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m o n d e
a r a b e
L E T T R E H E B D O M A D A I R E D ' I N F O R M AT I O N S S T R AT É G I Q U E S
Directeur : Guy Perrimond - Rédacteur en chef : Rashid Saeed - 31 octobre 2013 - n° 795
NOUAKCHOTT SUR LA SELLETTE
Paralysie libyenne
Depuis la fin du mois dernier, la situation militaire sʼest tendue à
nouveau dans le nord du Mali, à Tombouctou comme à Gao, avec la
reprise des opérations militaires. Ce qui, ajouté aux difficultés sur le dossier
des pourparlers avec les groupes armés du nord, a réveillé des
ressentiments au sein de la classe dirigeante malienne, que la mobilisation
intérieure pour mener à bien lʼélection présidentielle, en août dernier, avait
un temps mis en veilleuse. Pour les nouvelles autorités maliennes,
lʼinstallation dʼune nouvelle gouvernance «légitimée par les urnes» justifie
désormais de défendre la stabilité du pays, jugée mise à mal par
lʼinterventionnisme persistant de puissances voisines. Celles-ci sʼopposent,
selon Bamako, «à lʼémergence dʼun “Mali fort et fier”», selon la formule des
partisans du président Ibrahim Boubacar Keita (IBK). Cʼest le cas, en
particulier, du régime de Nouakchott, montré du doigt le 19 septembre
dernier par Bamako, puisquʼaucun officiel mauritanien ne figurait parmi les
nombreux invités de marque à la cérémonie dʼinvestiture du président IBK.
Les griefs à lʼencontre du pouvoir mauritanien sont nombreux. Tout dʼabord,
le refus de Nouakchott, tout au long de la transition, de participer aux efforts
de la coalition internationale menée par la France, hors dʼun mandat
préalable de la communauté international. Une fois la résolution n° 2100 du
Conseil de sécurité des nations unies votée en avril dernier, créant la
MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la
stabilisation au Mali), le régime accepte dʼy participer tout en fixant ses
conditions : choisir les lieux dʼimplantation de ses troupes à ses frontières,
qui sʼavèrent être des points de cantonnement devant «revenir» aux
Touaregs, selon les termes de lʼaccord de Ouagadougou, signé le 18 juin
2013 entre le gouvernement malien et les mouvements autonomistes de
lʼAzawad (MNLA et HCUA). Des conditions jugées inacceptables pour
Bamako. Enfin, le soutien aux rebelles du MNLA, ayant “pignon sur rue” à
Nouakchott, que le président lui-même a reçu entre les deux tours de
lʼélection présidentielle malienne. Dernier épisode de la guerre désormais
ouverte entre Bamako et Nouakchott : lʼattentat suicide à la voiture piégée
devant le camp militaire de Tombouctou le 28 septembre dernier, qui a tué
deux civils et quatre terroristes et blessé six soldats maliens. (suite page 6)
Alger a décidé dʼarrêter sa collaboration avec Tripoli pour la surveillance de la frontière entre les
deux pays. Du côté libyen, ce
sont des milices composées dʼexrebelles, dépendant en principe du
pouvoir de Tripoli, qui assurent la
“sécurité “de cette frontière. Mais,
pour les autorités algériennes, la
collaboration sécuritaire bilatérale
pose problème, car elles soupçonnent les services de sécurité
libyens dʼêtre dominés par les
milices radicales, notamment le
Groupe islamique libyen combattant. Les Algériens craignent
que la frontière commune entre
les deux pays, longue dʼenviron
900 kilomètres, puisse être
traversée en toute quiétude par
des groupes terroristes. A lʼexemple de ce qui se passe déjà à la
frontière tuniso-libyenne, devenue
un foyer dʼinsécurité. Cette situation a poussé Alger à dépêché
3 000 gendarmes à ses frontières
avec la Libye. Suite à des opérations de ratissage dans la zone
frontalière, les gendarmes algériens ont tué deux trafiquants et
mis la main sur 130 roquettes
antiaériennes, des mines terrestres et quelque 2 000 roquettes
antichars RPG. LʼAlgérie est
opposée à la volonté libyenne de
confier la sécurisation de ses
frontières sud et sud-est à des
sociétés privées, étant réticente à
toute présence armée étrangère,
notamment occidentale, à ses
frontières. Lʼanarchie politicosécuritaire régnant à Tripoli étant
pour Alger un facteur aggravant.
