INTÉGRATION Table des mati`eres 1. Primitives et intégrales
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INTÉGRATION Table des mati`eres 1. Primitives et intégrales
INTÉGRATION Table des matières 1. Primitives et intégrales indéfinis 2. Régles d’intégration 3. Intégration de fonctions rationnelles 3.1. Première étape : contrôle du degré 3.2. Deuxième étape : factorisation de Q 3.3. Troisième étape : réduction en éléments simples 3.4. Quatrième étape : intégration 4. Intégrales définis 5. Exercices 5.1. Fonctions rationnelles 5.2. Intégration par parties 5.3. Changement de variable 1 3 5 6 6 7 8 10 15 15 19 23 1. Primitives et intégrales indéfinis Définition 1.1. Soit f : (a, b) → R une fonction, on appelle primitive de f sur (a, b) toute fonction F : (a, b) → R telle que F 0 (x) = f (x), pour tout x ∈ (a, b). Exemple 1.2. Par exemple, la fonction F (x) = 3 + arctan x est une primitive de f (x) = 1 . 1 + x2 Lemme 1.3. Soit f : (a, b) → R une fonction dérivable. Si f 0 (x) = 0 pour tout x ∈ (a, b), alors il existe une constante c ∈ R telle que f (x) = c, pour tout x ∈ (a, b). Démonstration. Soient x, y ∈ (a, b) avec x < y, par le Théorème des accroissements finis (voir “Calcul différentiel ”), il existe ξ ∈ (x, y) tel que f (y) − f (x) = f 0 (ξ) (y − x) = 0, donc f (x) = f (y), pour tout x 6= y, c’est-à-dire la fonction est constante. Date: 23/10/2013. 1 2 INTÉGRATION Corollaire 1.4. Soit f : (a, b) → R et F, G : (a, b) → R deux primitives de f . Alors il existe une constante c ∈ R telle que G(x) = F (x) + c, pour tout x ∈ (a, b). Démonstration. Par hypothèse, on a F 0 (x) = G0 (x) = f (x), pour tout x ∈ (a, b). En particulier, on obtient que la fonction H(x) = F (x) − G(x) a dérivée nulle partout dans (a, b), donc d’après le Lemme précédent H est constante. Ça implique que G(x) = F (x) + c, pour une constante c ∈ R. Remarque 1.5. On observe donc que la primitive d’une fonction n’est jamais unique. Définition 1.6. Soit f : (a, b) → R une Rfonction. Supposons qu’il existe une primitive F : (a, b) → R de f . Alors on notera avec f (x) dx l’ensemble de toutes les primitives de f , c’est-à-dire Z f (x) dx = {G : (a, b) → R dérivable : G0 (x) = f (x), pour tout x ∈ (a, b)}, en on appellera R f (x) dx l’intégral indéfini de la fonction f . En utilisant le Corollaire précédente, on a que Z f (x) dx = F (x) + c, c ∈ R, où F est une primitive quelconque de f . Exemple 1.7. On a par exemple Z xn+1 + c, xn dx = n+1 c ∈ R, car on se souvient que d xn+1 x(n+1)−1 = (n + 1) = xn . dx n + 1 n+1 On a aussi par exemple Z 1 dx = arctan x + c, 1 + x2 c ∈ R. INTÉGRATION 3 2. Régles d’intégration On verra dans cette section que chaque règle de dérivation donne lieu à une règle correspondante d’intégration. Lemme 2.1 (Intégration d’une somme). Soient f, g : (a, b) → R deux fonctions continues et c1 , c2 ∈ R. Alors on a Z Z Z g(x) dx f (x) dx + c2 (2.1) (c1 f (x) + c2 g(x)) dx = c1 Démonstration. Soient F une primitive de f et G une primitive de g. D’après la règle de dérivation d’une somme (voir “Calcul differentiel ”) on a (c1 F + c2 G)0 (x) = c1 F 0 (x) + c2 G0 (x) = c1 f (x) + c2 g(x), et donc c1 F +c2 G est une primitive de c1 f +c2 g. Ceci montre bien la validité de (2.1). Exemple 2.2 (Primitive d’un polynôme). Comme application de la règle précédente, on peut calculer Z 7 x5 + 3 x3 − 2 x dx. On aura donc Z 5 3 Z 7 x + 3 x − 2 x dx = 7 Z 5 x dx + 3 3 Z x dx − 2 x dx 7 6 3 4 x + x − x2 + c. 6 4 Plus en général, les primitives d’un polynôme sont assez facile à trouver : si n X P (x) = ak xk , x ∈ R, = k=0 alors on a Z P (x) dx = n X k=0 Z ak xk dx = n X k=0 ak xk+1 + c. k+1 Lemme 2.3 (Intégration par parties). Soient f, g : (a, b) ∈ R deux fonctions dérivables. Alors on a la formule d’intégration par parties suivante Z Z 0 (2.2) f (x) g(x) dx = f (x) g(x) − f (x) g 0 (x) dx Démonstration. En utilisant la règle de dérivation d’un produit (voir “Calcul differentiel ”), on a (f g)0 (x) = f 0 (x) g(x) + f (x) g 0 (x), et donc Z Z h Z Z i 0 0 0 0 (f g) (x) dx = f (x) g(x) + f (x) g (x) dx = f (x) g(x) dx + f (x) g 0 (x) dx. 4 INTÉGRATION D’autre part, par définition de primitive, le premier intégral est bien égal à Z (f g)0 (x) dx = f (x) g(x) + c, et ça termine la preuve. Exemple 2.4 (Primitive du logarithme). Supposons qu’on veut calculer Z ln x dx. On commence pas observer que si on définit f (x) = x l’intégral est de la forme Z et Z ln x dx = g(x) = ln x, f 0 (x) g(x) dx. Donc on pourra utiliser la formule d’intégration par partie (2.2), car la fonction f 0 est assez simple à intégrer et la fonction g est simple à dériver. On obtient Z Z Z 0 ln x dx = f (x) g(x) dx = f (x) g(x) − f (x) g 0 (x) dx Z = x ln x − dx = x (ln x − 1) + c, c ∈ R. Évidemment, tout ça a bien du sens dans le domain de définition du logarithme, c’est-à-dire R que ln dx est bien définie pour x > 0. Exemple 2.5 (Primitive de l’arctangente). Prenons l’intégrale suivant Z arctan x dx. Si on introduit la notation f (x) = x et g(x) = arctan x, on voit bien que l’intégrale précédent s’écrit dans la forme Z Z arctan x dx = f 0 (x) g(x) dx. Donc en utilisant l’intégration par parties, on obtient Z Z Z 0 arctan x dx = f (x) g(x) dx = f (x) g(x) − f (x) g 0 (x) dx Z x 1 = x arctan x − dx = x arctan x − ln(1 + x2 ) + c, 