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m o n d e
a r a b e
L E T T R E H E B D O M A D A I R E D ' I N F O R M AT I O N S S T R AT É G I Q U E S
Directeur : Guy Perrimond - Rédacteur en chef : Rashid Saeed - 12 juin 2014 - n° 824
DAMAS VEUT POUSSER SON AVANTAGE
Défis égyptiens
Parallèlement à sa stratégie politique récemment couronnée par
l'élection présidentielle du 3 juin, au terme de laquelle Bachar el-Assad
a été réélu pour un troisième mandat de sept ans, le pouvoir syrien a
accentué sa pression militaire sur les forces de l'opposition, en particulier
dans les régions dʼAlep et de Deraa, ainsi que dans le Rif de Damas. Il n'a
pas pu néanmoins marquer des points importants au cours des dernières
semaines, compte tenu de la résistance acharnée des groupes rebelles et
des carences numériques de l'armée loyaliste, qui dépend de plus en plus
de l'appui libano-iranien (voir TTU n° 823). A cet égard, les forces du régime
ont récemment bénéficié de l'arrivée de centaines de combattants afghans
hazaras (chiites). Réfugiés depuis des années en Iran, ces combattants
auraient été recrutés moyennant une solde de 500 dollars par mois. Par
ailleurs, l'annonce de la réélection du président Assad a été suivie, lundi
dernier, par celle dʼune amnistie générale des prisonniers détenus sans
jugement. Cette mesure, la plus importante depuis le début du conflit,
concernerait des dizaines de milliers d'individus. C'est la première fois
qu'une amnistie s'étend aux personnes poursuivies pour “terrorisme”, terme
qui désigne, pour le pouvoir, les rebelles et les opposants, ainsi qu'aux
déserteurs de l'armée et aux combattants étrangers qui se rendent dans un
délai d'un mois. Par son ampleur même, cette amnistie porte l'empreinte
d'une stratégie éprouvée de division de l'opposition, les offres de
réconciliation locales ou nationales visant à affaiblir les rebelles, comme les
libérations de prisonniers islamistes au début du conflit avaient contribué à
la déliquescence progressive de l'Armée syrienne libre, au terme de
défections et de combats fratricides. Le régime s'efforce également d'affaiblir politiquement l'opposition, en “débauchant” certains opposants pour
former un gouvernement dʼunion nationale correspondant peu ou prou à la
version russo-iranienne du document de la conférence de Genève 1. Sur
le plan régional, tandis que le Qatar a appelé la communauté internationale
à imposer un cessez-le-feu en Syrie, le régime de Damas espère un assouplissement de la position turque suite à la visite à Ankara du président
iranien Hassan Rohani, au début de cette semaine, dans le cadre d'un
“marchandage” global entre les deux puissances régionales.
Choisi par plus de 96 % des votants
mais ignoré par les 54 % dʼabstentionnistes, le nouveau président
égyptien, Abdel Fattah al-Sissi,
débute son mandat dans un
contexte marqué par lʼexpectative,
davantage que par un sentiment
général dʼadhésion. Dʼautant plus
que, tout au long dʼune campagne
menée a minima, le maréchal
candidat est resté très flou sur ses
intentions. Les quelques objectifs
annoncés pour les prochaines
années — croissance annuelle de
7 % au lieu de 2,1 % lʼan dernier,
chômage abaissé à 8 % contre 13 %
actuellement, déficit public réduit
de 75 % — semblent très ambitieux
dans un pays frappé par la paralysie quasi totale de son économie.
Boudée par les investisseurs internationaux, lʼEgypte reste en proie
à une crise énergétique pénalisante
à tous égards par son coût et son
impact sur lʼactivité industrielle et
la qualité de vie quotidienne des
citoyens (voir TTU n° 818). Les subventions dans ce domaine devraient
atteindre, pour lʼexercice 2013-2014,
le niveau sans précédent de
24 milliards de dollars. Une charge
que le budget de 2014-2015 prévoit
de réduire de 22 %. Ce qui permettrait de libérer au moins une partie
des sommes nécessaires au
règlement sans cesse repoussé de
lʼen-cours de près de 6 milliards de
dollars que le gouvernement doit
aux compagnies pétrolières internationales présentes dans le pays.
Un geste qui pourrait les pousser
à relancer leurs investissements
et donc réduire, à moyen terme, la
pénurie gazière. Dans ce domaine,
cependant, comme pour dʼautres
mesures dʼassainissements économiques et financiers nécessaires,
la détermination du gouvernement
semble incertaine, freinée par la
crainte des troubles qui ont régulièrement éclaté dès lʼévocation dʼune
possible réduction des subventions.
