Swiss Solvency Test (SST)
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Swiss Solvency Test (SST)
Swiss Solvency Test (SST) Forum de l’Institut des Actuaires De Solvency I à II Bertrand Cleuvenot Paris, 16 Juin 2005 © 2005 Towers Perrin Ordre du jour Introduction Le concept du SST Evaluation proche du marché Le capital cible Les modèles standards Les scénarios Expériences du SST: Fieldtest 2004 et Fieldtest 2005 Conclusion © 2005 Towers Perrin 2 La nouvelle loi sur la surveillance des assurances en Suisse L’insuffisance des définitions du calcul de la solvabilité selon Solvency I n’est pas contestée: elles sont trop peu différenciées elles ne tiennent pas compte des profils de risques des portefeuilles d’assurance Les agences internationales de notation se réfèrent à des grandeurs reposant sur le risque pour apprécier la capacité financière des institutions d’assurance Effondrement des marchés des actions entre 2000 et 2002 En 2002, réorientation de l’OFAP (Office Fédéral des Assurances Privées) sous l’impulsion d’un nouveau directeur vers une surveillance axée sur les risques © 2005 Towers Perrin 3 Que stipule la loi fédérale sur la surveillance? Une nouvelle loi sur la surveillance des assurances (LSA) devrait entrer en vigueur en 2006 Le besoin d’un « actuaire responsable » pour toute compagnie d’assurance (vie, non-vie ou maladie) ou de réassurance Des exigences de gouvernance d’entreprise et de gestion des risques Des exigences spécifiques aux groupes et conglomérats Des exigences d’un régime de solvabilité de type « risk based » => Test Suisse de Solvabilité © 2005 Towers Perrin 4 Dates clés du SST Printemps 2003, début des travaux conceptuels sur le SST en collaboration avec des représentants de l’assurance Eté 2004, déroulement d’un «1er Fieldtest» basé sur un modèle de calcul du capital économique (modèle stochastique) combiné avec une série de scénarios extrêmes Sur la base des travaux conceptuels et le Fieldtest, les critères décrivant le SST ont été formulés Le 2ème Fieldtest se déroulera à partir de Juin 2005 Le SST sera opérationnel à partir du 1er Janvier 2006 © 2005 Towers Perrin 5 Ordre du jour Introduction Le concept du SST Evaluation proche du marché Le capital cible Les modèles standards Les scénarios Expériences du SST: Fieldtest 2004 et Fieldtest 2005 Conclusion © 2005 Towers Perrin 6 Le concept du Swiss Solvency Test en bref Le SST s’applique aux institutions suisses d’assurance (vie, non- vie, maladie) et de réassurance (inclus succursales à l’étranger) Evaluation « proche du marché » des actifs et des passifs Marge de risque pour les risques durant le run-off Estimation quantitative des risques d’assurance et des risques financiers / Estimation qualitative des risques opérationnels et des risques stratégiques Le risque est mesuré à l’aide de l’expected shortfall de la variation du capital porteur de risque durant un an Des modèles standards sont fournis par l’OFAP Les scénarios incluent les évènements ou risques extrêmes non couverts par les modèles standards © 2005 Towers Perrin 7 Le concept du Swiss Solvency Test La diversification au niveau d’un groupe peut réduire les besoins en capital cible L’utilisation de modèles internes est acceptée et même encouragée par l’OFAP Les hypothèses et les méthodes de calculs sont à présenter à l’OFAP dans le rapport SST contresigné par le CEO Le SST repose sur une philosophie axée sur les risques repose sur des principes et impose plus de transparence et de comparabilité © 2005 Towers Perrin 8 Le concept du SST: évaluation proche du marché Statutaire Proche du marché Passifs Actifs La prudence est atteinte par des provisions réglementaires, avec des marges pour risque, etc. Actifs Quantification explicite et transparente Passifs Provisions selon la meilleure estimation (best estimate) Provisions proche du marché Marge de risque Solvabilité minimale Capital cible Capital porteur du risque Capital propre Mix de valeur de marché et valeur comptable Provisions réglementaires Aussi consistent que possible © 2005 Towers Perrin Valeur des actifs proche du marché: peu ou pas de choix dans la méthode d‘évaluation Provisions best estimate Aussi consistent que possible 9 Le concept du SST: les risques dans le SST Risques assuranciels Provisions mathématiques, risques d’assurance (longévité, mortalité, sinistralité), … Risques financiers et risques actifs / passifs Risques de marchés financiers, risque de taux d‘intérêt, … Risques de crédit Défaillance des