Ligne à Grande Vitesse Sud-Europe-Atlantique
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Ligne à Grande Vitesse Sud-Europe-Atlantique
Actualités Les avis du CESR Le sujet des Éco-technologies intéresse Le rapport sur « Les éco-technnologies dans l’industrie » a été présenté à deux reprises en janvier devant un public nombreux et particulièrement intéressé par les perspectives qu’ouvre ce domaine : le 22, lors d’un petit-déjeuner à l’Hôtel de Région à Bordeaux et le 27 à Pau à l’Hôtel de ville. Ligne à Grande Vitesse Sud-Europe-Atlantique : un projet sur les rails au financement complexe 4 Projet emblématique incarnant plus que tout autre le désenclavement de l’Aquitaine, la réalisation de la ligne LGV SEA semble aujourd’hui enfin « sur les rails » au terme d’une mobilisation de la grande majorité de toutes les forces politiques, économiques et sociales de la région. Cette infrastructure s’impose comme une nécessité pour l’Aquitaine. Elle s’inscrit parallèlement comme un maillon indispensable dans l’organisation des systèmes de transports à l’échelle nationale et européenne, conformément aux engagements européens. Elle répond en outre à une exigence croissante en matière de développement durable et de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. Pour autant, la complexité de son financement interpelle à l’heure où le débat visant à clarifier les compétences de l’État et des collectivités territoriales est plus que jamais relancé. Le Conseil Économique et Social Régional d’Aquitaine est préoccupé par les conséquences du montage consistant à un recours à un partenariat public-privé avec mise en concession pour plus de 50 ans. Il lui est donc apparu opportun de préciser les principaux enjeux et implications financières de cet ambitieux projet européen. Un projet complexe aux enjeux multiples La LGV permettant enfin de relier le nord de l’Europe à son sud-ouest répond aux attentes d’un grand nombre de collectivités. Le montage du projet a en effet nécessité d’associer le maximum de partenaires dans un contexte de juxtaposition de quatre opérations menées de concert mais obéissant à des calendriers différents : Tours-Bordeaux, Bordeaux-Espagne et BordeauxToulouse (menées conjointement) ainsi que PoitiersLimoges. Ce projet relève de l’aménagement du territoire européen et national. À ce titre, le CESR demande que l’Europe et l’État interviennent à un niveau plus significatif (en particulier le financement européen n’est que de 0,21% du coût du projet Tours-Bordeaux, donc très loin des 8% escomptés). Dans cet objectif et afin de tenir les engagements pour sa réalisation, il importe que la Commission franco-espagnole associant les principales collectivités concernées finalise au plus tôt la connexion internationale de cette ligne. Le Conseil Économique et Social Régional d’Aquitaine souhaite en outre que le projet GPSO* soit bien articulé avec les dessertes locales, notamment par la réalisation de la liaison Béarn-Bigorre. Il considère que cette liaison est stratégique pour le développement de Pau-Tarbes. Il note avec intérêt que les études nécessaires à la mise à l’enquête publique de GPSO s’accompagnent d’un volet relatif à cette relation. Une enveloppe estimée à 1 623 millions d’euros Le Conseil Économique et Social Régional d’Aquitaine note que le plan de financement total du projet ne sera connu qu’en fin d’année. Le montant de la participation globale des collectivités régionales est aujourd’hui estimé à 1 623 millions d’euros. Il est proposé à la Région Aquitaine d’intervenir à hauteur de 36,4% soit 592 millions d’euros. Le CESR s’interroge sur les conséquences financières d’un engagement à cette hauteur de la part du Conseil Régional d’Aquitaine, bien que la politique de désendettement de la Région au cours des dernières années lui permette de se préparer à un effort majeur pour un projet de cette envergure. Les conséquences financières sont aussi à appréhender au regard de la capacité d’investissement de la Région. Le CESR rappelle à ce titre l’intérêt de pouvoir disposer d’un plan à moyen terme sur le coût et la programmation de l’investissement régional global en matière ferroviaire. L’anticipation des impacts financiers à long terme sur le budget régional doit être réalisée également à travers les évolutions de coût d’exploitation des TER circulant sur les voies actuelles. Dans cette perspective, l’optimisation des deux réseaux doit être recherchée, ce qui renforce l’enjeu de concrétisation du report modal pour le fret. Par ailleurs, le CESR fait écho à la demande du Conseil régional de retour sur « bonne fortune » visant à diminuer la contribution des collectivités territoriales en cas de hausse des trafics supérieure aux estimations sur lesquelles s’appuie la matrice financière. Gérer le présent, penser l’avenir Le Conseil Économique et Social Régional d’Aquitaine s’interroge sur la démarche lancée par l’État de faire adopter un protocole d’intention de participation financière concernant 52 collectivités, établi sur des pourcentages et en l’absence de chiffrages précis, sur la base de tracés non finalisés. Le CESR demande que l’avancement du projet (appels d’offres notamment) soit conduit sans attendre l’accord de toutes les collectivités sur cette base. Seul le volontarisme affiché et clairement réaffirmé par les collectivités pour se doter de cette infrastructure permet de s’inscrire dans la démarche proposée. Le CESR estime qu’une mobilisation particulière de l’ensemble des collectivités et acteurs doit permettre de préparer de manière dynamique les effets attendus ou prévisibles induits par ce projet, tout particulièrement pour les agglomérations. Il s’agit donc d’anticiper ses effets collatéraux potentiels (accessibilité, parking, urbanisme…). Le maillage territorial du service de transport ferroviaire devra aussi être adapté en conséquence, par une anticipation des articulations possibles entre le nouveau service TGV et les services TER (ou TER-GV). Lors de l’actualisation du rapport sur les infrastructures en décembre dernier, le Conseil Économique et Social Régional d’Aquitaine avait relevé des marges de progrès conséquentes sur les champs de la relation au temps et de la gouvernance pour la réalisation de ces investissements. À l’évidence, le protocole présenté pour ce projet ne marque aucune rupture avec les « pratiques » identifiées. L’Assemblée souhaiterait qu’une évolution significative s’amorce quant aux étapes ultérieures. Le CESR souligne le paradoxe qui consiste à demander aux collectivités de s’engager sur des montants très importants et sur du très long terme, alors que des incertitudes lourdes pèsent tant sur leurs ressources que sur leur pérennité. Enfin, il apprécie la volonté collective de mise au point du projet de LGV SEA en concertation étroite avec les acteurs locaux afin d’insérer les infrastructures dans les territoires infrarégionaux dans une recherche constante de prise en compte des impacts humains, écologiques et économiques. * Grands Projets du Sud-Ouest