Loi sur consentement sexuel

Transcription

Loi sur consentement sexuel
Ma fille sort avec un garçon plus vieux qu’elle. Que faire ?
Une des premières réalités mentionnées lorsque l’on parle de puberté aux
élèves de 6e année, c’est que les filles tendent à avoir une puberté plus
précoce que celle des garçons ; leur corps se développe rapidement dès
la fin du primaire et le début du secondaire. Il est fréquent de voir des
adolescentes de 13 ou 14 ans avec leurs attributs féminins déjà bien en
place (seins, hanches, etc), alors que les élèves masculins des mêmes
classes ont encore la même apparence qu’ils avaient en 5e année du
primaire.
Cet état de choses se traduit en une réalité fréquente, et qui existait déjà
lorsque nous, les parents, étions adolescents : les filles de 12, 13, ou 14 ans
tendent à fréquenter des garçons plus vieux qu’elles, plus « matures »
physiquement. Quelques fois, la différence d’âge peut réellement poser
problème aux parents, ne serait-ce que concernant l’aspect légal. De
plus, les inquiétudes qu’ils peuvent ressentir face au fait que leur fille risque
de vivre des expériences auxquelles elle n’est peut-être pas préparée
peuvent être vives dans certains cas. Souvent, ce qui inquiète le plus dans
ce type de situation, c’est le vécu sexuel; on s’imagine immédiatement
que le garçon plus âgé, ayant une expérience possiblement plus vaste,
va vouloir rapidement passer à des étapes plus « avancées » avec notre
fille. Ou encore, on se dit qu’il est inévitablement rendu « ailleurs » dans sa
vie ; conduire une voiture, se trouver un appartement, peut-être même
éventuellement fonder une famille, toutes des situations que l’on peut
trouver excessivement prématurées pour notre enfant qui fréquente
encore le secondaire.
Lorsque nous étions plus jeunes, nous entendions souvent parler de la loi
sur le « détournement de mineurs ». En 2013 nous parlons plutôt de la « Loi
sur le consentement sexuel ». Elle stipule que le consentement sexuel est
fixé à 16 ans au Québec. Ce qui signifie qu’une personne de 16 ans peut
avoir des relations sexuelles en toute légalité avec des partenaires de son
âge ou plus vieux, sauf exception (nous y reviendrons).
On y apprend aussi que lorsqu’un jeune est âgé de 12 ou 13 ans, la
tolérance légale s’étend jusqu’à 2 ans de plus. Par exemple, une jeune
fille de 12 ans qui aurait des relations sexuelles avec un partenaire de 14
ans se trouverait encore dans les limites de la légalité. Pour les jeunes de
14 et 15 ans, on parle d’une tolérance de 5 ans de plus. Bien sûr on parle
toujours de l’aspect « légal » ici, et non de l’aspect « moral ». À partir de
16 ans, comme mentionné plus haut, plus de limite légale officielle.
Cependant, il existe des situations d’exception qui invalident toutes ces
délimitations. Par exemple, si la relation se déroule dans une situation
hiérarchique (le partenaire plus âgé étant en position de supériorité par
rapport à son amoureux-se, que ce soit parce qu’il est son entraîneur de
sport, son moniteur de terrain de jeu, son gardien, etc). Ou encore, si la
relation est exercée sous la contrainte, la menace, ou sous l’influence de
substances comme la drogue ou l’alcool. Dans tous ces cas on parle
également d’illégalité.
Évidemment, lorsque nous faisons face à des couples qui ont une plus
grande différence d’âge que celles mentionnées plus haut, des recours
légaux sont présents tant et aussi longtemps qu’une plainte soit déposée.
Beaucoup de couples avec une grande différence d’âge sont composés
de jeunes qui sont en bons termes avec leurs beaux-parents, où les deux
familles impliquées sont au courant de la situation et l’acceptent dans le
respect et la bienveillance. Cependant, dans certains cas plus
inquiétants, il est rassurant de savoir qu’une loi existe pour protéger nos
jeunes. En vous impliquant sainement et de façon équilibrée dans la vie
affective de vos enfants dès leurs premières relations amoureuses, vous
pourrez suivre de près l’évolution des choses et serez aux premières loges
pour recevoir leurs confidences et les accompagner au besoin.
Au plaisir de vous retrouver dans une future capsule,
Annick Kerschbaumer
Sexologue et agente de développement
Le générique masculin est utilisé sans discrimination et uniquement dans le but d'alléger le texte

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