Depuis les élections législatives
en juillet 2012, le Congrès général
national (CGN) libyen a en effet
subi 18 attaques de la part de
groupes armés, dans le but de
faire pression sur les parlementaires, la dernière attaque datant
du 22 octobre. (suite page 3)
Coopération franco-malaisienne
Le groupe malaisien Boustead
Heavy Industries Corporation BHD
(BHIC) a confirmé, il y a quelques
jours, que sa filiale Boustead Naval
Shipyard avait reçu une lettre
d'acceptation du ministère malaisien
de la Défense pour la construction
de six corvettes de type Gowind
développées par le français DCNS,
dans le cadre dʼun contrat estimé à
2,8 milliards de dollars. Ces unités
de 111 mètres pour près de 3 000
tonnes seront livrées à partir de
2017 à la marine malaisienne. Elles
devraient être équipées dʼun canon
de 57 mm, de missiles Mica VL du
groupe MBDA pour la défense
aérienne et de missiles antinavires
Exocet MM40 Block III, également
fournis par MBDA. La confirmation
de ce premier contrat dʼexportation
des corvettes Gowind vient souligner
le renforcement des relations entre
Paris et Kuala Lumpur en matière
de défense. De fait, après la
validation de ce contrat et la
livraison dʼhélicoptères de transport
EC725, on évoque désormais à
Paris la possible fourniture dʼun lot
hélicoptères de combat EC-665
Tigre HAP aux forces armées
malaisiennes.
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Politique et stratégie
TTU MONDE ARABE - N° 795 - 31 OCTOBRE 2013
➤ Geeks israéliens
L'unité secrète 8200 des services
de renseignements militaires
israéliens chargée de la cyberguerre et des écoutes utilise
désormais les techniques en
vogue chez Google, Microsoft
ou d'autres grands noms de la
haute technologie pour stimuler
l'imagination et l'innovation
parmi ses jeunes recrues. Des
groupes d'une trentaine de
soldats divisés en équipes de
travail ont une semaine pour
proposer un projet qui sera
ensuite adopté ou abandonné
selon son intérêt. «Nous ne
pouvons pas nous permettre
d'être en retard sur le front de
l'innovation, et nous laisser
aller à la routine», explique un
officier. Les équipes doivent
trouver chacune une idée le
premier jour. Durant la deuxième
et troisième journée, l'idée doit
être modélisée. Au cours du
quatrième jour débute la
préparation de la présentation
de l'ensemble du projet. Le
lendemain, il est soumis aux
officiers, mais aussi à d'éventuels partenaires et investisseurs
privés d'entreprises d'armement.
Depuis trois ans, dix sessions
ont été organisées. Plus de
80 idées ont émergé. Dix ont
été retenues et cinq autres
ont permis de procéder à des
modifications dans la technologie utilisée par l'unité 8200.
L'unité s'est également inspirée
du modèle Facebook en créant
une plate-forme d'échanges
internes de données inspirée
par le modèle du réseau social.
ISRAËL LUTTE CONTRE LES TUNNELS DE GAZA
Le ministère israélien de la Défense a mobilisé une équipe spéciale constituée dʼune trentaine d'experts dans plusieurs domaines et dʼingénieurs du
groupe public d'armement Rafael, afin qu'ils mettent au point une technologie
fiable permettant de repérer les tunnels creusés entre Gaza et le territoire israélien
par des groupes palestiniens. A la mi-octobre, l'armée a découvert un de ces
tunnels construits par des militants du Hamas sur une longueur de 1,7 km entre
une zone située près de Khan Younes et le kibboutz d'Ein Haschlosha. Deux
autres tunnels, qui visaient eux aussi l'infiltration de commandos en territoire
israélien pour effectuer des kidnappings, ont été repérés et détruits en un an.
«Pour le Hamas, il s'agit d'une question vitale. En 2006, après avoir kidnappé le
soldat Gilad Shalit, il a réussi à obtenir la libération de 1 027 détenus», rappelle
un officier. Le dernier tunnel découvert a été creusé à une vingtaine de mètres de
profondeur. Il a fallu évacuer environ 3 400 m3 de terre. «Plus le tunnel est
profond, plus en général il est stable. Pour mener à bien un tel projet, il faut de très
bonnes connaissances en géologie», ajoute l'officier. Afin de repérer les tunnels,
les militaires utilisent des drones, pour tenter de détecter des traces d'évacuation
de terre, ainsi que des appareils de mesure des sons souterrains. Ils étudient
également la force et la direction du champ magnétique ainsi que la propagation
des ondes radios. Les méthodes sismiques sont également utilisées pour repérer
les mouvements et les travaux souterrains. Mais cette solution n'est pas toujours
efficace, car elle enregistre toutes sortes de tremblements dans des secteurs où il
y a de nombreux passages de camions, ce qui déclenche une multitude de
fausses alertes. Des magnétomètres pour détecter la présence de fils électriques
ou d'autres objets métalliques présents dans le tunnel sont aussi utilisés. Des
chercheurs du Technion, un institut technologique installé à Haïfa, ont, pour leur
part, développé un système basé sur des câbles de fibres optiques sensés
pouvoir détecter un tunnel à une profondeur de 20 mètres. Le système forme une
sorte de clôture souterraine capable d'enregistrer tous changements suspects.