emprunts obligataires, réassureurs, … © 2005 Towers Perrin 10 Ordre du jour Introduction Le concept du SST Evaluation proche du marché Le capital cible Les modèles standards Les scénarios Expériences du SST: Fieldtest 2004 et Fieldtest 2005 Conclusion © 2005 Towers Perrin 11 Evaluation proche du marché Risque comptable ou risque économique? Reported earnings follow the rules and principles of accounting. The results do not always create measures consistent with underlying economics. However, corporate management’s performance is generally measured by accounting income, not underlying economics. Therefore, risk management strategies are directed at accounting, rather than economic performance. Enron in-house risk-management handbook Pour une surveillance de la solvabilité axée sur les risques, ceux-ci doivent être mesurés de manière objective et consistante: => risque économique au lieu de risque comptable => Evaluation proche du marché pour les actifs et les passifs © 2005 Towers Perrin 12 Actifs: évaluation proche du marché L‘estimation à une valeur proche du marché ne présente aucune difficulté pour des actifs négociables => évaluation au prix du marché Si aucun prix de marché n’est disponible: on se réfère à des valeurs de marché comparables on utilise un modèle mathématique (marking to model) © 2005 Towers Perrin 13 Passifs: évaluation proche du marché La valeur proche du marché des passifs est la somme de la meilleure estimation et de la marge de risque La meilleure estimation des passifs (best estimate) pas de méthode prescrite par l’OFAP — méthode par réplication du portefeuille en modélisant les passifs exigibles et les interactions avec les marchés financiers sur une base stochastique — méthodes d’actualisation (par les déflateurs) Toutes les approches recourent à la courbe des rendements hors risques pour actualiser la valeur des cash flows (mise à disposition par l’OFAP) Les obligations contractuelles et légales doivent être prise en considération dans le SST Les comportements des assurés doivent être modélisés Les options incorporées dans les polices doivent être évaluées © 2005 Towers Perrin 14 Evaluation proche du marché des passifs: comparaison Statutaire Best estimate Hypothèses: Hypothèses: Période 1 an Période 1 an Cash flows déterministes Cash flows déterministes Taux technique 3.5% garantis => utilisation du taux hors risque Taux hors risque 1 an = 0.88% La valeur actuelle VA (t) est provision mathématique et se calcule: VA(t) = 100 * 1/(1+3.5%) = 96.62 La valeur actuelle proche du marché: 100 * 1/(1+0.88%) = 99.13 => sous-couverture selon une approche proche du marché © 2005 Towers Perrin 15 Options et garanties (exemples) Exemples d’options et garanties à évaluer: Taux garantis Garanties plancher Valeurs garanties à l’échéance pour unités de compte Risque de rachat Méthodes d’évaluations des options: par formules fermées par simulations stochastiques S’assurer que les options et les garanties sont évaluées de manière cohérente avec les marchés financiers © 2005 Towers Perrin 16 Ordre du jour Introduction Le concept du SST Evaluation proche du marché Le capital cible Les modèles standards Les scénarios Expériences du SST: Fieldtest 2004 et Fieldtest 2005 Conclusion © 2005 Towers Perrin 17 Evaluation sous deux angles Le capital des institutions d’assurance doit être évalué sous deux angles: Solvabilité minimale (selon Solvency I) Capital cible Le capital cible établit une relation entre le risque encouru par l’assureur et une exigence de fonds propres Le capital cible est le montant requis pour être certain qu’à la fin de l’exercice (un an) les actifs seront suffisants pour couvrir les passifs exigibles Capital cible est la somme de l’expected shortfall (ES) et de la marge de risque (MB) © 2005 Towers Perrin 18 Expected Shortfall L’expected shortfall (ES) est le capital porteur de risque (RTK) qui permet de compenser α % du pire sinistre attendu sur une période de un an α (p.e.1%) fRTK(x) 0 ESα MB VaRα Modèles et scénarios basé sur des distributions E[RTK31.12.05] RTK31.12.05 Définition du Capital Cible (ZK): RTK 31 .12 .05 ZK 1 .1 .05 := − ES α =1 % RTK − 1 . 1 . 05 + MB (1 .1 . 