2 1+x 2 c ∈ R. Lemme 2.6 (Changement de variable). Soit f : (a, b) → R une fonction continue et ϕ : (c, d) → (a, b) une fonction surjective et dérivable. Alors si on pose t = ϕ(x) Z Z (2.3) f (t) dt = f (ϕ(x)) ϕ0 (x) dx. La fonction ϕ s’appelle changement de variable. INTÉGRATION 5 En outre, si ϕ est bijective et ψ : (a, b) → (c, d) est son application réciproque, on aura aussi Z Z f (x) dx = f (ψ(t)) ψ 0 (t) dt. Démonstration. À nouveau, cette regle d’intégration est une consequence directe de la regle de dérivation correspondante, i.e. la règle de dérivation des fonctions composées (voir “Calcul differentiel ”). Si F est un primitive de f , c’est-à-dire Z f (x) dx = F (x) + c, d’après la règle de dérivation des fonctions composées on aura donc que F ◦ ϕ sera une primitive de f (ϕ(t)) ϕ0 (t), car d F ◦ ϕ(t) = F 0 (ϕ(t)) ϕ0 (t). dt En particulier, on aura aussi Z f (ϕ(t)) ϕ0 (t) dt = F (ϕ(t)) + c. Si on introduit donc le changement de variable x = ϕ(t), on obtient Z Z f (x) dx = F (x) + c = F (ϕ(t)) + c = f (ϕ(t)) ϕ0 (t) dt, qui termine la preuve. Exemple 2.7. En utilisant le changement de variable t = ϕ(x) = x2 , on a Z Z 2 et ex 1 x2 et dt = +c= + c. x e dx = 2 2 2 3. Intégration de fonctions rationnelles Soient P, Q deux polynomês d’une variable réele, c’est-à-dire n m X X P (x) = ak xk et Q(x) = bk xk , où ak , bk ∈ R, k=0 k=0 avec an 6= 0 et bm 6= 0. Avec le terme degré d’un polynôme on indique la puissance la plus grande qui apparaı̂t dans ce polynôme, par exemple deg(P ) = n et deg(Q) = m, car on a supposé an 6= 0 et bm 6= 0. Les intégrales du type Z P (x) dx, Q(x) meritent une section speciale, car pour ce type d’intégrale on a un algorithme pour les calculer. 6 INTÉGRATION 3.1. Première étape : contrôle du degré. Tou d’abord, on vérifie si (3.1) deg(P ) < deg(Q). Si les deux polynômes satisfont (3.1) on passe à la prochaine étape. Par contre, si P et Q ne satisfont pas (3.1), on peut quand même se ramener à cette situation. Pour cela, on fait une division entre polynômes et on arrive à écrire P (x) = H(x) Q(x) + R(x), où H est un polynôme tel que deg(H) + deg(Q) = deg(P ) et R est le reste, qui est tel que deg(R) < deg(Q). Donc on obtient Z Z Z Z H(x) Q(x) + R(x) R(x) P (x) dx = dx = H(x) dx + dx Q(x) Q(x) Q(x) en on observe que l’intégrale de H est simple à calculer (voir Exemple 2.2), tandis que le deuxième intégrale est toujours du type “rapport entre polynômes”, avec R et Q qui satisfont (3.1). 3.2. Deuxième étape : factorisation de Q. Soient donc P et Q deux polynômes qui satisfont (3.1). Maintenant il faut factoriser Q en polynômes irréductibles 1 sur R. Pour cela, il faudra trouver toutes les racines (réelles et complexes) de Q. D’après le Théorème fondamentale de l’Algèbre, on sait que nombre de racines de Q = deg(Q), où le nombre de racines est à calculer en tenant compte de la multiplicité. De plus, comme le polynôme Q a coefficients réels, on sait que si jamais Q a une racine complexe a+i b, alors forcement a−i b est racine de Q aussi (voir “Équations différentielles ”, Section 1). Donc si on appelle x1 , . . . , xr , racines réelles de Q, et a1 ± i b1 , . . . , aj ± i bj , racines complexes de Q et on note par sk la multiplicité de la racine xk et par γk la multiplicité de la racine ak ± bk , on obtient la factorisation en polynôme (réels) irréductibles suivante γ γ Q(x) = C (x − x1 )s1 (x − x2 )s2 . . . (x − xr )sr (x − a1 )2 + b21 1 . . . (x − aj )2 + b2j j , où C est une constante à déterminer. Pour la suite on supposera que C = 1 par simplicité. 1. Faites attention, cette factorisation peut changer si on la fait sur R ou sur C. Par exemple, sur R le polynôme P (x) = x2 + 1 est irréductibles, tandis que sur C il se factorise comme x2 + 1 = (x − i) (x + i), et les deux polynômes P1 (x) = x + i et P2 (x) = x − i sont irréductibles sur C. INTÉGRATION 7 3.3. Troisième étape : réduction en éléments simples. Il faut maintenant réduire la fonction rationnelle P (x) , Q(x) en éléments simples. En utilisant la factorisation de Q de l’étape précédente, on cherche à écrire P/Q à la manière suivante A1,2 A1,1 A1,s1 P (x) + = + ··· + 2 Q(x) x − x1 (x − x1 ) (x − x1 )s1 A2,1 A2,s2 A2,2 + + ··· + + x − x2 (x − x2 )2 (x − x2 )s2 + ... Ar,1 Ar,sr Ar,2 + + ··· + + 2 x − xr (x − xr ) (x − xr )sr C1,1 x + D1,1 C1,2 x + D1,2 C1,γ1 x + D1,γ1 γ + + + ··· + 2 2 2 (x − a1 ) + b1 (x − a1 )2 + b21 1 (x − a1 )2 + b21 + ... + Cj,γj x + Dj,γj Cj,1 x + Dj,1 Cj,2 x + Dj,2 γj + 2 + · · · + 2 2 (x − aj ) + bj (x − aj )2 + b2j (x − aj )2 + b2j où les coefficients réels A1,1 , . . . , Ar,sr , C1,1 , . . . , Cj γj , D1,1 , . . . , Dj,γj , sont à déterminer. Il s’agit donc de s1 + s2 + · · · + sr + 2 γ1 + 2 γ2 + · · · + 2 γj = deg(Q), coefficients à déterminer. 8 INTÉGRATION 3.4. Quatrième étape : intégration. D’après l’étape précédente, on a obtenu pour l’instant Z Z Z A1,2 A1,s1 A1,1 dx + dx + · · · + dx 2 x − x1 (x − x1 ) (x − x1 )s1 Z Z Z A2,2 A2,s2 A2,1 dx + dx + · · · + dx + 2 x − x2 (x − x2 ) (x − x2 )s2 + ... Z Z Z Ar,1 Ar,2 Ar,sr + dx + dx + · · · + dx x − xr (x − xr )2 (x − xr )sr Z Z Z C1,2 x + D1,2 C1,1 x + D1,1 dx + + 2 dx + · · · + (x − a1 )2 + b21 (x − a1 )2 + b2 P (x) dx = Q(x) Z 1 C1,γ1 x + D1,γ1 γ dx (x − a1 )2 + b21 1 + ... Z Z Z Cj,γj x + Dj,γj Cj,1 x + Dj,1 Cj,2 x + Dj,2 γj dx. + dx + dx + · · · + 2 2 2 (x − aj ) + bj 2 + b2 2 2 (x − a ) j (x − aj ) + bj j Quel est l’avantage d’avoir fait tout ça ? ! ? C’est très simple à comprendre : chaque fonction rationnelles à intégrer maintenant admet une primitive immédiate ! 