(suite page 2)
Soudan : une médiation pleine dʼembûches
Lʼinitiative allemande à lʼégard du
Soudan, soutenue par la France,
suscite des résistances. Berlin
a invité les différentes parties en
conflit à des réunions consultatives
pour préparer une conférence de
dialogue national. Les représentants
du gouvernement soudanais, de
lʼopposition interne et des mouvements armés sont invités à «se
concerter sur lʼagenda de la conférence et un calendrier des travaux».
Les Allemands tentent de surmonter
les obstacles qui retardent le travail
des médiateurs africains, menés
par lʼancien président Thabo Mbeki,
en proposant la formation dʼune
seule plate-forme de négociations
pour discuter de lʼensemble des
problèmes du Soudan. La diplomatie allemande envisage de
convoquer une réunion préliminaire
entre les partis politique de lʼopposition et les mouvements armés
pour arrêter une position commune.
Mais cette initiative se heurte à
des obstacles : Khartoum refuse
le principe de cette réunion préliminaire, tandis que lʼopposition
doute de la sincérité du gouvernement dans la négociation, notamment après les arrestations et les
jugements rendus contre certains
de ses responsables.
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Politique et stratégie
TTU MONDE ARABE - N° 824 - 12 JUIN 2014
➤ Etat homogène
Lʼarmée irakienne affronte les
hommes de lʼEtat islamique en
Irak et au Levant (EIIL), renforcés par dʼanciens baassistes
et des groupes tribaux, à 30 km
à lʼouest de Bagdad. Le groupe
djihadiste marque des points
de façon spectaculaire dans
différentes régions du pays,
comme Tikrit et Mossoul. Avec
ses succès remportés dans
lʼest de la Syrie, notamment
dans la région de Deir ez Zor,
lʼEIIL peut établir une continuité
géographique sur les zones
quʼil contrôle, de part et dʼautre
de la frontière, dont certaines
sont riches en hydrocarbures.
➤ Commandement italien
Le général de division Paolo
Serra quittera le commandement de la Finul à la fin de
l'année, mais le contingent des
Nations unies au sud du Liban
pourrait être de nouveau
commandé par un officier supérieur italien. En effet, il semble
que le remplaçant du général
Serra a déjà été désigné, à en
croire une source du ministère
italien de la Défense. Il s'agirait
du général Luciano Portolano,
ex-attaché militaire à Londres,
qui a participé par le passé à
l'opération “Antica Babilona”
en Irak et à la mission ISAF en
Afghanistan comme commandant de la brigade d'infanterie
mécanisée “Sassari”. Un général finlandais et un général
népalais figuraient comme
outsiders. Le général Portolano
pourrait donc être le troisième
officier supérieur italien à
prendre le commandement de
la Finul 2, le premier ayant été
le général Claudio Graziano,
actuel CEMAT. Quant au général Serra, il serait appelé, au
terme de son mandat, à assumer les fonctions d'attaché
militaire auprès de la délégation
italienne aux Nations unies, à
la place de l'amiral Alessandro
Picchio.
DÉFIS ÉGYPTIENS (suite de la page 1)
Dans ce pays dominé par une bureaucratie omniprésente et miné par la corruption,
la maîtrise de la sécurité intérieure et extérieure est aussi primordiale pour le
régime. Or les relations entre lʼarmée et la police montrent de plus en plus des
signes de malaise. Depuis les émeutes contre Moubarak en janvier 2011, la police
a été la première responsable du contrôle des manifestations et du maintien de
lʼordre en général. Pour leur part, alors quʼils bénéficient de rémunérations et
dʼavantages annexes bien supérieurs à ceux des policiers, les militaires sʼestiment
mal préparés à affronter les nouvelles menaces terroristes. Comme dans le Sinaï,
où le groupe Ansar Beit Al-Maqdis, émanation dʼAl-Qaida, multiplie les harcèlements. Une tactique dʼembuscades vis-à-vis de laquelle les forces égyptiennes
sont mal préparées, avec des carences en matière dʼentraînement mais aussi de
moyens matériels, en raison notamment des limitations imposées par les accords
de Camp David sur lesquels Tel-Aviv nʼentend pas faire preuve de flexibilité. Certes,
jusquʼà présent, à part une tentative déjouée lʼan dernier, la zone du Canal de Suez
est restée épargnée par ces troubles. Cependant, tout attentat aurait des
conséquences très importantes sur le trafic, et donc lʼéconomie égyptienne, toujours
dépendante des ressources en devises. A lʼouest, la frontière de 1 115 km avec la
Libye est lʼautre zone dʼalerte maximale pour lʼarmée. Elle est en effet le point de
convergence des diverses factions armées présentes notamment en Cyrénaïque,
qui attire des djihadistes de divers pays du Moyen-Orient (voir TTU n° 823). Il nʼest
donc pas surprenant que sur ce théâtre, les premières indications concernant la
politique régionale du nouveau régime égyptien montrent un clair soutien au général
libyen Khalifa Haftar, dans sa lutte, en marge du pouvoir civil, contre les milices.