Des logiciels permettent ensuite de trouver le tracé du tunnel. Mais, comme
l'admet l'officier, «aucune de ces techniques n'est parfaite, nous les utilisons
toutes alternativement». Le ministère de la Défense a donc constitué un «forum
de réflexion». Ce groupe se réunit régulièrement pour proposer des solutions. En
attendant, les militaires admettent qu'ils doivent surtout se fier à des informateurs
palestiniens implantés à Gaza, mais aussi au facteur chance.
LE CAIRE CHARGE MORSI ET INCRIMINE LA CIA
Les relations américano-égyptiennes traversent une phase de turbulence.
Le dernier épisode de la crise est la publication dans la presse égyptienne, au
début de cette semaine, dʼune transcription de conversations téléphoniques entre
lʼex-président Mohamed Morsi et Ahmad Abd el-Ati, un responsable de
l'organisation internationale des Frères musulmans qui était chargé des relations
avec la CIA. Des conversations tenues peu avant la révolution du 25 janvier 2011
— alors que Morsi se trouvait dans une prison égyptienne et son interlocuteur en
Turquie — et enregistrées par le service de la sûreté de lʼEtat égyptien.
RENFORCEMENT ITALIEN AU SUD DU LIBAN
➤ Arbitre égyptien
Le président du comité chargé
d'amender la Constitution égyptienne, Amr Moussa, se retrouve
à nouveau au centre du jeu
politique au Caire. Lʼancien
secrétaire général de la Ligue
arabe sʼefforce dʼarrondir les
angles entre islamistes et laïcs,
ainsi quʼentre caciques de
lʼancien régime et jeunes
révolutionnaires.
Un septième hélicoptère AB-212 de l'Aviazione Esercito (AVES), l'ALAT
italienne, vient de rejoindre la Task Force Italair, composante air de la Finul,
basée à Nakoura, au sud du Liban. Appartenant au 2e Reggimento AVES “Sirio”,
cet appareil a été acheminé au port de Beyrouth, où il a été pris en charge par le
personnel navigant du 41e Task Group Italair, qui a été déployé récemment sous
le commandement du lieutenant-colonel Pier Luigi Verdecchia. L'arrivée de cet
hélicoptère permettra d'accroître la capacité opérationnelle de la Task Force
Italair, qui opère au profit du contingent des Nations unies au Liban depuis une
trentaine d'années. La composante air de la Finul est une Task Force interarmées,
placée sous le commandement du colonel Giacomo Lipari, regroupant des
personnels de l'Esercito Italiano (EI), dont, désormais, sept hélicoptères AB-212
de l'AVES, de la Marina Militare (MM) et de l'Aeronautica Militare Italiana (AMI).
Politique et stratégie
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TTU MONDE ARABE - N° 795 - 31 OCTOBRE 2013
PARALYSIE LIBYENNE (suite de la page 1)
La dernière attaque contre le CGN aurait été commanditée par le Conseil de
Cyrénaïque, une instance aux revendications indépendantistes, dirigée par
Ibrahim Jedran. Ce dernier commande également une milice de la tribu des
Magharbiba, basée dans la région dʼAjdabiya, laquelle contrôle un certain
nombre dʼinstallations pétrolières (voir TTU n° 790). Lʼattaque du 22 octobre
visait à faire pression sur la rédaction de la nouvelle Constitution libyenne, afin
que celle-ci octroie à ces groupes le droit de gérer les ressources pétrolières des
zones quʼils contrôlent. Par ailleurs, près d'une centaine de membres du CGN
ont quitté leur siège le 27 octobre, privant l'assemblée du quorum nécessaire
pour lui permettre de poursuivre ses travaux. Ces députés souhaitaient protester
contre un changement de dernière minute apporté à l'ordre du jour par le
président Nouri Abou Sahmein. Cette session devait, au départ, être consacrée
à la création du Comité opérationnel des révolutionnaires libyens (CORL) et des
fonds à lui allouer, qui sʼélèvent à 900 millions de dinars libyens (670 millions
dʼeuros). Ces députés ont demandé lʼabrogation de la délégation donnée au
président du CGN pour commander les forces armées ainsi que la mise en place
d'une commission parlementaire, pour enquêter sur le dossier des fonds
attribués au CORL et l'enlèvement éphémère du Premier ministre Zeidan (voir
TTU n° 793). Le Parlement devait également débattre de la déclaration du
gouvernement de Cyrénaïque. En effet, les autorités de Benghazi ont annoncé
la constitution dʼun gouvernement régional autonome pour gérer les affaires de
la région. Le nouveau gouvernement est présidé par Abd-Rabbo al-Baraasi,
proche des Frères musulmans. Au cours dʼune conférence de presse tenue à
Ajdabiya, ce dernier a annoncé la formation dʼun cabinet de 24 ministres,
précisant que son action ne visait pas une partition mais la construction de la
Libye dans le cadre dʼun système fédéral. Il a, en outre, annoncé la création
dʼune Force de défense de la Cyrénaïque et la division administrative de la
région en quatre provinces : Benghazi, Tobrouk, Ajdabiya et le Jebel Akhdar. Ce
nouveau gouvernement vient concurrencer, en quelque sorte, le Conseil
intérimaire de la Cyrénaïque, présidé par cheikh Ahmed Zoubaïr al-Sénoussi,
cousin de lʼancien roi Idriss renversé par le colonel Kadhafi en 1969.