3.4.1. Racines réelles. Par exemple, en ce qui concerne les fractions qui comportent les racines réelles, on a Z A1,1 dx = A1,1 ln |x − x1 | + c, x − x1 ainsi que Z A1,2 A1,2 dx = − + c, 2 (x − x1 ) (x − x1 ) et ainsi de suite, jusqu’à Z A1,s1 A1,s1 dx = − + c. s (x − x1 )1 (s1 − 1) (x − x1 )s1 −1 Pour les fractions qui comportent x2 , . . . , xr on procède de manière similaire. 3.4.2. Racines complexes simples. Par contre, pour les racines complexes il faut faire un peu plus d’attention (surtout si on a multiplicité), mais à priori ici aussi on a des primitives INTÉGRATION 9 immédiates. Par exemple Z Z C1,1 x D1,1 dx + dx 2 2 (x − a1 ) + b1 (x − a1 )2 + b21 Z Z D1,1 + a1 C1,1 C1,1 (x − a1 ) dx + dx = (x − a1 )2 + b21 (x − a1 )2 + b21 C1,1 = ln (x − a1 )2 + b21 2 Z 1 dx + (D1,1 + a1 C1,1 ) (x − a1 )2 + b21 D1,1 + a1 C1,1 C1,1 x − a1 2 2 = arctan +c ln (x − a1 ) + b1 + 2 b1 b1 C1,1 x + D1,1 dx = (x − a1 )2 + b21 Z où on a utilisé l’Exercice 5.3 pour trouver la deuxième primitive. 3.4.3. Racines complexes multiples. Si la racine complexe a multiplicité strictement plus grande que 1, il faudra faire des intégrations par parties : à titre d’exemple, on calcul Z C1,2 x + D1,2 (x − a1 )2 + x − a1 Z 2 b21 dx = C1,2 (x − a1 )2 + Z 2 b21 dx + D1,2 + a1 C1,2 2 dx, (x − a1 )2 + b21 et le premier intégrale est simple à calculer, car x − a1 Z (x − a1 )2 + 2 b21 dx = − 1 1 + c. 2 (x − a1 )2 + b21 Pour le deuxième, avec une petite astuce et en intégrant par parties on obtient Z 1 (−2(x − a1 )) 1 dx (−2(x − a1 )) (x − a1 )2 + b2 2 1 1 1 =− 2 (x − a1 ) (x − a1 )2 + b21 Z 1 1 1 − dx, 2 (x − a1 )2 (x − a1 )2 + b21 Z 2 dx = (x − a1 )2 + b21 et maintenant on observe que 1 1 1 1 1 = 2 − , (x − a1 )2 (x − a1 )2 + b1 b1 (x − a1 )2 (x − a1 )2 + b21 10 INTÉGRATION donc finalement on obtient Z 1 1 1 dx = − 2 2 (x − a1 ) (x − a1 )2 + b21 (x − a1 )2 + b21 Z 1 1 1 dx − 2 (x − a1 )2 (x − a1 )2 + b21 1 1 =− 2 (x − a1 ) (x − a1 )2 + b21 Z Z 1 1 1 dx − dx − 2 2b (x − a1 )2 (x − a1 )2 + b2 1 1 =− 2 (x − a1 ) (x − a1 )2 + b21 1 1 x − a1 + 2 + 3 arctan +c b1 2 b1 (x − a1 ) 2 b1 où on a utilisé à nouveau l’Exercice 5.3. 4. Intégrales définis Définition 4.1. Soit f : [a, b] → R une fonction positive, on introduit la notation suivante Z b f (x) dx, a pour denoter l’aire de l’ensemble Γ(f ; a, b) = {(x, y) ∈ R2 : 0 ≤ y ≤ f (x), a ≤ x ≤ b}, c’est-à-dire, l’ensemble défini par (voir Figure 1) — l’axe des abscisses ; — les droites d’équation x = a et x = b ; — la graphe de la fonction f . Rb On appelle a f (x) dx intégral défini de f entre a et b. On dira aussi que f est intégrable sur [a, b] si cette quantité est finie. Remarque 4.2. On verra dans un instant qu’il y a un lien très strict entre l’intégral défini et celui indéfini. Pour le moment, on remarquera qu’une ecriture du type Z x f (x) dx a n’a pas du sense et c’est une erreur qu’il faudra éviter attentivement. Lemme 4.3. Soit f : [a, b] → R une fonction positive intégrable. Soient d ≤ b et c ≥ a, alors f est intégrable sur [c, d] aussi et Z d Z b f (x) dx ≤ f (x) dx. c a INTÉGRATION 11 12,5 f 10 Γ(f ; a, b) 7,5 5 2,5 0 8 16 24 32 40 48 56 64 72 -2,5 Figure 1. L’ensemble Γ(f ; a, b) dans le définition de Rb a f (x) dx. Si x0 ∈ (a, b), alors on a Z x0 (4.1) Z b f (x) dx + a Z f (x) dx = x0 b f (x) dx. a On va maintenant définir l’intégral défini pour n’importe quel fonction f , pas forcement positive. Définition 4.4. Soit f : [a, b] → R une fonction. Soient f + , f − : [a, b] → R la partie positive de f et celle negative f , définies par f + (x) = max{f (x), 0} et f − (x) = min{f (x), 0}. On observe en particulier que f (x) = f + (x) + f − (x). On définit donc Z b Z b Z b f (x) dx = f + (x) dx − (−f − (x)) dx, a qui sont bien définis, car a f+ et −f − a sont fonctions positives. Le résultat suivant est très important, car donne le lien entre l’intégration définie et l’intégration indéfinie. Ceci s’appelle Théorème fondamentale du calcul intégrale. 12 INTÉGRATION Théorème 4.5. Soit f : [a, b] → R une fonction continue. Alors la fonction intégrale de f définie par Z x F (x) = f (t) dt, a est dérivable sur (a, b) et F 0 (x) = f (x), pour tout x ∈ (a, b), c’est-à-dire F est une primitive de f . Démonstration. Pour la démonstration, nous devons admettre le résultat suivant : “toute fonction continue f : [a, b] → R admet 2 un minimum m et un maximum M . En outre, pour tout m ≤ y ≤ M , il existe un point x ∈ [a, b] tel que f (x) = y”. Supposons pour le moment que f soit positive et on considère la fonction suivante h(t) = f (t) (b − a), alors si on denote avec m et M le maximum et minimum de f sur [a, b], on aura Z b m (b − a) ≤ f (t) dt ≤ M (b − a), a car l’aire de S(f ; a, b) sera plus petite de celle du rectangle ayant longueur b − a et hauteur M , et aussi plus grande de l’aire du rectangle ayant la même longueur et hauteur m. Vu que m (b − a) et M (b − a) sont le minimum et le maximum de la fonction continue h, d’après le résultat qu’on rappellé ci-dessus, il existe ξ ∈ [a, b] tel que Z