ISRAËL : UNE HIÉRARCHIE DES MENACES EXTERNES
Un participant européen à la conférence annuelle d'Herzliya sur la doctrine de
sécurité d'Israël, cette semaine, a confié à TTU que le ton des Israéliens sur le
dossier du nucléaire iranien avait changé. Selon cet expert stratégique, les cercles
de la défense israélienne commencent à admettre que le processus de négociations
des grandes puissances avec Téhéran puisse conduire à la reconnaissance dʼun
programme nucléaire civil de lʼIran. Lʼinsécurité à Gaza et dans le Sinaï ainsi que la
guerre en Syrie constituent aujourdʼhui les deux sources de menaces les plus
importantes pour lʼEtat hébreu. Mais lʼaxe chiite libano-syro-iranien semble moins
inquiéter les stratèges israéliens que la menace provenant des groupes djihadistes
sunnites installés au nord de Sinaï et dans certaines régions de Syrie et dʼIrak.
Certes, le renforcement des capacités militaires du Hezbollah au cours des
dernières années est une source dʼinquiétude pour lʼétat-major de Tsahal, mais le
parti chiite libanais, comme le Hamas, est devenu prudent par expérience, car il
connaît le prix à payer en cas de nouvelle confrontation avec Israël.
UN CODE POUR LʼUSAGE DES DRONES
Le recours de plus en plus fréquent de l'armée israélienne à des drones pour
mener des opérations d'éliminations, notamment à Gaza, commence à susciter
un certain malaise, en raison notamment des victimes collatérales parmi les civils
et des réactions dans le monde. Les responsables politiques et militaires israéliens
redoutent d'être un jour poursuivis pour crimes de guerre devant le Tribunal pénal
international (TPI) par l'Autorité palestinienne. Ces craintes ont été avivées par le
récent gel des négociations israélo-palestiniennes, qui pourrait pousser Mahmoud
Abbas à relancer une offensive diplomatique pour obtenir le statut d'Etat à part
entière au sein des Nations unies, lui permettant ainsi de déposer des plaintes
auprès du TPI. Les responsables israéliens ont récemment créé une commission
chargée de vérifier les cas litigieux, composée d'un juge à la retraite, d'un ancien
général, d'un ex-commandant du Shin Beth et d'un expert en droit international.
«Plusieurs cas sont actuellement soumis à une enquête», a indiqué un responsable militaire. L'objectif est de mettre au point, à terme, un code actualisé de
bonne conduite, afin de donner des arguments de défense si des responsables
israéliens se retrouvaient devant une cour internationale.
Politique et stratégie
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TTU MONDE ARABE - N° 824 - 12 JUIN 2014
LIBYE : LʼALGÉRIE ENTRE EN SCÈNE
Cʼest un pas important dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel
quʼa franchi lʼarmée algérienne en intervenant en territoire libyen. Dès la
semaine dernière, la presse a en effet rapporté que 3 500 parachutistes, soit
un régiment complet, et un groupe de soutien logistique de 1 500 hommes ont
été déployés de l'autre côté de la frontière. Une force appuyée par dʼimportants
moyens aériens (avions, hélicoptères de combat et de transport, drones...). Les
opérations, effectuées dans une zone de 100 à 120 kilomètres dans le sudouest libyen, visent à donner la chasse et à couper la route à des groupes
islamistes armés. Par le passé, lʼarmée algérienne avait effectué quelques
incursions en Libye (de même quʼau Mali). Mais c'est la première fois qu'une
force d'une telle importance est déployée dans ce pays, qui est dans un état de
déliquescence politique et sécuritaire avancée. Les Algériens auraient mené
leurs opérations en coordination avec lʼarmée américaine, en particulier le
317e escadron des forces spéciales. Ces opérations visent notamment à traquer
Mokhtar Belmokhtar, chef du mouvement djihadiste “les Signataires par le
sang”, et détruire les infrastructures dʼAl-Qaida au Maghreb islamique (AQMI).
Mokhtar Belmokhtar se serait récemment replié dans le Fezzan, au nord de
Sebha, suite à lʼoffensive du général à la retraite Khalifa Haftar en Cyrénaïque
(voir TTU n° 823). Selon certaines sources, les opérations algéro-américaines
visent aussi à soutenir lʼaction de ce général et, en cas dʼéchec, à lʼexfiltrer.