DES TIRAILLEMENTS ENTRE DAMAS ET MOSCOU ?
Lʼéviction du vice-Premier ministre syrien, Kadri Jamil, est-elle le signe de
tensions entre Damas et Moscou ? Ancien opposant rallié au régime syrien,
Jamil est en effet réputé pour avoir lʼoreille des autorités russes. Son éviction
survient après des informations évoquant des entretiens quʼil aurait eus à
Genève, samedi dernier, avec Robert Ford, lʼambassadeur américain chargé du
dossier syrien, concernant la préparation de la conférence internationale de paix
(dite Genève 2). Selon une source helvétique, un autre ministre issu de
lʼopposition, Ali Haidar, a été empêché par le pouvoir syrien de se rendre à
Genève pour y rencontrer également Robert Ford.
MARE NOSTRUM : UN DISPOSITIF SURDIMENSIONNÉ
On connaît les moyens mis en œuvre par l'Italie dans le cadre de l'opération “Mare Nostrum”, lancée officiellement le 22 octobre dernier, suite aux
deux récents naufrages de migrants au large de la Sicile. Placé sous les ordres
de l'amiral Guido Rando, le dispositif de surveillance, 24 heures sur 24, chargé
de patrouiller les eaux de la Méditerranée face aux côtes nord-africaines d'où
partent les bateaux, comprend le navire d'assaut amphibie “San Marco”, deux
frégates classe Maestrale, deux patrouilleurs de haute mer classe Cassiopea,
une unité de support classe Gorgona, sept hélicoptères (quatre AB-212, deux
EH-101 et un HH-139 SAR), deux avions de patrouille maritime (un P180
Piaggio et un Atlantic 2), un drone Reaper MQ-9. Un tel dispositif représente pas
moins de 1 500 militaires, dont plus de la moitié embarquée à bord des unités
de la Marina Militare (MM). «Sur le plan purement naval, un tel dispositif est
décidément surdimensionné», a déclaré à TTU, sous couvert d'anonymat, un
officier supérieur de la MM. «Deux frégates lance-missiles de 3 300 tonnes et
une navire LDP de 8 000 tonnes ne me paraissent pas les moyens les plus
appropriés pour prêter secours à des naufragés.»
➤ Piraterie en baisse
Le dernier rapport du Bureau maritime international (IMB) indique que
la piraterie maritime a été ramenée
à son plus bas niveau depuis 2006.
LʼIMB recense 188 incidents de
piraterie au cours des neuf premiers
mois de 2013, avec 266 prises
dʼotages, contre 458 au cours de
233 actes de piraterie sur la même
période de 2012. Les attaques au
large des côtes somaliennes ont
diminué de façon spectaculaire,
avec seulement 10 incidents en
2013, contre 70 lors des neuf premiers mois de 2012. Une amélioration attribuée à l'action des forces
navales occidentales, la mise en
place dʼéquipes de sécurité à bord
des navires, et à l'amélioration
relative de la situation en Somalie.
Cependant, avec la fin de la mousson, une augmentation des actions
dans lʼOcéan Indien pourrait intervenir, prévient lʼIMB. Le Golfe de
Guinée et, notamment, les côtes du
Nigeria constituent désormais lʼun
des principaux points noirs de la
piraterie maritime. La région a enregistré plus de 40 actes de piraterie
au cours des trois premiers trimestres 2013, avec 132 membres
dʼéquipages pris en otage et sept
navires détournés.
