Couverture - L`énergie en Aquitaine
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Couverture - L`énergie en Aquitaine
CESR D’AQUITAINE I III - 3. LA DISTRIBUTION D’ENERGIE EN AQUITAINE Au-delà des bilans globaux de consommation de produits énergétiques - produits localement ou non - la prise en compte des réseaux de distribution constitue un enjeu majeur pour la région, dans un objectif d’équité et d’aménagement du territoire. III - 3.1. L’électricité L’opérateur est unique : RTE (Réseau de Transport d’Électricité) depuis la dissociation de la gestion des infrastructures et de la production commercialisée afférente. Fonctionnellement les réseaux sont distingués en trois niveaux : • le réseau de grand transport (lignes de 400 et 225 kv) interconnecté, • le réseau régional de répartition (lignes de 225, 150, 90 et 63 kv), • le réseau de distribution (lignes de 20 kv et 400 v), avec des postes de transformation pour passer d’une tension à l’autre. Ce sont les deux premiers (formant le réseau HTB) qui présentent un caractère stratégique avec 5 580 km de lignes en Aquitaine (cf. carte, ci-après). 19 CESR D’AQUITAINE Réseau électrique HTB en Aquitaine Source : audition RTE. De par la loi du 10 février 2000, RTE est tenu d’assurer un équilibre offre/demande grâce à un bilan prévisionnel révisé tous les deux ans, en application de la PPI : Programmation Pluriannuelle des Investissements de production d’électricité. Le Schéma Régional de Développement du Réseau Public de Transports est soumis à l’instance régionale de concertation à laquelle participe le CESR. 20 CESR D’AQUITAINE Zones de fragilité électrique en Aquitaine Source : RTE - Schéma Régional de Développement du réseau public de transport d’électricité 2003-2013. Il ressort ainsi des “zones de fragilité électrique”, où les moyens de distribution atteignent leurs limites par rapport aux besoins locaux. C’est ainsi qu’en raison de sa forte progression démographique et économique le littoral landais ou les alentours de Dax entrent dans cette catégorie. Il y a là une description explicite (cf. carte, ci-dessus) des secteurs où il convient de faire porter prioritairement les efforts de l’opérateur et des pouvoirs publics pour le renforcement du réseau. 21 CESR D’AQUITAINE III - 3.2. Le gaz En raison de l’existence de Régies créées antérieurement à la loi de nationalisation de 1945 et de la présence de gisements exploités par de grandes entreprises spécialisées (RAP à Saint-Marcet, SNPA à Lacq), l’Aquitaine présente une situation très particulière dans l’Hexagone, puisque GDF n’a jamais dépassé 50 % du marché régional. Le solde se répartit entre Gaz de Bordeaux avec ses 250 000 clients de l’agglomération (et les autres régies locales : La Réole, Bazas, Aire sur Adour) et, d’autre part, Gaz du Sud-Ouest (GSO) créé à l’origine par la RAP et la SNPA pour desservir les clients industriels au sud et à l’ouest de Bordeaux. I Toutefois, les coopérations entre les différents opérateurs ont été incessantes (cf. cartes, ci-contre). • Gaz de Bordeaux est aujourd’hui (avant les changements à attendre du fait de la nécessité européenne de séparer la gestion du réseau bordelais et son exploitation commerciale) une société d’économie mixte contrôlée à 51 % par la ville, 1 % par les autres communes concernées et trois opérateurs à 16 % chacun : GDF, TOTAL (TEGAZ) et DALKIA (société de services). • GSO a d’abord réuni ELF-TOTAL (pour 70 %) et GDF (pour 30 %) de même que, dans le centre ouest, la structure homologue CFM entre GDF (pour 55 %) et ELF-TOTAL (pour 45 %). Suite aux accords dits LEGO de fin 2004, chacun des deux partenaires a repris le contrôle à 100 % de la structure où il était majoritaire, tout en scindant son activité