Tandis qu'à l'est de la Libye, les affrontements entre les groupes islamistes et
le général dissident (qui bénéficie du soutien de l'Egypte) s'intensifient, les
accrochages se sont produits entre milices islamistes à Derna, à lʼest de
Benghazi. Des miliciens dʼAnsar el-Charia, appuyés par des éléments dʼAQMI,
auraient attaqué les positions de la brigade des Martyrs dʼAbou Salim — qui a
intégré dans ses rangs dʼanciens membres de lʼEtat islamique en Irak et au
Levant. Lʼaggravation continue de la situation en Libye inquiète également ses
voisins du sud, à savoir le Tchad et le Niger, dont les capacités militaires plus
réduites ne leur permettent pas de sécuriser leurs frontières. Le dossier libyen
aurait dʼailleurs figuré au menu des conversations du président Idriss Deby
avec le maréchal Abdel Fattah al-Sissi, au Caire, au début de ce mois. Du côté
français, après la visite à Alger du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian,
le 20 mai, c'est son collègue des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui sʼest
rendu dans la capitale algérienne en fin de semaine dernière. La coopération
militaire franco-algérienne dans le Sahel était au centre des discussions du
chef du Quai dʼOrsay avec les responsables algériens.
UN EX-DJIHADISTE REÇU AU QUAI DʼORSAY
La récente visite à Paris du chef islamiste libyen Abdelhakim Belhadj nʼa
guère fait lʼobjet de publicité. Présent en France du 29 avril au 2 mai, Belhadj
a pourtant rencontré la presse, en compagnie notamment de la journaliste
Isabelle Mandraud, qui lui a consacré un livre paru en 2013 (“Du djihad aux
urnes : le parcours singulier d'Abdelhakim Belhadj”). Il a également participé à
une table ronde au Centre de recherches Moyen-Orient Méditerranée
(CERMOM). Bien que cet ancien djihadiste, ancien compagnon de route de Ben
Laden, entretienne de bonnes relations avec l'ambassadeur de France à Tripoli,
Antoine Sivan, Paris aurait refusé à plusieurs reprises de lui délivrer un visa.
Mais cette fois, sans doute à la suite dʼune intervention du Qatar, les autorités
françaises ont accepté de le recevoir. Des réunions se sont ainsi tenues au Quai
d'Orsay, sous la houlette de la sous-directrice du département Afrique du nord
à la direction de lʼAfrique du nord et du Moyen-Orient du ministère des Affaires
étrangères, Bénédicte De Villardi De Montlaur. Devenu révolutionnaire, chef du
Groupe islamiste combattant en Libye, puis gouverneur militaire de Tripoli,
avant d'être défait aux élections législatives de juillet 2012 avec son parti Hizb
al-Watan, l'ancien djihadiste reste une figure incontournable de la scène
libyenne. La semaine dernière, il aurait effectué une tournée au Qatar et au
Soudan, au terme de laquelle ses milices auraient reçu du matériel militaire,
notamment des armes antiaériennes, dont une partie pourrait être transférée
aux groupes armés qui combattent lʼex-général Haftar en Cyrénaïque.
➤ Grand marchandage
Les discussions directes entre
Américains et Iraniens, menées à
Genève les 9 et 10 juin, avant la
reprise des négociations de Téhéran
avec le groupe “5+1” la semaine
prochaine, semblent confirmer que
les Européens sont relégués aux
seconds rôles dans le grand marchandage entre Téhéran et les
Occidentaux. Malgré les sanctions
prises contre lʼIran, les échanges
commerciaux entre les Etats-Unis
et lʼIran auraient augmenté de 35 %
depuis 2011, alors que les échanges entre ce dernier pays et lʼUnion
européenne auraient baissé de 77 %
sur la même période. Des sociétés
américaines auraient contourné
lʼembargo en faisant appel à des
sous-traitants, des sociétés écrans
et autres intermédiaires.
➤ Priorités américaines
Depuis le début de lʼannée, les
exportations iraniennes de brut et
de condensats ont progressivement
augmenté pour atteindre en avril
1,4 million de barils/jour. Soit une
moyenne de 1,38 million de
barils/jour, contre 1,25 million de
barils/jour au cours de la même
période lʼan dernier. Des quantités
sensiblement supérieures à ce
quʼautorise lʼaccord P5+1 de novembre dernier, qui prévoyait leur maintien au niveau dʼalors, jusquʼà la
conclusion des négociations sur le
nucléaire prévue le 20 juillet prochain.