➤ Décision italienne
Alessandro Pansa, directeur général
de la Sécurité publique et chef de
la Police nationale italienne depuis
mai 2013 (ne pas confondre avec
le PDG de Finmeccanica), a signé,
la semaine dernière, la circulaire
de mise en application du décret
n° 266 du ministère de l'Intérieur
autorisant la présence d'équipes
civiles de protection armées à bord
des navires de commerce battant
pavillon italien, qui transitent dans
les eaux internationales comportant
des risques de piraterie. Cette décision renforce les mesures antipirateries prises précédemment,
qui prévoient la présence à bord
de ces mêmes navires de NMP
(Nuclei Militari di Protezione), équivalent italien des EPE, fournis par
la Marina Militare. Seule contrainte
pour les armateurs : recourir aux
contractors de sociétés privées
uniquement dans le cas où
aucune NMP n'est disponible.
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Industrie et matériels
TTU MONDE ARABE - N° 795 - 31 OCTOBRE 2013
➤ Réparations navales
La frégate libyenne “Al Hani” est
récemment arrivée à Malte pour
subir des réparations aux chantiers navals Cassar de La Valette.
Ce bâtiment, capturé au début de
la révolution par les rebelles dans
le port de Benghazi en 2011, est
la dernière frégate libyenne de
classe Koni III, opérationnelle, sa
sistership, lʼ“Al Ghardabia” ayant
été détruite dans le port de Tripoli
par les frappes de lʼOtan.
➤ Achat de drones Hermes
Les célébrations de lʼindépendance du Mexique, à la miseptembre, ont permis de
confirmer lʼachat par la force
aérienne mexicaine de drones
Hermes 450 de lʼisraélien Elbit
Systems. Selon des sources
locales, quatre appareils ont été
acquis en 2009 et sont désormais
mis en œuvre par l'Escuadrón de
Vigilancia Aérea. Des appareils
qui seraient basés à Ensenada,
en basse Californie, ou à
Atlangatepec, dans l'Etat de
Tlaxcala. Le Mexique devient
ainsi, après le Brésil, le second
utilisateur latino-américain du
système de drone MALE
dʼElbit Systems.
➤ Des Reaper pour la RAF
Cinq drones MQ-9 Reaper seront
reçus au cours des deux prochains
mois par la Royal Air Force, a
indiqué il y a quelques jours Philip
Dunne, ministre britannique
chargé des Equipements de
défense, du Soutien et de la
Technologie. «Une fois que la
phase d'acceptation sera achevée, ces appareils pourraient être
déplacés vers l'Afghanistan», a
précisé le ministre. La Royal Air
Force dispose actuellement de
cinq Reaper entrés en service en
2007. Des appareils qui, depuis
mai dernier, sont mis en œuvre
par le Squadron 13 de la RAF
à partir de la base anglaise de
Waddington. Auparavant, les
appareils britanniques étaient sur
la base américaine de Creech,
dans le Nevada.
MISSILES LAHAT POUR HÉLICOPTÈRES
Israel Aerospace Industries (IAI) a confirmé lʼexistence dʼun programme
destiné à doter des hélicoptères de combat israéliens de la capacité de
mettre en œuvre des missiles de type LAHAT. Un contrat qualifié de
“substantiel”, portant sur “un grand nombre” d'appareils, indique le groupe, qui
cependant ne divulgue pas le type d'hélicoptères et le calendrier de livraison.
Développé depuis 1992 par IAI, le système LAHAT a été initialement conçu
pour être tiré par des tubes de 105 mm et 120 mm et notamment à partir des
chars Merkava. Le LAHAT qui dispose d'un système de guidage semi-actif laser
affiche une portée de 8 km en version terrestre et jusqu'à 13 km, lorsqu'il est
tiré à partir dʼun aéronef. Le missile, qui offrirait une précision de 0,7 mètre,
dispose dʼune charge en tandem capable de pénétrer jusqu'à 800 mm de
blindage. Avec un poids de 13 kg pour une charge militaire de 4,5 kg (comparé
aux 8 kg de celle du missile Hellfire), le Lahat devrait offrir aux hélicoptères
israéliens un système dʼarme guidé “intermédiaire” permettant des frappes en
limitant les risques de dommages collatéraux.