b (4.2) f (ξ) (b − a) = f (t) dt. a Rx Maintenant, on va montrer que F (x) = a f (t) dt est dérivable. Soit x ∈ (a, b) et h ∈ R très petit et (par simplicité) positif, alors par définition d’intégrale et par (4.1), on a Z x+h Z x Z f (t) dt − f (t) dt 1 x+h F (x + h) − F (x) a = a = f (t) dt. h h h x Il faut calculer cette limite : pour ça, on pourra utiliser (4.2), avec le choix a = x et b = x + h. Ça implique qu’il existe ξh ∈ [x, x + h] tel que Z 1 x+h F (x + h) − F (x) = f (t) dt = f (ξh ). h h x Vu que f est continue et que si h → 0, on a que ξh → x, on obtient alors Z F (x + h) − F (x) 1 x+h 0 F (x) = lim = lim f (t) dt = f (x). h h→0+ h→0+ h x 2. Attention ! Ici c’est important que l’interval [a, b] soit fermé, sinon le résultat n’est pas vrai. INTÉGRATION 13 Pour démontrer que la limite à gauche existe et elle est la même, il nous suffira de répéter cet argument, en observant que cette fois x + h < x et donc Z 1 x F (x + h) − F (x) f (t) dt =− h h x+h et par (4.2) Z x f (t) dt = f (ξh ) (−h), x+h car h < 0. Finalement, si f est de signe quelconque, on observe que f + et f − sont encore deux fonctions continues et d’après la première partie, les deux fonctions Z x Z x F + (x) = f + (t) dt et F − (x) = (−f − (t)) dt, a a sont dérivables et (F + )0 (x) = f + (x) Par définition, on a Z x Z F (x) = f (t) dt = a (F − )0 (x) = −f − (x). et x Z + f (t) dt − a x (−f − (t)) dt = F + (x) − F − (x), a donc F est dérivable (car somme de fonctions dérivables) et on a aussi F 0 (x) = (F + )0 (x) − (F − )0 (x) = f + (x) − (−f − (x)) = f (x). Ça termine la preuve. Finalement, le résultat précédente nous donne la méthode de calcul pour les integrales définis. Ceci est contenu dans le résultat suivant. Corollaire 4.6. Soit f : [a, b] → R une fonction continue et G une primitive de f . Alors Z b f (x) dx = G(b) − G(a). a Démonstration. On a déjà vu que si on pose Z F (x) = x f (t) dt, a cette fonction est dérivable et elle est une primitive de f . Donc il existera une constant c ∈ R telle que G(x) = F (x) + c. Ceci implique que Z b G(b) − G(a) = F (b) + c − [F (a) + c] = F (b) − F (a) = f (t) dt, a qui termine la preuve. 14 INTÉGRATION En particulier, pour l’intégration défini on retrouvera les formules d’intégration par parties et de changement de variable. Lemme 4.7 (Linéairité de l’intégrale). Soient f, g : [a, b] → R deux fonctions continues et c1 , c2 ∈ R, alors Z b Z b Z b g(x) dx. f (x) dx + c2 [c1 f (x) + c2 g(x)] dx = c1 a a a Démonstration. Soient F et G deux primitives de f et g. Alors on aura que (c1 F + c2 G)0 (x) = c1 f (x) + c2 g(x), c’est-à-dire, la fonction c1 F + c2 G est une primitive de c1 f + c2 g. D’après le Corollaire 4.6, on obtient Z b [c1 f (x) + c2 g(x)] dx = (c1 F + c2 G)(b) − (c1 F + c2 G)(a) a = c1 F (b) + c2 G(b) − c1 F (a) − c2 G(b) h i h i = c1 F (b) − F (a) + c2 G(b) − G(a) Z b Z b = c1 f (x) dx + c2 g(x) dx, a a qui termine la preuve. Lemme 4.8 (Intégration par parties). Soient f, g : [a, b] → R deux fonctions dérivables. Alors on a Z b h i Z b f 0 (x) g(x) dx = f (b) g(b) − f (a) g(a) − f (x) g 0 (x) dx. a a Démonstration. On observe que la fonction f g est une primitive de (f g)0 = f 0 g + f g 0 , donc Z b [f 0 (x) g(x) + f (x) g 0 (x)] dx = f (b) g(b) − f (a) g(a). a Ça implique en particulier que Z b h i Z b 0 f (x) g(x) dx = f (b) g(b) − f (a) g(a) − f (x) g 0 (x) dx, a a et donc la thèse. Lemme 4.9 (Changement de variable). Soit f : [a, b] → R une fonction continue et ϕ : [c, d] → [a, b] une fonction bijective dérivable. Alors Z b Z ϕ−1 (b) f (x) dx = f (ϕ(t)) ϕ0 (t) dt. a ϕ−1 (a) INTÉGRATION 15 Démonstration. Soit G une primitive de f , alors Z b f (x) dx = G(b) − G(a). a e = G ◦ ϕ est D’autre part, par la regle de dérivation de la fonction composée, on a que G 0 une primitive de f (ϕ(t)) ϕ (t), car (G ◦ ϕ)0 (t) = G0 (ϕ(t)) ϕ0 (t) = f (ϕ(t)) ϕ0 (t). Donc d’après le Corollaire précédente on obtient Z ϕ−1 (b) e −1 (b)) − G(ϕ e −1 (a)) = G(b) − G(a), f (ϕ(t)) ϕ0 (t) dt = G(ϕ ϕ−1 (a) par définition de fonction reciproque. Donc on obtient la thèse. Exemple 4.10. Calculer l’intégrale défini suivant Z 2π cos2 x dx. 0 D’après le Théorème 4.5, il nous suffira de trouver une primitive quelconque F de la fonction f (x) = cos2 x, et après on calculera la différence F (2π) − F (0) et celle ci sera la valeur de l’intégrale. On utiliser la notation Z 2π h i2π f (x) dx = F (x) , 0 0 pour cette operation. On observe que cos2 x = 1 + cos(2 x) , 2 donc Z 2π Z 2 2π cos x dx = 0 0 1 + cos(2 x) x sin(2x) 2π = π. dx = + 2 2 4 0 5. Exercices 5.1. Fonctions rationnelles. Exercice 5.1. Calculez l’intégrale Z 3x + 2 dx x (x2 − 1) Démonstration. On observe tout d’abord que le dénominateur se decompose comme x (x2 − 1) = x (x + 1) (x − 1), 16 INTÉGRATION donc on a 3 racines réelles de multiplicité 1. On cherche alors trois coefficients A, B, C tels que 3x + 2 A B C = + + . 2 x (x − 1) x x+1 x−1 Cela revient à chercher A, B et C tels que 3x + 2 A (x2 − 1) + B (x2 − x) + C (x2 + x) = , x (x2 − 1) x (x2 − 1) et donc tels que 3x + 2 = (A + B + C) x2 + (C − B) x − A. On a donc un système à résoudre A+B+C = 0 C −B = 3 A = −2 dont la seule solution est 1 B=− , 2 A = −2, 5 C= . 