En absorbant 95 % des ventes
iraniennes, la Chine, le Japon,
lʼInde, la Corée du Sud et la Turquie
sont les grands responsables de ce
dépassement. En théorie, chacun
de ces pays ayant ainsi déjà acheté
une grande partie du quota autorisé
pour la période devrait réduire drastiquement ses importations dʼici à
juillet. Une éventualité qui semble
peu vraisemblable, en dépit des
engagements pris par lʼadministration Obama à lʼégard du Congrès de
maintenir sous contrôle cette source
essentielle de devises pour lʼéconomie de Téhéran. Washington aurait
en effet décidé dʼignorer la situation
pour ne pas perturber les négociations en cours sur ce quʼil considère
être lʼessentiel : la mise sous tutelle
internationale du nucléaire iranien.
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Industrie et matériels
TTU MONDE ARABE - N° 824 - 12 JUIN 2014
➤ Achat indonésien
La marine indonésienne serait en
voie de finaliser lʼacquisition de seize
hélicoptères bimoteurs, Panther
AS565 dʼAirbus Helicopter. Certains
de ces appareils devraient être mis
en œuvre à partir des deux futures
corvettes SIGMA 10514 de la flotte
indonésienne (TNI-AL) pour des
missions de lutte anti-sous-marine.
➤ Accord italo-turc
AgustaWestland (groupe Finmeccanica) et Havelsan viennent de
signer un MoU portant sur le développement et la réalisation de systèmes d'entraînement et de simulateurs. Ces systèmes sont destinés
à la formation des équipages
d'hélicoptères (pilotes et personnels
navigants) et des techniciens au sol
chargés des services de support.
➤ Succès sud-africain
Depuis la guerre avec l'Angola,
l'Afrique du Sud est devenue un
maître incontesté en développement
et fabrication de MRAP et autres
véhicules fortement protégés contre
les mines et EEI. Avec un franc succès à lʼinternational. Selon le dernier
rapport du NCACC, en 2013, tout
constructeur confondu, l'Afrique du
Sud a exporté 452 véhicules blindés
neufs ou remis à neuf. Ce chiffre
significatif n'est pas le fruit d'un gros
contrat mais de l'accumulation des
commandes allant de deux unités à
plusieurs dizaines d'engins. La clef
de ce succès réside aussi dans la
capacité de l'Afrique du Sud à
concevoir des blindés efficaces,
robustes et bon marché. Parmi les
plus exportés : les Kaspir, RG-31
et RG-32 de BAE Systems Land
Systems South Africa, Reva de
ICP, M-36 Puma et Hunter d'OTT
Technologies. Même si l'âge d'or des
MRAP semble passé, avec la fin de
l'intervention en Irak et en Afghanistan, le succès de l'exportation des
véhicules protégés sud-africains
n'est pas prêt de s'arrêter, notamment avec les dernières percées
de Paramount Group.
AIRBUS C-295 : PERSPECTIVE DE CONTRAT
Diverses configurations spécialisées de lʼavion bi-turbopropulseur
C-295 dʼAirbus sont à lʼétude depuis près dʼun an, et celle dʼune version
armée (AC-295) semble particulièrement avancée. Au début de cette
semaine, des responsables du groupe européen laissaient entendre quʼun
client du Moyen-Orient serait notamment sur les rangs pour finaliser
lʼacquisition dʼune telle version. Un tel contrat marquerait un joli coup pour
Airbus, alors que plusieurs pays font part dʼun intérêt croissant pour ce type
dʼappareil et que le commandement des opérations spéciales jordanien
sʼapprête à mettre en service ses deux avions AC-235, dont lʼintégration de
lʼarmement a été réalisé par le groupe américain ATK (voir TTU n° 820).
Rappelons que ce dernier avait également réalisé lʼintégration de lʼarmement
de l'Alenia C-27J Spartan et du AC-208 Combat Caravan.
ISRAËL : NOUVELLE GÉNÉRATION DE MISSILES AIR-AIR
Les ingénieurs du groupe israélien Rafael planchent sur la prochaine
génération de missiles air-air dʼune portée de 100 km, conçus pour
attaquer des avions ennemis et des drones. «Tous les missiles air-air ne
sont pas capables d'accomplir ce genre de mission à une distance suffisante
pour que l'explosion du drone n'endommage pas l'avion qui a lancé
l'attaque», explique un responsable du groupe israélien. Autre difficulté : la
capacité du missile à identifier un drone équipé de leurres. «Nous devons
tenir compte de ce qui se fera en matière de leurre dans les années à venir»,
ajoute-t-il. Selon lui, Rafael a plusieurs atouts pour développer de tels
missiles, même si la concurrence internationale va être rude. Les Américains
travaillent sur une version améliorée de lʼAIM-120 AMRAAM, ainsi que sur un
nouveau concept de missile air-air destiné notamment au F-35. Les Russes
disposent, quant à eux, du M-K-77, qui équipera leur avion de combat T50.