LʼARMÉE INDONÉSIENNE SʼÉQUIPE
Dans le cadre du programme de modernisation de l'armée indonésienne,
Djakarta prévoit d'acquérir un certain nombre de Sukhoi d'ici à 2024. Si le
général Idas Bagus Putu Dunia, chef d'état-major de la Tentara Nasional
Indonesia Angkatan Udara (TNI-AU), l'armée de l'air indonésienne, n'a pas
révélé leur nombre, il a cependant précisé que l'objectif serait de constituer, au
cours de la prochaine décennie, huit escadrons opérationnels, dotés de seize
appareils chacun. Compte tenu que la TNI-AU aligne aujourd'hui seize avions
de combat Sukhoi, Su-27SK/SKM et Su-30 MK/MK2 (les deux derniers
exemplaires ont été livrés en septembre dernier), cela signifie que la
commande de Djakarta pourrait porter sur pas moins de 112 appareils à livrer
au cours des dix prochaines années. En mars dernier, le ministère indonésien
de la Défense avait fait part de son intérêt pour un lot supplémentaire de seize
appareils. Selon des analystes militaires, ce contrat représenterait une valeur
totale de quinze milliards de dollars du fait que, outre les Su-30, il s'inscrirait
dans un accord global avec Moscou prévoyant également la fourniture de dixsept patrouilleurs de haute mer et de trois frégates à la marine, la Tentara
Nasional Indonesia Angkatan Laut (TNI-AL), ainsi qu'un certain nombre de
chars de combat et de systèmes de missiles. L'armée indonésienne est
engagée dans un important programme de modernisation. En septembre
dernier, la TNS-AU a pris livraison du premier des seize avions d'entraînement
avancé KAI T-50, dans le cadre d'un contrat de 400 millions de dollars. D'autre
part, un accord a été signé en septembre dernier avec l'industriel brésilien
Avribras portant sur la fourniture de trente-six systèmes LRM Astros, pour une
valeur de 500 millions de dollars. Cet accord, qui fait suite à un MoU signé le
8 novembre 2012, permettra d'équiper, d'ici à 2016, deux bataillons d'artillerie
de la Tentara Nasional Indonesia Angkatan Darat (TNI-AD) de systèmes lanceroquettes Avibras AV-60/80. Par ailleurs, en mai dernier, la TNI-AD avait
confirmé son intention d'acquérir en Allemagne, pour 250 millions de dollars,
103 Leopard 2A6 provenant des surplus de la Bundeswehr, après que les
Pays-Bas aient refusé de vendre à Djakarta le même type de chars pour non
respect des droits de l'homme. Toujours des surplus de la Bundeswehr,
proviennent les 50 Marder 1A2 remis à niveau, ainsi que les quatre chars de
dépannage et les trois poseurs de pont, tous sur châssis Leopard. Les premiers
de ces véhicules blindés sont arrivés en Indonésie début octobre, afin de
remplacer progressivement l'actuel parc de blindés mécanisés de la
TNI-AD, constitué notamment d'une centaine de chars légers Scorpion, dʼune
cinquantaine dʼAlvis Stormer et des AMX-13 et AMX-VTT datant des
années 60, acquis, respectivement, à 300 et 200 exemplaires environ. Dans le
domaine des missiles, l'Indonésie a conclu en 2013 un accord avec la Chine
portant sur la fabrication sous licence de missiles antinavires C-705 destinés à
la TNI-AL.
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Industrie matériels
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TTU MONDE ARABE - N° 795 - 31 OCTOBRE 2013
CHAR T-55 “TERMINATOR” POUR LE PÉROU
Lors de sa dernière tournée en Amérique du Sud, le ministre russe de la
Défense, Sergueï Choïgou, a discuté avec les autorités péruviennes des
différentes configurations d'exportation d'armement, parmi lesquelles le char
de combat T-90S. Outre l'acquisition de chars modernes, Lima se penche sur
une éventuelle revalorisation du parc de ses chars actuellement en service.
Les tankistes péruviens sont équipés de plusieurs centaines de chars T-55
achetés dans les années 1970. La grande partie de ces chars est en mauvais
état mécanique. Le constructeur russe Ouralvagonzavod a proposé de revaloriser les T-55 avec des solutions inspirées du BMPT Terminator. La tourelle
du T-55 sera remplacée par un module avec l'armement en superstructure. Le
système d'arme comprendra un canon automatique de 30 mm, une mitrailleuse coaxiale de 7,62 mm, des missiles antichars et deux lance-grenades.
La motorisation, la suspension et toute la chaîne cinématique seront
remplacées. Le surblindage additionnel pourra être installé pour améliorer la
protection. Le constructeur russe n'est pas le seul à proposer des solutions
de revalorisation des blindés péruviens et c'est certainement la capacité
financière qui dictera les choix techniques.
SÉOUL A BESOIN DʼAVIONS RAVITAILLEURS
Les avions ravitailleurs constituent un équipement sensible à plusieurs
égards. Pour les constructeurs, de dures batailles sont à livrer pour conquérir
les marchés. Les forces aériennes, pour leur part, sont confrontées au coût
d'achat élevé, mais aussi à l'acquisition des compétences en matière de
ravitaillement en vol. Des marchés particulièrement importants ont été
disputés ces dernières années aux Etats-Unis, en Inde et en Europe. La
Corée du Sud possède un réel besoin dans ce domaine, pour donner un
rayon dʼaction significatif à ses chasseurs, afin de protéger son territoire sur
les îles les plus éloignées. Les deux tentatives précédentes ont été repoussées faute de budget. Le plan de financement de quatre ravitailleurs a été
inclus dans le projet du budget de la défense de 2014. Après son approbation,
il sera soumis au Parlement du pays. Le plan prévoit l'acquisition de quatre
aéronefs entre 2017 et 2019. Parmi les concurrents principaux, on compte le
KC-46 de Boeing et l'A-330MRTT d'Airbus Military.