en deux (pour TOTAL : TIGF concernant le réseau et TEGAZ pour l’activité commerciale). • Les grands équipements de réseau restent coordonnés puisque, par exemple, l’axe majeur de transport nord-sud dit Artère de Guyenne doit être doublé : par TIGF jusqu’au nord de Bordeaux, par GDF au delà. La même stratégie de collaboration est à la base de la construction conjointe du nouveau terminal de GNL de Fos, déjà mentionné. Ces coopérations sont également transfrontalières. Au réseau historique de grande capacité dit LACAL (Lacq - Calahorra) qui assure aujourd’hui la liaison péninsule ibérique - Europe du nord, vient s’ajouter la construction, en partenariat entre TIGF (TOTAL) et Gaz de Biscaye, du nouveau réseau Euskadour reliant Bilbao à l’agglomération du BAB, dans un souci d’approvisionnement local (en première phase), en jouant sur la saisonnalité des besoinsressources (livraisons d’Espagne vers la France en hiver et dans le sens inverse en été). 22 CESR D’AQUITAINE Transport et stockage de gaz Des activités communes imbriquées de transport et stockage avant 2005 Transport et stockage Une situation clarifiée après 2005 de gaz après 2005 Au sud : réseau de TIGF Ensemble : zone historique de TEGAZ ex Négoce de GSO Source : audition GDF. 23 CESR D’AQUITAINE I Le renforcement du réseau d’approvisionnement en gaz du sudouest de la France doit être complété par un accroissement des capacités de stockage. Du point de vue du groupe TOTAL, l’ordre des réalisations envisageables est le suivant : 1. extension des capacités actuelles des sites existants d’Isaute et Lussagnet ; 2. ouverture, si besoin, d’un nouveau site à Pécorade dans les Landes ; 3. l’éventualité d’utilisation du gisement de Lacq8 est à plus long terme. Parallèlement, GDF étudie un projet de stockage dans les landes de Siougos. Si les conditions globales d’approvisionnement paraissent ainsi assurées à l’horizon 2020, la desserte du territoire régional reste à compléter. Le gaz, contrairement à l’électricité, n’est pas une source d’énergie “fatale” (indispensable pour chacun) puisqu’il a des substituts, y compris entre les différentes formes de mise à disposition pour les clients du gaz lui-même : réseaux, cuves, bouteilles, etc. C’est ainsi qu’en France, pays peu dense, moins de 9 000 communes (sur 36 600) sont actuellement desservies par les réseaux collectifs, ce qui couvre cependant 75 % de la population. Le plan national de desserte 2000-2003 a permis d’alimenter 1 500 communes supplémentaires après validation des DRIRE. Au-delà, avec la fin du monopole pour les nouvelles communes qui voudraient être desservies, la procédure passe par des appels d’offres et des délégations de service public, déjà concrétisés dans les départements des Landes (en 2005) et en Dordogne (en 2006). I II - 3.3. Le pétrole Le brut extrait en Aquitaine continue d’être acheminé vers les ports de Bayonne et de Bordeaux. Depuis la disparition des raffineries, l’activité régionale se concentre sur les stockages : d’intérêt local sur le port de Bayonne, d’intérêt régional et interrégional à partir des équipements du port de Bordeaux (Bassens - Ambès)9. Au total, l’Aquitaine apparaît toujours comme une région active dans le domaine énergétique, image que synthétisent les cartes présentées par l’IFP (ci-contre), respectivement pour le nord et le sud de la région. 24 (8) Cf. rapport du CESR Aquitaine, l’évolution des activités économiques de la zone Pau-Lacq-Orthez, 26 juin 2000. (9) Cf. rapport du CESR Aquitaine, établissements classés SEVESO et développement économique en Aquitaine, 25 octobre 2002. CESR D’AQUITAINE Installations nord Aquitaine (pétrole) Source : audition IFP. Installations sud Aquitaine (pétrole) Source : audition IFP. 25