En Europe, les efforts de modernisation portent sur le Meteor du groupe
MBDA et sur le IRIS-T de lʼallemand Diehl. Les Sud-Africains portent leurs
efforts sur le A-Darter de Denel, de même que l'Iran avec le Fakor-90. Sans
oublier la Chine et son missile PL-12.
LE TCHAD RENFORCE SES MOYENS AÉRIENS
Un spotter ukrainien a diffusé sur internet, fin mai, la première photo
dʼun MiG-29 aux couleurs tchadiennes évoluant à proximité de la base
aérienne de Lvov, dans lʼouest de Ukraine. Une apparition qui vient
confirmer les déclarations du président Idriss Déby en 2009, où il affichait la
volonté de NʼDjamena dʼacquérir trois appareils de ce type. Ces MiG-29
pourraient avoir été prélevés sur les stocks ukrainiens et remis à niveau. Il y
a fort à parier que leur mise en œuvre par la force aérienne tchadienne
sʼappuie sur un contingent de techniciens et de «contractors» venus de pays
Europe de lʼEst, qui aident déjà lʼarmée de lʼair tchadienne à utiliser ses six
Su-25 "Frogfoot" acquis en 2008 et 2009. Rappelons que NʼDjamena avait
acheté ces MiG-29 à la suite de l'offensive rebelle lancée sur N'Djamena en
février 2008, avec le soutien du Soudan. Par ailleurs, le premier des deux
avions de transport tactique C-27J devrait être livré prochainement à
NʼDjamena par le groupe italien Alenia Aeronautica. Des appareils qui
viendront sʼajouter au Hercules C-130 et aux deux An-26 actuellement en
service. Avec une capacité de transport de soixante fantassins et un rayon
dʼaction de 1 852 km avec une charge de 10 000 kg, ou de 4 260 km avec
six tonnes de charge utile, ces appareils fourniront une augmentation
substantielle de moyens aéroportés tchadiens.
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Industrie matériels
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TTU MONDE ARABE - N° 824 - 12 JUIN 2014
EUROSATORY : LES NOUVEAUTÉS DE RTD
Dans le cadre du Salon Eurosatory, qui se tiendra du 16 au 20 juin, le groupe
Renault Trucks Defense (RTD) présentera pour la première fois le véhicule
Bastion HM (haute mobilité). Il sʼagit dʼune nouvelle version du véhicule de
transport de troupes ACMAT Bastion. Doté de la même caisse que ce dernier, il est
équipé dʼun moteur de VAB doté dʼune puissance de 320 à 340 cv, à la place de
lʼancien moteur dʼune puissance de 180 à 215 cv. Ce qui procure au nouveau
véhicule une mobilité sans précédent et augmente sa charge utile à 1,5 tonne, pour
un poids total à charge compris entre dix et douze tonnes. Le Bastion est construit
en deux versions : lʼun pour le transport de troupes (ABC), avec une caisse fermée,
et lʼautre pour les forces spéciales (PATSAS), avec une caisse semi-ouverte, utilisée
par les forces spéciales de plusieurs pays. Par ailleurs, RTD exposera à Eurosatory
un nouveau siège antimine adaptable à un grand nombre de véhicules de combat,
développé par sa filiale Panhard. Alors que la conception de ce siège ne remonte
quʼà 2013, cinq pays ont déjà décidé de lʼacquérir. Enfin, RTD dévoilera un nouveau
concept de maintenance, dit HUMS (Health & Usage Monitoring Systems), qui fait
lʼobjet dʼun contrat signé entre RTD et Thales Optronique, dʼun côté, et la DGA
française, de lʼautre. Ce concept de service sécurisé permet dʼacquérir en temps
réel les informations essentielles collectées sur les matériels, de diagnostiquer lʼétat
de ceux-ci via des indicateurs de santé et dʼusage, de mesurer le potentiel résiduel
des systèmes et dʼoptimiser les intervalles dʼentretien. Il permettra de réduire les
temps dʼintervention en cas de panne, de déclencher les opérations de
maintenance en temps utile, de réduire les temps dʼimmobilisation et dʼaméliorer la
disponibilité technique opérationnelle des véhicules.
RENFORCEMENT DE LA BITD POLONAISE
La Pologne vient de franchir une nouvelle étape dans lʼélargissement et la
consolidation de sa BITD. Le ministère du Trésor et PGZ SA, le groupe polonais
dʼarmement, ont signé un accord prévoyant un transfert dʼactions de 13 sociétés
dʼarmement et entreprises dʼEtat vers PGZ SA. Avec pour conséquence le
renforcement considérable de ce groupe regroupant désormais, sous le contrôle
conjoint des ministères du Trésor et de la Défense, 17 entreprises du secteur. Dʼune
valeur initiale de 933 millions dʼeuros, il regroupera 9 700 salariés. Par ailleurs, fin
2014, toutes les industries de la Défense étant encore sous giron étatique
rejoindront PGZ SA, qui sera alors capable de rivaliser sur les marchés
internationaux et de créer 14 000 nouveaux emplois. Après la signature de cet
accord, Tomasz Siemoniak, le ministre polonais de la Défense a déclaré que «la
consolidation de lʼindustrie polonaise de lʼarmement doit être réalisée rapidement» !