05 ) 1 + r1 © 2005 Towers Perrin 19 La marge de risque La marge de risque protège les assurés contre les conséquence d‘une insolvabilité de l‘assureur Elle est égale au coût de l’immobilisation du capital réglementaire requis pour liquider les sinistres du portefeuille (run-off): doit payer le coût de capital de l’exercice doit couvrir la marge de risque pour l’exercice suivant © 2005 Towers Perrin 20 Ordre du jour Introduction Le concept du SST Evaluation proche du marché Le capital cible Les modèles standards Les scénarios Expériences du SST: Fieldtest 2004 et Fieldtest 2005 Conclusion © 2005 Towers Perrin 21 Risques de marché Les risques de marché dans le SST: risques de l’actif du bilan risques de taux d’intérêts du passif Hypothèse de base: Le modèle admet la distribution normale des fluctuations de tous les facteurs de risque Une variation de chaque facteur de risque a pour conséquence une variation du capital porteur de risque (actifs moins passifs) On admet que cette variation est une fonction linéaire des fluctuations des facteurs de risque © 2005 Towers Perrin 22 Les facteurs de risques inclus dans le modèle: Structure discrète des échéances pour les intervalles 0-2 ans, 2-3 ans, … 20-30 ans, 30 ans et plus Écarts de crédit: AAA, AA, A, BBB Parités (taux de change) EUR, GBP, USD, JPY Indice boursier MSCI CHF, MSCI EMU, MSCI US, MSCI UK, MSCI JP Volatilité implicite (taux d’intérêt, parités, actions) Immeubles (résidentiels et commerciaux) Capital-investissement (private equity, modélisé par un indice global) Participations Autres fonds propres © 2005 Towers Perrin 23 Risques de marché: modèle standard Application: Pour chaque facteur de risque les variations des actifs et des passifs sont calculées L’assureur peut modifier les volatilités des facteurs de risque Si les facteurs de risque disponibles ne couvrent pas suffisamment les risque encourus, l’actuaire devra les modéliser Le calcul du risque de marché est alors calculé automatiquement © 2005 Towers Perrin 24 Risques de crédit: modèle standard Les risques de crédit sont considérés dans le modèle des actifs Le risque de défaillance du réassureur n’est par contre pas considéré. Ce risque est pris en compte lors d’un scénario Les charges pour risques de crédit, sont pour le modèle standard, déterminées selon l’approche Bâle II Les charges s’ajoutent ensuite au capital cible déterminé pour les risques d’assurance et de marché © 2005 Towers Perrin 25 Assurance vie: modèle standard Hypothèse du modèle: fluctuations des facteurs de risque sont supposées être distribuées normalement L’assureur calcule la sensibilité du capital porteur de risque pour chaque facteur Les sensibilités sont ensuite agrégées en tenant compte de la volatilité et des corrélations des facteurs de risque © 2005 Towers Perrin Facteurs de risque: Mortalité (20%) Longévité (10%) Invalidité LPP (10%) Invalidité hors LPP (20%) Taux de rétablissement LPP (20%) Taux de résiliation (25%) Versement du capital (25%) 26 Assurance non-vie: modèle standard (1) La méthodologie du modèle d’assurance non-vie est analogue à celle des modèles internes et de certains modèles réglementaires (modèles australien et britannique) Contrairement à de nombreux modèles réglementaires non-vie, le modèle standard n’est pas factoriel L’actuaire responsable quantifie le risque en recourant à des fonctions de distribution explicites Un modèle de distribution offre en effet une marge de manœuvre suffisamment vaste pour être adapté à de petits et à de grands assureurs Les traités de réassurance les plus courants peuvent y être inclus: il est d’ailleurs essentiel d’inclure le transfert des risques pour réduire le capital porteur de risque © 2005 Towers Perrin 27 Assurance non-vie: modèle standard (2) Sinistres de l’année en cours Sinistres des années précédentes Risque = Incertitude de la sinistralité SCY pour l’exercice Le risque dans les provisions best estimate est calculé à l’aide des bénéfices et pertes de provisionnement Répartition en sinistres majeurs rare et petits sinistres fréquents: Scy = SSG + SKS Sinistres majeurs, 1 Mio. CHF < Sinistres de cumul, charge de sinistre etc. < 5 Mio. CHF © 2005 Towers Perrin R(1.1.05) - (Z(2005) + R31.12.05)) Provision R au 1.1.2005 Provision R au 31.12.2005 Payment Z pendant 2005 1.1.2005 t 31.12.2005 28 Assurance maladie: modèle standard On admet que le risque d’assurance est indépendant du risque financier et on suppose que résultat technique suit une distribution normale Le modèle distingue deux secteurs d’activité: Assurances individuelles des frais de santé et d’indemnités journalières Assurances collectives d’indemnités journalières Les entreprises se fondent sur la sinistralité de leur propre portefeuille pour déterminer les valeurs prospectives ainsi que l’écart-type des deux secteurs © 2005 