2 On peut donc dire que Z Z Z Z 1 1 1 5 1 3x + 2 dx = −2 dx − dx + dx 2 x (x − 1) x 2 x+1 2 x−1 1 5 = −2 ln |x| − ln |x + 1| + ln |1 − x| + c. 2 2 Exercice 5.2. Calculez l’intégrale Z x4 x+2 dx. − 2 x3 + x2 Démonstration. On observe tout d’abord que le dénominateur à deux racines x = 0 et x = 1 de multiplicité 2, c’est-à-dire x4 − 2 x3 + x2 = x2 (x − 1)2 . On cherche donc 4 coefficients A, B, C, D tels que x+2 A B C D = + 2+ + . (5.1) x4 − 2 x3 + x2 x x x − 1 (x − 1)2 Si on multplie l’identité précédente par x2 on obtient x+2 x2 x2 = A x + B + C + D , x2 − 2 x + 1 x−1 (x − 1)2 et si on pose x = 0, on obtient B = 2. INTÉGRATION 17 On revient maintenant à l’équation (5.1) : on remplace la valeur de B qu’on vient de trouver, i.e. B = 2 et on multplie par (x − 1)2 . Cela donne (x − 1)2 x+2 (x − 1)2 = A + C (x − 1) + D + 2 x2 x x2 et si on fait le choix x = 1, on arrive à determiner D D = 3. Il nous manque donc à trouver A, C tels que x4 x+2 A 2 C 3 = + 2+ + , 3 2 − 2x + x x x x − 1 (x − 1)2 c’est-à-dire tels que x + 2 = A x (x − 1)2 + 2 (x − 1)2 + C x2 (x − 1) + 3 x2 , ou bien encore x + 2 = A x3 − 2 A x2 + A x + 2 x2 − 4 x + 2 + C x3 − C x2 + 3 x2 . Cela nous amène à A=5 C = −5. Donc on obtient Z Z Z Z Z 1 1 1 1 x+2 dx = 5 dx + 2 dx − 5 dx + 3 dx 4 3 2 2 x − 2x + x x x x−1 (x − 1)2 2 3 = 5 ln |x| − − 5 ln |1 − x| − + c. x x−1 Exercice 5.3 (Important !). Soient a, b ∈ R deux paramètres fixés. Calculez les primitives suivantes Z 1 dx. b + (x − a)2 Démonstration. Il faut distinguer trois cas différents : b = 0, b > 0 et b < 0. Cas b = 0. Cela est le plus simple. Dans ce cas, on a directement Z Z 1 dx = (x − a)−2 dx = −(x − a)−1 + c, (x − a)2 c ∈ R. Cas b > 0 On observe tout d’abord que si b = 1 et a = 0, la primitive est immédiate, car Z 1 dx = arctan(x) + c. 1 + x2 18 INTÉGRATION Si b 6= 1 et b > 0 et a 6= 0, on va essayer de se √ ramener à cette situation modèle. On a donc en utilisant le changement de variable x = b t + a Z Z Z √ 1 1 1 b 1 dx = dt 2 dx = 2 b + (x − a) b b 1 + t2 x−a √ 1+ b 1 1 x−a √ √ √ = arctan(t) + c = arctan + c, b b b qui termine l’exercice, dans le cas b > 0. Cas b < 0. Dans ce cas, la fonction à intégrer est définie sur la reunion de trois intervalles disjoints, i.e. sur √ √ √ √ √ √ R \ {a − −b, a + −b} = (−∞, a − −b) ∪ (a − −b, a + −b) ∪ (a + −b, +∞). Pour soucis de semplicité, on va se contenter de chercher des primitives pour √ √ (5.2) x ∈ (a − −b, a + −b). À nouveau, on observe que si b = −1 et a = 0, les primitives somt immédiates, car Z 1 dx = − arg tanh(x) + c, −1 < x < 1. x2 − 1 Pour le cas général, on va se ramener à cette situation modèle, en utilisant un changement de variable. On a Z Z Z √ 1 1 1 −b 1 dx = dt 2 dx = − 2 2 b + (x − a) −b b t −1 x−a −1 + √ −b 1 1 x−a = −√ arg tanh(t) + c = √ arg tanh √ + c, −b −b −b √ où on a utilisé le changement de variable x = −b t+a. On observe que la dernière fonction est bien définie sur l’intervalle (5.2). Exercice 5.4. Calculer les primitives suivantes Z 1 dt. (3 + t2 )2 Démonstration. On va utiliser une intégration par parties de la façon suivante Z Z Z 1 1 (−2 t) 1 1 1 dt = − dt = − − dt. 2 2 2 2 2 2 (3 + t ) 2 t (3 + t ) 2 t (3 + t ) 2 t (3 + t2 ) Après on observe que 1 1 = 2 2 t (3 + t ) 3 1 1 − 2 t 3 + t2 , INTÉGRATION 19 et donc 11 1 t 1 dt = − − √ arctan √ + c, t2 (3 + t2 ) 3 t 3 3 3 où on a utilisé l’Exercice 5.3 aussi. En résumant on a Z 1 1 t 11 1 dt = − +c + + √ arctan √ (3 + t2 )2 2 t (3 + t2 ) 6 t 6 3 3 t 1 t = + √ arctan √ + c. 2 6 (3 + t ) 6 3 3 Z Exercice 5.5. Calculez l’intégrale indéfini suivant Z x+1 dx. x2 + x + 1 Démonstration. Il s’agit d’un intégrale du type Z P (x) dx, Q(x) avec P et Q polynômes et deg(P ) < deg(Q). Les racines de Q sont complexe conjuguées, données par √ 3 1 , a1 ± i b1 = − ± i 2 2 et chacune racine est simple. On écrit donc Q comme 1 2 3 Q(x) = x + + . 2 4 On observe que la fonction P/Q est déjà decomposée en éléments simples, donc on peut procéder directement avec la quatrième étape de l’algorithme. On aura Z Z Z 1 x + 12 x+1 2 dx = dx + dx 3 1 2 1 2 x2 + x + 1 x+ 2 + 4 x + 2 + 34 ! 1 1 2 3 1 2x + 1 √ √ = ln x+ + + arctan + c, 2 2 4 3 3 où on a utilisé l’Exercice 5.3 pour calculer le deuxième intégrale. 5.2. Intégration par parties. Exercice 5.6. Calculez l’intégrale indéfini suivant Z x2 ln x dx, en prećisant dans quel domain les primitives trouvées sont valides. 20 INTÉGRATION Démonstration. Si on pose f (x) = x3 /3 et g(x) = ln x, on a Z Z 2 x ln x dx = f 0 (x) g(x) dx, et donc Z 2 1 x3 x x3 ln x − + c. ln x − dx = 3 3 3 3 Ces primitives ne sont définies que pour x > 0. Z x2 ln x dx = Exercice 5.7. Trouver toute primitive de x 7→ cos2 x. Démonstration. En utilisant la formule de l’angle moitié, on obtient Z Z 1 + cos(2 x) x sin(2 x) cos2 x dx = dx = + + c, 2 2 4 avec c ∈ R. Exercice 5.8. Trouver toute primitive de x 7→ cos3 x. Démonstration. En utilisant la formule d’intégration par parties avec f 0 (x) = cos x g(x) = cos2 x, on obtient Z Z 3 cos x cos2 x dx Z = sin x cos2 x + 2 sin2 cos x dx Z = sin x cos2 x + 2 (1 − cos2 x) cos x dx Z Z 2 = sin x cos x + 2 cos x dx − 2 cos3 x dx. cos x dx = L’identité précédente implique que Z Z 3 cos3 x dx = sin x cos2 x + 2 cos x dx, et donc finalement Z cos3 x dx = 1 2 sin x cos2 x + sin x + c, 3 3 avec c ∈ R. Exercice 5.9. Trouver toute primitive de x 7→ cos4 x. Démonstration. On a 4 2 cos x = cos