Par ailleurs, les technologies numériques, lʼinformatique, les satellites et les drones
sont les quatre axes choisis pour la troisième vague dʼinvestissements pour la
modernisation de lʼarmée, annonce le Bureau de la Défense nationale polonaise.
750 millions dʼeuros seront investis pour lʼachat de 110 drones. Un appel dʼoffres qui
intéresse déjà les groupes israéliens Elbit et IAI, les français Thales et Airbus, ainsi
que deux groupes américains. Toutefois, la consigne est claire : priorité sera donnée
aux technologies polonaises.
LA DARPA ET LES DRONES CYBERPROOF
Après des années de recherche effectuées sous lʼégide de la DARPA (Defense
Advanced Research Agency), un système de protection contre des attaques
cyber, permettant à des hackers de détourner à leurs fins un drone pendant son vol,
vient de voir le jour. Ce système dit HACMS (High Assurance Cyber Military
Systems) a été mis au point à partir des découvertes de chercheurs de lʼuniversité
de California et de celle de Washington, sur la côte ouest. Ses applications à
dʼautres équipements militaires, susceptibles dʼêtre victimes de ce type dʼattaques
cyber, semblent prometteuses — robots sous-marins et terrestres, systèmes de
command and control, satellites —, mais aussi dans le domaine civil (protection des
infrastructures, appareillages médicaux, tels que les stimulateurs cardiaques, etc.).
➤ Radar ultra-performant
Lʼarmée de lʼair américaine
vient dʼattribuer un contrat de
915 millions de dollars au groupe
Lockheed Martin. Ce dernier a
gagné lʼappel dʼoffres contre
Raytheon pour remplacer le
système de surveillance spatiale
de lʼUSAF (AFSSS - Air Force
Space Surveillance System) en
place depuis les années 1960,
mais interrompu en septembre
dernier pour des raisons budgétaires. Ce contrat porte sur le
développement dʼun radar de
détection, dʼidentification et de
suivi des débris spatiaux, capable de détecter un objet de la
taille un ballon de basket à
30 000 km. Il sera construit dans
les Iles Marshall, au cœur de
lʼocéan Pacifique. Ce système,
dit “Space Fence”, pourrait
inclure, dans quelques années,
un autre radar de ce type, qui
serait construit à Perth, en
Australie.
➤ Contrat suédois
La société Rheinmetall MAN
Military Vehicles a confirmé la
signature dʼun accord-cadre
pour la livraison de plusieurs
centaines de camions militaires
pour lʼarmée suédoise. Avec le
récent contrat norvégien,
négocié conjointement, RMMV
va livrer jusquʼà 2 000 camions
et engins logistiques (SAV
compris) aux deux pays scandinaves pour un volume total légèrement supérieur à un milliard
dʼeuros. La plupart des véhicules
seront des camions “civils”
fabriqués par MAN et équipés
sur mesure par Rheinmetall. La
finalisation du contrat suédois a
pris plus de temps que prévu,
suite à une plainte déposée en
2013 par le constructeur local
Scania. Celui-ci sʼétait élevé
contre les conditions dʼattribution
du contrat à RMMV. Cette
plainte, qui nʼa pas connu de
suites, avait déclenché la colère
des dirigeants de Volkswagen.
En effet, MAN et Scania sont
tous deux des filiales du constructeur automobile allemand !
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Repères
TTU MONDE ARABE - N° 824 - 12 JUIN 2014
➤ Des femmes à lʼhonneur
Le major Catherine Labuschagne,
de la force aérienne sud-africaine
(SAAF) a récemment effectué son
premier vol solo sur JAS 39C
Gripen devenant la première femme
pilote qualifiée sur cet appareil. Le
major Labuschagne fait partie des
quatre nouveaux pilotes sudafricains brevetés cette année sur
le Gripen. Rappelons que le JAS 39
Gripen est un avion multirôle de
quatrième génération développé
par la Suède dans les années
1980. Mis en service en 1996 dans
l'armée de l'air suédoise, il a été
exporté en Hongrie, République
tchèque, Afrique du Sud, Thaïlande,
Brésil avec plus de 240 exemplaires
commandés au total. Dʼautre part,
il y a quelques semaines, lʼarmée
de lʼair émirienne a intégré dans
ses rangs le capitaine Mariam
Al-Mansouri. Première femme pilote
de chasse aux Emirats arabes unis,
Mariam Al-Mansouri a été qualifiée
sur un avion F-16.
désormais Triple Canopy, Constellis
Ltd, Strategic Social, Tidewater
Global Services, National Strategic
Protective Services, Academi
Training Center et International
Development Solutions, soit près
de 6 000 salariés.