Towers Perrin 29 Réassurance: modèles internes Il n’existe pas de modèle standard pour les réassureurs: exposés à des risques très variés un modèle englobant tous les facteurs de risque serait excessivement complexe Les réassureurs ont l’obligation de développer un modèle interne: conforme à la méthodologie du SST intégré dans le processus de gestion des risques © 2005 Towers Perrin 30 Ordre du jour Introduction Le concept du SST Evaluation proche du marché Le capital cible Les modèles standards Les scénarios Expériences du SST: Fieldtest 2004 et Fieldtest 2005 Conclusion © 2005 Towers Perrin 31 Les scénarios dans le SST Le scénarios font partie intégrante du SST L’actuaire responsable à l’obligation d’évaluer un nombre de scénarios défavorables et des scénarios complémentaires pour les risques spécifiques à l’entreprise Les résultats des modèles standard sont combinés avec les évaluations des scénarios L’agrégation consiste à calculer la moyenne pondérée de la fonction de distribution dans une situation normale (modèle standard) et dans des situation spéciale (scénarios) © 2005 Towers Perrin 32 Exemples de scénarios NV NV V, NV, M Accident industriel Accident de barrage Pandémie NV Accident (LAA + compl.) M Indemnité V journalière Invalidité V, NV,M Défaillance réassurance V, NV,M Difficultés financières Risques historiques, marché financiers M Antisélection pour les caisses maladie NV, M Provisions +10% V, NV,M Terrorisme V, NV, M © 2005 Towers Perrin 33 Ordre du jour Introduction Le concept du SST Evaluation proche du marché Le capital cible Les modèles standards Les scénarios Expériences du SST: Fieldtest 2004 et Fieldtest 2005 Conclusion © 2005 Towers Perrin 34 Expériences du Fieldtest 2004 L’enseignement principal du Fieldtest 2004: il est réalisable 11 compagnies d’assurance (4 vie / 3 non-vie / 4 maladie) ont participé au Fieldtest 2004 Le SST présente un rapport coût/utilité avantageux il mène à des chiffres réalistes et plausibles fait apparaître que les risques financiers sont les risques dominants risques d’assurance non-vie et vie (invalidité et retour en activité) importants pour certains assureurs constate une grande importance des effets de la diversification permet une meilleure compréhension des risques encourus et du capital qu’ils rendent nécessaire procure un approfondissement de la connaissance de la structure de risque et de ce fait un avantage en matière de concurrence © 2005 Towers Perrin 35 Fieldtest 2005 Les résultats du Fieldtest 2004 ont aidé à poursuivre le développement du SST de sorte qu’un nouveau test est en cours (Juin - Septembre 2005) Le Fieldtest se déroule avec 45-50 assureurs vie, non-vie et maladie L’objectif du Fieldtest 2005 est: d’harmoniser la méthodologie du SST, d’étudier la praticabilité pour les compagnies de de petite importance la calibration des paramètres © 2005 Towers Perrin 36 Fieldtest 2005: formation L’Association Suisses des Actuaires (ASA) a organisé une série de séminaires sur le SST, qui s’est déroulée en mai et juin 2005 Le programme ainsi que les présentations peuvent être trouvés sur le site de la formation ASA: www.ASA-Formation.ch (documents en allemand) Le „Livre Blanc du SST“, le spreadsheet Excel pour le Fieldtest 2005 sont également disponibles sur ce même site © 2005 Towers Perrin 37 Le spreadsheet excel: SST Template © 2005 Towers Perrin 38 Ordre du jour Introduction Le concept du SST Evaluation proche du marché Le capital cible Les modèles standards Les scénarios Expériences du SST: Fieldtest 2004 et Fieldtest 2005 Conclusion © 2005 Towers Perrin 39 Conclusion Le SST est réalisable Le SST a une approche pragmatique Le SST est compatible avec Solvency II et l’anticipe Le SST a été développé en collaboration étroite avec les acteurs de l’industrie de l’assurance Le SST est assez simple pour pouvoir être utilisé aussi par des institutions de petite importance Le SST impose une évaluation proche du marché des actifs et des passifs Le SST a pour but d’encourager une gestion des risques plus approfondie © 2005 Towers Perrin 40 Merci pour votre attention Bertrand Cleuvenot Bahnhofstrasse 52, 8001 Zürich phone +41 44 214 66 70, fax +41 44 214 66 72, E-Mail: Bertrand.Cleuvenot @ towersperrin.com Internet: http://www.towersperrin.com © 2005 Towers Perrin 41 Annexe: structure générale du SST © 2005 Towers Perrin 42 Annexe: classification des risques dans le SST © 2005 Towers Perrin 43 Annexe: le rapport SST (contenu et responsabilités) © 2005 Towers Perrin 44