x 2 = 1 + cos(2 x) 2 2 = 1 cos2 (2 x) + cos(2 x) + , 4 4 INTÉGRATION 21 donc, en utilisant aussi le changement de variable 2 x = t Z Z 1 cos2 (2 x) 4 dx + cos(2 x) + cos dx = 4 4 Z x sin(2 x) 1 = + + cos2 (2 x) dx 4 2 4 Z x sin(2 x) 1 = + + cos2 (t) dt 4 2 8 sin(2 t) x sin(2 x) 1 t + c. + + = + 4 2 8 2 4 Finalement, si on se souvient que t = 2 x, on obtient Z sin(2 x) sin(4 x) 3 + + c. cos4 x dx = x + 8 2 32 Exercice 5.10. Trouver toute primitive de x 7→ cos5 x. Démonstration. On utilise la formule d’intégration par parties, on obtient Z Z Z cos5 x dx = cos x cos4 dx = sin x cos4 x + 4 sin2 x cos3 x dx Z Z 4 3 = sin x cos x + 4 cos x dx − 4 cos5 dx. L’identité précédente implique Z Z 5 cos5 x dx = sin x cos4 x + 4 cos3 x dx, et donc Z Z 1 4 3 cos x dx = sin x cos x + 4 cos x dx 5 1 4 8 4 2 = sin x cos x + sin x cos x + sin x + c, 5 3 3 5 ce qui termine l’exercice. Exercice 5.11. Soient α 6= 0 et ω > 0, trouver une primitive de la fonction f (x) = eα x cos(ω x), x ∈ R. Démonstration. En utilisant la formule d’intégration par parties, on obtient Z Z eα x ω αx e cos(ω x) = cos(ω x) + eα x sin(ω x) dx, α α 22 INTÉGRATION qui pour le moment ne semble pas trop utile. Si on utilise à nouveau l’intégration par parties dans le dernier intégral, on obtient alors, Z ω eα x cos(ω x) + 2 eα x sin(ω x) eα x cos(ω x) dx = α α Z ω2 − 2 eα x cos(ω x) dx. α L’indentité précédente peut être vue comme une équation algébrique dans l’inconnue R αx e cos(ω x) dx et avec des manipulations très simples, on se ramène à Z ω2 eα x ω eα x cos(ω x) = cos(ω x) + 2 eα x sin(ω x) 1+ 2 α α α et donc la fonction α2 1 ω F (x) = 2 x ∈ R, cos(ω x) + 2 sin(ω x) eα x , α + ω2 α α est une primitive de la fonction initiale. Exercice 5.12 (DM 15/11/2012). Calculez l’intégral indéfini suivant Z p 1 − x2 dx, en précisant dans quel domain les primitives trouvées sont valides. Démonstration. Il y a plusieurs méthodes pour résoudre cet intégral. Par exemple, essayons à nouveau avec l’intégration par partie Z Z p p x2 1 − x2 dx = x 1 − x2 + √ dx, 1 − x2 où on a utilisé la formule (2.2) avec le choix p f (x) = x et g(x) = 1 − x2 . Maintenant on observe que Z Z Z x2 x2 − 1 1 √ √ dx = dx + √ dx 2 2 1−x 1−x 1 − x2 Z p Z 1 1 − x2 dx + √ dx =− 1 − x2 Z p =− 1 − x2 dx + arcsin x, et donc, en revenant au début, on a obtenu Z p Z p x2 2 2 dx 1 − x dx = x 1 − x + √ 1 − x2 Z p p 2 =x 1−x − 1 − x2 dx + arcsin x, INTÉGRATION c’est-à-dire 23 Z p p 1 − x2 dx = x 1 − x2 + arcsin x + c. 2 Finalement, on obtient Z p 1 p 1 − x2 dx = x 1 − x2 + arcsin x + c , 2 définie pour −1 ≤ x ≤ 1. Exercice 5.13. Calculez les primitives suivantes Z arcsin2 x dx. Démonstration. En utilisant l’intégration par parties, on obtient Z Z x 2 2 arcsin x dx = x arcsin x − 2 √ arcsin x dx. 1 − x2 Maintenant on voit que si on pose p f (x) = 1 − x2 et g(x) = 2 arcsin x, l’intégrale qui reste à calculer est de la forme Z Z x −2 √ arcsin x dx = f 0 (x) g(x) dx. 1 − x2 On peut donc utiliser à nouveau une intégration par parties et obtenir Z Z p 2 2 2 arcsin x dx = x arcsin x + 2 1 − x arcsin x − 2 dx p = x arcsin2 x + 2 1 − x2 arcsin x − 2 x + c, c ∈ R. 5.3. Changement de variable. Exercice 5.14. Calculer les primitives suivantes Z cos4 (x) sin(x) dx. Démonstration. On observe tout d’abord que si on pose ϕ(x) = cos x et f (x) = x4 , alors l’intégrale est de la forme Z f (ϕ(x)) ϕ0 (x) dx. Donc d’après la formule de changement de variable, si on pose t = ϕ(x) = cos x, on obtient Z Z Z Z cos4 (x) sin(x) dx = − f (ϕ(x)) ϕ0 (x) dx = − f (t) dt = t4 dt =− t5 cos5 x +c=− + c. 5 5 24 INTÉGRATION On observe que le cosinus est une bijection entre [0, π] et [−1, 1], donc dans le calcul précédent on a du imposer x ∈ [0, π]. D’autre part on vérifie que d cos5 x = − cos4 x sin x, x ∈ R, dx 5 et donc les primitives qu’on a trouvées sont valables sur tout R. Exercice 5.15. Calculez l’intégrale indéfini suivant Z p 1 + x2 dx. Démonstration. Ici l’idée est d’utiliser un changement de variable x = ϕ(t) qui peux faire “disparaı̂tre” la racine carrée. Par exemple, tout d’abord on aurait envie de poser p 1 + x2 = t2 , où t ≥ 1 c’est-à-dire x = t2 − 1, mais ceci n’est pas du tout une bonne idée, car l’intégrale va dévenir Z p Z t dt, 1 + x2 dx = t √ 2 t −1 et donc on ne voit pas trop d’avantages. Donc il faudra faire un changement plus intelligent, on va voir deux méthodes. Première méthode. On pose x = sinh t, donc on a Z p Z p 2 1 + x dx = 1 + sinh2 t cosh t dt, et en utilisant la rélation fondamentale cosh2 t − sinh2 t = 1, on obtient Z Z Z 2t Z p (et + e−t )2 e + 2 + e−2t 1 + x2 dx = cosh2 t dt = dt = dt 4 4 e2t − e−2t t = + +c 8 2 sinh(2t) t + +c = 4 2 sinh t cosh t t = + + c, 2 2 où on a utilisé la formule de duplication sinh(2t) = 2 sinh t cosh t, pour le sinus hyperbolique. Maintenant, il faut revenir sur la variable initiale x : on a p t = argsinh x = ln(x + x2 + 1), INTÉGRATION 25 donc √ Z p ln(x + x2 + 1) 1 p 2 1 + x dx = + x 1 + x2 . 2 2 Deuxième méthode. Cette deuxième methode est un peu plus lourde, mais il est intéressant quand on a un intégrale défini à calculer. On cherche un changement de variable x = ϕ(t) tel que les deux variables satisfont 1 + x2 = (t + x)2 , c’est-à-dire tel que ce qu’il y a dans la racine carrée est bien un carrée. En developpant le calculs, on a 1 + x2 = (t + x)2 ⇐⇒ 1 + x2 = t2 + 2 t x + x2 , c’est-à-dire, il faudra avoir 1 − t2 = 2 t x et donc x = ϕ(t) = 1 − t2 . 