TOURELLE ITALIENNE POUR VBL RUSSES
Un véhicule blindé léger 4x4 Tirg russe, produit par Military Industrial
Company (MIC), a été équipé d'une tourelle Oto Melara Hitrole LRWS
(Light Remote Weapon Station), afin de procéder à une série d'essais
d'évaluation destinés à déterminer quel type de tourelle pourra être
installé sur les 4x4 de l'armée russe (Iveco LMV et Tigr). La Hitrole, qui a
déjà été adoptée par l'Esercito Italiano (EI) pour ses Lince (dénomination du
LMV dans la nomenclature militaire italienne), est équipée généralement
d'une mitrailleuse polyvalente MG-3 en 7,62 x 51 mm Otan ou lourde M2 HB
en 12,7 x 99 mm Otan, couplée à un système de visée optronique d'aide au
tir. Les deux tourelles italiennes exportées temporairement en Russie par Oto
Melara, via Rosoboronexport, se distinguent de l'originale Hitrole-L dans la
mesure où elles ont été équipées respectivement d'une mitrailleuse russe, en
l'occurrence de la PKT en 7,62 R (7,62 x 54 mm) et de la NSVT en 12,7 x 108 mm,
tout en étant configurées pour le montage d'un lance-grenades automatique
de 30 mm. L'autre différence avec la version Hitrole-L/R réside dans le
système d'alimentation, qui est placé à droite et non à gauche, comme sur
celle équipant les Lince italiens. D'après une source Oto Melara, la Hitrole L/R
serait 40 à 50 % moins lourde que celle de son principal concurrent russe.
➤ Ankara sanctionné
Le congrès américain a rejeté la
demande de fournir des drones
MQ-1 Predator à la Turquie. Depuis
2011, Ankara cherche à obtenir ces
drones pour des missions de
renseignement. Le motif du refus
est la fuite d'informations de la
Turquie vers l'Iran, mais malgré la
version officielle de Washington,
nombre d'observateurs voient un
lien direct avec le choix de la
Turquie d'acquérir des systèmes
de défense antiaériens chinois
HQ-9/FD-2000, au détriment des
systèmes américains ou européens
(voir TTU n° 791).
➤ Modernisation turque
Alors que les 19 Hercules C-130
de transport des forces aériennes
turques sont en phase de modernisation dans le cadre du programme
Erciyes, Ankara plancherait sur la
possibilité de transformer deux de
ces appareils en configuration
armée. Le groupe américain ATK
aurait ainsi répondu à un «Request
For Information» du soussecrétariat à lʼIndustrie de défense
(SSM) et proposé une configuration
intégrant deux canons de 30 mm
GAU-23 Bushmaster et des
missiles Griffin-A (AGM-176) sur
le modèle de celle des KC-130J
Harwest Hawk de lʼUSMC. Le
projet de Gunship turc pourrait
également sʼappuyer sur une offre
locale associant Aselsan, pour
lʼavionique et lʼoptronique, et les
missiles UMTAS et UMTAS-L du
groupe Roketsan.
➤ Crédit RAPID
Mis en œuvre par la Défense (DGA)
et le ministère français du Redressement productif, le dispositif
RAPID (régime dʼappui à lʼinnovation duale) soutient des projets à
fort potentiel technologique présentant des applications militaires,
mais aussi des retombées pour les
marchés civils. Les crédits destinés
à ce dispositif devraient passer de
40 à 45 millions dʼeuros en 2014.
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Repères
TTU MONDE ARABE - N° 795 - 31 OCTOBRE 2013
➤ Nouakchott sur la sellette
➤ Visite algérienne
(suite de la page 1)
Selon des sources sécuritaires
régionales, Sultan Ould Bady,
qui fut un temps un des
responsables du MUJAO, est un
Malien appartenant à la région du
nord du Mali. Trafiquant notoire,
il serait lié à la garde rapprochée
du président mauritanien et jouerait
un rôle dʼintermédiaire entre les
membres du Front Polisario,
soutenu par Alger, et les groupes
armés liés au trafic dʼarmes et
de drogue en Mauritanie et
au Mali.
