mr 2 = mr[vx sin( π2 +α)+vy sin(α+π)]k ω J(oz) + mr 2 = mr(vx cos α − vy sin α) 6 OLIVIER CASTÉRA On pose l′ = r cos α = oh : ω J(oz) + m l′2 cos2 α = ml′ (vx − vy tan α) ω= ml′ (vx − vy tan α) l′2 J(oz) + m cos2 α (4) 2.3. Relation fondamentale de la dynamique. On peut à présent utiliser la RFD pour trouver l’expression de la réaction sur l’axe (oz) X d pSystème = F ext dt Z t+1 pSystème (t+1 ) − pSystème (t1 ) = R + P S + P p dt t1 Mω × og + mω × r − mv = Z t+ 1 R + P S+p dt t1 On pose l = og, la distance de l’axe (oz) au centre de gravité g du solide (S). La réaction sur l’axe (oz) s’oppose aux poids et à la variation de quantité de mouvement verticale du projectile. En utilisant les coordonnées de r : r = −r sin αi − r cos αj et en appelant q la percussion, telle que : q = R + P S+p nous obtenons, ′ Mωk×(−l)j +mωk×l (− tan αi−j) − m(vx i+vy j) = ′ ′ Mωli − mωl tan αj + mωl i − mvx i − mvy j = Z ′ Mωl + mωl − mvx = t+ 1 qx dt t0 Z −mωl′ tan α − mvy = t+ 1 qy dt t0 Cherchons les conditions pour annuler la percussion : ( Mωl + mωl′ − mvx = 0 −mωl′ tan α − mvy = 0 Z Z t+ 1 q dt t0 t+ 1 qx i + qy j dt t0 LE PENDULE BALISTIQUE ( 7 mvx Ml + ml′ α = 0 et vy = 0 (5) ω= Pour annuler la percussion il faut que le projectile atteigne l’axe (oy), ce qui correspond à la condition α = 0. Il faut aussi que la vitesse verticale du projectile soit nulle au moment de l’impact, vy = 0, autrement dit qu’il percute le solide lorsqu’il est au sommet de sa trajectoire. Enfin, en posant α = 0 dans l’équation (4), et en utilisant l’équation (5), nous pouvons trouver la dernière condition : mvx ml′ vx = ′2 J(oz) + ml Ml + ml′ J(oz) + ml′2 = Ml + ml′ l′ J(oz) = Ml l′ J(oz) l′ = Ml Il faut donc que le projectile heurte le solide à la hauteur l′ égale à celle du pendule simple synchrone. 2.4. Conservation de l’énergie mécanique. On choisit la position initiale du centre de gravité du système (S) + (p) comme origine de l’énergie potentielle. Juste après l’impact, l’énergie potentielle du système est nulle et l’énergie cinétique est maximale. En utilisant l’équation (4), elle s’écrit : Ec = 12 J(oz) ω 2 + 21 ml′2 ω 2 = 1 2 2 ml′ (vx − vy tan α) J(oz) + ml′2 l′2 J(oz) + m cos2 α Dans le cas où la percussion est nulle, α = 0, vy = 0, l′ = J(oz) /(Ml), 2 J (oz) " # m vx J(oz) 2 1 Ml J(oz) + m Ec = 2 2 Ml J(oz) J(oz) + m Ml 8 OLIVIER CASTÉRA 2 J (oz) m2 vx2 1 Ml Ec = × 2 J(oz) 2 J(oz) + m Ml 2 2 J(oz) m vx 1 = × 22 2 M l + J(oz) m On mesure la hauteur maximale h atteinte par le centre de gravité de l’ensemble (S) + (p) à l’instant t2 . En h, l’énergie cinétique est nulle et l’énergie potentielle est maximale. En négligeant les frottements de l’air et du solide (S) sur l’axe (oz), la conservation de l’énergie mécanique s’écrit : Eméca (t2 ) = Eméca (t1 ) Ecin (t2 ) + Epot (t2 ) = Ecin (t1 ) + Epot (t1 ) J(oz) m2 vx2 1 × 22 = (M + m)gh 2 M l + J(oz) m s 1 2(M + m)gh(M 2 l2 + J(oz) m) vx = m J(oz) (6) 2.5. Conservation de l’énergie totale. On peut à présent calculer le transfert de chaleur Q du projectile (p) au solide (S) lors de l’impact. On écrit la conservation de l’énergie totale lors du transfert d’énergie cinétique au moment de l’impact : J(oz) m2 vx2 1 1 Q = mvx2 − × 2 2 2 2 M l + J(oz) m J(oz) m 1 1− 2 2 mvx2 = 2 M l + J(oz) m 1 M 2 l2 = × 22 mvx2 2 M l + J(oz) m et avec l’équation (6), 2(M + m)gh(M 2 l2 + J(oz) m) 1 M 2 l2 × 22 × 2 M l + J(oz) m J(oz) m 2 2 M l gh = (M + m) J(oz) m Q= E-mail address: [email protected] URL: http://o.castera.free.fr/