2t Avec ce choix, on a donc Z p Z r (1 − t2 )2 1 + t2 2 1 + x dx = − 1+ dt 4t2 2 t2 Z (1 + t2 )2 =− dt 4 t3 Z Z Z t 1 1 =− dt − dt − dt 4 2t 4 t3 t2 1 1 = − − ln |t| + 2 . 8 2 8t Maintenant, il faut invertir ϕ et revenir à la variable t : pour ça, on observe que ϕ n’ést pas injective en générale, mais il devient bijective (et donc inversible) si on la considère pour t > 0. Dans ce cas, on a x= p 1 − t2 =⇒ t2 + 2 t x − 1 = 0 =⇒ t = −x + x2 + 1 2t Finalement, on a Z p p p 1 1 1 2 2 2 √ 1 + x dx = + (−x + x + 1) − ln(−x + x2 + 1). 8 (−x + x2 + 1)2 2 Exercice 5.16. Calculez les primitives suivantes Z √ 3 x +1 dx. x 26 INTÉGRATION Démonstration. On va utiliser le changement de variable p 3 t ≥ 0, x = ϕ(t) = t2 − 1, qui est une bijection dérivable entre [0, 1) ∪ (1, +∞) et [−1, 0) ∪ (0, +∞). On observe aussi que la fonction à intégrer est bien définie seulement pour x ∈ [−1, 0) ∪ (0, +∞). On a 3 Z √ 3 Z Z x +1 t 2t t2 2 dx = dt. 1 2 dt = x 3 t2 − 1 (t2 − 1) 3 3 (t2 − 1) 3 Maintenant on utilise que t2 t2 − 1 + 1 1 1 = =1+ 2 =1+ t2 − 1 t2 − 1 t −1 2 1 1 , − t−1 t+1 donc 2 3 Z t2 2 dt = 2 t −1 3 Z Z 1 1 1 1 dt + dt − dt 3 t−1 3 t+1 s 2 3 t − 1 = t + ln + c. 3 t + 1 Z √ x3 + 1, cela donne v u √ Z √ 3 p u x3 + 1 − 1 x +1 2 3 dx = x3 + 1 + ln t + c. √ 3 x + 1 + 1 x 3 Finalement, en utilisant que t = Exercice 5.17. Calculez les primitives suivantes Z ex + 1 dx. 2 x e + ex + 1 Démonstration. On effectue le changement de variable x = ψ(t) = ln t, en observant que ψ : (0 + ∞) → R est une bijection dérivable. On obtient donc Z Z ex + 1 t+1 1 dx = dt, e2 x + ex + 1 t2 + t + 1 t et on s’est ramenè à chercher les primitives d’une fonction rationnelle. On a tout d’abord Z Z Z t+1 1 1 1 dt = dt + dt. 2 2 2 t +t+1 t t +t+1 t (t + t + 1) 3. Faites attention ! Comme on a pris t ≥ 0, on a le droit de dire que √ √ x3 + 1 = t2 = t. INTÉGRATION 27 Le premier intégrale est du type traité dans l’Exercice 5.3, car Z Z 1 1 2 2t + 1 √ dt = dt = √ arctan + c. t2 + t + 1 3 3 1 2 3 t+ + 2 4 Pour le deuxième, on cherche trois costantes A, B et C telles que 1 At + B C = 2 + . 2 t (t + t + 1) t +t+1 t On peut vérifier que A = B = −1 et C = 1 sont les trois constante cherchées, donc Z Z Z 1 1 t+1 dt = dt − dt 2 2 t (t + t + 1) t t +t+1 ! 1 1 1 2 3 2t + 1 √ = ln t − ln + − √ arctan t+ + c, 2 2 4 3 3 où on a utilisé le résultat de l’Exercice 5.5 pour calculer le dernier intégral. En résumant, on obtient Z Z Z 1 1 ex + 1 dx = dt + dt 2 x x 2 2 e +e +1 t +t+1 t (t + t + 1) ! 2 2t + 1 1 1 2 3 √ = √ arctan + ln t − ln t+ + 2 2 4 3 3 2t + 1 1 √ +c − √ arctan 3 3 ! x 1 2 3 1 2e + 1 1 x √ e + + = √ arctan + x − ln + c. 2 2 4 3 3 Exercice 5.18. Calculez les primitives suivantes Z 1 dx. 3 x (x + 1)2 Démonstration. Cette fois on va utiliser le changement de variable √ x = ϕ(t) = 3 t − 1, qui est une bijection dérivable entre R \ {1} et R \ {0} et la fonction à intégrer est définie sur R \ {0, 1}. On obtient Z Z Z 1 1 1 1 1 dx = dt = dt. 1 2 3 2 2 x (x + 1) 3 t (t − 1) (t − 1) 3 t2 3 (t − 1) 3 On s’est ramené à l’intégration de la fonction rationnelle 1 , 2 t (t − 1) 28 INTÉGRATION dont le dénominateur est déjà factorisé en polynômes irréductibles. On cherche alors A, B, C tels que 1 C A B = + 2+ . 2 t (t − 1) t t (t − 1) Après quelques calculs, on trouve A = B = −1 C = 1. Donc on a 1 3 Z Z 1 1 1 1 1 dt − − dt 2 t−1 3 t 3 t s 1 3 t − 1 + = ln + c, t 3t Z 1 1 dt = 2 t (t − 1) 3 Z 1 dx = ln 3 x (x + 1)2 Z et finalement s x3 1 3 x3 + 1 + 3 (x3 + 1) + c, où on a utilisé que t = x3 + 1. Exercice 5.19. Calculez l’intégral suivant Z 1 − cos(2x) dx. sin(3x) Démonstration. Tout d’abord on se souvient que 1 − cos(2x) = 2 sin2 x et sin(3x) = 3 sin x − 4 sin3 x, voir “Fonctions circulaires te hyperboliques ”. Donc on a Z Z Z 1 − cos(2x) 2 sin x 2 sin2 x dx = dx dx = 3 sin(3x) 3 sin x − 4 sin x 3 − 4 sin2 x Z 2 sin x = dx. 4 cos2 x − 1 Si on pose t = 2 cos x, alors on a Z Z Z 1 − cos(2x) 2 sin x 1 dx = dx = − dt 2 2 sin(3x) 4 cos x − 1 t −1 Z Z 1 1 1 1 dt + dt =− 2 t−1 2 t+1 1 t + 1 +c = ln 2 t − 1 s 2 cos x + 1 + c. = ln 2 cos x − 1 INTÉGRATION 29 On observe que la fonction qu’on a intégré était définie pour 2π π 2 + 2kπ :∈ Z , 4 cos x − 1 6= 0 c’est-à-dire pour x 6∈ ± + 2 k π, ± 3 3 comme ses primitives, qui sont définies pour 2 cos x − 1 6= 0 c’est-à-dire pour 2 cos x + 1 6= 0 x 6∈ π 2π ± + 2 k π, ± + 2kπ :∈ Z . 3 3 Exercice 5.20. Calculez l’intégrale indéfini suivant Z 1 dx. 1 + sin x Démonstration. Souvent, quand il y a des fonctions à intégrer du type P (cos x, sin x) , Q(cos x, sin x) avec P, Q polynôme de deux variables, peut être utile d’utiliser le changement de variable x = 2 arctan t. En effet, on obtient (voir “Fonctions circulaires et hyperboliques”) cos x = cos(2 arctan t) = 1 − t2 1 + t2 et sin x = sin(2 arctan t) = 2t , 1 + t2 et aussi 2 dt. 1 + t2 Donc grace à ce changement de variable, on peut se ramener à l’intégration d’une fonction rationnelle. En particulier, on aura Z Z Z 1 1 2 2 2 dx = dt = − + c, 2 t 1 + t2 dt = 2 1 + sin x (1 + t) 1 + t 1 + 1+t2 dx = c’est-à-dire Z 1 2 dx = − 1 + sin x 1 + tan x 2 + c. Exercice 5.21. Calculez l’intégrale indéfini suivant Z 1 dx. (2 + cos x)2 30 