Le chef d'état-major de l'Armée
nationale populaire algérienne, le
général de corps d'armée Ahmed
Gaid Salah, sʼest rendu à Moscou,
du 23 au 25 octobre, afin dʼy
rencontrer le ministre russe de
la Défense, le général Sergueï
Choïgou. Ce dernier était accompagné du chef d'état-major général
des forces armées de la Fédération
de Russie et Premier vice-ministre
de la Défense, le général Valery
Guerassimov. Plusieurs contrats
dʼachats dʼarmement par Alger
(systèmes S-400, BMPT Terminator,
avions Yak-130, bombardiers
La France et lʼOcéan Indien
La France a récemment nommé un nouveau commandant de la zone
maritime de lʼOcéan Indien. Prenant la succession du vice-amiral Marin
Gillier, le contre-amiral Antoine Beaussant exerce lui aussi son
commandement depuis la base militaire dʼAbou Dhabi, avec un état-major
composé dʼune cinquantaine dʼofficiers des trois armées. Sa zone de
responsabilité nʼinclut pas les zones économiques exclusives du grand sud
de lʼOcéan Indien, qui relèvent de son homologue basé à Saint-Denis de la
Réunion ; elle sʼétend néanmoins depuis la Mer Rouge jusquʼaux eaux
indonésiennes et lʼAustralie. Sa partie la plus crisogène se situe clairement
autour de la péninsule arabique, où les points de friction sont nombreux.
Parmi eux, citons la rivalité entre lʼInde et le Pakistan, la situation en
Afghanistan et son impact au Pakistan, et la dégradation continue de la
sécurité en Irak, etc. Malgré les ouvertures récemment affichées par son
nouveau président, lʼIran demeure toujours une puissance régionale dont
les ambitions hégémoniques, plus ou moins exprimées, inquiètent toujours
ses voisins. Les effets de lʼembargo ont encouragé un trafic de
contrebandiers important tout spécialement dans le détroit dʼOrmuz. Un
obstacle supplémentaire à la sécurité de la navigation dans une zone ellemême déjà très encombrée et hautement stratégique pour lʼéconomie
mondiale. Par ailleurs, nʼoublions pas le rôle de lʼopération Atalante, qui a
certes permis de réduire la menace liée à la piraterie, mais nʼa pas résolu
le problème de fond, situé à terre celui-là, cʼest-à-dire lié à la situation en
Somalie elle-même. Un point positif tout de même dans le rôle dévolu à
lʼAlindien : la coopération avec les marines européennes et américaine
dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et les trafics. Leurs
interactions se réalisent en partie au sein des Combined Maritime Forces
(état-major maritime international situé à Bahreïn), et de deux coalitions
maritimes (Combined Task Force 150 et 152). La coordination avec ces
marines sʼopère en permanence avec une interopérabilité sans cesse
améliorée. Quant aux relations avec lʼInde, traditionnellement très attentive
à ce que soient reconnus et respectés ses intérêts dans la zone, elles sont
parfois délicates, sans pour autant remettre en cause une coopération
ancienne et fructueuse entre les deux marines.
Su-35 et hélicoptères Mi-28) ont
notamment été débattus.
➤ Appel dʼoffres polonais
Le ministère polonais de la Défense
a invité BAE System, Lockheed
Martin UK et Alenia Aermacchi à
présenter leur offre pour la fourniture
de huit avions d'entraînement
avancé, destinés à remplacer les
TS-11 Iskra actuellement en service.
Le contrat d'achat, qui pourrait être
signé d'ici à la fin du premier trimestre 2014, prévoit une option pour
quatre appareils supplémentaires et
la fourniture de services de support
logistique. Pour ce nouvel appel
d'offres (le premier avait été annulé
en 2011), BAE System présentera
son Hawk AJT Mk128, Lockheed
Martin UK l'appareil sud-coréen KAI
T-50 et Alenia Aermacchi son M-346.
➤ Moscou fournit Bakou
La Russie livrera à l'Azerbaïdjan
18 systèmes dʼartillerie automoteur
2S31 “Vena” dʼici à la fin 2014,
indiquent des sources locales. Une
première exportation pour ce système de mortier/canon de 120 mm,
monté sur le châssis d'un véhicule
de combat d'infanterie BMP-3 et
permettant des tirs jusquʼà 13 km.
➤ Des démineurs afghans
Lors de la dernière réunion OtanRussie du 23 octobre, avec la participation du ministre russe de la
Défense, Sergueï Choïgou, l'Alliance
atlantique a émis la proposition de
créer en Russie un centre de
préparation des démineurs afghans.
L'Italie se tient prête pour développer
les bases du projet. Selon Sergueï
Choïgou, le projet a trouvé un soutien auprès de la délégation russe et
pourra rapidement être mis en place.
La Russie reste préoccupée par la
situation en Afghanistan de manière
générale, constatant l'activisme
soutenu des groupes terroristes et
l'augmentation des détachements
d'insurgés dans les provinces nord
de l'Afghanistan.
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