➤ Alliance dans la sécurité
➤ Coopération sino-pakistanaise
La société de sécurité Academi,
anciennement connue sous les
noms de Blackwater et Xe, vient de
sʼassocier à Triple Canopy, autre
acteur majeur de la sécurité privée.
Ces deux entités se placent sous
la houlette dʼune nouvelle structure
de gestion nommée Constellis
Holdings. Cette holding, constituée
par les fondateurs et les investisseurs des deux sociétés, regroupe
Roquettes guidées au laser
Programme dʼétude amont lancé en 2009, “Munitions à précision
métrique” (MPM) vise à développer des briques technologiques communes (kit de guidage, calculateur…) pour le développement du guidage
laser pour différents types de munitions (155 mm, 120 mm char, mortier de
120 et roquette tirée depuis un hélicoptère). Cʼest dans ce cadre que la
DGA française vient de tester le tir dʼune roquette guidée par laser depuis
un hélicoptère Tigre, sur le centre dʼessais des Landes. Lʼobjectif est de
pouvoir bénéficier dʼune munition de précision à bas coût. Lʼencombrement
de la roquette demeure identique à celles de 68 mm, qui gagne 1 kg, tandis
quʼont été ajoutés un autodirecteur semi-actif laser, un système de guidage
et pilotage, un bloc de calcul et des ailettes de stabilisation. Le tir a été
effectué depuis un Tigre HAD de lʼALAT, évoluant à 70 nœuds, sur une cible
en mer illuminée au laser depuis le sol. Ce tir sʼinscrit dans une campagne
de tirs qui a débuté en 2010 suite aux développements réalisés par TDA sur
sa roquette. Il restera à valider la capacité de la roquette sur cibles mobiles.
Cette nouvelle capacité permettra dʼengager des cibles (infrastructures,
véhicules peu blindés…) sans utiliser le missile Hellfire beaucoup plus
coûteux. Pour lʼéquipage du Tigre, peu de changements, la version HAD
disposant dʼun désignateur laser, il pourra engager la cible lui-même ou être
illuminée par un opérateur au sol, tandis que la roquette guidée prendra
place dans le panier existant, qui offrira un panachage de différents types
de roquettes guidées ou non. Cette nouvelle capacité pourrait être offerte
dans la version MK2 du Tigre HAD, à lʼhorizon 2018/2020. Cette brique
validée bénéficiera au développement des autres munitions dʼartillerie
(120 mm, 150 mm…). Pour lʼindustriel TDA, cette capacité complétera sa
gamme de produits à lʼexport et pourra équiper des aéronefs légers
(hélicoptères ou avions). Aujourdʼhui, cette roquette est en dotation sur les
Tigre français et espagnols.
En dépit du réchauffement relatif
entre le Pakistan et lʼInde, au
moment de lʼintronisation du
Premier ministre Narendra Modi,
les Pakistanais vont demander aux
Chinois dʼassurer la compatibilité
entre les six sous-marins de
type 039B quʼils vont vendre à
Islamabad et leur missile de
croisière Babur, lancé sous la mer
et dʼun rayon de 500 km. Ces sousmarins (sous lʼappellation S2OP)
qui seront assemblés à Karachi,
compléteront les trois Agosta 90B.
La flotte de lʼArmée populaire de
libération aligne neuf O39B équipés
de missiles Yingji 83. Les Chinois
vont ainsi renforcer lʼarsenal de
leurs alliés pakistanais, alors que
la nouvelle administration indienne
leur sera forcément hostile, et
cela dʼautant que Narendra Modi,
malgré son idéologie nationaliste,
est connu pour un tropisme qui le
pousse à resserrer les liens avec
le Japon de Shinzo Abe.
➤ Des hélicoptères très sollicités
Les hélicoptères d'attaque
Mangusta A-129 de l'Aviazione
Esercito (AVES), l'ALAT italienne,
ont dépassé la semaine dernière
le seuil des 10 000 heures de vol
depuis leur arrivée en Afghanistan,
au printemps 2007. Ces hélicoptères, qui opèrent au sein de la
Task Force “Fenice”, appartiennent
au 7e Reggimento AVES “Vega”
basé à Rimini (Emilie-Romagne),
sur la mer adriatique.
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