INTÉGRATION Démonstration. Comme dans l’Exercice 5.20, on doit intégrer une fonction rationnelle, ayant des fonctions trigonométriques comme argument. On va donc utiliser la même astuce, c’est-à-dire on utilise le changement de variable x t = tan , 2 donc on obtient Z Z 1 1 1 dx = 2 dt 2 2 2 (2 + cos x) 1 + t2 1−t 2+ 1 + t2 Z Z Z 1 + t2 1 1 =2 dt = 2 dt − 4 dt 2 2 2 (3 + t ) 3+t (3 + t2 )2 2 t 2 t 1 t = √ arctan √ − + √ arctan √ +c 3 (3 + t2 ) 3 3 3 3 x x tan tan 2 4 2 + c, = √ arctan √ 2 − c ∈ R, 3 3 + tan2 x 3 3 3 2 où on a utilisé les Exercices 5.3 et 5.4. Exercice 5.22. Calculez l’intégrale indéfini suivant Z 1 5 dx. (x2 + 4) 2 Démonstration. À nouveau, on utilise la formule de changement de variable, avec le choix x = 2 tan t. Donc on a Z Z Z 2 (1 + tan2 t) 1 1 1 5 dx = 5 dt = 3 dt. 16 (x2 + 4) 2 25 (1 + tan2 t) 2 (1 + tan2 t) 2 Maintenant on se souvient que 1 , cos2 t et on observe que pour que le changement de variable soit bien défini, il faut considerer la tangente sur un intérval où elle est inversible. Donc −π/2 < t < π/2 et alors √ cos t > 0, si − π/2 < t < π/2 c’est-à-dire cos t = cos2 t, si − π/2 < t < π/2. 1 + tan2 t = Finalement, on a Z 1 1 5 dx = 2 16 (x + 4) 2 Z cos3 t dt, INTÉGRATION 31 et en utilisant l’intégration pas parties Z Z Z cos3 t dt = cos2 t cos t dt = sin t cos2 t + 2 sin2 t cos t dt Z Z = sin t cos2 t + 2 cos t dt − 2 cos3 t dt Z 2 = sin t cos t + 2 sin t + c − 2 cos3 t dt, d’où on obtient Z Alors, on a obtenu Z 1 cos3 t dt = sin t cos2 t + 2 sin t + c. 3 sin t cos2 t + 2 sin t +c 48 (x2 + 4) x 1 h x x i = sin arctan cos2 arctan + 2 sin arctan +c 48 2 2 2 2 x √ = + 1 + c, 2 4 + x2 24 4 + x où on a utilisé les rélations t 1 sin(arctan(t)) = √ et cos(arctan(t)) = √ , 2 1+t 1 + t2 (voir dans les exercises de “Fonctions trigonométriques et hyperboliques”). 5 2 dx = Exercice 5.23. Calculer les primitives suivantes Z 1 5 (4 − x2 ) 2 dx. Démonstration. On observe tout d’abord que Z Z 1 1 1 dx = 5 5 dx, 5 2 2 (4 − x ) 2 x 2 2 1− 2 après on va faire le changement de variable 4 x = ϕ(t) = 2 cos t, où t ∈ (0, π) qui donnera x 2 52 5 1− = 1 − cos2 t 2 = | sin t|5 = sin5 t, 2 où on a utilisé que sin t ≥ 0 pour t ∈ (0, π). On obtient donc Z Z Z 1 1 2 (− sin t) 1 1 dt = − dx = 5 5 4 dt. 5 2 2 16 sin t sin t (4 − x ) 2 4. On observe que la fonction à intégrer est définie et continue pour x ∈ (−2, 2) et que le changement de variable ϕ(t) = 2 cos t est une bijection dérivable ϕ : (0, π) → (−2, 2). 32 INTÉGRATION Maintenant on observe que (vpir “Fonctions circulaires et hyperboliques”) 1 − cos(2t) 2 (1 − cos(2t))2 4 2 2 sin t = sin t = = , 2 4 donc − 1 16 Z 1 1 4 dt = − 4 sin t Z 1 dt, (1 − cos(2t))2 et maintenant on va faire encore un changement de variable, en posant 5 t = ψ(s) = π + arctan s, s ∈ R. On a donc 1 − 4 Z Z 1 1 1 1 dt = − ds (1 − cos(2t))2 4 (1 − cos(2π + 2 arctan s))2 1 + s2 Z 1 1 1 ds =− 2 4 (1 − cos(2 arctan s)) 1 + s2 Z 1 1 1 =− ds, 2 2 4 1 + s2 1 − 1−s 1+s2 où on a utilisé que cos(2π + 2 arctan s) = cos(2 arctan s) = 1 − s2 . 1 + s2 En resumant, pour l’instant on a trouvé Z Z Z 1 1 1 1 1 + s2 1 ds = − ds 2 5 dx = − 4 1 + s2 16 s4 1−s2 (4 − x2 ) 2 1 − 1+s 2 Z Z 1 1 1 1 =− ds − ds 16 s4 16 s2 1 1 1 1 = − + c. 48 s3 16 s Et finalement, on observe que √ x sin arccos x2 1 − x2 s = tan(t − π) = tan(t) = tan arccos = = 2 , x 2 x 2 donc en remplaçant dans la primitive précédente on obtient ! Z 1 1 x3 1 x √ − + c. 5 dx = 3 48 8 (1 − x2 ) 2 32 1 − x2 (4 − x2 ) 2 5. La fonction ψ est une bijection dérivable entre R et (0, π). INTÉGRATION Exercice 5.24. Calculez les primitives suivantes Z 1 5 (x2 − 4) 2 33 dx. Démonstration. La fonction à intégrer est définie et continue pour |x| > 2. On va utiliser le changement de variable x = ϕ(t) = 2 cosh t, t > 0, et ϕ : (0, ∞) → (2, +∞) est une bijection dérivable. On observe que pour l’instant, comme ϕ(t) > 2, cela nous permettra de trouver une primitive seulement pour x > 2 et pas pour x < −2. Mais ça on va le régler à la fin. On trouve donc Z Z Z 1 2 sinh t 1 sinh t dt 5 dx = 5 dt = 2 16 sinh5 t (x2 − 4) 2 (4 cosh t − 4) 2 Z 1 1 dt, = 16 sinh4 t où on a utilisé que t > 0 et donc sinh t > 0 dans ce cas. Maintenant, on revient à la definition de sinus hyperbolique : avec un peu de bricolage, on obtient Z Z Z 1 1 1 1 1 dt = dt dt = t 4 4 t 16 16 (e − e−t )4 sinh t e − e−t 2 Z = e4 t (et − 1)4 dt. Avec un outre changement de variable t = ln s pour s > 1 (pourquoi s > 1 ? car on a t > 0), on se ramène à l’intégration d’une fonction rationnelle, notamment Z Z Z e4 t s4 s3 dt = ds = ds. (et − 1)4 s (s − 1)4 (s − 1)4 On observe maintenant que la fraction précédente adment la décomposition en éléments simples 1 3 3 1 s3 = + + + , 4 2 3 (s − 1) s − 1 (s − 1) (s − 1) (s − 1)4 ce qui nous permet d’en conclure que Z s3 3 3 1 1 1 (5.3) ds = ln |s − 1| − − − + c. (s − 1)4 s − 1 2 (s − 1)2 3 (s − 1)3 Il faut trouver la rélation entre la variable s et la variable x : on a 6 r √ x x x2 x x2 − 4 t s = e = exp arg cosh = + −1= + . 2 2 4 2 2 6. Il faut se souvenir que arg cosh x = ln x + √ x2 − 1 34 INTÉGRATION En utilisant cela dans le terme de droite en (5.3), on arrive à la solution (enfin !). Aussi, on observera que la primitive sur (2, +∞) obtenu de cette manière, elle est bien encore une primitive même pour x < −2.